QU’EST-CE QU’UN MOUJTAHID ?

 

Dans cet ouvrage, l’auteur s’est attaché à mettre en évidence la place et l’importance du Moujtahid dans la Religion Musulmane Shi’ite.

 

            En effet, la Tradition de l’Ecole de Ahloul-Bayt (a.m.) se distingue de celle des autres Ecoles par le fait que l’ « Ijtihad », c’est-à-dire la voie de la Recherche, par l’analyse des Textes Coraniques et Prophétiques, complétée par les Dires des Ahloul-Bayt (a.m.) et les Rapports des « Ravi » (rapporteurs de Ahadice) sûrs, y est toujours, et constamment, ouverte à toute personne désireuse d’y puiser Savoir et Compétence.

 

            L’auteur en a profité pour nous présenter un tour d’horizon global de différentes connaissances historiques et religieuses, qui nous permettent de nous rapprocher de nos Imams Immaculés et de notre Foi, et nous font chaud au cœur en ce monde tourmenté, où le choc des civilisations laisse notre esprit dériver sans but et où nos questions demeurent très souvent sans réponse.

 

S’adressant avant tout à un public jeune et non initié, il s’est efforcé de respecter un style clair et concis afin de ne pas rebuter le lecteur, mais au contraire de l’inciter à aller plus loin dans sa quête du Savoir. Allah (s.w.t.) nous y encourage lui-même : « Icra !… » (i.e. « Lis »), est le Premier Verset du Saint-Qur’an révélé à notre Saint-Prophète (s.a.w.).

 

AU NOM D’ALLAH (S.W.T.),

LE CLEMENT,

LE MISERICORDIEUX

 

 

 

 

 

QU’EST-CE QU’UN  MOUJTAHID ?

 

P. H.  Nathoo

 

 

 

 

 

AU NOM DE NOTRE SEIGNEUR (s.w.t.),

MAITRE DE L’UNIVERS

 

 

            Cet ouvrage a été réalisé dans un but de TABLIGH (propagation de la connaissance religieuse), afin d’aider à éclairer nos – plus ou moins – jeunes sur la question du TAKLID qui embarrasse un grand nombre d’entre nous, et sur laquelle nous nous posons des questions sans toujours trouver des réponses adéquates et satisfaisantes.

 

            Lors de mes lectures, j’ai d’abord été inspiré par un petit ouvrage en goujrati intitulé « Qui peut-on appeler Moujtahid ? »

 

            Ce livre, très instructif, est écrit par Houjjatoul Islam Sheikh Mohammad Ismael RAJABI (a.r.) et publié par Najafi Foundation, Mumbai. Je l’ai   traduit en français dans le but de servir mes jeunes frères en religion.

 

            Sensible à l’adage indien : « Goûter, c’est apprécier », je me suis laissé prendre au plaisir de l’écriture. J’ai alors complété ce premier travail par l’exposé de certains critères permettant de reconnaître les AHADITH (ou Paroles du Saint-Prophète (s.a.w.) – au singulier : HADITH ) authentiques

 

            J’ai, pour cela, traduit des extraits d’ouvrages très précieux, à partir de leur version goujrati :

 

             « TAWZIHOUL MASSAEL », de Ayatoullah-é-Ozama Sayyed Aboul Qassim al Mussavi Al Khoey (a.r.), publié par « Islamic Seminary », Mumbai, (India),

 

-           « OUSSOUL-E-DINE », publié par « Tanzihul Makatib », Beejnor, Lucknow (India),

 

-           « FIQAHE JA’AFARI », de Ibrahim B. Patel (Abu Hussein), Bharuch (India),

 

-           « ISNA ASHARI », mensuel publié par « Anjumané Himayatul Islam », Mumbai,

 

-           « RAHE NAJAT », mensuel publié à Karachi, Pakistan, par Mohsin Kausari, petit-fils du vénérable « Haji Naji » (a.r.) envers qui nous avons une énorme dette de reconnaissance.

 

            Je fus aidé dans ma tâche, pour la révision et la correction de mes écrits, ainsi que pour la publication de cet ouvrage, par mes fils, qui se sont ainsi assurés leur part de sawab dans l’achèvement final de cet ouvrage.

 

            Comme je n’ai nullement la prétention de me considérer comme un érudit en matière de religion, j’accueillerais volontiers toute suggestion positive et constructive, concernant un quelconque passage de cette étude.

 

            L’objectif de mon essai étant uniquement, comme indiqué plus haut, la propagation de la connaissance religieuse (Tabligh), j’autorise la réimpression intégrale et sans altération - avec la mention de l’auteur – ainsi que la diffusion de cet ouvrage, à toute personne souhaitant poursuivre le même but.

 

 

           

            Si ce livre pouvait aider, ne serait-ce qu’un seul de nos jeunes, à s’instruire dans la voie d’Allah (s.w.t.), je m’estimerais pleinement récompensé de ma peine, et je prie pour que cet effort soit agréé par nos Massoumines (a.m.).      

          

P.H.NATHOO

 

           

 

Jamadi’ul Awwal 1423                              Août 2002

 

 

 

PREMIERE PARTIE

 

 

 

QU’EST-CE QU’UN MOUJTAHID ?

 

 

I

l est incontestable que tout au long de notre vie ici-bas, nous sommes confrontés à divers problèmes et à différentes situations ou circonstances touchant à notre vie personnelle, familiale, sociale ou professionnelle, auxquels nous devons trouver des réponses et des solutions qui soient conformes à notre foi et à notre religion, l’ISLAM.

 

            Or, le commun des Croyants que nous sommes, ne connaissons en matière de Religion, que ses Préceptes de Base. De plus, cela ne concerne essentiellement  que ceux d’entre nous qui avons eu la chance d’avoir été élevés dans un environnement religieux.

 

            Pourtant, nous savons bien que lorsque nous tombons malades, nous devons consulter un médecin compétent afin qu’il remette notre santé sur de bons rails ; de même, pour un problème d’ordre juridique, nous nous ferons assister du meilleur avocat possible afin qu’il nous défende en justice et que nous ne soyons pas lésés indûment,… et ainsi de  suite.  Ces   différents   spécialistes  ont  fait  de longues études, chacun dans un domaine précis ;  et c’est    pourquoi   nous   acceptons   de   leur   faire confiance et de remettre notre sort entre leurs mains, reconnaissant de facto notre ignorance et notre incompétence dans un domaine qui est le leur.

 

            Partant du même principe, pour nos problèmes spirituels et religieux, nous devons nous adresser à un ALIM (ou FAQIH : Savant en matière de Religion - au pluriel : Olama et Foqaha). Ce dernier a fait des études approfondies en Théologie, et de ce fait, il sera amené à nous guider sur la voie à suivre en matière de Religion. 

 

            Or, le MOUJTAHID est justement ce Faqih qui  maîtrise absolument toutes les branches du « ILM-E-DINN » (connaissances religieuses), et qui est autorisé à nous donner des FATWA (Directives ou Décrets Religieux).

 

            Le Moujtahid porte ce Titre parce qu’il est apte, de par son immense Savoir, à effectuer l’IJTEHAD.

 

            La définition du mot IJTEHAD dans le dictionnaire arabe est textuellement : « Grand effort de recherche », ce qui équivaut à : employer toute son énergie intellectuelle, toute son énergie spirituelle, ainsi que toutes ses connaissances religieuses, dans le but de formuler un Décret Religieux,  en fait d’apporter  la  réponse  à  un  problème spécifique qui soit conforme au SHARIAT (Code Religieux).

           

            L’Ijtehad nécessite la Compétence Religieuse ainsi que le Savoir, et par conséquent la capacité de trouver cette réponse.

 

            Celui qui suit le Moujtahid et se conforme à ses Fatwa (ou Décrets Religieux) est appelé MOUKALLID (ou suiveur), et cet acte s’appelle : « faire le TAKLID ».

 

            Tout Croyant, dès lors qu’il devient « BALIG » (adulte, selon les critères religieux), est tenu de faire le Taklid de l’un des Moujtahid vivants de son époque, qu’il se choisit lui-même s’il a suffisamment de connaissances en matière de religion ; dans le cas contraire, il fera confiance au choix fait par sa communauté.

 

            Une fois sa décision prise, il devra formuler son NIYYATE, c’est-à-dire son intention ferme de suivre ce Moujtahid, et de devenir ainsi son Moukallid.

 

            Ce choix restera irrévocable du vivant du Moujtahid choisi.

 

            Le Moukallid qui a choisi de suivre un Moujtahid déterminé, doit respecter tous ses Fatwa, sans exception. Il ne peut prendre la liberté, par exemple, de suivre uniquement certains de ses Fatwa et d’en délaisser d’autres, ni même d’appliquer certains Fatwa délivrés par un autre Moujtahid.

            Ce n’est qu’en cas de décès de ce Moujtahid   que son Moukallid aura à effectuer un nouveau choix, dans les mêmes conditions que précédemment.

 

            Cependant, il pourra continuer à suivre les Fatwa de son ancien Moujtahid s’il en a une connaissance parfaite et s’il les a déjà appliqués de son vivant.

 

 

 

            Seul un Moujtahid est dispensé de suivre les Fatwa d’un autre Moujtahid.

 

            Tous les autres individus, qu’ils se prétendent « Olama », Chercheurs en Religion, Moullas, Professeurs, Orientalistes, Islamologues ou Philosophes, tant qu’ils ne sont pas parvenus au niveau de « Moujtahid », sont tenus de faire le Taklid d’un Moujtahid.

 

 

 

 

 

 

LES CONNAISSANCES

D’UN

MOUJTAHID

 

 

U

n Moujtahid est un Expert Religieux aussi bien en FIQH (Jurisprudence Islamique), qu’en TAFSIR (Commentaire du Saint-Qur’an) selon les Paroles de notre Saint-Prophète (s.a.w.) et de nos Massoumines (a.m.). Par conséquent, il doit posséder un pouvoir de « ZANN » et de « GOUMANN » pour formuler un Décret Religieux, c’est-à-dire qu’il doit maîtriser tous les ILM (connaissances) et solutionner tous les problèmes, qu’ils soient basiques ou modernes, se présentant à ses disciples.

 

            Marhoum Mirza Kummi (a.r.) a énuméré dans son livre « KAWANINE » les ilm  qu’un Moujtahid doit maîtriser :

 

1.         LOUGT : Encyclopédie du sens exact du Terme Arabe ;

 

2.         SARF : Grammaire Arabe ;

 

3.         NAHAV : Conjugaison et Terminologie en Arabe ;

 

4.         KALAM : Théologie, étude de la Parole Divine ;

 

5.         MANNTIK : Logique, ou comparaison et capacité de jugement entre deux solutions possibles d’un sujet donné ;

 

6.         OUSSOUL : Racines, Fondements des Lois Islamiques ;

 

7.         TAFSIR : Commentaire Authentique du Saint-Qur’an, conforme aux paroles de AHLOUL-BAYT (a.m.), i.e. la Famille du Saint-Prophète (s.a.w.) ;

 

8.         HADITH ou HADICE (au pluriel : ahadith ou ahadice) : Paroles du Saint-Prophète (s.a.w.), et capacité de distinguer les vrais ahadith des faux  ahadith ; voir le chapitre consacré à ce sujet ;

 

9.         REJAL : Biographies Historiques des RAVI  (rapporteurs des ahadice) ;

 

10.       MAANI WA BAYANN, et OUROUZ : Art de

                   manier la Littérature et la Poésie Arabes ;

 

11.       HAY’ATT : Astronomie ;

 

12.       TIBB : Principes de Médecine ;

 

13.       HINSAR, HISSAB et RIYAZI : Mathématiques.

 

            Les Foqaha ont scindé les MASSAEL (sujets d’ordre religieux), en Quatre Parties, elles-mêmes subdivisées en plusieurs chapitres :

 

A.  IBADATE

 

B.  MOUAMALATE

 

C.  IKA’ATE

 

D.        EHKAME

 

            Par ailleurs, cinquante deux ouvrages ou traités de base ont été réalisés sur ces sujets, à savoir :

 

-           10 traités sur l’IBADATE,

-           19 traités sur le MOUAMALATE,

-           11 traités sur l’IKA’ATE,

-           12 traités sur l’EHKAME.

