(Ma'âlim-ul-Madrasatayn)
Les
Repères des deux
Ecoles
Celle des califes
et
Celle
d'Ahl-ul-Bayt (a.s)
Sayyid Murtadâ
Al-'Askarî
Publication de la
Cité du Savoir
Editeur:
Abbas Ahmad al-Bostani
(La Cité du Savoir)
C. P. 712 Succ. (B)
Montréal, Qc., H3B
3K3
Canada
E-Mail: abbas
@bostani.com
Site wb: www.bostani.com
Première édition:
Novembre 2002
Titre original
(arabe): Ma'âlim-ul-Madrasatayn
Auteur: 'Allâmah
Sayyid Murtadâ Al-'Askarî
Traducteur: Sayyid
Abû 'Ali Hâshimî
© Tout droits de reproduction et
d'adaptation
réservés à:
Abbas Ahmad
al-Bostani
ISBN: 2-922223-16-7
Avis au
lecteur : abréviations et
termes utilisés dans ce livre :
V = Verset du Coran
Vs = Versets.
Muhammad = le prénom
du Prophète de l'Islam.
Mohamed = prénom de
musulman.
Compagnon = Compagnon
du Prophète de l'Islam, en particulier
compagnon = celui qui
tient compagnie
prophète = tout
prophète autre que Muhammad (SAW).
Prophète = Muhammad (SAW).
(SAW) =
Sallâllahu 'Alayhi wa 'âlihi wa Sallam
(a. s.)
= 'Alayhis-Salâm
(r. d.)
= radiyallâhu 'anhû ('anhâ)
imam = celui qui
guide la prière ou calife
Imam = l'un des douze
Imams d'Ahlul-Bayt (a.s)
Ahlul-Bayt = La
famille du Prophète ('Ali, Fâtimah, Hassan, Hussayn, et neuf des descendants de
Hussayn (a. s.).
Makkah = La Mecque.
***********************
**************************
Table des
Matières
Avis au
lecteur 5
1ère
partie 7
- I
-
Préliminaires
(9)
Introduction
9
- II
-
De
l'Impact de la Discorde au Sein
de la
Communauté Musulmane (13)
Lors
du premier voyage 13
Lors
du deuxième voyage 14
- III
-
Certains
Attributs d'Allah - Exaté soit-IL - et l'Origine de la Divergence les
Concernants (21)
L'opposition quant à
l'interprétation des hadiths précédents 23
L'origine du
désaccord relatif aux attributs divins et à la visibilité d'Allah 24
- IV -
L'Origine
du Désaccord Relatif
aux Qualités Spécifiques des Prophètes
(27)
1-
La considération des reliques bénies des prophètes 27
L'effet bénéfique de
la salive du Prophète 28
La
recherche de la bénédiction dans l'eau ayant servi aux ablutions du Prophète
28
La
recherche de la bénédiction dans les cheveux du Prophète 29
La
recherche de la bénédiction dans l'endroit touché par la main du Prophète
30
2-
La demande de l'intercession au Messager d'Allah 31
Premièrement:
chercher accès auprès d'Allah par l'intermédiaire du Prophète (SAW) avant sa
création (physique) 31
Deuxièmement: Durant
sa vie 32
Troisièmement: Après
sa mort 33
Nous
abordons à présent l'origine de ces divergences et de la négation des traits
distinctifs du Messager 33
- V
-
Les
Divergences Relatives à la Commémoration :
des Prophètes (a.
s) et des Saints Serviteurs d'Allah (40)
1-
Maqâmu - 'Ibrâhîm (la station d'Abraham) 40
2-
Al-Çafâ et Al-Marwah 41
3-
La lapidation 41
4 Le Sacrifice
42
5-
La bénédiction s'étend d'Adam 43
- VI
-
La Divergence relative à la Construction des Tombeaux
et des Mausolées élevés
sur les Tombes des Prophètes (a. s.)
et à la Validité de la Prière faite en ces Lieux (44)
1-
La défectuosité de ce récit 44
La
défectuosité de ce récit 46
Arguments en faveur
de la prise des Mausolées des prophètes pour des lieux de prière 47
-VII
-
L'Origine
de la Divergence relative aux
Pleurs versés sur le Mort (50)
Le
Messager (SAW) pleure son fils Ibrâhîm 50
Le
Prophète (SAW) pleurait sur la tombe de sa mère jusqu'à faire pleurer ceux qui
étaient avec lui. . . 51
Le
Prophète (SAW) désigne les jours de deuil à la mort de quelqu'un 51
L'origine de la
divergence relative à cette question 52
- VIII
-
Versets
Coraniques dont l'Interprétation est l'Objet de Divergence
(54)
A-
L'invocation de quelqu'un d'autre qu'Allah 54
B-
Le jugement de quelqu'un d'autre qu'Allah 55
Réplique des
antagonistes: 55
La
Royauté appartient à Allah 56
Le
Créateur, Celui Qui ressuscite les morts 57
L'Intercesseur, Le
Maître 57
L'invocation du
Messager (SAW) par Laquelle on cherche accès auprès d'Allah 58
L'ORGUEIL ÉTERNEL DES
ÊTRES HUMAINS 59
1-
Le premier mobile à l'origine des divergences susmentionnées 59
a)-
Au début de la Création 59
b)-
Dans les communautés anciennes: 60
c)-
A l'époque du Sceau des prophètes 61
d) A notre
époque 62
2-
Le deuxième mobile à l'origine des divergences 62
II ème
Partie :
Les Sources
de la Shari'ah islamique
selon les
Recherches respectives des Deux Ecoles (65)
Préliminaires
67
SUJETS DE DIVERGENCE
67
La
langue arabe - la terminologie islamique 68
A La langue des
Arabes 68
B La
terminologie Shar'î ou islamique 69
C-
La terminologie musulmane usuelle 69
D-
Le sens propre et le sens figuré : 71
2-
La compilation des recueils de langue arabe 72
Le Premier
Champ de Recherche :
Les approches
respectives des deux Ecoles (73)
A-
La définition du ''Compagnon'' dans les deux Ecoles. 74
1)-
Dans l'Ecole des califes 74
2)-
La définition du "Compagnon" dans l'Ecole d'Ahlul-Bayt 75
3)-
Leur critère quant à la détermination du "Compagnon" 75
Critique: 76
B-
L'équité des Compagnons dans les deux Ecoles 77
1)-
Selon l'Ecole des califes, tous: 77
2)-
L'opposition de l'Ecole d'Ahlul-Bayt (a. s.) au sujet de l'équité des
Compagnons. 79
3)-
Critère pour la distinction du croyant de l'hypocrite 81
2e Champ de
Recherche:
Les
Approches respectives de la Question de l'Imamat, par les deux Ecoles
(85)
Chapitre
1
L'Avènement du
califat musulman La Réalité historique 86
L'ordre d'écrire le
testament du Messager d'Allah 87
L'attitude du calife
'Umar face à la mort du Prophète 88
La
"Saqîfah" et le serment d'allégeance prêté à Abû Bakr 89
L'annonciateur
95
L'allégeance générale
96
Après l'allégeance
générale 97
L'inhumation du
Messager d'Allah (SAW) - ceux qui y étaient présents 97
Après l'inhumation du
Messager 98
Le
retranchement dans la maison de Fatima (a. s) 99
La
désignation de 'Umar au califat son investiture 105
La
délibération et l'investiture de 'Uthmân 106
L'Imam 'Ali (a. s.)
savait que le califat fut volontairement écarté de lui 110
L'allégeance prêtée
serment à l'Imam 'Ali (a. s.) 114
Chapitre
2
De
l'Imamat: Recherches dans l'Ecole des califes 116
La
terminologie de cette recherche 116
1)-
Ash-Shûrâ (la délibération) 116
2)-
Al-Bay'ah 116
3)
et 4)- Le calife et le prince des croyants 118
5)- L'Imam 119
6)- Al-'Amr -
'Ulûl-'Amr 120
7)-
Al-Waçiyyu - le Waçî du Prophète (le légataire). 121
Le
Califat et l'Imamat. Le point de vue de l'Ecole des califes 121
1)-
L'argumentation de l'Ecole des califes 121
2)-
Critique de ces deux arguments: 122
Le
point de vue de l'Ecole des califes au sujet du califat - récapitulatif
124
1)-
La Shûrâ comme argument 124
2)-
L'argument de la bay'ah (l'allégeance) 128
3)-
Le troisième argument: Les actes des Compagnons 134
4)-
L'établissement du califat par la force et la coercition Discussion de cet
argument. 140
5)-
L'obligation d'obéir à l'imam (au calife) quand bien même il désobéit au
Messager 141
Chapitre
3
De l'Imamat
:Recherches dans l'Ecole d'Ahlul-Bayt (a. s.) 145
L'infaillibilité
d'Ahlul-Bayt (a. s.) 146
L'importance que
donnait le Messager (SAW) à la désignation de ses légataires 148
Les
traditions prophétiques relatives à la désignation; De son dépositaire (le
détenteur de l'autorité après lui) 152
Le
dépositaire du Messager (SAW): Son ministre, son héritier et son successeur.
