ABDOUL MOUTTALIB: FILS DE HASHIM
Introduction à Abdoul Mouttalib
Abdoul
Mouttalib était le grand-père de notre Saint Prophète (s). Sa mère se
prénommait Salma et Hashim était son père.
Abdoul
Mouttalib est né à Médine; Sa mère l’avait appelé Shibah. Il était très jeune
lorsque son père Hashim mourut. Lorsque Hashim était sur le point de mourir, il
dit à son frère Mouttalib, "Va à Médine et ramène mon fils Shibah à la Mecque."
Mouttalib
se rendit à Médine et ramena son neveu Shibah avec lui à la Mecque. Lorsque les
gens virent le jeune Shiba en compagnie de son oncle, ils le prirent pour son
esclave, et l’appelèrent Abdoul
Mouttalib : esclave de Mouttalib. Bien que Mouttalib essaya d’expliquer
aux gens que le garçon n’était pas son esclave, le surnom lui resta attribué,
et depuis, Shibah était toujours connu sous le nom d’Abdoul Mouttalib.
Mouttalib
continua à prendre en charge les devoirs de son frère Hashim jusqu’à ce
qu’Abdoul Mouttalib fût en âge de prendre la relève.
Abdoul
Mouttalib prit en charge deux des responsabilités des Qoreishites, Saqaya et Rifada, lorsque son oncle
Mouttalib décéda. Il avait de grandes qualités et il apporta beaucoup
d’améliorations dans la vie et dans le mode de vie des Qoreishites, parmi
lesquelles les suivantes:
1. Il fut le 1er à appliquer le Nazr et à
l’accomplir. On parle de Nazr lorsque quelqu’un promet à Allah de faire une
bonne action si son vœu se réalise.
2. Il mit fin aux mariages entre parents
proches: entre frère et sœur, mère et fils etc.
3. Il décréta la loi consistant à couper
la main d’un voleur.
4. Il empêcha les gens de boire l’alcool.
5. Il découragea
la terrible pratique consistant à enterrer les filles vivantes.
6. Il imposa une
amende de 10 chameaux pour le meurtre d’une personne, meurtre commis par
erreur.
7. Il fut le 1er à offrir 1/5 de ses richesses (Khoums)
dans la voie d’Allah.
Abdoul
Mouttalib vécut 82 ans et le fait qu’il ait été un bon chef lui valut le titre
de Sayyidoul-Bat'ha, signifiant le Chef de la Mecque.
Le Puits de Zam Zam
Le
puits de Zam Zam existait déjà du temps du Prophète Ibrahim (a). C’était le
signe de la bénédiction d’Allah à la femme d’Ibrahim (a) et à son fils, le Prophète Ismail (a). Ce puits béni existe
encore de notre temps.
Après
le Prophète Ismaïl (a), la tribu de Jarham s’installa autour du puits de Zam Zam et faisait usage de son eau à leurs
besoins. Lorsqu’ils devinrent riches et puissants à la Mecque, ils ne se
souciaient plus du puits et abusèrent de son eau, jusqu’à le tarir.
Lorsque
Abdoul Mouttalib naquit, les gens savaient juste que le puits avait existé,
mais personne ne savait plus où il se trouvait.
Un
jour, Abdoul Mouttalib reçut en rêve des instructions pour mettre à jour le Zam
Zam et reçut des indices quant à l’emplacement de ce dernier. En compagnie de
son fils aîné, Hariçe, ils creusèrent pendant 4 jours avant de retrouver
l’ouverture du puits.
Les
Qoreishites proclamèrent que le puits appartenait à toute la tribu pour que
tout le monde puisse avoir l’honneur de creuser le puits. Abdoul Mouttalib
voulait creuser lui-même le puits, afin de pouvoir procéder à la distribution
de l’eau à tout le monde, en particulier aux pèlerins, d’une manière organisée.
Ils
ne parvinrent pas à prendre une décision; ils décidèrent alors de se rendre
chez un sage en Syrie et d’agir en fonction de ce qu’il dirait.
Chaque
clan envoya une personne le représentant. Abdoul Mouttalib, accompagné de son
fils et de ses compagnons, étaient dans une caravane et les autres dans une
autre.
Durant
le long voyage, la caravane d’Abdoul Mouttalib termina sa réserve d’eau et
Abdoul Mouttalib en demanda aux autres qui refusèrent de lui en donner.
La
situation était telle qu’Abdoul Mouttalib pensa qu’ils allaient mourir et il
demanda à chacun de creuser sa tombe; ainsi, dès qu’une personne décèderait,
les autres les enterreraient, et seul le dernier ne serait pas enterré. Ils
creusèrent tous leurs tombes.
Peu
de temps après, Abdoul Mouttalib décida qu’il était préférable de continuer à
chercher de l’eau plutôt que de mourir ainsi. Grâce à Allah, ils ne tardèrent
pas à trouver de l’eau. Ils purent ainsi apaiser leur soif et remplir leurs
gourdes. L’autre groupe de gens leur demanda de l’eau à leur tour. Les
compagnons d’Abdoul Mouttalib voulaient refuser, mais Abdoul Mouttalib leur dit
qu’en faisant cela, il n’y aurait aucune différence entre les deux groupes.