 

 

 

Un Moujtahid maîtrise parfaitement tous ces sujets

 

 

 

LES QUALITES D’UN

MOUJTAHID

 

 

U

n TALIB-E-ILM, (Etudiant en Sciences Religieuses), qui veut accéder à ce niveau suprême du Savoir, doit ressentir, en premier lieu, un niyyate pur, c’est à dire la ferme intention de vouloir acquérir ce Savoir, exclusivement pour plaire à ALLAH (s.w.t.) (« kourbatane élallah »), et ce niyyate doit être exempt de tout désir de profit matériel ou temporel. Il doit se contenter de peu pour sa vie personnelle, vivre humblement et avec simplicité, sans aucun luxe ni faste.

 

            De plus, il doit posséder et cultiver un caractère MALAKOUTI, c’est à dire compatissant, sympathique, ne s’emportant pas facilement. Il doit pouvoir endurer toutes les privations, contraintes et ZOULM (exactions) qu’il pourrait avoir à affronter sur son chemin à cause de son IMAANE (foi). Il ne se pliera pas devant les tyrans qui voudraient lui faire promulguer des Fatwa contraires au SHARIAT-E-AHLOUL-BAYT (a.m.)

 

            L’Histoire a conservé les noms de très nombreux Moujtahid, qui ont été martyrisés en raison de leur Imaane. Des contemporains en font partie.

            Parmi ces derniers, tous mondialement connus et estimés, nous nous contenterons de citer notre précédent Marja-é-Taklid, Ayatullah Sayyed Aboul Qassim Al Khoey, dont la plupart d’entre nous, plus particulièrement ceux qui lui ont rendu visite lors d’un Zyarat à Karbala et à Najaf, se souviennent parfaitement, pour son érudition, sa grandeur d’âme et sa piété.

 

            En dépit de leur activité toute spirituelle, ils ont été enlevés, torturés ou sommairement exécutés par les tyrans à la tête de leur pays, ceci pour avoir simplement été les Garants de notre foi et du Message de notre Saint-Prophète (s.a.w.). Et ce sublime Message a pu nous parvenir sans les altérations programmées par les différents dictateurs dans le but de dénaturer l’Islam à leur profit. Aucun de nos Moujtahid n’a jamais failli à sa mission : Seule la Vérité consent ainsi tous les sacrifices !… Les Moujtahid  demeureront les Garants de notre foi tant que durera la période d’Occultation de notre Douzième Imam, l’Imam de notre temps, Al Mehdi Sahébouz-Zamane (a.f.)

 

            C’est bien parmi ces Personnes hors du commun, que nous sommes invités à nous choisir un Guide sur le plan spirituel.

 

            En effet, nous n’avons ni leur courage, ni leur esprit de sacrifice, de dévouement et de renoncement, pour la perpétuation - dans notre intérêt - de la Foi Authentique, ni même leur ilm, leur immense Savoir acquis dès leur plus jeune âge, leur capacité de recherche permanente et approfondie qu’une vie entière ne saurait achever… Et pourtant, par manque d’information ou par arrogance, il arrive parfois à certains d’entre nous, pauvres ignorants, de « nous asseoir à la table de négociation », de nous mettre à contester ou à adapter leurs Directives à nos desiderata… et de n’oublier qu’une seule chose, c’est qu’il n’y a pas là, matière à négocier, que le Moujtahid ne tire aucun profit des Directives qu’il nous donne, qu’il nous fait gracieusement profiter de ses propres recherches, pour notre Salut auprès d’ALLAH (s.w.t.), en nous déchargeant de bien des soucis !… Imaginons que nous ayons à effectuer toutes ces recherches, nous-mêmes : outre la prolifération de différentes opinions qui n’auraient d’ailleurs pas de bases bien solides, il y aurait de fortes chances que nous devenions encore plus exigeants, la connaissance apportant la responsabilisation !…

 

        

 

            Venons-en maintenant aux autres conditions pour pouvoir devenir Moujtahid. Il faut pour  cela être :

 

o          BALIG, ce qui signifie adulte, comme défini plus haut ;

 

 

o          AAKIL, c’est à dire en possession de toutes ses facultés mentales et intellectuelles ;

 

o          AADIL, ou magnanime, juste, franc ;

 

o          HOMME, dans le sens complet du terme ;

 

o          SHIA ISNA ASHARI, fidèle de Ahloul-Bayt (a.m.)

 

Si une seule de ces conditions fait défaut à celui qui souhaite accéder à ce rang élevé, les Croyants ne pourront pas faire son Taklid, et ne pourront donc pas suivre ses Fatwa.

 

        

 

Un MARJA-E-TAKLID est un Moujtahid que ses pairs reconnaissent comme étant le plus compétent en ILM-E-FIQH, en TAKWA  et  en  PARHEZGARI

(piété et ascétisme). Il est alors autorisé à émettre des Fatwa à ses disciples (Moukallid).

 

            Par ailleurs, rappelons qu’un Moujtahid ou un Marja-é-Taklid ne se contentent pas d’acquérir des connaissances religieuses à leur profit exclusif. Ils les approfondissent, font des recherches dans tous les domaines cités plus haut et dispensent leurs connaissances à leurs Talib-é-ilm (étudiants), afin de former les Olama et Foqaha à venir. Ils écrivent aussi des KITAB (ouvrages de Théologie) sur différents sujets, dont de nombreux, se composant de plusieurs Volumes, sont le fruit de dizaines d’années de travail. Tous les Tolaba (étudiants) peuvent consulter et étudier ces traités, même après le décès de leur auteur.

 

            Un Marja est également l’Autorité Suprême habilitée à   recevoir et à distribuer les aumônes religieuses, comme la ZAKAT, le KHOUMS, etc… Ces aumônes ont été prescrites par ALLAH (s.w.t) dans le Saint-Qur’an, et ses bénéficiaires sont bien déterminés. Sans l’intermédiaire de notre Marja, il aurait été impossible à chacun d’entre nous d’accomplir correctement ce devoir et de les faire parvenir à qui de droit.

 

            Enfin, le Marja est amené à diriger et à subventionner des MADRESSA, des HAWZA (Ecoles Religieuses), des Mosquées, et à aider les pauvres et les nécessiteux de la Communauté, partout dans le monde.

 

            Il a le pouvoir de nommer des Représentants en différents lieux, et de les autoriser à collecter en son nom les aumônes religieuses.

 

            Certains d’entre eux sont également mandatés pour distribuer eux-mêmes une partie de ces aumônes à qui de droit.

 

            En un mot, un Moujtahid ou un Marja consacrent toute leur vie terrestre à la Recherche, à la Propagation (Tabligh) et au soutien de l’ISLAM. C’est ainsi qu’ils continuent à vivre après leur mort.

 

 

 

C’est là, le vrai SAWAB-E-JARIA

(bienfait perpétuel)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

QUI PEUT DEVENIR MOUJTAHID ?

 

 

O

n peut affirmer sans conteste que tous les Musulmans de la planète, et  de quelque époque qu’ils soient - passée, présente, ou future - , sont égaux face aux devoirs religieux du Shariat : tous doivent en effet se conformer aux mêmes Préceptes Islamiques ; par ailleurs, nous savons que l’ISLAM doit perdurer jusqu’à la fin du monde.

           

            Notre Saint-Prophète (s.a.w.) a dit  :

 

« Ce qui est HALAL (licite) restera halal jusqu’au QIYAMAT (Jour du Jugement Dernier) ; et ce qui est HARAM (illicite) restera haram jusqu’au Qiyamat »

 

« Il est du devoir de chaque Musulman, Homme ou Femme, d’acquérir le Ilm (la Connaissance) »

 

« Il  doit sortir d’entre vous des personnes qui appelleront les gens sur la voie d’ALLAH (s.w.t.) »

 

            Il est donc tout à fait clair  que quiconque, sans exception, souhaite acquérir l’ensemble des connaissances religieuses, peut le faire librement, et qu’il y est même encouragé. Ce qui veut dire que le grade de Moujtahid ou de Faqih n’est en aucun cas réservé à une race, à une famille, à un clan ou à un pays. Tout Croyant, qu’il soit Arabe ou AJAM (non Arabe), SAYYED (descendant de l’un de nos Douze IMAMS infaillibles, eux-mêmes liés directement par le lien du sang au Saint-Prophète (s.a.w.)), ou simple Musulman, de quelque pays, race, couleur ou caste que ce soit, peut entreprendre les études nécessaires pour y accéder. L’Histoire nous fournit d’ailleurs les Noms de nombreux Moujtahid réputés pour leur Ilm, qui n’étaient ni Arabes, ni Sayyed.

 

            Il va de soi que le grade de Moujtahid n’est pas héréditaire.

           

            Ainsi, il est mentionné dans l’ouvrage intitulé « IDDA » de Sheikh Toussi (a.r.) que notre Saint-Prophète (s.a.w.) avait envoyé Ma’az ibn Jabal (un SAHABI , ou Compagnon) à titre de Représentant au Yémen, et qu’il l’avait autorisé à émettre des Fatwa.

 

            Nos Imams de Ahloul-Bayt (a.m.) avaient, eux-aussi, agréé des Foqaha pour délivrer des Fatwa aux Croyants ; parmi ceux-là, on peut citer Aba’an ibn Taglab, qui officiait en la Mosquée de Madina (Médine), du temps de notre 5è Imam, l’Imam Mohammad Baqir (a.s.), avec son agrément.

 

            De même, nos 10e et 11e Imams (a.m.) ayant été emprisonnés et empêchés de faire le tabligh sous la dynastie abbasside, avaient nommé des Foqaha afin de guider les SHIAS de leur époque.

 

            Enfin, les Noms des Quatre NAYAB (Représentants) de notre Imam Contemporain, Sahébouz-Zamane (a.f.) pendant la période de la Petite Occultation (GAYBAT-E-SOUGRA) sont connus de nous tous :

 

-           Abou Oumar Ousmane bin Saïd, qui avait déjà été Nayab de nos 10è et 11é Imams (a.m.), et dont le mausolée se trouve à Bagdad,

 

-           son fils Abou Jaafar Mohammad bin Ousmane,

 

-           Abou Kassim bin Rawh bin Abi Bahar Navbakhti, qui était lui-même un grand Faqih,

 

-           Aboul Hassan Ali bin Mohammad Samari

 

            Cette période de Gaybat-é-Sougra dura de l’an 260 à l’an 329 Hijri, puis débuta la Grande Occultation (GAYBAT-E-KOUGRA), période que nous vivons actuellement, et durant laquelle il nous est ordonné par notre Imam (a.f.) de nous adresser aux Moujtahid pour toutes les Directives Religieuses.

           

            De nos jours, les Moujtahid remplissent ce rôle auprès de nos communautés de par le monde.