Al-Waçîy (le
dépositaire) dans les hadiths du Messager 152
Le
testament dans les livres des nations antérieures 154
Le
testament dans les récits des Compagnons et des Tâbi'îne 155
1)-
Dans le sermon d'Abî Dhar 155
2)-
Dans des propos d'al-Ashtar 155
3)-
Le récit de 'Amru b. al-Hamiq al-Khuzâ'î 155
4)-
Dans une lettre de Mohamed b. Abî Bakr 156
5)-
Dans une lettre de 'Amru b. al-'Açi 156
6)-
Dans les propos de l'Imam 'Ali (a. s.) et dans son argumentation 156
7)-
Dans le sermon d'Al-Hassan (a. s.) 157
8)-
Dans les condoléances de la Shi'ah présentées à l'Imam Al-Hussayn (a. s.) après
la mort de son frère l'Imam Al-Hassan (a. s.) 157
9)-
Dans le sermon de l'Imam Al-Hussayn (a. s.) 158
10)-
Dans les propos de 'Abdullah b. 'Ali, l'oncle du 1er calife 'Abbasside As-Saffâh
(le sanguinaire) 159
11)-
Dans les propos de Mohamed b. 'Abdillah b. al- Hassan lors de son argumentation
à l'encontre du calife 'Abbasside, Al-Mançur. 159
Waçîyyun-Nabîy: (le
dépositaire du Prophète) (SAW) 160
L'Ecole des califes
fournit de grands efforts en Vue de masquer les récits relatifs au testament et
d'interpréter ceux qui s'étaient répandus 166
Comparaison des hadîths rapportés par la mère des Croyants 'Aïsha
170
L'occultation des
mérites de l'Imam 'Ali (a. s.) 172
La
prohibition d'écrire le hadîth du Messager 184
La
politique du califat quraishite et des Banî Umayyah 185
1)-
À l'époque de Mu'âwiyah 185
a)-
L'enseignement de la haine et de la malédiction de 'Ali (a. s.) aux habitants de
la grande Syrie fut systématique depuis l'époque de Mu'âwiyah 186
b)-
Les raisons de la rancune que nourrissait Mu'âwiyah à l'égard de Banî Hâchim
187
c)-
La politique d'Ibnuz-Zubayr 187
d)-
Après Ibnuz-Zubayr 188
2) A l'époque de
'Abdul-Malik et de son fils Al- Walîd 188
-
Exemples de ce que fit Al-Hajjâj dans la mise en application de la politique
quraïshite. 189
-
Comme Al-Hajjâj, son frère Mohamed b. Yûssuf allait dans le même sillage pendant
qu'il était gouverneur du Yaman 190
3)-
A l'époque de 'Umar b. Abdil-'Azîz 191
Les
Umayyades tuaient les hommes nommés 'Ali 193
4)-
A l'époque des Abbassides 193
a)-
Des actes des savants 194
b)-
Les actes des dirigeants 195
c)-
Des actes du reste de la population 195
Dix
sortes d'occultation et de falsification de la Sunnah du Messager (SAW) et des
récits relatifs à la sîrah d'Ahlul-Bayt et des Compagnons 197
|1|-
La suppression d'une partie du hadith prophétique; Et son remplacement par un
mot vague 197
|2|-
La suppression de la totalité du récit relatif à la sîrah des
Compagnons, avec, toutefois, une allusion à cette suppression 200
|3|-
L'interprétation du sens du hadith prophétique 201
|4|-
La suppression d'une partie du propos d'un Compagnon sans y faire allusion
203
|5|-
La suppression de l'intégralité du hadîth prophétique sans y faire allusion
204
-Ibn
Kathîr fit de même dans son livre . 206
|6|-
L'interdiction d'écrire la sunnah du Messager 206
|7|-
La dépréciation des récits, des narrateurs de la sunnah du Messager (SAW) et des
livres qui critiquent l'Autorité en place et - parfois - le meurtre des
opposants 208
|8|-
La mise à feu des livres et des bibliothèques. . . . . 208
|9|-
La suppression d'une partie du récit relatif à la sîrah des Compagnons et sa
falsification 210
|10|- La fabrication
des récits inventés pour remplacer les hadîths authentiques 211
Les
autres textes prophétiques se rapportant au droit d'Ahlul-Bayt 213
Le
Ministre (l'assistant) du Prophète (SAW) 214
a)-
Dans le Saint Coran avec l'éclairage de la sunnah. 214
b)-
Quand le Messager (SAW) fit-il de 'Ali son assistant 214
Le
Calife, l'Adjoint du Prophète 215
i)-
Le récit de la plainte 216
-
Une deuxième plainte 218
- La
période de la plainte 218
La
cérémonie de l'institution de l'Imam 'Ali (s.a) Successeur du Messager(SAW) et
Tutélaire de l'Islam et des Musulmans 219
Le
Récit d'Al-Ghadîr 222
Al-Wilâyah (la
Souveraineté) et les détenteurs de l'autorité dans le saint Coran 225
i)
La Wilâyah de 'Ali dans le Sait Coran 225
Critique de la
signification donnée au verset 226
ii)-
Les détenteurs de l'autorité: 'Ali et les Imams de sa descendance (a. s.)
229
iii)- La tradition de
'Arche: 230
La
fonction des Imams: 'Ali et ses onze descendants (a. s.): Transmettre et faire
connaître la Sunnah du Messager d'Allah 231
Histoire de la
transmission de la sourate «L'Immunité» 233
'Ali
était du Prophète (SAW) ce qu'était Hârûn de Mûssâ (a. s.) 234
Le
porteur des connaissances prophétiques 235
Les
traditions relatives au statut des petits-fils du Messager d'Allah 237
Le
Prophète (SAW) annonce la bonne nouvelle de l'apparition d'Al-Mahdî (a. s.) vers
la fin des temps: Al-Mahdî (a. s.) porte le même prénom que celui du Prophète
239
Al-Mahdî (a. s.) est
descendant de Fatima (a. s.) 240
Al-Mahdî (a.s) est
descendant d'Al-Hussayn (a. s.) 240
Des
traditions prophétiques relatives à l'Imamat d'Ahlul-Bayt (a. s.) 241
- Hadîth Ath-Thaqalayn 241
- Le
nombre des Imams (a. s.) 242
-
Leur perplexité face à ce hadîth 245
-
Les Douze Dépositaires du Prophète 247
-
L'orientation du pouvoir politique durant treize siècles 248
3ème champ de
recherche:
Les
Sources de la Législation islamique (la Shari'ah) dans les deux Ecoles
(249)
Chapitre
1
L'attitude des
deux Ecoles à l'égard du Saint Coran 250
La
compilation du Sait Coran par le Messager (SAW) et ses Compagnons revêtait pour
eux une grande importance 251
Chapitre: 2
L'Attitude des deux
Ecoles à l'égard de la Sunnah du Messager 256
As-Sunnah et la
Bid'ah (la Tradition et l'Invocation) 256
1)- As-Sunnah 256
2)- Al-Bid'ah 256
A-
L'attitude des deux Ecoles à l'égard des narrateurs des traditions prophétiques
257
B-
La position de chacune des deux Ecoles quant à la diffusion des Traditions
prophétiques durant le siècle 1 de l'hégire 259
C-
Un siècle de "censure" prohibitive de L'écriture de la sunnah
261
1)-
A l'époque d'Abû Bakr 261
2)-
A l'époque de 'Umar 262
3)-
A l'époque de 'Uthmân 264
4)-
A l'époque de l'Imam 'Ali (a. s.) 266
5)-
A l'époque de Mu'âwiyah 266
L'ouverture des
affluents israélites 267
6)-
A l'époque de 'Umar b. Abdil-'Azîz 271
Les
autres compilations eurent le même sort 272
Pourquoi deux hadîths
contradictoires ont-ils pu être rapportés? 274
Chapitre:
3
L'Attitude des
deux Ecoles à l'égard du Droit islamique (al-Fiqh) et de
l'Ijtihâd 280
1-
L'évolution sémantique du terme Al-Ijtihâd dans l'Ecole des califes. 280
2-
Al-Ijtihâd - cette appellation 284
At-Ta'wîl:
terminologie linguistique et terminologie Shar'î 284
3-
Les Mujtahidîne de l'Ecole des califes au premier siècle de l'Islam
286
1)-
Le Sceau des prophètes et le maître des Messagers 286
2)-
Le premier calife Abû Bakr (r. d.) 287
3)-
Le Compagnon Mujtahid Khâlid b. al-Walîd 288
4)-
Le deuxième calife 'Umar b. al-Khattâb 288
5)-
Le troisième calife 'Uthmân 289
6)-
Al-Mujtahidah, la mère des croyants 'Aïsha 291
7)-
Mu'âwiyah b. Abî Sufiân 292
8)-
Son Ministre Amru b. al-'As 292
9)-
Al-Mujtahid Abûl-Ghâdiyah, le meurtrier de 'Ammâr 293
10)-
Mujtahidîne dans l'ensemble 294
11)-
Le calife imam Yazîd b. Mu'âwiyah 295
4 L'objet de
leur Ijtihâd (effort d'interprétation ou de déduction) 296
1)-
L'Ijtihâd du Messager d'Allah 296
2)-
L'Ijtihâd d'Abû Bakr 296
3)-
L'Ijtihâd de 'Umar 301
5-
L'Ijtihâd des deux califes Abû Bakr et 'Umar dans le domaine du quint (Al-Khums,
le cinquième); Introduction sur la signification des termes Zakât-Çadaqah-Fay',
Çafîy, Anfâl, Ghanîmah et Al- Khums 303
La
Zakât (Çadaqah) après le Messager (SAW) 307
Le
patrimoine du Messager (SAW) 307
Le
patrimoine du Prophète et la plainte de Fâtimah 308
1-
Elle leur demanda la restitution du don prophétique 308
2-
La controverse au sujet de l'héritage du Prophète 309
3-
La controverse relative à la part du Proche parent 311
L'usage qu'ont fait
les califes du Khums, du patrimoine du Messager et de Fadak, son don à Fâtimah
316
A
l'époque d'Abû Bakr et de 'Umar 316
A
l'époque de 'Uthmân 318
A
l'époque de l'Imam 'Ali (a. s.) 319
A
l'époque de Mu'âwiyah 319
A
l'époque de 'Umar b. Abddil-'Azîz 319
Après Ibn Abdil-'Azîz
319
6-
L'Ijtihâd du calife 'Umar dans la question des deux Mut'ah (actes de
jouissance) 320
A -
Le pèlerinage de jouissance 321
La
tradition du Messager (SAW) en matière d'Al-'Umrah 322
Exemple et
enseignement 329
B-
Le mariage de jouissance 330
- Le
mariage de jouissance dans le Livre d'Allah 331
- Le
mariage de jouissance dans la sunnah 332
7-
L'Ijtihâd durant et après le deuxième siècle de l'hégire; la déduction des lois
à partir des actes des Compagnons 335
-
Leurs arguments pour fonder l'Ijtihâd 336
a-
Le récit de Mu'âdh 336
b-
Le récit de 'Amru b. al-'As 336
c-
La lettre de 'Umar b. al-Khattâb, adressée à Abû Mûsâ al-Ash'arî 337
Notre discussion de
leur propos sur l'Ijtihâd 339
La
déduction des règles juridiques à partir des actes des Compagnons 340
L'imam des Hanafites
et le recours à l'opinion personnelle 341
Chapitre: 4
Le
Coran et la Sunnah sont les deux Sources de la Législation dans l'Ecole
d'Ahlul-Bayt 347
Les
Imams d'Ahlul-Bayt (a. s.) ne se basent pas sur l'opinion personnelle pour la
clarification des lois 347
Les
récits des Imams (a. s.) sont rapportés à partir d'Allah et de Son Messager
348
Les
Imams d'Ahlul-Bayt (a. s.) héritent de leurs sciences 349
Les
Imams (a. s) rapportent les hadîths à partir du Messager, leur grand-père (SAW)
349
Le
Prophète (SAW) ordonna à 'Ali (a. s.) d'écrire pour ses associés les Imams (a.
s.) 352
Le
Livre d'Al-Jafr et le Muçhaf de Fâtimah 354
Comment les Imams
s'étaient-il transmis la science? Les Imams 'Ali, Hassan, Hussayn, As-Sajjâd, et
Al-Bâqir (a. s) 356
L'Imam 'Ali b.
al-Hussayn, en particulier 356
L'Imam Mohamed
Al-Bâqir (a.s.) en particulier 357
L'Imam Ja'far
As-Çâdiq (a. s.) 357
L'Imam Mûsâ b. Ja'far (a. s.)
358
L'Imam 'Ali b. Mûsâ Ar-Ridâ (a. s)
359
Les
Plaintes de l'Imam 'Ali (a. s) à cause de l'altération de la sunnah prophétique
359
4e champ de
recherche:
Le
Soulèvement de l'Imam Al-Hussayn (a. s.) contre la Déviation entraînée par
l'Ijtihâd et l'Opinion personnelle loin de la Sunnah du Messager
d'Allah(377)
Comment les Musulmans
ont-ils pris conscience? 380
Allah et Son Messager
ont préparé l'Imam Al- Hussayn (a. s.) à opérer le changement voulu 380
La
condition musulmane à l'époque de l'Imam Al- Hussayn (a. s.) 384
Le
but de l'Imam Al-Hussayn (a. s.); Sa devise et sa voie 387
En
répondant à son appel, l'Imam oppose son argument à l'encontre du peuple de
Kûfah 391
L'Imam (a. s.) était
parti pour l'Irak afin que son argument soit le plus haut et non à cause de
l'insistance des fils de 'Aqîl 393
Le
côté de la sagesse dans l'insurrection de l'Imam 394
La
mise à mort des descendants du Prophète (SAW) :
Le premier martyr des
descendants du Prophète (SAW) 402
Le
massacre des petits-fils d'Abî Tâlib 406
'Abdullah b. Muslim
b. Aqîl (tué à al-Kûfah), sa mère fut Ruqayyah al-Kubrâ fille de l'Imam 'Ali
406
Ja'far b. Aqîl b. Abî
Tâlib (l'oncle du précédent) 406
'Abdur-Rahmân b.
'Aqîl (le frère du précédent) 406
Mohamed b. 'Abdillah b. Ja'far
407
'Awn b. 'Abdillah b. Ja'far
407
Les
fils de l'Imam Al-Hassan (a. s.) 407
La
mise à la mort des frères de Hussayn (a. s.) 409
Abû Bakr b. 'Ali (a. s) 409
'Umar b. 'Ali (a. s.)
410
'Uthmân b. 'Ali (a.
s.) 410
Ja'far b. 'Ali (a. s.) 410
'Abdullah b. 'Ali (a. s.) 410
Le
martyre d'Al-'Abbâs b. 'Ali (a. s.) 411
Le
massacre des enfants descendants du Prophète 413
Le
massacre d'un enfant à la mamelle 413
Le
massacre d'un autre enfant de Hussayn (a. s.) 414
Une
bataille sur le chemin de l'Euphrate 414
Le
massacre d'un enfant effrayé 415
Le
massacre d'un enfant de l'Imam Al-Hassan 415
Al-Hussayn (a. s.) et
ses dépouilles 416
Les
fantassins de l'armée califale chargent le campement des descendants du Prophète
417
Le
dernier combat de Hussayn (a. s.) 417
Le
cri de Zaynab (a. s.) 418
L'assassinat du
petit-fils du Prophète 418
L'armée califale
dépouille les descendants du Prophète 419
Le
dernier martyr de Karbalâ'. 420
Le
meurtrier de Hussayn demande sa récompense 421
Les
guerriers faisaient écraser le corps de Hussayn (a. s.) par leurs chevaux
421
L'état de l'Ecole des
califes après le martyre de Hussayn (a. s.) 425
1)-
Don et gratification 425
2)-
Les regrets de la clique califale 427
Les
insurrections dans les lieux saints de l'Islam après le Martyre de l'Imam
Al-Hussayn (a. s.) 427
Les
émissaires de Yazîd auprès d'Ibn Az-Zubayr 430
La
délégation médinoise chez Yazîd 432
La
révolte des Compagnons et des Tâbi'îne 433
L'insurrection des
Médinois et l'allégeance prêtée à Abdullah b. Handhalah 433
As-Sajjâd (a. s)
donne la protection aux femmes de Banî Umayyah 434
Les
Banî Umayyah demandent des secours à Yazîd 434
Les
instructions du calife au chef de son armée 435
Le
calife des musulmans chante ses menaces 436
L'armée califale en
marche vers les lieux saints 436
L'armée califale
profane l'enceinte sacrée du Prophète 439
Les
Médinois survivants prêtèrent serment d'allégeance, assorti de la clause selon
laquelle ils étaient esclaves de Yazîd 440
L'envoi des têtes au
calife Yazîd 442
Au
service de l'obéissance au calife 444
- La
marche de l'armée califale vers Makkah et l'agonie de son chef 444
-
Dans la guerre qui l'opposait à Ibn Az-Zubayr, l'armée califale brûla la Ka'bah
et chanta son épopée 445
-
Al-Hajjâj catapulte la Ka'bah 446
- La
Ka'bah prit feu et la foudre frappa 447
- La
Maison brûlait et Al-Hajjâj chantait l'événement . . 448
- La
fin d'Ibn Az-Zubayr et l'envoi des têtes à Damas 448
-
Al-Hajjâj scelle les coups des Compagnons du Prophète
449
Après l'insurrection
dans les lieux saints, les révoltes se succédèrent 450
Les
repentants révoltés combattaient l'armée califale à 'Aïn al-Wardah jusqu'au
dernier martyr 450
Les
révoltes ont affaibli le califat et les Imams (a. s.) ont restitué les lois de
l'Islam 451
5ème champ de
recherche:
Après le
Soulèvement de l'Imam Al-Hussayn (a. s.).
La restitution
par les Imams (a. s.) de la Sunnah prophétique à la Société musulmane
(453)
La
méthode poursuivie dans les Etudes (de hadith) depuis l'Epoque d'Al-Kulaynî
456
Les
Etudes après l'institution de la Hawzah (l'Université islamique) d'An-Najaf
Al-Ashraf 457
Appréciation des
livres de hadîth dans l'Ecole d'Ahlul-Bayt 461
-
Des errata dans la transcription des livres du hadîth 461
-
Les hadîths 7 et 14 461
- Le
résultat de la recherche et de la comparaison. 462
Les
critères désignés par les Imams d'Ahlul-Bayt 462
-
Pour la connaissance du hadîth 462
-
Les Mujtahidûn au premier siècle de l'Islam 465
L'appréciation des
livres du hadîth; le point de vue de chacune des deux Ecoles 467
-
L'appréciation des livres de hadîth dans l'Ecole des califes 467
-
L'appréciation des livres du hadîth dans l'Ecole d'Ahlul-Bayt 469
Les
savants d'Ahlul-Bayt (a. s.) n'imitent pas les Anciens ni dans le domaine de la
législation ni dans la science du hadîth 470
Le
puisement des jugements du Fiqh de la sunnah prophétique 471
Les
hadîths authentiques d'après les juristes de l'Ecole d'Ahlul-Bayt 471
La
diffusion des récits de l'Ecole des califes parmi les partisans de l'Ecole
d'Ahlul-Bayt 473
La probité
scientifique des savants de l'Ecole d'Ahlul-Bayt 474
*************************************
**********************************
- I
-
Allah instaura
l'Islam et en fit pour l'homme un système de vie compatible avec sa
Fitrah, son innéité (sa conception originelle), IL le guida par
l'intermédiaire de Ses prophètes (a. s)(1). Quand l'un
parmi ceux-ci vint à mourir et que sa communauté altéra, après lui, Sa
Shari'a (loi divine), Allah envoya un nouveau prophète afin de
renouveler Sa religion. De par Sa sagesse, IL décida de couronner Ses
shara'î' successives par celle du Sceau des prophètes et sauvegarder
les fondements de l'Islam par la conservation éternelle du
Qur'ân(2) contre toute
altération par addition ou par soustraction. La clarification des lois et leurs
explications sont consignées dans la sunnah (Tradition) du Messager
d'Allah (SAW). Toutefois, celle-ci ne fut pas conservée au même titre que le
Coran; ses rapporteurs ne furent pas exempts de l'inadvertance ou de l'oubli et
les transcripteurs de livres de hadîths (récits de la sunnah)
n'échappèrent pas non plus à l'erreur et à la faute. Durant quatorze siècles,
les récits de la sunnah du Prophète (SAW) étaient transmis par les
Musulmans qui, en matière de Sîrah (biographie du Prophète) et de
traditions diverses, rapportèrent beaucoup de récits contradictoires.
L'existence de l'implicite et de l'explicite, du général et du spécifique dans
les dits récits, l'infiltration et la diffusion des traditions judéo-chrétiennes
dans les études islamiques par des personnages tels Ka'bul-Ahbâr et Tamîm
Ad-dârî, les histoires et les récits apocryphes inventés par des hypocrites tels
Ibn Abîl'Aujâ' et Sayf b. 'Umar, contribuèrent à susciter la discorde et
l'opposition dans les commentaires des Mujtahidînes ou Ulémas
qui, en évaluant ces récits pour en retenir les plus valables, exprimaient aussi
leurs opinions particulières dans les différents domaines des sciences
islamiques. Les uns et les autres s'agrippant à leurs opinions respectives, des
clans se formèrent, chacun ayant une vision spécifique de l'Islam conformément à
laquelle il interprétait les versets "équivoques" (Mutashâbihât) du
saint Coran et y ramenait la signification des versets clairs et confirmés
(Muhkamât).