           

            Il en existe en Iraq, en Iran, au Liban, au Pakistan, en Inde, etc…, bref, dans les pays où les Shias ne sont pas soumis à une oppression ouverte.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

DEUXIEME PARTIE

 

 

 

QU’EST-CE QUE LE SOUNNAT-E-RASSOUL ?  (s.a.w.)

 

 

L

 

 

 

 

e SOUNNAT-E-RASSOUL (s.a.w.) se divise en Trois Parties :

 

            1. Les AHADICE ou KAUL : Paroles, Dires du Saint-Prophète (s.a.w.) ; en d’autres termes, ce qu’il (s.a.w.) a dit, ordonné ou interdit,

 

            2. Les KIRDAR : la façon dont le Saint-Prophète (s.a.w.) s’est comporté durant sa vie, sa manière d’être et d’agir nous servant de Modèle,

 

            3. Les FE’EL ou TAKRIR : comportements des AS’HAB (Compagnons) du Saint-Prophète (s.a.w.) ; autrement dit, la façon dont ils se sont comportés devant lui (s.a.w.), et qu’il (s.a.w.) a approuvée, ou du moins qu’il (s.a.w.) n’a pas empêchée.

 

 

 

           

            Il est important et de rigueur que ces trois sounnates ne peuvent et ne doivent jamais être en opposition aux instructions du Saint-Qur’an, qui est la Parole d’Allah (swt).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

LES AHADITH

AUTHENTIQUES

 

 

L

e terme AHADICE (ou AHADITH) est employé couramment pour désigner les Paroles, les Dires de notre Saint-Prophète (s.a.w.). Il faut savoir que tous les Ahadith, ou présentés comme tels, ne sont pas dignes de confiance. Pour nombre d’entre eux, il subsiste un doute quant à leur véracité. Notons bien que ce ne sont pas les Paroles de notre Saint-Prophète (s.a.w.) qui sont mises en doute, mais la franchise, l’équité, et la mémoire de leurs rapporteurs (RAVI).

 

            Du vivant de notre Saint-Prophète (s.a.w.), les MOUNAFEKOUN (hypocrites ;  au singulier : mounafik ) et les JUIFS avaient déjà commencé à semer la zizanie et le doute dans l’esprit des nouveaux Croyants, dès lors qu’ils avaient constaté une désaffection grandissante à leur égard et au profit de l’ISLAM, qui, de son côté, progressait rapidement en dépit de tous leurs efforts pour l’anéantir. La Sourate « Mounafékoun » dans le Saint-Qur’an en est le témoignage permanent.

 

            Notre Saint-Prophète (s.a.w.) avait d’ailleurs lui-même mis en garde les Croyants :

 

 « Si des paroles vous sont rapportées comme émanant de moi, ne les acceptez pas avant d’avoir vérifié et constaté qu’elles sont en parfait accord avec le Saint-Qur’an et ma Sounnate, sinon, rejetez-les ! »

 

            Après la période prophétique, et durant le règne des différentes dynasties, beaucoup d’autres soi-disant Ahadith eurent cours, avec ou sans le soutien des autorités de leur époque. La Terre d’Islam s’étendant et devenant de plus en plus vaste, il fut d’autant plus difficile de les vérifier.

 

            Face à cette prolifération de faux Ahadith, nos Grands Olama et Foqaha, au prix d’un travail fastidieux et de longue haleine, s’étalant sur plusieurs siècles, finirent par réaliser une nomenclature exhaustive de tous les Ravi. Ils compilèrent et écrivirent également leurs Biographies. L’ensemble de ces oeuvres est appelé le SHARH-E-HAL. Cette Branche de la « Connaissance des Ahadice » s’appelle ILM-E-REJAL pour les Ahadice reconnus comme authentiques, et ILM-E-DIRAYAT pour les autres.

 

            Le ILME-REJAL est la connaissance des Ravi sûrs,   dont   la   vie,    les   comportements   et   les

agissements, le passé et le présent étaient au-dessus de tout soupçon. Ils étaient loin de tout mensonge et de toute vanité ou vantardise. Les Ahadice qu’ils ont rapportés sont agréés comme MOA’TABAR, ou authentiques.

            Le ILME-DIRAYAT est la connaissance des Ravi qui ont rapporté des Ahadice émanant de notre Saint-Prophète (s.a.w.) ou de nos Imams (a.m.), en les ayant entendus soit directement, soit d’une autre personne, laquelle dit les avoir entendus d’une tierce personne, et ainsi de suite, jusqu’à parfois plusieurs intermédiaires. Ces Ahadice sont soumis à plusieurs tests avant d’être, soit acceptés comme dignes de confiance, soit rejetés.

 

            Sheikh Bahaoudine Ameli (a.r.) a écrit un Traité intitulé « VAJIZEH », qui nous éclaire amplement sur ce sujet.

 

            Pour qu’un Hadice soit agréé comme étant authentique, les Olama et Foqaha les font analyser en fonction de plusieurs critères :

 

-           Le        KHABAR ou information concernant les Paroles du Saint-Prophète (s.a.w.) qui nous sont parvenues par un Sahabi, (ou Tabéï, i.e. Compagnon), autre que nos Imams (a.m.) ;

 

-           Le        MATANE ou Paroles d’origine ;

 

-           Le        SANADE ou Paroles rapportées par différents Ravi, cités par leurs noms ;

 

-           Le        SILSILA ou la chaîne des Ravi successifs qui ont rapporté le Hadice.

 

            Si ledit Hadice est confirmé comme étant digne de confiance après avoir été soumis à ces diverses

analyses, il sera appelé MOTAVATIR, sinon il sera classé comme VAHID, et sera seulement mentionné pour information.

 

            Si au moins trois Ravi l’ont rapporté sans que l’on puisse affirmer si ces Ravi sont sûrs ou non, ce Hadice sera classé comme MOUSTAFIZ, mais s’il a été rapporté par une seule personne, il sera appelé GARIB.

 

            Si un Hadice est rapporté par plusieurs Ravi, qui sont tous connus - et reconnus -, alors il sera classé comme MOUSNAD, mais si ceux-ci ne sont pas reconnus, il sera classé comme MOUN’KATAA ou MOUN’FACIL.

 

            Si, dans le silsila des Ravi, le mot « ANN’ » a été employé plusieurs fois, ce Hadice sera classé comme MANA’ANN. D’autre part, si dans le silsila, aucun nom de MAASSOUM (a.s.), - les quatorze Maassoum (a.m.), ou Immaculés, étant : le Saint-Prophète (s.a.w.), sa fille Janabé Fatéma Zehra (a.s.) et les Douze Imams (a.m.) - n’a été mentionné, il sera classé comme MOUZMAR. Si les Ravi ne sont pas nombreux, il sera classé comme AALI.

 

            Cette analyse comporte encore d’autres critères, comme   les   MOUSSALSSAL,    SHAZ,    SAHIH,

HASSAN, KAVI, MOASSAK, ZAEEF et MAKBOUL, dont il serait fastidieux d’énumérer ici tous les détails.

 

            Comme le lecteur s’en sera rendu compte par lui-même, lorsqu’on lit ou lorsqu’on entend une Parole présentée comme Hadice de notre Saint-Prophète (s.a.w.), il faut avant tout bien réfléchir, vérifier, prendre des avis autorisés, et non pas l’accepter de suite, les yeux fermés et la conscience tranquille, comme étant authentique.

 

            La même recommandation est valable, non seulement en ce qui concerne la pléthore d’ouvrages écrits par des soi-disant Orientalistes, Chercheurs ou autres Professeurs, ouvrages présentés à grand renfort de publicité comme « islamiques » et « objectifs », et dont regorgent les librairies, mais aussi en ce qui concerne les œuvres cinématographiques concernant l’Islam, la vie de notre Saint-Prophète (s.a.w.) ou celle des autres Prophètes (a.s.), qui contiennent de nombreuses contre-vérités ayant pour but de les dénigrer et de les rabaisser au rang du commun des mortels, avec des défauts et des faiblesses, ce qui est contraire aux Récits Coraniques. Ces ouvrages nous spolient, et de notre argent, et de notre imaane (vrai foi), en semant le trouble dans notre esprit.

 

 

 

           

            Nous ne prétendons pas que ces ouvrages  sont tous tendancieux, mais simplement qu’ils sont sujets à caution, et qu’ils doivent donc être abordés d’un oeil critique et initié.

 

            Une vigilance solidement documentée s’impose.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

                       

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

UN EXTRAIT DE

« NAHJUL BALAGHA »

 

D

 

ans l’incomparable Recueil de Lettres et de Sermons (KHOUTBA), nommé « NAHJUL BALAGHA », Imam Ali (a.s.) clarifie les causes des contradictions existant entre différents Ahadice de notre  Saint-Prophète (s.a.w.). Il dit en substance :

 

« Les gens possèdent de vrais et de faux Ahadice, détenant ainsi la vérité et le mensonge, ils possèdent des Ahadice confirmés et d’autres annulés, des Ahadice pour le commun des croyants et d’autres adressés à certains d’entre eux, des Ahadice clairs et d’autres ayant un sens plus profond, des Ahadice authentiques et d’autres, inventés de toutes pièces ».

 

            Notons à ce propos que durant la vie même du Saint-Prophète (s.a.w.), de nombreuses paroles lui furent attribuées mensongèrement. Le phénomène prit une telle ampleur qu’il (s.a.w.) dut un jour se lever et avertir solennellement dans l’un de ses khoutba :

 

« Quiconque m’attribuera de fausses paroles aura sa demeure éternelle en enfer ».

 

            Imam Ali (a.s.) continue ainsi :

 

« Il y a exclusivement cinq catégories de personnes, qui vous rapportent des Ahadice du  Saint-Prophète (s.a.w.).

 

     « Celui qui appartient à la première catégorie est celui dont le visage est différent du cœur. Il prétend avoir la foi, se conduit apparemment en Bon Musulman, mais n’hésite pas à commettre un péché et à agir comme le lui dicte son instinct. C’est celui qui attribue de fausses Paroles au Saint-Prophète (s.a.w.). Si les gens savaient qu’il est mounafik (hypocrite) et faussaire, ils n’accepteraient aucun des Ahadice rapportés par lui, et ne croiraient à aucune de ses paroles. Mais ils disent que c’est un Sahabi, qu’il a vu en personne le Saint-Prophète (s.a.w.), qu’il a entendu ses Paroles et qu’il s’est instruit auprès de lui (s.a.w.). Ils acceptent donc sans hésiter tous les Ahadice venant de lui. Allah  (s.w.t.) les a mis en garde contre les mounafékoun et leur façon d’agir. Pourtant, ces hypocrites n’ont pas cessé  d’agir après la mort du Saint-Prophète (s.a.w.), et par leurs paroles mensongères, ont continué à entraîner les gens dans une fausse direction. Ces derniers, qui les tenaient en grande estime, les ont placés sur un piédestal ; ils les ont installés à de hautes fonctions et leur ont octroyé les plus hauts rangs de la société. En règle générale, les gens admettent aisément les directives de leurs chefs. Et ce fut bien le cas ici, sauf pour une minorité, qui était au courant de la réalité - et qu’Allah (s.w.t.) garde en Sa protection - car elle avait été en intimité avec le Saint-Prophète (s.a.w.). Ce sont là, les gens de la première catégorie.

 

     « Celui qui appartient à la deuxième catégorie est celui qui avait réellement entendu un Hadice du Saint-Prophète (s.a.w.), mais qui n’avait pu le mémoriser, ni entièrement, ni parfaitement. Il a, en fait, oublié une partie de ce qu’il avait entendu. Il ne ment pas sciemment, mais rapporte ce qu’il a retenu, agit conformément à ce qu’il rapporte, et affirme que c’était bien là ce que le Prophète (s.a.w.) avait dit. Si les Musulmans savaient qu’il a oublié une partie de ce qu’il avait entendu, ils ne le suivraient pas ; et lui-même, s’il le savait, il se repentirait.