Avec
de tels contrastes et de telles oppositions, comment est-il possible d'unifier
la parole des Musulmans? Non. Le rapprochement entre eux ne se réalisera jamais
ainsi et tant qu'ils resteront, dans leur imitation non fondée, cramponnés aux
prises de positions du Salaf (musulmans des premières générations).
Il
est nécessaire que tout rite musulman clarifie sa position en exposant ses
différentes vues de l'Islam, les procédés adoptés pour l'interprétation du Sain
Coran, du hadîth et des avis religieux résultant des efforts déployés
(ijtihâd) par le salaf (les anciens) quand ces avis sont
matière de divergence et de polémiques. Toutefois, il faut que cette exposition
se fasse dans le cadre d'une recherche scientifique rigoureuse, dans le style
consacré de l'appel à la vérité et sans recours aucun aux injures et aux
diffamations en vue de faire triompher son point de vue et son clan - qu'Allah
nous en préserve -. Ensuite, la vérité étant fille de la recherche, il faudra
écouter sans parti pris ce que les autres écoles ou clans veulent aussi faire
entendre et valoir.
Le
chemin le plus droit pour y arriver serait que les savants musulmans prennent
l'initiative, entament ces études (comparatives) avec l'objectivité et un pur
esprit scientifique. Ensuite les résultats de leurs travaux seront exposés dans
les séminaires et les plus hautes sphères scientifiques et islamiques telles
l'Université d'Al-Azhar ash-Sharîf au Caire, celle de la Sainte Médine, la Ligue
Mondiale Islamique à la Sainte Makkah (la Mecque) celles d'An-Najaf al-Ashraf,
de Qum, de Khurassân, d'Al-qayrawân et d'Az-Zaytûnah, afin d'être l'objet
d'examen et de critique. Par après, les gouvernements des pays musulmans
publieront les résultats de ces études universitaires et les diffuseront parmi
tous les Musulmans afin que ceux parmi eux qui veulent comprendre le point de
vue de l'autre le saisissent exempt de confusion et de calomnie. Ainsi ce point
de vue sera soit accepté volontiers et partagé, soit son auteur sera, en tant
que musulman, respecté et excusé dans sa prise de position et ses opinions. Il
sera ainsi aisé pour les Musulmans de se comprendre les uns les autres, de se
rapprocher et d'unifier leurs efforts pour sauvegarder leurs intérêts.(3)
Pour
ce faire, il est nécessaire que les chercheurs commencent par scruter les
sources islamiques de la Shari'â et établir la manière dont les Musulmans
usèrent et quels chemins ils empruntèrent pour aborder la sunnah prophétique.
C'est pour atteindre
ce but noble que j'entrepris la composition de ce livre en implorant l'aide
d'Allah-gloire à Lui.
- II
-
De l'Impact de la Discorde au Sein
de la Communauté
Musulmane
(notes de voyages)
Dans
la description de l'état de division que connaissent les Musulmans accusés les
uns par les autres de mécréance ou d'apostasie, je me suis appuyé sur leurs
diverses argumentations que j'exposerai plus tard, sur leurs publications et sur
les observations que j'avais notées lors de mes voyages effectués en terre
d'Islam et suite à mes rencontres avec les Ulémas et penseurs des différentes
Ecoles musulmanes (surtout lors de mes dix voyages de pèlerinage aux lieux
saints de l'Islam).
C'était à l'époque du
Roi Adbal'aziz al-Sa'ud. Quand le groupe des pèlerins irakiens dont je faisais
partie arriva à Rimah, une ville saoudiene, nous y passâmes vingt quatre heures
durant lesquelles nous assistons tous aux prières faites en commun avec les
habitants de la ville dans leur mosquée. A l'heure du départ, certains d'entre
eux assistèrent à notre embarquement. Un orateur parmi eux prit la parole nous
montre du doigt et dit: «Ce sont des polythéistes. Ceux-ci pleurent sur
Hassan et Hussayn!». Ensuite, en me montrant, il dit: «C'est
leur guide! S'il vient à échoir entre mes mains, je l'égorgerai et lécherai son
sang!». L'un de nos pèlerins lui dit: «Pourquoi sommes-nous polythéistes? Nous
avons fait le pèlerinage à la Maison d'Allah; nous avons rendu visite au tombeau
du Prophète!». Sur ce, l'orateur cria, écuma et dit: «Tu as mécru! Si Abû Sa'ûd
(le roi saoudien à l'époque) venait en personne, il ne saurait te protéger! Qui
fut Muhammad? Muhammad était un homme comme moi! Il est mort et s'en est fini de
lui». Le pèlerin irakien trembla puis demanda que dirai-je alors? Que dirai-je?
L'autre répondit: «Dis que seul Allah porte préjudice, seul Allah fait le
bien!».
Le
pèlerin répétait l'apprentissage quand un autre pèlerin irakien intervient en
demandant: «Le Prophète (SAW) fut-il un homme comme toi?». L'orateur confirme de
nouveau ses propos. Le pèlerin rétorqua alors: «Muhammad a reçu le Coran en
révélation, en reçois-tu, toi?». L'homme ne répondit point et nous nous hâtâmes
de monter en voiture et de nous en aller.
Dans
notre groupe de pèlerins, il y avait un homme qui habitait l'Irak mais avait un
passeport saoudien. Quand nous arrivâmes aux frontières, l'employé à la douane
le gronda, se moqua de lui et dit: «Délaisses-tu la terre de l'Islam pour aller
habiter en terre du polythéisme!?». Le pèlerin en question ne put que s'humilier
devant lui et quémanda humblement la remise de son passeport!
A
cette époque, le souci majeur des savants musulmans irakiens était de
réintroduire les lois islamiques dans la société en sensibilisant les membres de
la communauté islamique dans leurs mosquées et lors des fêtes et des festivités
religieuses. Ils s'opposaient aussi au pouvoir en place qui instaurait des lois
en contradiction avec les principes islamiques. Tout ce qui se rapportait aux
mouvements des Musulmans dans ce chemin, là où ils se trouvaient, était pour
nous un sujet d'intérêt et d'attention. Nous avons soutenu de toutes nos forces
la révolution algérienne contre la France et la révolution palestinienne. Celle
de l'Erythrée contre l'Ethiopie retenait notre attention également. Nous
estimions que la consciencisation des Musulmans, leur solidarité, leur soutien
mutuel et la mise en veilleuse de leurs divergences cautionnaient le succès de
leur combat en vue de réhabiliter les lois islamiques dans leurs sociétés. Quand
éclata le combat islamique en Iran, entre le pouvoir du tyran (taghût)
et les Ulémas musulmans, à commencer par l'émeute de l'école Faydiyyah à la
grande Université islamique de Qum, le 25 Shawwâl 1382 h, nous y vîmes un
prélude de bien. Pour y venir en aide, nous mobilisions toutes nos énergies et
nous nous mîmes à son service. Qu'Allah rétribue tous les Ulémas d'Irak qui
l'(le mouvement irakien) ont soutenu de toutes leurs forces. Je fis partie de
ceux qui organisèrent des cérémonies funèbres dont l'une, celle de Bagdad, qui
dura trois nuits successives durant lesquelles des sermons visant à clarifier
toutes les dimensions de la lutte islamique qui se déroulait en Iran, ses
retombées et le sens qui s'en dégageait.
C'était dans ces
circonstances que je suis parti en pèlerinage emportant une devise et une thèse.
Ma devise était l'appel à l'unité des Musulmans en vue de l'instauration dans
leurs pays d'une vie islamique authentique. Ma thèse consiste à promouvoir
l'éveil islamique dont les prémices virent le jour en Iran par le fait des
Ulémas musulmans. Je m'attelais alors à en expliquer les motivations aux leaders
et penseurs musulmans et à leur demander de lui apporter leur appui. L'argument
était que le combat des Musulmans dans la voie de la réinstauration des lois
islamiques est un; que s'il aboutit dans un pays musulman, les retombées
bénéfiques du succès se répandront dans toute la Communauté Musulmane. J'étais
tout espoir de rencontrer des réactions positives à mon appel relatif au drame
que subirent les Musulmans d'Iran, étant donné que la cause et le devenir des
uns et des autres, étaient communs à tous.
Lors
de ce voyage, je rencontrai les leaders des «frères musulmans» de Syrie, Adam,
le leader de la révolution érytréenne à la station 'Arafât, une élite
palestinienne en Jordanie et à Baytul-Maqdis, des journalistes musulmans, des
orateurs, des savants et des leaders de mouvements islamiques tels Abul-Hassan
an-Nadawî, Abul-A'lâl- Mawdûdî et d'autres.
A
Médine, je commençai mon travail par la participation à la rédaction des
publications destinées à la diffusion parmi les pèlerins. J'y ai introduit
quelques modifications. Nous avons expliqué les dimensions du soulèvement
musulman en Iran et souligné l'injustice du pouvoir taghûtî en place et
sa complicité avec les Etats mécréants. J'avais opté pour la distribution des
publications la veille d'Al-'Aïd (fête du sacrifice) à Muzdalifah
(Al-Mash'arul-Harâm). Mais le soir du septième jour du Dhul-Hijjah, je fus
surpris à la Mecque, par la nouvelle que le sheikh responsable de la diffusion
des publications avait été arrêté après en avoir distribué quelques-unes dans
l'enceinte de la Sainte Mosquée mecquoise. Toutes les publications furent
confisquées et le sheikh fut incarcéré. Nous, savants d'Irak et d'Iran,
rencontrâmes, le jour de l'Aïd (la fête), le prince héritier Fayçal. J'en pris
alors acte et lui demandai la libération du sheikh incarcéré et la restitution
des publications en rappelant que son gouvernement avait levé pour devise
l'application des lois coraniques, que cela impliquait le devoir d'aider les
Musulmans qui combattent chez eux dans cette voie à l'encontre de leurs
gouvernements qui veulent plutôt appliquer les lois de la mécréance et que la
Cité sacrée devait être, par conséquent, un refuge pour les persécutés parmi les
Musulmans qu'on devait aider à expliquer leur cause à leurs frères pèlerins afin
que se réalisât effectivement ce verset: «Pour témoigner des bienfaits qui
leur ont été accordés...»