 

     « Celui qui appartient à la troisième catégorie est celui qui avait bien entendu le Saint-Prophète (s.a.w.) donner un certain ordre, et par conséquent, il le rapporte. Mais il n’avait pas entendu, ou n’avait pas été informé du fait que le Saint-Prophète (s.a.w.) avait par la suite abrogé cet ordre ; ou à l’inverse, il y a celui qui avait bien entendu le Saint-Prophète (s.a.w.) interdire quelque chose, mais il n’avait pas été informé du fait que par la suite, cette interdiction avait été levée par le Saint-Prophète (s.a.w.) lui-même. Par conséquent, ces deux types de  rapporteurs

disent de bonne foi ce qu’ils avaient entendu, et ceux qui suivent leurs Ahadice agissent conformément à leurs dires. S’ils connaissaient les uns et les autres la réalité, ils n’agiraient pas ainsi.

 

     « Celui qui appartient à la quatrième catégorie est celui qui n’attribue aucun mensonge, aucune fausse Parole à ALLAH (s.w.t.), ni à son Prophète (s.a.w.). Il craint Allah (s.w.t.), il porte l’Excellence et la Supériorité (« AZMAT ») du Saint-Prophète (s.a.w.) dans son cœur, et il hait le mensonge. Il a une mémoire sûre ; il a donc mémorisé parfaitement et entièrement ce qu’il a entendu, n’y a rien ajouté, ni soustrait. Il a lui-même agi conformément au Hadice confirmé et s’est abstenu du Hadice annulé. Il est au courant du Hadice destiné à toute la OUMMA (la Communauté des Musulmans). Il met chaque Hadice à la place qui lui revient. Il est au courant des Ahadice clairs et de ceux qui renferment un sens profond.

 

     « Enfin, les Paroles du Saint-Prophète (s.a.w.) étaient parfois destinées à certaines personnes, durant une certaine période, ou étaient prononcées dans certaines circonstances ; en d’autres circonstances, il (s.a.w.) s’adressait à tous les Musulmans, de tous les temps et de toutes les époques, dans n’importe quelle circonstance. Il est naturel que ceux qui entendaient ses Paroles, n’étaient pas tous qualifiés pour en saisir le sens exact, et par conséquent, ils les rapportaient selon leur propre compréhension. De plus, les Sahabi du Saint-Prophète (s.a.w.) n’osaient pas tous lui poser des questions, mais attendaient qu’un Bédouin venu de loin lui en pose, afin de profiter eux-mêmes de la réponse donnée, et de s’instruire ainsi. Mais moi, (Imam Ali a.s.), si un évènement se produisait en ma présence, je posais des questions sur-le-champ et je mémorisais   parfaitement toutes les Paroles du Saint-Prophète (s.a.w.).

 

 

 

            « Ce sont là les raisons des contradictions qui  existent entre différents Ahadice, ainsi qu’entre leurs rapporteurs (Ravi) ». 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

TROISIEME PARTIE

 

 

 

LES ECOLES JURIDIQUES ISLAMIQUES

 

 

D

urant la période de la vie du Saint-Prophète (s.a.w.), il était relativement facile  de guider les Croyants. Les premiers Musulmans, contemporains du Saint-Prophète (s.a.w.), qui avaient eu la chance inouïe de le voir et de s’abreuver de ses Paroles, c’est-à-dire ses As’hab (ou Sahabi), avaient toute latitude pour venir lui exposer les problèmes qui les embarrassaient. Il leur montrait donc le chemin à suivre. Les AYATE (versets) du Saint-Qur’an relatifs aux Ordres et Interdits du Shariat leur étaient adressés directement. Notre Saint-Prophète (s.a.w.) leur récitait ces Ayate  en même temps qu’il (s.a.w.) les leur expliquait. Par exemple, il est ordonné dans notre Livre Saint de s’acquitter de la Prière (SALAAT, ou NAMAZ), mais la façon de l’accomplir n’y est pas indiquée. C’est donc notre Saint-Prophète (s.a.w.) qui en a enseigné les rites aux premiers Croyants (KAYAM, ROUKOU, SOUJOUD (SAJDA), le nombre de RAKAAT, les périodes   et  les  horaires,  etc…).   Il  existe   ainsi

 

environ cinq cents Ayate - certains très clairs, mais d’autres moins évidents - qui se rapportent aux Préceptes Religieux.

 

        

 

            Pour leurs problèmes, les premiers Musulmans consultaient aussi Hazrat ALI IBN ABI-TALIB (a.s.) : ces problèmes, aussi divers et variés fussent-ils, étaient résolus parfaitement et sur-le-champ !… Il faut savoir que Imam Ali (a.s.) et son cousin le Prophète Mohammad (s.a.w.) sont les émanations du même « Nour », et que Hazrat Ali (a.s.) a vécu auprès du Saint-Prophète (s.a.w.) depuis sa naissance jusqu’au décès de ce dernier.

 

            Ensuite, durant la période des trois premiers Califes, les Musulmans continuèrent à s’adresser à Hazrat Ali (a.s.), comme le prouvent à la fois l’Histoire de l’ISLAM, et les Ahadice contenus dans les Livres de SAHIH SITTA (livres de Ahadice sunnites). Ces Califes eux-mêmes avaient recours à Hazrat Ali (a.s.) lorsqu’ils étaient dans l’embarras !… Leurs paroles désabusées et leurs aveux, tels que ceux du second Calife par exemple : 

 

« Qu’Allah ne me montre pas le jour où ABOUL HASSAN (i.e. Imam Ali (a.s.)) ne sera pas parmi nous… »

 

« Si Ali (a.s.) n’était pas là, je serais perdu »

… mentionnés dans les Livres d’Histoire ou de Ahadice (tels les Sahih Sitta), en témoignent si nécessaire.

 

            Le Prophète (s.a.w.) avait d’ailleurs lui-même dit à Hazrat Ali (a.s.) :

 

« Tu es le seul capable d’éclaircir les mystères après moi, pour ma Communauté »

 

            Il (s.a.w.) avait également prononcé ce célèbre Hadice, cité aussi dans le Sahih Sitta :

 

            « Je suis la cité du Savoir et Ali en est la Porte »

 

            Le Vertueux et Incomparable Ali (a.s.) était donc l’Ultime Recours de tous les Croyants.

 

            Mais Hazrat Ali (a.s.) fut martyrisé, victime des agissements perfides de celui qui était avide de pouvoir personnel tout en se prétendant l’Emir des Croyants, et qui fonda la dynastie omayyade, persécutrice des Descendants du Saint-Prophète (s.a.w.), les Ahloul-Bayt (a.m.).

 

            Imam Ali (a.s.) fut frappé d’une épée empoisonnée en pleine prière de Fadjr le 19 Ramadhan 40 Hijri et succomba après de grandes souffrances, le surlendemain 21 Ramadhan.

 

 

        

            Après lui, l’Imamat revint à son fils Imam Hassan (a.s.), auquel les Musulmans prêtèrent allégeance. Cependant, il ne fut jamais laissé en paix et malgré son abdication du pouvoir temporel au profit de Moawia, il fut empoisonné à son tour.

 

        

 

            Ce fut alors au tour de Imam Houssein (a.s.), de guider les Croyants.

 

            Imam Houssein (a.s.) fut lui aussi, cruellement martyrisé à Karbala (Irak), avec ses 72 fidèles Compagnons, pour avoir refusé de prêter allégeance au nouveau souverain Yazid ibn Moawia, qui mettait en péril l’existence même de l’ISLAM. Ils furent impitoyablement  massacrés après avoir été assiégés et assoiffés avec femmes et enfants durant plusieurs jours dans un désert brûlant…

 

            Yazid n’ignorait pas qui était Imam Houssein (a.s.) – petit-fils du Saint-Prophète (s.a.w.) ; et il se souvenait très clairement du fameux Hadice de notre Saint-Prophète (s.a.w.), mentionné dans tous les recueils de Ahadice :

 

« Hassan et Houssein sont les Chefs des Jeunes du Paradis »

 

            Mais dans le cœur des Bani Omayya brûlait une haine ancestrale contre les Bani Hachim (dont était issu notre Saint-Prophète s.a.w.). Elle s’était déjà manifestée du temps de Abou Soufiane, dont la femme Hinda avait mâché le foie saignant de Hamza, oncle du Saint-Prophète (s.a.w.), tué à la bataille de Ohad.

 

            Cette haine fut ici encore la plus forte, et Yazid eut l’occasion de l’assouvir contre la Famille du Saint-Prophète (s.a.w.) : il ne s’en priva pas, et s’en vanta même publiquement devant sa Cour…

 

            Le terrible massacre de Karbala est une tragédie unique dans les annales de l’Histoire.

 

            Il peut être abordé sous différents aspects :

 

            si on l’analyse sous l’angle des Evènements qui s’y sont déroulés, ceux-ci ont été d’une ampleur et d’une cruauté sans précédents ;

           

            si l’on réfléchit aux Paroles et au Comportement d’Imam Houssein (a.s.), des membres de sa Noble Famille et de ses Compagnons, ceux-ci ont tous été, sans exception, d’une Dignité Exemplaire, et leur Fidélité envers Allah (s.w.t.), constante et indéfectible, quelle que soit la dureté des épreuves.

 

            l’Enjeu, quant à lui, était crucial pour toute l’Humanité : la sauvegarde et la pérennité de l’Islam, Religion Universelle, que Yazid, qui avait sombré dans la débauche, voulait anéantir.

            si l’on s’en tient, par ailleurs, aux Enseignements que notre Imam (a.s.) nous a légués, ils reflètent une grande Noblesse et nous servent d’exemples pour nous élever (Akhlaq). Ils concernent, entre autres :

 

                        l’Endurance, la Foi, la Persévérance et le Courage, peu importe que le combat soit inégal, pourvu qu’il soit Juste,          

           

le sens de l’Abnégation, de la Magnanimité, du Pardon, du Sacrifice suprême et du Dialogue avec l’ennemi égaré du Droit Chemin,

 

la recherche constante d’une armistice, sans faillir aux Principes inaltérables de l’Islam,

 

la valeur suprême de la Prière (Salat), même dans les circonstances les plus terribles, ….

 

            Enfin, le But atteint, au delà de cette tragédie, est Sublime et Grandiose, car, au prix de toutes ces Valeurs éternelles, c’est la démonstration vivante de ce qu’est le Vrai ISLAM, lequel fut sauvé de la déviation et de la perdition programmées par ses ennemis de toujours, les Banou Omayya.

           

            Cette tragédie, ainsi que les rudes épreuves qu’allaient encore subir les survivants, allaient marquer d’une douleur ineffaçable le cœur de tous les Shias et de tous les êtres épris de Justice, pour lesquels ces Valeurs comptaient.

                        En effet, Yazid et ses sbires avaient perfidement fait croire que c’étaient là, de simples rebelles, vaincus et capturés. Mais Imam Ali Zaynoul Abédine (a.s.), et Bibi Zainab (a.s.), respectivement le seul fils survivant, et la sœur dévouée de Imam Houssein (a.s.), prononcèrent des Khoutba (sermons) retentissants, en état de captivité, devant les habitants, à la Cour même de Yazid.

 

            Précisons que Hazrat Ali Zaynoul Abédine (a.s.) n’avait pas pu combattre car il était plongé dans les affres de la maladie, Allah (s.w.t.) voulant ainsi qu’il devienne notre 4è Imam (a.s.) et l’Héritier Spirituel de son père, afin de poursuivre la lignée de nos Imams Immaculés.

 

            Ces Khoutba eurent un effet inattendu par le tyran : ils réveillèrent brutalement la conscience du peuple, qui découvrit, stupéfait et consterné, que c’est à la Famille même du Saint-Prophète (s.a.w.) que leur souverain avait osé s’attaquer.

 

            Après avoir lâchement fait massacrer tous les hommes, en dehors de notre 4è Imam (a.s.), il avait impitoyablement fait mettre des chaînes au cou et aux membres des prisonniers, essentiellement des femmes, mais aussi des enfants, dont beaucoup n’avaient pu survivre à la tragédie, et d’autres encore avaient péri en cours de route. Tous ces prisonniers étaient exhibés et traités comme des malfaiteurs. Les femmes de la Famille du Saint-Prophète de l’Islam (s.a.w.) étaient là, debout et enchaînées. Leur voile, signe de noblesse et de piété, leur avait été arraché. Elles étaient la cible particulière des sarcasmes du souverain. La tête décapitée de Imam Houssein (a.s.), était profanée par Yazid devant eux. Il se délectait en particulier de faire souffrir Sakina, l’enfant de 4 ans que l’Imam martyre chérissait tant. L’Imam avait également un nourrisson de 6 mois, Ali Asghar, adulé par sa sœur, et que sa mère n’était plus à même d’allaiter. Il l’avait porté devant les ennemis, qui, comme lui, avaient sûrement des enfants, … afin qu’ils étanchent sa soif. Une flèche lui avait aussitôt transpercé la gorge. Sa petite tombe creusée par son père dans le désert fut ensuite profanée. Sa tête était là, parmi les autres, en guise de trophée, devant la petite Sakina.

 

            C’est ainsi que, jusqu’à la fin des Temps, la mémoire des Shias restera imprégnée du généreux Message transmis avec tant de souffrances par Imam Houssein (a.s.) au delà de son immense Sacrifice, à savoir, la Défense de l’Islam, de la Vérité, de la Justice et de la Paix, par les moyens du Dialogue, du Pardon et de l’Amour de son prochain, avec Persévérance et surtout une Confiance absolue en Allah (s.w.t.) malgré les difficultés.

 

            Cette démarche positive et une stratégie uniquement défensive malgré des atouts non négligeables sur le plan militaire, devaient au contraire permettre à l’Islam d’en ressortir Victorieux !

 

            …Et pourtant, le pire avait été commis : c’est le sang du Saint-Prophète (s.a.w.) lui-même qui coulait dans les veines de Imam Houssein (a.s.) et de sa Noble Famille ! c’est ce sang qui avait été versé - cruel paradoxe – par des individus se réclamant de l’Islam, Religion de Paix, et affirmant respecter le Saint-Prophète (s.a.w.) ! Ils avaient en réalité voulu porter un coup fatal et définitif au Message révélé par notre Saint-Prophète (s.a.w.). Ils avaient par là, anéanti leur propre Salut. La convoitise et l’appât de gains terrestres futiles l’avaient emporté sur la raison.  

 

            Dorénavant, rien de plus terrible ne pourra plus  jamais toucher l’Islam.

 

            Le Message Authentique d’Allah (s.w.t.), tel que révélé par notre Saint-Prophète (s.a.w.),  a en effet été préservé et transmis de génération en génération, en dépit de toutes les persécutions que les Shias, fidèles Partisans du Saint-Prophète (s.a.w.) et de ses Descendants, Ahloul-Bayt (a.m.), continuèrent et continuent encore de nos jours à subir dans différents pays, avec fermeté et courage, tant le Souvenir du Sacrifice de Imam Houssein (a.s.) est gravé avec force dans leur coeur.

 

            Avec Persévérance et Espoir, ils continueront toujours à porter le flambeau, quoi qu’il leur en coûte…

 

            Imam Houssein (a.s.) avait pour cela donné son sang. Il avait tout sacrifié. Mais il avait sauvé l’Islam, et c’est ce qui importait.

 

            Aucun homme, dans l’Histoire de l’Humanité, n’a jamais eu à surmonter une telle Epreuve, avec une telle noblesse de caractère, une telle clairvoyance, une telle constance – surhumaine - dans son comportement.

 

            Ecartant à l’évidence toute idée de stratégie militaire pour gagner une bataille, en dépit de souffrances inhumaines, le but à atteindre était bien la pérennité de l’Islam originel, Mission Divine que lui avait prédite son propre Grand-Père, le Prophète Mohammad (s.a.w.), sur les révélations de l’Ange Jibraïl.

 

            Cette Mission le rapproche inévitablement du Saint-Prophète (s.a.w.) : celui-ci, sur ordre d’Allah (s.w.t.), planta l’étendard de l’Islam sur une terre hostile, celui-là le fit flotter définitivement sur l’Humanité toute entière, par delà sa mort. Ce tout aussi célèbre Hadice du Saint-Prophète (s.a.w.) témoigne brillamment de cette affinité de destin :

 

« Houssein (a.s.) est de moi, et je (s.a.w.) suis de Houssein (a.s.) »

            Absolument rien ne lui a été épargné. Imam Houssein (a.s.) a tout donné, avec un consentement plein et entier. Et Allah (s.w.t.) lui a accordé le Meilleur, à travers un Hadice que nous avons déjà cité mais qui révèle ici tout son éclat  et toute sa magnificence :

 

« Hassan et Houssein sont les Chefs des Jeunes du Paradis ».

                       

            Son Sacrifice évoque aussi, mais avec infiniment plus d’intensité et des conséquences inégalables, celui de son aïeul Ibrahim (a.s.) qui s’apprêta sur Ordre Divin, à sacrifier son fils Ismael (a.s.), mais qu’Allah (s.w.t.) épargna en le remplaçant au dernier instant par un mouton.

 

            Le miracle est qu’après plus de quatorze siècles, le deuil d’Imam Houssein (a.s.) et des siens soit toujours aussi vivace dans notre cœur. Il est ressenti de manière permanente et bien plus forte que celui d’un proche. C’est un phénomène inexplicable à la raison humaine, qui nous invite à méditer et à nous perfectionner en ce bas monde (Akhlaq), en vue de nous préparer à notre vie éternelle, qui est en fait le but ultime de tout Croyant…

 

        

 

            Les Imams successifs de Ahloul-Bayt (a.m.), Descendants en ligne patriarcale directe de Imam Houssein (a.s.) continuèrent la lourde tâche de guider, sur le plan spirituel, les fidèles (Shias) au péril de leur vie. Ils furent soumis à de terribles difficultés, à des exactions, placés en résidence surveillée, emprisonnés, et finalement empoisonnés l’un après l’autre ; les membres de leur famille furent durement persécutés. Les potentats omayyas et abbassis ne pouvaient pas supporter de voir le Respect que les Musulmans, en particulier ceux de Madina, leur témoignaient. En effet, au vu de  cette sympathie et de cette attirance pour nos Imams, ils craignaient à tort que ces derniers ne fomentent un complot contre leur régime illégitime et autoritaire afin de reprendre leurs droits, car les Imams de Ahloul-Bayt (a.m.) étaient en fait les vrais Successeurs Spirituels, que notre Saint-Prophète (s.a.w.) avait clairement et nommément désignés dans ses Ahadice. Ils étaient les Garants de notre Religion, face à la tendance déviationniste et à la traditionnelle opposition de cruels dirigeants.

 

            Il est recommandé de consulter à ce sujet l’ouvrage intitulé : « Histoire des Premiers Temps de l’Islam », de Sayyed Safdar Husayn.

 

        

 

            Parmi ces Imams de Ahloul-Bayt (a.m.), les six premiers vécurent pendant la période des Banou Oumayya. Cette dynastie, appelée aussi les Oumayyades, déclina et fut chassée par les Bani Abbassi (dynastie des Abbassides), à l’époque des 5e et 6e Imams (a.s.). Cette période de troubles et de guerres intestines fut mise à profit par ces deux derniers – Imam Mohammad Baqir (a.s.) et son fils Imam Ja’far-as-Sadiq (a.s.) - pour propager ouvertement la Foi Islamique Authentique qu’ils avaient héritée en droite ligne du Saint-Prophète de l’ISLAM (s.a.w.). Leur démarche n’avait aucun but temporel, mais uniquement spirituel, alors que les potentats au pouvoir s’activaient au contraire en se servant du paravent et du nom de l’ISLAM, pour agrandir leur royaume, qui, à cette époque, s’étendait sur toute l’Arabie (englobant le Yémen, l’Iraq, la Syrie, et le Liban actuels), l’Egypte, la Perse, et le Maghreb. Ils rivalisaient de faste, de somptuosité, et de luxure avec les autres  royaumes de l’époque, en opposition flagrante avec les Enseignements de l’ISLAM.

 

            Imam JAAFAR-AS-SADIQ (a.s.) avait alors fondé la Première Université Islamique, à Médine, où des milliers d’étudiants (Talib-é-ilm) acquéraient les connaissances juridiques de l’ISLAM. Toutes les branches des connaissances y étaient enseignées par l’Imam (a.s.) à ses disciples.

 

            Les vestiges de ce HAWZA (Université) sont encore visibles de nos jours.

 

            Il est donc bien établi, sans aucune contestation possible, que l’Ecole Juridique de Ahloul-Bayt (a.m.) fut la première de l’ISLAM, après la disparition de notre Saint-Prophète (s.a.w.).

 

            Imam Jaafar-as-Sadiq (a.s.) fut empoisonné et mourut en martyr en l’an 148 Hijri.

 

            Les SHIAS que nous sommes, ou fidèles partisans et suiveurs de la Famille du Saint-Prophète (s.a.w.) (i.e. Ahloul-Bayt a.m.,), avons toujours été en conformité avec les Directives ainsi qu’avec avec la Voie indiquée par nos Saint-Imams (a.m.)

 

            Nous sommes aussi appelés « JAAFARI », du nom de notre 6è Imam (a.s.), qui est tenu en grande estime par tous les Musulmans.

 

            L’Ecole de Ahlul-Bayt (a.m.) est une Ecole qui enseigne la Tolérance, la Persévérance, la Patience, la Sympathie active envers son prochain, fusse-t-il un ennemi, en un mot : LA PAIX.

 

            Par ailleurs, il est primordial de rappeler ici que sur tous les sujets importants, les Fatwa (Décrets Religieux) de tous nos Imams, ainsi que leurs Paroles (Ahadice) concordent parfaitement et qu’il n’y a aucune contradiction entre eux. Jusqu’à la période de notre 6è Imam (a.s.), tous les Fatwa et Ahadice étaient mémorisés oralement.

 

        

           

            Durant la période du 6è Imam (a.s.), avec la faveur et l’appui des autorités, d’autres Ecoles de Fiqh virent le jour. Ce n’est qu’à partir de cette époque, qu’il fut nécessaire de conserver les massaél et rivayate par écrit afin de souligner les différences entre les diverses Ecoles Islamiques.

 

            Parmi ces Ecoles, quatre furent reconnues et agrées par les Olama Sunnites, les autres étant considérées comme secondaires.