Après, j'ai invoqué
le soulèvement des Ulémas musulmans à la grande Université de Qum en Iran et me
suis étendu sur l'explication des tenants et aboutissants de cet événement et
sur le devoir des leaders musulmans, le gouvernement saoudien en particulier, à
son égard avant de conclure par la défense de la cause du sheikh arrêté pour
avoir distribué les dites publications. Des discussions furent engagées à ce
sujet, qui aboutirent à la libération de l'homme incarcéré.
Après
l'accomplissement des rites du pèlerinage et notre retour à la Mecque, nous
apprîmes que des journaux avaient invité le public à assister dans la mosquée
indienne de la Mecque au discours du professeur Al-Mawdûdî prononcé le vendredi
après la prière d'Al-'Ishâ' et comportant d'autres les huit questions
nécessaires (selon l'orateur) aux Musulmans en vue de la restitution de la vie
islamique à la société.
Après lui, je me tins
derrière le micro pour prendre la parole et commenter son discours en disant:
«pour leur éveil et redressement; les Musulmans ont besoin aujourd'hui de trois
choses:
»Premièrement:
Quatorze siècles après l'apostolat du Messager d'Allah (SAW) et en
raison des vicissitudes qu'ils ont traversées, les Musulmans ressentent le
besoin d'entreprendre une étude objective englobant la manière dont les lois
devraient être puisées des sources islamiques et la science des hadiths (la
sunnah) loin du mimétisme par lequel on ne faisait qu'imiter les anciens et
ruminer leurs traités en ces matières.
»Deuxièmement:
Réaliser que les conquérants et colonisateurs mécréants après avoir pris
possession des terres de l'Islam, purent diviser la parole des Musulmans et
mater tout mouvement islamique naissant là où il apparut. Là, j'ai dû parler des
révolutions, algérienne et erytréenne, et du soulèvement des Ulémas iraniens
contre le Tâghût agent et pion des Etats nantis. Je me suis étendu sur ces
événements afin de sensibiliser les Musulmans et les inciter à venir en aide à
leurs frères.
»Troisièmement:
Avoir enfin une foi solide comme celle d'Abî Dahr, de 'Ammâr et de
Sumayyah. J'ai expliqué alors comment ces compagnons glorieux du Prophète
avaient enduré dans la voie de l'Islam, la persécution et la douleur, là à la
Mecque où nous étions».
A la
Sainte Médine, le Doyen de son Université islamique Sheikh Abdul-'Aziz b. Bâz
qui fut informé de mes rencontres avec les délégations musulmanes voulut me
faire visiter la nouvelle Université islamique de Médine, croyant que j'étais
disciple de l'Ecole des califes. Il envoya des voitures de service pour nous
prendre ainsi que des ulémas de Bagdad et certains de ses dignitaires et hommes
de culture. Dans le préau de l'Université ses professeurs étaient réunis et
attendaient de nous recevoir. Des étudiants se penchaient des fenêtres pour nous
voir. Quand nous avons pris place, je commençai après les louanges consacrées
adressées à Allah, par transmettre les salutations des Ulémas de l'Irak et leurs
félicitations exprimées à l'occasion de l'institution à Sainte Médine de
l'Université islamique. Ensuite je dis:
«Quand le Prophète
(SAW) arriva en 1ère année de l'hégire à Médine, il commença par établir le
pacte de la confraternisation parmi les Emigrés (Al-Muhâjirîne) et les
Alliés (Al-Ancâr). Sur cette base, la glorieuse société islamique fût
bâtie. Aujourd'hui, vous, qui comptez parmi vous des étudiants appartenant à 45
Etats, pouvez lui emboîter le pas et présenter d'immenses services à l'Islam et
aux Musulmans qui en ont besoin. Partout dans le monde, ils sont éprouvés par
l'invasion du colonisateur mécréant. Parmi eux certains gémissent directement
sous son joug, d'autres subissent l'assujettissement de ses agents et complices.
Les uns et les autres mènent aujourd'hui le combat contre l'agression de
l'envahisseur. Je citai encore l'exemple de l'Algérie, de l'Erythrée et de
l'Iran où le but était de rétablir les lois islamiques dans un pays musulman...»
J'avais bien sûr
introduit ce discours par le rappel des drames causés par la division des rangs
musulmans, en citant des exemples à l'appui...
Quand vint le tour de
mon hôte Sheikh Ben Bâz - c'était un homme aveugle - qui apprit finalement que
j'étais disciple de l'Ecole d'Ahlul-Bayt, il toussota avant de dire
textuellement: «Vous êtes polythéistes! Embrassez d'abord l'Islam puis demandez
aux Musulmans de faire l'union avec vous».
Le
sang brûla dans mes veines et j'ai dû entrer avec lui dans une longue discussion
qu'il est inopportun de rapporter ici(4).
Lors
de mes voyages de pèlerin, j'eus l'occasion d'écouter les orateurs des
vendredis, à la Mecque et à Médine. J'entrais en discussion avec certains
d'entre eux à la Mosquée Al-Khayf entre les deux dernières prières de la
journée. J'ai assisté à des réunions tenues à la Mecque par la Ligue islamique
mondiale. Je fis aussi connaissance avec des savants d'Egypte, en particulier
ceux de l'Université Al-Azhar, du Liban, du Golf, de l'Inde, du Pakistan, de
Kashmîr et d'autres contrées musulmanes. Nous avons causé de tout. Parfois on me
dit ce qu'il n'est pas commode de rapporter aujourd'hui. A travers ces
discussions avec les penseurs et leaders musulmans, j'appris - mieux que
l'informé ne saurait vous aviser - que nul rapprochement ou entente ne pouvait
se réaliser sans une étude commune préalable des divergences qui les opposent,
de leurs origines et des démarches à suivre afin de les traiter et de les
dépasser. Nous en citons ici des exemples avant de conclure par la proposition
de l'acte à mener dans la voie du traitement adéquate. Commençons par les
divergences relatives à certains attributs divins-gloire à Allah.
- III
-
Certains Attributs
d'Allah
- Exaté soit-IL
-
et l'Origine de la
Divergence
les
Concernants
Certains Musulmans
croient:
-
Qu'Allah créa Adam à son image.(5)
-
Qu'IL a des doigts(6), une
jambe(7) et un pied.
-
Que le jour de la Résurrection, IL posera Son pied sur le feu de la Géhenne qui
dira alors «Qat», assez, assez.(8)
-
Qu'IL a un espace, qu'IL se déplace d'un lieu à un autre, à cause de ce qui est
rapporté que le Messager d'Allah(SAW) dit: «Son trône est situé sur ces cieux
comme cela (en montrant avec ses doigts l'exemple d'un dôme) et qu'il (le trône)
fléchit sous Son poids comme le fait le bât ou le chargement sous le
cavalier».(9)
-
Qu'IL descend chaque fin de nuit au ciel de ce bas monde et dit: «Qui M'appelle
pour que Je l'exauce? Qui Me demande pour que Je lui donne?...».(10)
-
Que le Prophète (SAW) dit: «Certes, vous verrez à vue d'il votre
Seigneur!»(11)et ceci:
«Lorsque les habitants du Paradis s'adonnent aux délices, soudain, une lumière
leur apparaît; quand ils lèvent leurs têtes, leur Seigneur se penche d'en haut,
sur eux et leur dit: As-Salâmu-alaykom, Habitants du Paradis!, le Prophète
ajouta: c'est l'interprétation de la parole d'Allah (verset coranique):
«"Paix" telle est
la parole qui leur sera adressé de la part d'un Seigneur Miséricordieux.
(V. 58/XXXVI).
»Alors, ajouta le
Prophète: IL regardera vers eux et ils regarderont vers Lui, sans pouvoir se
détourner de Lui vers quelque délice que ce soit tant qu'ils Le regardent et
jusqu'à ce qu'IL se cache d'eux. Mais Sa Lumière et Sa Bénédiction
subsisteront».(12)
Contentons-nous de
ces exemples de hadiths - très nombreux en fait - qui parlent des attributs
divins, de la vision qu'auront les serviteurs de leur Seigneur, le Jour de la
Résurrection... Ne voulant pas recenser ces traditions, analysons-en néanmoins
l'interprétation donnée par les uns et les autres.
L'opposition quant à
l'interprétation des hadiths précédents
Il y
a parmi les Musulmans ceux qui croient à la lettre de ces hadiths et trouve que
la foi qu'on y porte équivaut à la foi en Allah et en Son Unicité - gloire à Lui
-. Ceux-qui, pour éviter tout anthropomorphisme, donnent une autre
interprétation à ces hadiths, sont taxés par les littéralistes de «Négateurs des
Attributs Divins».
Les
dits hadîths furent rapportés par Muslim dans le livre Al-'Imân de son
Sahih ainsi que par Al-Bukhârî dans le livre d'At-Tawhîd du Sahîh.
Ibn
Khuzaymah composa en la matière un livre intitulé: At-Tawhîd wa
Ithbâtu-Sifâtur-Rabbi, (l'Unicité et la confirmation des Attributs du
Seigneur, exalté soit-IL, par lesquels IL s'est décrit dans Sa Révélation et par
l'intermédiaire de Son Prophète), selon une transmission de récits authentiques
de justes en justes sans rupture dans la chaîne de transmission ni flétrissure
ni stigmatisation des rapporteurs équitables de ces hadiths.(13)
Ad-Dhahabî composa à
son tour, le livre: Al-'uluwwul-'âl lil'Aliyyil-Ghaffâr (14) (La Hauteur
suprême du Très Haut, le Pardonneur).
L'auteur y cita les
versets et les hadiths dont ils (les littéralistes) comprennent que la
suprématie d'Allah réside dans la hauteur spatiale. Il y cita à l'appui de cette
thèse les récits des Compagnons, des Tâbi'îne (leurs disciples) et des
traditionnistes.