                       

            Ces quatres Ecoles avaient été fondées par :

 

            1.  Abou Hanifa, de son vrai nom No’man bin Thabit, qui fut pendant longtemps un élève de notre 6è Imam (a.s.), mais qui divergea par la suite de son Maître. Ils furent même opposés dans un MOUNAZERA (débat religieux), que remporta l’Imam Jaafar-as-Sadiq (a.s.), ce qui n’empêcha pas Abou Hanifa de se cramponner à ses idées. Il décéda en l’an 150 de l’Hégire (Hijri). Ses adeptes sont nommés Hanafites ;

 

            2.  Malik bin Anas, qui mourut en l’an 179 Hijri, et dont les adeptes sont appelés Malékites ;

 

            3.  Mohammad bin Idriss Shafeï, qui mourut en l’an 204 Hijri, et dont les adeptes sont les Shaféïtes. Il a composé des poèmes fort élogieux en l’honneur de  Ahloul-Bayt (a.m.) ;

 

            4.  Ahmad bin Hanbal, qui mourut en l’an 241 Hijri, et dont les adeptes s’appellent les Hanbalis.

 

            On peut se rendre compte qu’aucun de ces quatre Foqaha, que nos frères Sunnites appellent des Imams, n’a vécu du temps du Saint-Prophète (s.a.w.), mais près de deux siècles après lui. Ils ne l’ont donc pas connu, ni lui, ni même ses As’hab (ou Sahabi), alors que la chaîne de nos Imams a commencé du temps de notre Premier Imam Ali ibn Abi-Talib (a.s.), à l’époque du Saint-Prophète (s.a.w.) lui-même, et s’est poursuivie sans aucune interruption.

 

            Voilà pourquoi il n’y a pas de contradiction entre les Fatwa de nos Olama, c’est-à-dire de notre Ecole de Ahloul-Bayt (a.m.). Le Saint-Prophète (s.a.w.) ne contredit jamais le Saint-Qur’an ; sa Sainte-Famille et ses Descendants non plus, malgré les persécutions endurées ! Et les Imams des Shias sont des Imams Infaillibles, Immaculés, issus de la Sainte-Famille du Saint-Prophète (s.a.w.), qui ne se contredisent jamais entre eux.

 

            Par contre, en ce qui concerne les quatre Ecoles Sunnites, bien que soutenues par les dirigeants, qui, soucieux de conserver leur pouvoir temporel, cherchaient à freiner l’attirance des Musulmans envers les Ahloul-Bayt (a.m.) par de cruelles sanctions (mutilations physiques, éxécutions arbitraires et sanctions économiques imposées à ceux qui leur rendaient simplement visite), on remarque que  nombre de leurs Fatwa divergent d’une Ecole à l’autre, et sont même parfois en nette contradiction entre elles, portant ainsi un coup sévère à leur crédibilité.

 

            Il est également amusant de noter que parfois la Fatwa d’une Ecole Sunnite est différente de celle d’une autre Ecole Sunnite, mais qu’elle concorde parfaitement avec celle de l’Ecole de Ahloul-Bayt (a.m.) !

 

            Ces quatre Ecoles, grâce, bien entendu, au soutien des autorités, eurent l’adhésion de la masse des Musulmans, surtout des nouveaux convertis habitant les contrées fraîchement conquises. Ces adhésions massives se firent par pays entiers.

 

            Cependant, ceux qui avaient déjà acquis le vrai ISLAM du temps de notre Saint-Prophète (s.a.w.), et leurs descendants, ont gardé intact leur attachement et leur dévouement à Ahloul-Bayt (a.m.). C’est pourquoi nous trouvons de nos jours des centaines de milliers de Shias en Arabie même, à Médine (ou Madina), la ville du Saint-Prophète (s.a.w.), mais aussi au Yémen, en Egypte, en Syrie, au Liban, en Iraq, en Iran, et également dans d’autres contrées. Des milliers de Shias ont préféré perdre la vie, mais conserver leur foi intacte lorsqu’ils ont été persécutés à mort par des dictateurs sans pitié. L’Histoire de l’ISLAM est remplie de ces atrocités, dont un seul exemple suffirait amplement à édifier le lecteur, comme le fait d’ériger des murs sur des personnes vivantes, durant le règne abbaside.

           

            Les Foqaha Sunnites ont  interdit la Recherche et l’Analyse des Evènements Historiques par la Raison et par les Concepts Coraniques et Prophétiques. Ils ont ainsi fermé la Porte de l’Ijtihad depuis fort longtemps.

 

            Les Foqaha Shias ont toujours maintenu cette Porte ouverte, car les Textes avaient été respectés, protégés, et sauvegardés par les Douze Imams, qui ont hérité tout le Savoir de leur Grand-Père (s.a.w.).

 

        

 

            Enfin, nous terminerons ce Chapitre par la détermination des critères de base à respecter lors de la recherche de Fatwa :

 

         Les Foqaha de Ahloul-Bayt, (i.e. les Moujtahid), se basent sur quatre critères, à savoir :

 

1.         Le SAINT-QUR’AN, selon l’interprétation (Tafsir) de nos Imams (a.m.),

                                                                       

2.         Le SOUNNAT-E-RASSOUL (s.a.w.), avec les Ravi agréés par l’Ecole de Ahloul-Bayt (a.m.),

 

3.         L’IJMA-E-FOQAHA, ou l’unanimité de tous les Foqaha sur un sujet donné,

 

4.         L’IJTEHAD, ou leurs propres recherches basées sur les trois critères précédents.

 

 

         Les Foqaha de Sunnat-Wal-Jamaat se sont basés également sur quatre critères :

 

1.         Le SAINT-QUR’AN, dont l’interprétation (Tafsir) est différente de celle des Shias pour certaines Ayate,

 

2.         Le  SOUNNAT-E-RASSOUL (s.a.w.), avec de nombreuses différences pour l’agrément des Ravi,

 

3.         L’IJMAA, ou unanimité des Foqaha Sunnites,

 

4.         Le KYASS, ou suppositions personnelles du chercheur.

 

 

           

Précisons que les Fatwa des Ecoles Sunnites et Shiites sont concordantes sur la majorité des massael, mais qu’elles diffèrent dans le cas de certains massael de base.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

LES PRECEPTES DE BASE DE L’ISLAM

 

 

L

 

 

 

es Préceptes de base de la foi islamique sont divisés en deux catégories ou Parties :

 

- Les OUSSOUL-E-DINE ou Fondements, Racines, Piliers de la Religion ;

 

-           Les FOUROU-E-DINE ou Branches, Edits de la Religion.

 

 

 

1)  OUSSOUL-E-DINE

 

 

 

            Une personne doit d’abord adhérer aux premiers Préceptes – Oussoul-é-Dine – après les avoir bien compris, acceptés et assimilés avec son raisonnement personnel et avec l’assentiment et la conviction de sa propre conscience, et non pas après les avoir seulement mémorisés, tout simplement parce qu’on les lui aurait enseignés, de sorte que si l’occasion d’un débat se présentait à lui, il pourrait en discuter et prouver le bien fondé de sa foi.

 

            Le Taklid est donc interdit en Oussoul-é-Dine.

 

            Il est dit dans le Saint-Qur’an : 

 

            « Il n’y a pas de contrainte en religion ».

 

            Celui qui n’accepterait pas ces premiers Préceptes, est libre de suivre une autre religion ou de rester athée - quoi que les athées eux-mêmes croient en quelque chose -  mais dans ce cas, il ne devient pas, ou n’est plus, Musulman. Le Saint-Qur’an affirme également :

 

« A vous votre religion, à moi ma religion » (Sourate Al Kafiroun).

 

« La vrai religion auprès d’Allah (s.w.t.) est l’Islam ».

 

            Il y a cinq Oussoul-é-Dine, ou Bases de notre foi :

 

1.           TAWHID : ou Unicité d’Allah (s.w.t.),

 

2.           NOUBOUWATE : ou l’envoi de Prophètes (a.m.) par Allah (s.w.t.),

 

3.           QYAMATE : ou le Jour du Jugement Dernier,

 

4.           ADL (ou adal) : ou Equité d’Allah (s.w.t.),

 

5.           IMAMATE : ou période des Successeurs Spirituels et désignés par le dernier des Prophètes, Hazrat Mohammad Moustafa (s.a.w.).

 

            L’adhésion aux trois premiers Oussoul-é-Dine nous fait entrer dans la communauté des Musulmans (la OUMMAT).

 

            L’adhésion complémentaire aux deux derniers fait de nous des adeptes ou suiveurs de l’ECOLE DE AHLOUL-BAYT (a.m.), ou FIQH-E-JAFARI, la première Ecole de Jurisprudence Islamique, datant du vivant même de notre Saint-Prophète (s.a.w.).

 

            Reprenons les différents points évoqués ci-dessus dans un ordre conforme à notre Oussoul-é-Dine (Tawhid, Adl, Noubouwate, Imamate, Qyamat) :

 

 

         1. TAWHID, ou l’Unicité d’Allah (s.w.t.)

 

            Un Musulman est fermement convaincu que cet Univers, dont fait partie notre Terre, et qui englobe toutes les galaxies, ne s’est formé ni tout seul, ni à la suite d’un ou de plusieurs accidents cosmiques, mais qu’il y a un Créateur, qui l’a créé, planifié, et qui le dirige. De plus, ce Créateur est Unique. D’ailleurs, à supposer que le « big bang », - théorie élaborée et extrapolée à partir de suppositions (et il y en a eu bien d’autres auparavant…) - ait réellement eu lieu, il eût besoin d’un détonateur dont Quelqu’un possédât la clé : c’est en Lui que nous avons placé notre foi (notre IMAANE). Il est Un et Unique, dans le sens où il ne peut y en avoir un deuxième, tout comme Il n’a pas d’associé, n’a pas été engendré, et n’a point engendré non plus. Il est Omniscient. Son Savoir et son Pouvoir recouvrent tout ce qui existe. Il ne peut pas être représenté par une divinité ou par une statue.

 

            Si l’Homme réfléchit et s’intéresse à sa propre existence, à son corps, si judicieusement formé, avec des organes parfaitement adaptés à leurs fonctions respectives, à son esprit qui peut concevoir des pensées et des sentiments, à son cerveau grâce auquel il peut maîtriser les forces de la nature, - cerveau dont les scientifiques ne parviennent pas à expliquer le fonctionnement -, ainsi qu’à ce monde merveilleux qui l’entoure et qui est à sa disposition, duquel il tire sa subsistance et puise toutes les nécessités vitales, …  comment ne pas être convaincu que tout cela ne peut être le fait du hasard, et qu’il y a bien derrière ce mécanisme bien rodé, merveilleux, un Pouvoir Suprême, qui est en fait son Créateur ?

           

            Les qualités propres à Allah (s.w.t.) sont appelées SIFAT-E-SOUBOUTIYAH. Elles sont au nombre de huit.

           

            Les qualités impropres à Allah (s.w.t.) sont appelées SIFAT-E-SALABIYAH. Elles sont également au nombre de huit.

 

            Ces qualités sont toutes expliquées en détail dans les livres de DINIYATE.

 

 

         2. ADL (ou ADAL)  

 

            Un Musulman suiveur de l’Ecole de Ahloul-Bayt (a.m.) croit que Allah (s.w.t.) est Juste et Equitable, qu’Il ne lèse personne, qu’Il n’attribue ni récompense ni châtiment selon Son bon vouloir ou Son humeur du moment. Le Saint-Qur’an dit :

 

« Celui qui aura fait un atome de bonne action, le verra le Jour du Jugement dernier, et celui qui aura fait un atome de mauvaise action, le verra aussi. »

 

            L’Homme, sur la terre, est libre de ses actions. Certes, son destin est tracé en ce sens que Allah (s.w.t.), qui est Omniscient, sait d’avance ce qu’il va faire. Mais Il (s.w.t.) l’a laissé libre de ses actions, de sorte qu’elles ne dépendent pas d’Allah (s.w.t.), mais de lui-même. Il peut choisir le Droit Chemin, qui est, bien sûr, semé de difficultés, et où il lui faudra consacrer des sacrifices pour accéder à la félicité éternelle ; il peut au contraire choisir la facilité, le chemin qui mène à la luxure, aux plaisirs de ce bas-monde, à ses honneurs, à ses éclats, à ses vacarmes, … pour finalement voir ce beau « rêve » s’évanouir, et les yeux s’écarquiller sur la réalité qui le frappera lorsqu’il se réveillera, alors que la mort l’aura surpris.

 

            La logique nous indique que pour obtenir une chose, on doit toujours fournir un effort, parfois consentir des sacrifices, des privations, etc. Ne serait-il pas tout à fait concevable que pour accéder à la vie éternelle, avec ses félicités, l’on doive également fournir certains efforts et accepter certains sacrifices, cultiver certaines qualités, et renoncer aux mauvaises actions ?

 

            Croire que nous sommes contraints, de par notre nature, à faire du mal ou à commettre des péchés, serait croire que c’est Allah (s.w.t.) qui nous y contraindrait, ce qui serait complètement absurde et contraire aux Enseignements Islamiques ; s’il en était ainsi, l’envoi de tous les Prophètes (a.m.) pour guider l’Humanité, ainsi que l’existence du Jour du Jugement Dernier n’auraient aucun sens. Ce serait comme si notre Créateur nous faisait d’abord commettre le mal pour ensuite nous en punir, ce qui ne serait pas juste.

 

            Notre Créateur est, rappelons-le, Omniscient. Il sait ce que Sa créature fera sur terre. Il est aussi Clément, Miséricordieux et Compatissant. Il peut nous pardonner tous nos péchés si nous nous en repentons de tout notre cœur, avec la ferme intention de ne plus en commettre jusqu’à notre mort. Il aime pardonner, et non pas punir. Il n’est ni   tyran, ni rancunier ; cependant, Il est en même temps Justicier. Les injustices et les exactions qu’une personne aura exercées à l’encontre de son prochain, fusse-t-il Musulman ou non, ne seront pardonnées par Allah (s.w.t.) que si la victime y consent elle-même. Allah (s.w.t.) dit dans le Saint-Qur’an :

 

« Nous l’avons prévenu et lui avons montré les deux voies (la bonne et la mauvaise). Qu’il soit reconnaissant (en suivant la bonne voie), ou ingrat (en suivant la mauvaise voie) »

 

 

         3. NOUBOUWATE

 

            Sa foi indique au Musulman que depuis la création de ce monde, Allah (s.w.t.) a envoyé des Prophètes (a.m.) pour guider l’Humanité : 124 000 selon les RIVAYATES (chroniques). Il (s.w.t.) en a envoyé à tous les peuples, dans toutes les régions du monde. Qu’après leur mort, leurs habitants, ou les dirigeants du Culte, aient pu introduire des déviations dans les Enseignements prodigués afin d’en tirer un profit personnel, le blâme en incombe a ces derniers. Le premier Prophète sur terre fut le Père de toute l’Humanité, Hazrat Adam (a.s.), et le dernier, notre Saint-Prophète Hazrat Mohammad Moustafa (s.a.w.), qui est le Sceau des Prophètes et dont le NOUR (« Lumière étincelante ») fut créé avant même la création de toute chose. Toute la vie terrestre de notre bien-aimé Prophète (s.a.w.) se passa suivant le VAHI-E-ILAHI (Directives d’Allah (s.w.t.), apportées par Jibraïl (a.s.), l’Archange Gabriel).

 

            Il est erroné de croire qu’il (s.a.w.) avait deux identités, l’une comme Prophète (s.a.w.), Messager d’Allah (s.w.t.), et l’autre, comme simple être humain, identique à nous ; et qu’il ne fut Infaillible qu’en tant que Prophète (s.a.w.) et non en tant qu’être humain. Ceci est une absurdité. Allah (s.w.t.) a envoyé le Saint-Prophète (s.a.w.) comme un Modèle pour toute l’Humanité, un Idéal à suivre. S’il avait été fautif dans certaines de ses actions - Ma’azallah (qu’Allah (s.w.t.) nous préserve de cette pensée) - s’il y avait eu une seule faille ou une seule faiblesse dans ses faits et gestes, comment nous serait-il possible de le suivre comme Modèle ? Il a mené une vie terrestre parfaite et exemplaire pour nous servir de Guide. Il a été « Rahmatoul-lil-alamine », une Bénédiction pour les Humains et pour l’Univers tout entier. Nos Saintes Ecritures nous indiquent clairement qu’il (s.a.w.) a eu pour Mission de parfaire nos AKHLAK (ou Qualités). Croire le contraire équivaudrait à réfuter les Enseignements Islamiques.

 

            Les Paroles que Allah (s.w.t.) nous a transmises par l’intermédiaire de notre Saint-Prophète (s.a.w.) renferment des Merveilles et des Secrets pour l’Humanité toute entière, jusqu’à la fin des Temps. Ainsi le Saint-Qur’an est un Miracle Permanent.

 

            Depuis sa Révélation et jusqu’à nos jours, beaucoup de recherches et de méditations ont été menées par des Savants, des Philosophes et des Scientifiques « bien pensants », dans cet immense Océan de Savoir, certaines dans le but avoué de trouver une faille, une contradiction ou une contre-vérité, afin de tenter de prouver qu’il ne s’agirait là simplement que d’une œuvre de notre Saint-Prophète (s.a.w.) ou de quelques autres êtres humains : leurs efforts ont été vains ! Finalement, ces « illustres personnages » n’ont pu qu’admettre, soit explicitement, soit à mots couverts, que  ce ne sont pas là des paroles humaines. Le style même des versets coraniques est tellement merveilleux et inimitable qu’on ne se lasse jamais de les réciter, jour après jour. De nombreuses données scientifiques (biologiques, astronomiques, et autres…), renfermées dans le Saint-Qur’an, étaient absolument inconnues et indéchiffrables par les hommes, Arabes ou non, au moment où il fut révélé, et c’est seulement aujourd’hui, à l’ère des Découvertes et de la Science, que les chercheurs sont parvenus à en percer certains secrets : ils en sont restés éblouis, émerveillés ! … Tout est miraculeux dans ce Livre-Saint : le style, la syntaxe, la disposition originale de l’écrit, la merveilleuse concordance numérale du Texte Coranique, les prédictions et les prophéties,  ainsi que les décrets simples pour guider les humains dans le Droit Chemin, vers leur Créateur.

 

 

         4. IMAMATE

 

            La période prophétique s’est achevée avec notre Saint-Prophète (s.a.w.). Il n’y aura plus d’autre Prophète après lui, mais Allah (s.w.t.) ne peut pas abandonner ses Créatures sans Guide.

 

            Notre Saint-Prophète (s.a.w.) a dit dans son célèbre Hadice Sharif  (Hadicé-Sakalayne) :

 

 « Je vous laisse, après moi, deux Entités de Poids égal : le Livre d’Allah (s.w.t.) (le Saint Qu’ran) et ma Sainte-Famille (Ahloul-Bayt a.m.). Si vous vous accrochez à eux, vous ne serez jamais égarés. Ces deux Entités ne se sépareront jamais jusqu’à ce qu’elles ne m’aient rejoint au Hawzé Kawsar (la Fontaine du Paradis) »

 

            Ce Hadice Sharif est mentionné dans tous les ouvrages islamiques, sans distinction. Le Prophète (s.a.w.) a prédit lui-même qu’il aura Douze Successeurs Légitimes, tout comme les Douze Hawariss (apôtres) de Hazrat Issa (a.s.) (Jésus). Ce dernier hadice figure d’ailleurs lui aussi dans tous les Recueils de Ahadice. Il a même énuméré les Noms de ses Douze Successeurs. Le Monde ne peut exister sans Lumière, et cette Lumière nous est transmise par l’intermédiaire de nos Douze Imams (a.m.), qui sont les Délégués d’Allah (s.w.t.).

 

            Nous croyons fermement que dès la fin de la période prophétique, a débuté la période d’Imamate. Les Noms et Biographies de nos Douze Imams (a.m.) sont également relatés dans les manuels de DINIYATE.

 

 

         5. QYAMATE

 

            Le Jour du Jugement Dernier, tous les morts seront ressuscités ; ils seront jugés équitablement ; toutes leurs actions, commises sur terre, défileront devant eux : ils seront récompensés pour les bonnes actions et châtiés pour les mauvaises.

 

            Ayons conscience du fait que tout au long de notre vie ici-bas, nous devons rendre compte de nos actions : dans l’enfance, à nos parents ; ensuite à nos enseignants et éducateurs ; parvenus à la vie active, nous devons obéir à nos supérieurs ou employeurs, aux règles de notre profession et aux lois et coutumes de notre société, de l’administration de notre pays, etc. Aucune nation ne pourrait fonctionner  sans lois pour la régir.

 

            L’Etat récompense et honore ses bons et loyaux serviteurs et punit, parfois sévèrement, les transgresseurs, ce que nous trouvons juste et logique. La même logique nous amène à admettre et à croire en la Justice Divine, pour pallier les manquements de la justice humaine. En effet, nombre de délinquants, d’escrocs, d’assassins et autres rusés parviennent à échapper à la justice humaine, mais nul ne pourra échapper à la Justice Divine. On voit que beaucoup de pécheurs commencent déjà à recevoir le début de leur châtiment dans ce Monde, avant même leur mort. Il est dit dans les Livres Saints, qu’Allah (s.w.t.) a beaucoup de Patience et qu’Il (s.w.t.) laisse du temps à sa Créature afin qu’elle se repente, mais que rien ni personne ne peuvent lui échapper.

 

 

           

            Celui qui aura été lésé dans ce monde pourra réclamer Justice dans l’au-delà et les misérables de ce monde seront les bienheureux de l’autre, pourvu qu’ils gardent Foi et Persévérance.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

2)  FOUROU-E-DINE

 

 

 

            Une fois qu’une personne a adhéré consciemment et librement aux Oussoul-é-Dine, il lui incombe d’accomplir les Fourou-é-Dine ou Edits, Ordres régissant sa foi, et c’est alors qu’il a besoin des Savants en Théologie, les Foqaha  ou Moujtahid, afin qu’ils lui montrent le chemin à suivre pour l’accomplissement des différents Préceptes.

 

            Rappelons que si une personne n’accepte pas les Oussoul-é-Dine, c’est qu’elle a perdu sa foi et ne peut plus se considérer comme Musulmane. Tandis qu’en ce qui concerne les Fourou-é-Dine, si un Musulman manque à  l’accomplissement d’un Ordre Religieux, il est sûrement fautif, pécheur et aura à en rendre compte devant Allah (s.w.t.), mais il conserve sa foi - si toutefois il ne l’a pas reniée - et reste toujours Musulman.

           

            Cependant, la persistance de la désobéissance envers son Créateur finira par lui enlever sa foi et le perdre véritablement. Ceci est un piège de Shaytan.

 

            Comme il a été évoqué dans la Première Partie, nous devons insister sur le fait que le commun des Croyants n’étant pas ALIM (érudit en matière de religion), il doit, en ce qui concerne les Fourou-é-Dine, se conformer aux Directives d’un Moujtahid ; cela s’appelle faire le TAKLID, et il est obligatoire pour un Croyant, de faire le Taklid d’un Moujtahid contemporain. Ceci est d’une importance capitale.