L'origine du
désaccord relatif aux attributs divins et à la visibilité
d'Allah
Contrairement à ceux
parmi les Musulmans qui optaient, à ce sujet, pour le premier point de vue cité
ci-dessus, il y en a d'autres qui évoquent aux antipodes de cette thèse, des
versets coraniques tels que:
«Les regards ne
sauraient L'atteindre alors qu'Il peut atteindre les regards...» (V. 103/
VI)
Quant au verset
22/LXXV: «Ce jour-là, il y aura des visages brillants qui tourneront leurs
regards vers leur Seigneur», le regard sera tourné vers l'ordre du Seigneur
dans l'expectative, à l'instar du verset 82/XII «Interroge la cité où nous
étions», c'est-à-dire les gens de la cité. Ainsi se fait l'interprétation
des versets dont la lettre indique en apparence qu'Allah, exalté soit-IL, est un
corps. Pour cette dernière Ecole, sont donc des mujassimah ou
mushabbihah (anthropomorphistes) ceux qui prêtent à leur Seigneur les
attributs de Ses créatures.
A
l'appui de cette thèse, on cite l'Imam 'Ali (a. s): «Allah ne descend pas et n'a
pas besoin de le faire. Parle ainsi celui qui Lui attribue quelque manque ou
ajout. Tout mouvant a besoin d'être mû par quelqu'un ou par quelque chose.
Prenez garde, au sujet de Ses Attributs, ne parlez pas de limite, n'évoquez ni
manque ni ajout, ni l'acte de mouvoir ni l'état d'être mû, ni départ, ni
descente, ni redressement ni station assise».(15)
Le
narrateur dit à l'Imam 'Ali b. Mûssâr-Ridâ (a. s.): «Nous rapportions qu'Allah -
glorifié soit-IL - a fait un partage au sujet de Sa parole et de Sa vision: à
Mûssâ (Moïse) (a. s.) la parole et à Muhammad (SAW) la vision! Abûl-Hassan
Ar-Ridâ (a. s.) rétorqua alors: «Ne fut ce pas Muhammad (SAW) qui a transmis aux
djinns et aux Humains, ces versets?
«Les regards ne
sauraient L'atteindre alors qu'Il atteint les regards». (V. 103/XX)
«Leur science ne
peut L'atteindre». (V. 110/XX)
«Rien n'est
semblable à Lui». (V. 11/XLII)
Il
(le narrateur) répondit: Si.
L'Imam (a. s.)
ajouta: «comment alors un homme vient-il à tous les Humains pour leur annoncer
qu'il est l'Envoyé d'Allah à Qui il les appelle sur ordre d'Allah que Celui-ci
dit: "les regards ne sauraient L'atteindre ...", puis il (l'Envoyé) dit qu'il
L'a vu avec ses yeux, qu'il L'a cerné avec sa science et qu'IL est à l'image des
hommes?". N'avez-vous pas honte? Les mécréants ne purent lancer un tel
blasphème: transmettre les paroles d'Allah puis d'une autre manière, proférer ce
qui les contredit».
Le
narrateur répondit: mais IL dit: «Il L'a vu, en vérité, une autre
fois». (V. 13/LIII)
Abul-Hassan (a. s)
dit alors: la suite de ce verset indique ce qu'il a vu étant donné qu'IL dit
d'abord: «Le cur n'a pas menti en ce qu'il a vu». (V. 11/LIII)
C'est à dire que le
cur de Muhammad (SAW) n'a pas démenti ce que ses yeux avaient vu: «Il a vu
les plus grands signes de son Seigneur». (V. 18/LIII)
Les
signes d'Allah exalté soit-IL ne sont pas Allah qui dit: «Leur science ne
peut L'atteindre». (V. 110/XX)
Or,
si les regards venaient à L'atteindre, l'entendement L'atteindrait et Le
connaître (le cerner) serait effectif.
Abu
Qurrah demanda alors: «Nies-tu donc les récits?» Abul-Hassan (a. s) répondit:
«Si les récits sont en contradiction avec le Qur'ân je les nie...».(16)
C'est ainsi que les
Imams d'Ahlul-Bayt (a. s.) expliquèrent les versets coraniques et donnèrent la
signification des termes tels que la jambe, la main et le trône dans le Sait
Coran.
- IV -
L'Origine du
Désaccord Relatif
aux Qualités
Spécifiques des Prophètes
Certains Musulmans
croient:
-
Que chercher les reliques des prophètes et prier auprès de leurs tombes relèvent
du polythéisme!
-
Que la construction de mausolées sur leurs tombes équivaut également au
polythéisme!
-
Que la célébration de leurs anniversaires et de ceux des hommes justes et alliés
d'Allah est un péché et une innovation illicite.
-
Que l'imploration d'Allah par l'intermédiaire de quelqu'un d'autre que Lui
avoisine le polythéisme.
-
Que chercher l'intercession du Prophète (SAW) après sa mort est en contradiction
avec les lois islamiques.
Ceux
qui ne partagent pas ce point de vue avancent les arguments suivants:
1- La considération
des reliques bénies des prophètes (a. s.)
Les
adeptes de ce point de vue arguent de ce qui est amplement rapporté dans les
livres de hadiths (mutawâtir) que les Compagnons considéraient avec
vénération la personne du Prophète (SAW) et ses effets personnels de son vivant
et après sa mort (ses reliques).
L'effet bénéfique de
la salive du Prophète (SAW)
Sahl. B. Sa'd
rapporte dans le sahîh de Bukhârî que le Messager d'Allah (SAW) dit le
Jour de Khaybar: «Demain je remettrai ce drapeau à l'homme par lequel Allah nous
accordera la victoire, un homme qui aime Allah et Son Messager et qui l'aiment
également».
Les
gens passaient leur nuit à se chamailler et à se demander qui en aurait le
privilège. Le matin, une fois auprès du Messager d'Allah (SAW), tous espéraient
se faire accorder le drapeau. Le Prophète (SAW) demanda: «Où est 'Ali?». «Il a
mal aux yeux, ô! Messager d'Allah», répondit-on. Le Prophète demanda qu'on
l'amenât.
Dans
une autre version au sein du même livre, le Prophète cracha sur ses yeux (de
'Ali a. s.), ce qui les guérit sur-le-champ comme s'il n'avait jamais été
malade.(17)
Dans
le récit rapporté par Salamah b. Al-Akwa' (dans la Shîh de Muslim), le Compagnon
dit: «Je conduisis 'Alî chassieux jusque devant le Messager d'Allah (SAW). Il
cracha alors sur ses yeux. 'Alî guérit et reçut le drapeau».(18)
La recherche de la
bénédiction dans l'eau ayant servi aux ablutions du Prophète
(SAW).
Anas
b. Mâlik rapporte (dans le Sahîh de Bukhârî): «Le moment de la prière du 'Asr
(la 3e prière) fut venu, les hommes cherchaient de l'eau pour faire les
ablutions mais ils n'ont trouvé qu'un vase contenant un peu d'eau, qu'on apporta
devant l'Envoyé d'Allah (SAW). Il y plongea sa main et ordonna aux hommes de
faire leurs ablutions. Je vis à ce moment l'eau jaillir du dissous de ses doigts
et les hommes faire leurs ablutions du premier au dernier».(19)
Dans
le même recueil, à l'occasion du traité d'Al-Hudaybiyyah, 'Urwah b Mas'ûd
rapporte ceci: «Par Allah, le Messager (SAW) n'eût rejeté quelque crachat sans
qu'une main de Compagnon ne le prît pour en frotter le visage et la peau. De
même quand il finit de faire ses ablutions, ils (les Compagnons) allaient
s'entre-tuer pour s'emparer de l'excédent de ses ablutions».(20)
La recherche de la
bénédiction dans les cheveux du Prophète (SAW)
Muslim rapporte dans
son Sahîh que le Messager d'Allah (SAW) se rendit à Mîna, se fit couper les
cheveux (rite du pèlerinage) après avoir lapidé et immolé. Ensuite, il en
donnait aux gens. Dans une autre version, il appela le coiffeur et quand il
s'est fait couper les cheveux, il les donna à Abî Talhah pour les partager entre
les gens.(21)
La recherche de la
bénédiction dans l'endroit touché par la main du Prophète
(SAW)
A
propos de la biographie de Handhalah tant dans Al-Içâbah (Ibn Hajar)
que dans Al-Musnad (Ibn Hanbal) le dit: Compagnon raconte: «Mon
grand-père m'amena devant le Prophète (SAW) et dit: j'ai des fils dont certains
possèdent des barbes, d'autres sont mois âgés. En voici le plus jeune. Je te
prie de demander à Allah pour son bien (bénis-le). Alors le Prophète (SAW) passa
sa main sur sa tête en disant: Qu'Allah te bénisse. Le narrateur commente: par
après, j'ai vu qu'on amenait à Handhalah une personne souffrant d'une enflure au
visage ou une bête atteinte d'dème, qu'il dit Bismillah, soufflant sur
sa main qu'il posa sur sa tête là où le Prophète (SAW) avait posé la sienne puis
la passa sur l'organe soufflant. Le narrateur ajoute: et l'dème
disparaît».(22)
Un
récit similaire est rapporté par l'auteur d'Al- Içâbah (Ibn Hajar
Al-'Asqalânî).
Enfant ou âgé, en
voyage ou en résidence, de nuit ou de jour, bébé dans la tente de
Halimas-Sa'diyyah ou en mission commerciale en Syrie, émigré chez ummi Ma'bad ou
chef d'Etat à Médine, la bénédiction se répandait immanquablement de la personne
du Prophète (SAW) à la manière de la lumière qui se dégageait du soleil et du
parfum qu'exhalait la fleur. Ce n'est qu'à titre d'exemple que les récits
ci-dessus sont proposés au lecteur. En faire un recensement exhaustif serait ici
hors de propos; ce qui vient d'en être dit est suffisant pour «qui a un cur,
prête l'oreille et est témoin».(23)
Ci-après, nous
étudions la question de l'intercession du Messager d'Allah (SAW) implorée par le
croyant ainsi que les autres spécificités qui distinguent le Messager des autres
Humains.