 

           

            Les Fourou-é-Dine sont au nombre de dix, à savoir :

 

            1) SALAAT, NAMAZ : les Cinq Prières quotidiennes obligatoires qui doivent être adressées à Allah (s.w.t.), non pas du bout des lèvres et aussi vite que possible en les considérant comme un fardeau, mais bien du fond du cœur, avec la conviction que l’on est devant son Créateur, prêt à Lui rendre compte de ses actions, qu’Il (s.w.t.) nous voit et nous entend, et que chacune de nos prières pourrait bien être la dernière ;

 

            2)                     SAUM, ROZA : le Jeûne Obligatoire du mois de Ramadhan, qui consiste non seulement à s’abstenir de manger et de boire depuis l’aube jusqu’au coucher du soleil, mais également de toutes les actions blâmables, qu’elles soient effectuées par l’intermédiaire de ses mains, de ses pieds, de ses yeux, de ses oreilles, ou surtout de sa langue. Il faut en effet bien maîtriser sa langue afin d’éviter de proférer des paroles blessantes pour son prochain, des médisances ou des calomnies, qui empêchent notre jeûne d’être validé et annihilent nos bonnes actions  ;

            3)                     HADJ : le Pèlerinage à la Mecque, qui est obligatoire une fois dans sa vie si l’on est en mesure d’en remplir les conditions préalables, c’est-à-dire, posséder une somme d’argent correspondant au moins aux frais de voyage et d’hébergement et disposer en plus, de l’équivalent d’une année de provisions de subsistance pour sa famille, être en bonne santé, ne pas craindre pour sa propre sécurité au cours du voyage, etc… ;

 

4)         ZAKATE

 

            5)         KHOUMS

 

            Ces Aumônes Religieuses sont également obligatoires sous certaines conditions ; celui qui ne s’en acquitte pas alors qu’il satisfait aux conditions requises, s’oppose à la bonne marche et au progrès de la Oumma, et ses autres actions ne sont alors pas exaucées ;

 

            6)                     JIHAD : ce terme désigne la Lutte dans la voie d’Allah (s.w.t.). Le Jihad-é-Akbar, ou Grand Jihad, est à mener contre son propre Nafs-é-Ammara (ses mauvais penchants), qu’il convient de  dominer afin de ne pas être entraîné à sa perte spirituelle.

 

            7)         AMR-BIL-MAARUF : prêcher le Bien autour de soi, avec douceur et persuasion - jamais avec autorité - en donnant soi-même le bon exemple ;

            8)         NAHI-ANIL-MOUNKAR : dissuader du mal, tout aussi pacifiquement, avec un bon comportement personnel (Akhlaq) ;

 

            9)                     TAVALLA : aimer les envoyés d’Allah (s.w.t.) (Prophètes, Imams et leurs vrais amis), et s’appliquer à suivre leur exemple dans sa propre vie ;

 

            10) TABARRA : haïr, s’éloigner de leurs ennemis, afin que sa propre vie ne leur ressemble pas ;

           

 

           

            Il est recommandé de consulter plus en détail ces explications dans les Livres de DINYATE et de MASSAEL  (Enseignements Religieux).

 

 

 

                                                           

 

 

 

 

 

 

 

 

 

CINQUANTE AHADICE

DE NOS MASSOUMINES

(a.m.)

 

 

1.         Recherchez le Savoir depuis le berceau jusqu’à la tombe (i.e. durant toute votre vie).

 

2.         Le Savoir (ilm) est identique à la richesse perdue des Musulmans, emparez-vous en, où que vous la trouviez.

 

3.         Allez jusqu’en Chine, s’il le faut, pour acquérir le Savoir.

 

4.         Deux sortes de personnes ne sont jamais rassasiées : le Talib-é-Ilm (« chercheur du Savoir ») et le Talib-é-Maal (« chercheur de richesses matérielles »).

 

5.         Le Savoir est la beauté ainsi que l’épanouissement du riche ; il est la compétence et la source de revenus du pauvre.

 

6.         Le Savoir est une richesse, l’ignorance est une pauvreté.

 

7.         Servez votre mère, le Paradis se trouve sous ses pieds.

 

8.         Le meilleur des héritages est la politesse, et le meilleur des soutiens est  le conseil du Sage.

 

9.         Ne pas apprendre le ilm-é-dine est la pire des maladies.

 

10.       Celui qui se sert de son intelligence approfondit son ilm-é-dine, et agit conformément au Shariat.

 

11.       Le rang d’un ALIM-E-DINE (érudit en matière de religion) vis-à-vis d’un ABID (celui qui passe son temps en prières), est comparable à celui de la pleine lune au milieu des étoiles.

 

12.       Un ALIM peut juger un JAHIL (ignorant) à sa juste valeur, car il a lui-même été jahil auparavant, mais un jahil ne pourra jamais juger un Alim, car il n’a jamais été Alim lui-même.

 

 

13.       L’Homme est caché derrière sa langue : il suffit qu’il parle pour qu’on puisse le juger à sa juste valeur.

 

14.       La langue de l’Homme est comparable à un animal carnassier : s’il ne peut dompter sa langue, celle-ci dévorera tout son entourage.

 

15.       Celui qui contrôle sa langue, contrôle également son cœur, et préserve sa foi.

 

16.       La langue d’un Mo’mine  est derrière son cœur : il réfléchit d’abord et parle à bon escient ; par contre, le mounafik parle sans arrêt et sans réfléchir.

 

17.       La méditation dans la voie d’Allah (s.w.t.) est la meilleure des prières, l’âme de la Prière ; et  la meilleure voie est celle qui consiste à méditer sur les créations d’Allah (s.w.t.). La Prière rituelle mène l’Homme au sawab, et la méditation le rapproche de son Créateur.

 

18.       Oubliez définitivement le bien que vous avez fait à votre prochain, mais gardez bien en mémoire le bien qu’il vous a fait.

 

 

 

19.       Ceux qui ont une langue douce et un visage souriant attirent les gens comme dans un filet ; ils sympathisent avec eux.

 

20.       Est pauvre celui qui n’a pas de véritable ami.

 

21.       Celui qui manque de politesse, attire en lui de nombreux défauts.

 

22.       Le Créateur répond toujours à l’appel de sa créature.

 

23.       Celui qui agit avec cruauté envers autrui, verra un autre agir de la même façon à son égard.

 

24.       Abstenez-vous de faire des suppositions sur les gens, car la supposition est la pire des mensonges ; ne recherchez pas les défauts des gens, ne les espionnez pas, ne les jalousez pas, et ne constituez pas de catégories entre vous (le Saint-Prophète s.a.w.).

 

25.       Peu de richesse s’avère être abondante si elle est dépensée correctement, mais une richesse abondante demeure insuffisante si elle est gaspillée de manière outrancière et illicite.

 

26.       Qui persévère, atteint son but.

 

27.       Celui qui, dans l’opulence comme dans la pauvreté, adopte toujours une conduite médiane et raisonnable, parvient toujours à faire face aux difficultés.

 

28.       Lorsqu’une personne rend grâce à Allah (s.w.t.) pour ses bienfaits, Allah (s.w.t.) augmente ses richesses ; lorsqu’une personne sert Allah (s.w.t.), Il fait de lui un Grand Homme.

 

29.       L’Homme juste voit son honneur augmenter ; l’Homme injuste et cruel voit sa vie diminuer.

 

30.       Etre sous le poids d’une dette financière ou morale équivaut à être sous la dépendance d’autrui ; s’acquitter de sa dette, c’est recouvrer sa liberté.

 

31.       L’endettement et la misère équivalent à la mort, et une vie sans valeurs religieuses est en soi une grande calamité.

 

32.       Si tu ne contrôles pas ta colère, elle t’anéantira.

 

33.       Celui qui se met en colère, est déjà à moitié fou, et si sa colère persiste, il le devient totalement.

 

34.       Qui veut éloigner le moment de sa mort et augmenter sa richesse, doit agir avec bonté envers les membres de sa famille et ses parents.

 

35.       Les largesses faites dans la voie d’Allah (s.w.t.) préservent des malheurs à venir.

 

36.       La donation d’un sou faite par soi-même durant sa vie vaut plus qu’une donation de cent sous faite par testament après sa mort.

 

37.       Aller à la rencontre de ses amis avec le sourire et la bonne humeur et leur offrir un repas, est également une bonne action ; son sawab est   équivalent à celui d’une donation.

 

38.       Garder de bonnes relations avec ses voisins et leur offrir des cadeaux fait partie des bonnes actions, au même titre que la donation.

 

 

 

 

39.       N’appelez pas la mort avant qu’elle n’arrive.

 

40.       Parlez en bien des défunts et abstenez-vous de dévoiler leurs défauts.

 

41.       Le suicide fait partie des Grands Péchés  (Gounahé Kabira) : en effet, c’est se désespérer de la Clémence d’Allah (s.w.t.).

 

42.       Celui qui cherche sa subsistance par des moyens licites est l’ami d’Allah (s.w.t.)

 

43.       A qui mendie, Allah (s.w.t.) ouvre la porte de la misère.

 

44.       Si tu as un ami, ne lui confie pas tous tes secrets, car il pourrait un jour devenir ton ennemi ; si tu as un ennemi, ne romps pas totalement avec lui, car il pourrait un jour devenir ton ami.

 

45.       La discrétion permet de cacher vos défauts et d’embellir votre honneur ; elle vous met en sécurité, en même temps que votre interlocuteur.

 

 

 

46.       Trois défauts causent la perte de l’Homme : l’arrogance, l’envie, et la jalousie ; l’arrogance l’écarte de la juste voie, l’envie est le pire de tous les dangers, et la jalousie est le prélude à tous les vices.

 

47.       Lorsque vous rendez visite à quelqu’un, vous le faites pour l’une des trois raisons suivantes : soit vous espérez en tirer un profit, soit vous ne craignez aucun mal de lui, soit vous rendez une visite de courtoisie à un parent.

 

48.       Dès le jour de ta naissance, ta vie va en diminuant ; avant que ce Monde ne t’expulse, tâche d’y prendre ce qui te servira là-bas et ne dilapides pas ton temps en des plaisirs éphémères.

 

49.       Si tu souhaites devenir ascète, préserves-toi de ce qui est illicite ; si tu souhaites devenir riche, contentes-toi de ce que Allah (s.w.t.) a fixé dans ton destin ; si tu souhaites devenir un bon Musulman, entretiens de bonnes relations avec tes voisins, si tu souhaites devenir équitable (adil), comportes-toi avec les gens comme tu voudrais qu’ils se comportent avec toi.

 

50.       L’Histoire des peuples qui vous ont précédés est devant vos yeux : ils avaient amassé des richesses, construit des châteaux et de belles maisons, et avaient encore de grands projets. Mais aujourd’hui, leurs civilisations sont éteintes, leurs actions ne sont plus que des récits, et leurs demeures, des ruines.

 

 

 

 

ABREVIATIONS UTILISEES :

 

s.w.t.   : Soubhanahou wa Ta’ala

s.a.w.   : Sallallahou Alaihé wa Alehi wa Sallam

a.s.       : Alayhi Salam (masculin) ; Alayha Salam (féminin)

a.m.     : Alayhémous Salam (pluriel)

a.r.       : Alayhir Rahma

a.f.                   : Ajjalallahou Farajahou

 

 

RABBANA TAKABBAL MINNA INNAKA ANTAS-SAMIOUL ALIM BE FAZLEKA WA RAHMATEKA YA ARHAMAR RAHEMINE

AMEEN