2- La demande de
l'intercession au Messager d'Allah (SAW)
Ceux
qui croient en la légitimité de cette demande (adressée en tout temps par le
croyant au Seigneur) avancent le fait que cela fut un agrément pour Allah avant
la création de la personne du Prophète (SAW), durant sa vie sur terre, après sa
mort et au Jour de la Résurrection. En voici les arguments:
Premièrement:
chercher accès auprès d'Allah par l'intermédiaire du Prophète (SAW) avant sa
création (physique)
Ceci
est rapporté par nombre de traditionnistes dont Al-Hâkim (dans son
Mustadrak citant b. Al-Khattâb) qui dit: «Quand Adam commit sa
contravention il dit: Oh! Seigneur, par Muhammad, je T'implore de me pardonner.
Allah dit: Adam! Comment as-tu connu Muhammad que je n'ai pas encore créé? Adam
répondit: Oh Seigneur! Parce que quand Tu m'as créé, insufflé en moi de Ton
Esprit, j'ai levé la tête et aperçu cet écrit sur les colonnes du Trône: «Il n'y
a d'autre divinité qu'Allah; Muhammad est-Son Messager», j'ai alors compris que
Tu n'as joint à Ton Nom que celui de l'être le plus aimé par Toi. Allah dit: tu
dis vrai, Adam, c'est lui le bien-aimé de Mes créatures, implore Moi par son
nom, je t'ai pardonné et (sache que) n'eût été Muhammad, je ne t'ai pas créé».
At-Tabarânî rapporta
le même récit avec cette addition: «Et c'est le dernier prophète de ta
postérité».(24)
Deuxièmement: Durant
sa vie
Ahmad. B. Hanbal,
Tirmidhî, Ibn Mâjah et Al- Bayhaqî rapportent à partir de 'Uthmân b. Hunayf
qu'un homme aveugle vint auprès du Prophète (SAW) et dit: «Demande à Allah de me
guérir! Le Prophète lui dit: je le ferai si tu veux mais si tu supportes (ton
mal) en patience, ce sera mieux pour toi! L'aveugle réitère: implore (pour moi)!
Le Prophète (SAW) lui ordonna alors de bien faire ses ablutions, et de faire
cette invocation: Seigneur (Allahumma)! je T'implore en ayant recours à
Ton Prophète Muhammad, le Prophète de la Miséricorde, ô Muhammad! j'ai recours à
Toi pour demander au Seigneur d'exaucer mon vu «Allahumma», permets-lui
d'intercéder en ma faveur». Al-Bayhaqî et At-Tirmidhî disent que(25)ce hadith est
authentique.
Troisièmement: Après
sa mort
At-Tabarânî rapporte
dans son grand Mu'jam, à partir de 'Uthmân b. Hunayf qu'un homme se
rendait pour une affaire à la porte du Calife 'Uthman b. 'Affân (r.d). Mais ce
dernier ne faisait pas attention à lui et ne se pencha point sur son affaire.
L'homme s'en est plaint auprès de 'Uthmân b. Hunayf (le Compagnon) qui le
conseilla ainsi: «fais tes ablutions, ensuite va à la Mosquée et quand tu auras
fait une prière de deux inclinations, tu diras ceci avant d'évoquer ton besoin:
Allahumma (Seigneur), je T'implore en ayant recours à Ton Prophète
Muhammad (SAW), le Prophète de la Miséricorde. Ô Muhammad, j'ai recours à toi
pour demander à mon Maître d'exaucer mon vu! De me donner satisfaction». L'homme
dit alors ce qu'on lui a conseillé de faire puis se rendit à la porte du Calife.
Le concierge vint à lui, lui prit la main et l'introduisit chez 'Uthmân qui le
fit s'asseoir avec lui sur le tapis avant de lui demander: «C'est quoi ton
affaire?» Le Calife donna alors satisfaction à l'homme en disant: «chaque fois
que tu as besoin de quelque chose, viens me le dire!»
En
principe, avec l'existence de ces hadiths clairs dans la Sunnah du Messager
(SAW), aucune divergence n'aurait dû être envisagée quant aux hautes qualités
des prophètes en particulier celles du Sceau des prophètes (SAW).
Nous abordons à
présent l'origine de ces divergences et de la négation des traits distinctifs du
Messager d'Allah (SAW)
En
fait, le problème vient de la diffusion de plusieurs récits relatifs au
dénigrement des prophètes (a.s) dans les livres de hadith. De tels récits
placent les prophètes au-dessous du niveau commun des gens. Ces récits qui sont
diamétralement opposés à ceux que nous avons cités ci-haut forment chez celui
qui y croit une vision particulière du statut d'un prophète. Pour quiconque veut
y prêter attention, voici des exemples de récits concernant le sceau des
prophètes et le meilleur des messagers (SAW):
1)- Al-Bukhârî
rapporte dans son Sahîh:
«Avant la révélation,
le Messager d'Allah (SAW) présenta un jour un plat contenant de la viande à Zayd
b. 'Amru b. Nufayl qui refuse d'en manger en disant: je ne mange que de ce sur
quoi le nom d'Allah a été invoqué».(26)
Ce
Zayd donc était à l'époque anté-islamique (la Jâhilliyyah), meilleur
que le Messager d'Allah puisqu'il évitait les turpitudes de cette époque plus
que ne le faisait le Messager d'Allah (SAW).
2)- Al-Bukhârî et
Muslim rapportent que: lorsque Jibril
(Gabriel) (a. s.) révéla au Messager d'Allah (SAW) ces versets du Coran.
«Prêche au Nom de ton Seigneur Qui créa par le calame» (XCVI),
le Prophète (SAW) revint chez lui plein de frisson et
dit à Khadijâ (son épouse): Je crains pour moi-même. Elle lui rétorqua: Mais
non, sois heureux de la bonne nouvelle. Je jure par Allah qu'IL ne t'humiliera
jamais. Ensuite, elle l'emmena chez Waraqah b. Nawfal qui était devenu chrétien
auparavant. Le Messager l'informa de ce qu'il avait vu. Waraqah lui dit alors:
il s'agit de la loi divine qui descendit sur Moïse ...».(27)
Donc
ce Waraqah le chrétien en savait plus sur la Révélation et sur Gabriel que le
Messager d'Allah (SAW) qui en fut pourtant l'interlocuteur. C'était donc la
parole de ce Waraqah qui apaisa le Prophète (SAW) sur son devenir, sinon il
voulait - comme le rapporte Ibn Sa'd dans At-Tabaqât - se jeter d'une
crête de montagne. At-Tabarî rapporte aussi que le Messager d'Allah (SAW) dit à
ce propos: «celui-là (c'est-à-dire lui-même) s'avère un poète ou un fou! Non!
Quraych ne parlera jamais de la sorte sur moi».(28)
3)- Al-Bukhârî et
Muslim rapportent ceci: «Le Messager d'Allah
(SAW) se fâchait, maudissait, insultait ainsi ceux qui ne le méritaient pas.
Mais il demanda à Allah qu'il en fît un bien et une purification pour la
personne concernée».(29)
4)- Ils rapportent
aussi ce récit: «Quelque juif
ensorcela le Messager d'Allah (SAW) jusqu'à ce qu'IL lui arrivât d'imaginer
qu'il faisait la chose alors qu'il n'en était rien».(30)
5)- Muslim rapporte
ceci: «Le Messager
d'Allah (SAW) passa près d'un groupe de personnes qui étaient en train de
''féconder'' des dattiers et leur dit: si vous ne le faites pas, ce sera mieux.
Ces gens mirent fin alors à cette opération de fécondation. Quand la récolte en
dattes s'est avérée bien médiocre, le Prophète se contenta de dire: Vous êtes
plus à même de savoir ce qui arrange les affaires de votre vie
(d'ici-bas)».(31)
6)- Al-Bukhârî et
Muslim rapportent aussi ceci: «Le Messager
d'Allah (SAW) écoutait des filles d'Al- Ançâr qui chantaient jusqu'à ce qu'Abû
Bakr les éloignât».(32)
7)- Muslim rapporte
ceci: «Le Messager d'Allah
(SAW) porta un jour Aïsha sur son épaule afin qu'elle puisse regarder les
Abyssins qui jouaient dans la Mosquée, jusqu'à ce que 'Umar les
grondât».(33)
Dans
la version d'At-Tirmidhî: «Soudain il ('Umar) surgit; les gens alors se
dispersèrent ce qui fit dire au Messager d'Allah (SAW): j'ai vu des démons tant
parmi les djinns que parmi les Humains s'enfuir devant 'Umar».(34)
Dans
une autre version: «Au retour d'une de ses batailles, une esclave noire joua du
tambour et chanta devant le Messager (SAW). Quand 'Umar fut entré, elle mit le
tambour sous son séant et s'assit dessus. Le Messager d'Allah dit alors: Certes,
Satan te craint, ô 'Umar!».(35)
8)- Al-Bukhârî et
Muslim rapportent à partir de Aïsha que: «Lorsque le Prophète
(SAW) entendit une fois un homme réciter du Coran dans la Mosquée, il dit:
Qu'Allah lui accorde Sa grâce, il vient de me rappeler le verset "tel" que
j'avais amputé de la sourate "telle"».(36)
Ces
hadiths (et un tas d'autres similaires) affirment que le Messager d'Allah (SAW)
était, avant l'Islam, inférieur à Zayd, que par après, Waraqah le chrétien
savait plus que lui au sujet de la Révélation et de Gabriel, qu'Abû Bakr et
'Umar évitaient le divertissement et les futilités mieux que ne le faisait le
Messager d'Allah (SAW), que le Compagnon qui, par sa récitation, rappela ce que
le Messager avait amputé du Coran avait une mémoire plus fidèle que celle du
Prophète, et que celui-ci était comme le commun des mortels, faillible et sujet
aux moqueries des juifs et à leur sorcelleries et qu'il s'emportait et insultait
celui qui ne le méritait pas.(37)
Ainsi quiconque croit
en l'authenticité de ces hadiths ne peut qu'avoir une conception diamétralement
opposée au contenu des hadîths que nous avons signalés auparavant, c'est à dire
ceux d'après lesquels Allah dota exclusivement le sceau de Ses Prophètes de
vertus nombreuses. Autrement dit, c'était cette conception dénigrante qui fit
dire à l'homme (de science) saoudien que «Muhammad était un homme comme moi,
qu'il est mort».
Outre ces hadiths
dégradants cités ci-dessus, il y a, dans la mémoire des gens, l'acte perpétré
par le calife 'Umar b. Al-Khattâb, qui, selon une interprétation personnelle,
ordonna de couper l'arbre sous lequel le Messager d'Allah (SAW) reçut
l'allégeance des Musulmans (voir les détails de ce récit dans le commentaire de
Nahj Al-Balâghah d'Ibn
Abîl-Hadîd 1/59).
Nous
soulignerons plus loin lors de l'étude consacrée aux sources de la
Shari'ah islamique, les diverses tentatives du pouvoir dans les Etats
Musulmans pour hausser aux yeux des Musulmans le statut du calife au-dessus de
la prophétie. Contentons-nous ici de citer un seul exemple, celui d'Al-Hajjâj b.
Yûssuf Ath-Thaqafî, gouverneur sur l'Irak du calife 'Abdel-Malik b. Marwân, à
savoir Al-Hajjâj b. Yûssuf, lors d'un sermon à Kûfah, critiqua les pèlerins qui
se recueillaient à Médine auprès du Tombeau du Messager (SAW): «Malheur à eux,
ils tournent autour de lattes et de vieux ossements! Qu'ils tournent autour du
palais du Commandant des Croyants Abdel-Malik! Ne Savent-ils pas que le
représentant d'un homme a plus de valeur que son envoyé?».(38)
De
nos jours, l'esprit de dénigrement qu'on rencontre chez certains musulmans au
sujet du Prophète (SAW) n'est que le résultat de ces tentatives malveillantes
perpétrées au cours des siècles tant au niveau des récits dégradants qu'ils ont
rapportés qu'à celui de l'exégèse et de l'interprétation qu'ils inculquaient aux
Musulmans afin de les orienter là où ils voulaient. En fait partie leur opinion
au sujet de la célébration de l'anniversaire (Al-Mawlid) du Messager
(SAW).
- V
-
Les Divergences
Relatives
à la
Commémoration:
des Prophètes (a. s)
et
des Saints Serviteurs
d'Allah
Dans
l'exposition de l'opinion opposée à cette commémoration, il suffit de citer la
fatwa (l'avis religieux) du sheikh 'Abdel'Aziz b. Bâz, le président
général des directions des études scientifiques, de l'émission d'avis religieux,
de la Da'wah et de l'instruction islamique, en Arabie saoûdite. A ce
propos, il dit: «il n'est pas permis de fêter ou célébrer l'anniversaire du
Messager (SAW) ou de quelqu'un d'autre, car cela fait partie des
innovations...».(39)
Quant à ceux qui
recommandent par contre cette commémoration en Islam, ils justifient cette
recommandation par le fait que la plupart des rites du pèlerinage sont en fait
des formes de commémoration des prophètes et alliés d'Allah (saints), comme le
montrent les exemples suivants:
1- Maqâmu - 'Ibrâhîm
(la station d'Abraham)
Allah - exalté
soit-il - dit:
«...Prenez la
station d'Abraham comme lieu de prière...». (V. 125/II)
Ainsi, comme il est
clair, Allah - glorifié soit-IL, ordonna aux gens de chercher bénédiction là où
se tenait Ibrâhîm (a. s.) dans la demeure sacrée et d'en faire un lieu de
prière, en guise de commémoration de ce Prophète et pour la perpétuation de ce
nom. Cela n'est donc en rien entaché de polythéisme.
Allah exalté soit-IL
dit:
«Al-çafâ et
Al-Marwah comptent vraiment parmi les choses sacrées d'Allah. Celui qui fait le
grand pèlerinage à la Maison ou bien le petit pèlerinage, ne commet pas de péché
s'il accomplit les circuits rituels ici et là». (V. 128/II)
Ainsi Allah institua
la course rituelle entre Al-Çafâ et d'Al-Marwah comme étant un rite à accomplir
lors du pèlerinage en commémoration de Hâjar, la mère d'Ismâ'îl (a. s.), qui
allait (à la recherche de l'eau) entre Al-Çafâ et Al-Marwah. Il est recommandé,
lors de l'accomplissement de ce rite, d'aller plus vite (accélérer le pas) au
lieu indiqué de la vallée entre Al-Çafâ et Al-Marwah tel un être humain
essoufflé en souvenir de Hâjar (a. s.) et de sa course à cet endroit.
3- La lapidation (le
jet rituel des cailloux)
Ahmed et At-Tayâlissî
rapportent dans leurs musnads respectifs que le Messager d'Allah (SAW)
dit: «Gabriel emmena Ibrâhîm (a. s.) jusqu'à Jamratul-'Aqabah et quand Satan lui
apparut, il le lapida avec sept cailloux; alors Satan s'enfonça dans la terre.
Quand il arriva à la Jamrah médiane, Satan lui apparut de nouveau. Ibrâhîm le
lapida avec sept cailloux. Alors, Satan s'enfonça. Enfin, à la dernière Jamrah,
ce dernier se manifesta encore et Ibrâhîm (a. s.) lui jeta sept autres cailloux.
Satan s'enfonça...».(40)
Ainsi font partie des
rites du pèlerinage la commémoration de la lapidation de Satan par Ibrâhîm et la
célébration du nom de ce dernier.
Allah - exalté
soit-IL - dit au sujet de l'histoire d'Ibrâhîm et d'Ismâ'îl (a. s.):
«Nous lui avons
alors annoncé une bonne nouvelle: la naissance d'un garçon longanime. Quand
celui-ci fut en âge d'accompagner son père, celui-ci dit: Ô mon fils! Je me suis
vu moi-même en songe en train de t'immoler. Considère ce que tu en penses! Il
dit: Ô mon père! Fais ce qui t'est ordonné. Tu me trouveras patient, si Allah le
veut. Après que tous deux se furent soumis et qu'Abrâhâm eut jeté son fils, le
front à terre, Nous lui criâmes: Ô Abrâhâm! Tu as cru en cette vision et tu l'as
réalisée; c'est ainsi que Nous récompensons ceux qui font le bien. Voilà
l'épreuve concluante. Nous le libérâmes contre un sacrifice solennel. Nous avons
perpétué son souvenir dans la postérité. Paix sur Abraham...». (Vs. 100 -
109/ XXXVII)
Ainsi fait partie des
rites du pèlerinage la perpétuation du souvenir du sacrifice d'Ismâ'îl (a. s.)
par son père Ibrâhîm (a. s.) qui reçut en rachat de son fils un bélier envoyé
par Allah. Les pèlerins, en commémoration d'Ibrâhîm et de son obéissance à
Allah, se rendent à Minan et offrent des sacrifices.
5- La bénédiction
s'étend d'Adam (a. s.) - Sa commémoration
Certains récits
rapportent qu'Allah - glorifié soi-IL - pardonna à Adam (a. s.) au crépuscule du
neuvième jour du mois Dhul-Hijjah à 'Arafat. Ensuite Gabriel (en guise de
déferlement de 'Arafat à Muzdalifah) emmena Adam (a. s.) au coucher du soleil au
lieu sacré: Al-Mash'arul-Harâm où il passa la nuit (la veille du 10e jour et de
la fête du sacrifice) à invoquer Allah et à Le louer et Le remercier d'avoir
accepté son repentir. De là il l'emmena le matin à Minan où il coupa ses
cheveux, cet acte concrétisant l'agrément d'Adam et sa libération de ses péchés.
Ce jour (le 10e du mois Dhul-Hijjah) sera commémoré en fête ('îd) par
Adam et sa descendance. Les actes rituels d'Adam pendant ces jours sont ainsi
perpétués dans le temps et dans les lieux du pèlerinage pour la postérité qui
reçoit le pardon d'Allah le soir du 9e jour à 'Arafat, se rend à
Al-Mash'arul-Harâm pour y passer la nuit dans l'invocation avant d'aller à Minan
pour s'y faire couper les cheveux le 10e jour du même mois. A ces rites
perpétués en souvenir d'Adam (a. s.) furent ajoutés ceux vécus par Ibrâhîm,
Ismâ'îl et Hâjar (a. s.).
Tous
les actes du pèlerinage cristallisent donc la recherche de la bénédiction par le
souvenir de ces temps et dans ces lieux sacrés où passèrent de saints serviteurs
d'Allah. Leur commémoration sera donc perpétuelle et consistera, pour nous, dans
la lecture par exemple de la biographie authentique du Messager d'Allah (SAW),
la veille de son anniversaire, le don de la nourriture dans la voie d'Allah dont
la rétribution sera dédiée au Prophète (SAW)... et non dans la pratique de
certains actes d'innovation, forgés à l'occasion par certains sûfis.
- VI
-
La Divergence
relative à la Construction
des Tombeaux et des
Mausolées élevés
sur les Tombes des
Prophètes (a. s.) et
à la Validité de la
Prière faite en ces Lieux
Ceux
parmi les Musulmans qui interdisent ce genre de constructions se basent sur un
ensemble de récits dont celui rapporté par Ahmed b. Hanbal à partir de 'Ali (a.
s.) qui aurait dit: «Le Messager d'Allah (SAW) assistait à des funérailles quand
il dit à ses Compagnons: Qui parmi vous ira à Médine pour y casser toutes les
idoles, aplatir toutes les tombes et salir toutes les images? Un homme dit: Moi,
ô Messager d'Allah! Une fois, arrivé à Médine, cet homme craignit ses habitants
et revint (sans avoir exécuté l'ordre), 'Ali dit alors: Moi, j'irai le faire, ô
Messager d'Allah! - Oui, vas-y dit-il. Quand 'Ali retourna auprès de lui, il
dit: Ô Messager d'Allah! C'est fait (j'ai cassé toute idole, aplati toute tombe
et sali toute image)».
Ce
récit est rapporté dans plusieurs livres de hadith dont Al-Musnad où il
est sous sa forme, la plus complète .(41)
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