Devant
la bonté d’Abdoul Mouttalib, l’autre groupe dit que le miracle qui s’était
produit avec la découverte de l’eau au milieu du désert était la preuve d’Allah
que le puits de Zam Zam appartenait à Abdoul Mouttalib. Ils n’allèrent pas plus
loin et retournèrent à la Mecque aussitôt.
A
son retour, Abdoul Mouttalib creusa plus profondément le puits et découvrit un
trésor: deux cerfs d’or, des épées et une armure de guerre. Les Qoreishites demandèrent à nouveau à
partager le trésor et était prêt à boucher le puits s’ils ne recevaient pas
leur part. Il fut décidé de tirer au sort ; résultat : les deux cerfs
d’or allèrent à la Sainte Ka’ba et le reste à Abdoul Mouttalib, et les
Qoreishites n’eurent rien.
Ce fut à ce moment-là qu’Abdoul
Mouttalib donna 1/5ème de sa part à dépenser sur la voie d’Allah.
Le Nazr d’Abdoul Mouttalib
Lorsqu’Abdoul
Mouttalib creusait le puits de Zam Zam, il sentait que sa position parmi les
Qoreishites était faible parce qu’il n’avait qu’un fils. A ce moment-là, il fit
un Nazr, une promesse à Allah, que s’Il lui donnait 10 fils il sacrifierait l’un d’entre eux pour Allah.
Allah
bénit Abdoul Mouttalib en lui accordant beaucoup d’enfants. Il eut 12 fils,
parmi lesquels Hariçe, Abou Talib, Hamza, Abbas, Abou Lahab et Zoubayr. Il eut
aussi 6 filles.
Lorsque
le nombre de ses enfants atteignît la dizaine, Abdoul Mouttalib sut qu’il était
temps de réaliser son Nazr. Bien que ce fût très difficile pour lui de
sacrifier et de perdre un de ses fils chéris, il ne voulait pas rompre sa
promesse envers Allah. Après avoir expliqué la situation à ses fils, il décida
de tirer au sort pour désigner lequel serait sacrifié. Le nom d’Abdoullah, le père de notre Saint Prophète
(s), fut tiré au sort.
Abdoullah
était le plus jeune et le plus aimé des fils de son père, mais Abdoul Mouttalib ne dévia pas de son devoir
et conduisit Abdoullah au lieu de sacrifice. Cepandant, la famille et le peuple
Qoreishite étaient très triste à l’idée
de perdre le jeune Abdoullah et prièrent Abdoul Mouttalib de trouver une autre
solution.
Lorsque
le problème fut évoqué à un sage, il suggéra de tirer Abdoullah ou 10 chameaux
au sort ; dans le cas où Abdoullah serait encore tiré, d’ajouter 10
chameaux supplémentaires avant de refaire un tirage au sort, et de répéter
l’opération jusqu’à ce que les chameaux soient tirés.
Dans
ces temps, la pénalité due pour un assassinat accidentel (prix de sang)
s’élevait à 10 chameaux, et les Qoreishites trouvèrent cette suggestion
équitable. Abdoul Mouttalib se laissa convaincre non sans peine.
Un
tirage fut effectué entre Abdoullah et 10 chameaux, mais Abdoullah fut tiré au
sort. On augmenta le nombre à 20, mais ce fut toujours Abdoullah qui tombait.
On augmenta le nombre de 10, encore et encore, jusqu’à passer à 100.
Enfin,
lorsqu’on tira au sort Abdoullah contre les 100 chameaux, ces derniers furent
tirés. Le peuple s’en réjouit, mais Abdoul Mouttalib, doutant de ne pas avoir
accompli son devoir envers Allah, retira au sort par 3 fois, et à chaque fois,
les chameaux étaient tirés.
Finalement,
Abdoul Mouttalib fut convaincu que son action était bonne. Il ordonna à ce que
100 chameaux fussent abattus devant la Sainte Ka’ba et aucune personne ni aucun
animal ne seraient empêchés d’en manger.
C’est
ainsi qu’Allah protégea Abdoullah, qui devait devenir le père de notre Saint
Prophète Mohammad (s). Une année avant Àmoul Fîl (L’Année de l’Eléphant), Abdoullah
épousa Amina, fille de Wahab. Amina allait être la mère du Saint Prophète (s).
Une
année après son mariage, alors qu’Abdoullah revenait de Syrie où il était allé
faire des affaires, celui-ci tomba malade à Madina. Lorsque Abdoul Mouttalib
entendit la nouvelle, il envoya son fils Hariçe pour le voir. Le temps que
Hariçe arrive à destination, Abdoullah décéda. Il fut enterré à Madina. Il
mourut 2 mois avant la venue au monde de son éminent fils.
Le
Saint Prophète (s) disait: « Je suis le fils de deux sacrifices: Prophète
Ismaïl (a) et Abdoullah».
Àmoul Fîl :
L’Année de l’Eléphant
Yémen
est un pays avoisinant l’Arabie. Juste avant la naissance de notre Saint
Prophète Mohammad (s), le dirigeant de Yemen était un homme du nom d’Abraha.
Lorsque Abraha apprit que les Arabes honoraient grandement la Sainte Ka’ba, il
décida de créer une immense église à San'a au Yémen. Quand l’église fut
construite, il demanda aux Arabes d’abandonner la Sainte Ka’ba et de venir
plutôt dans son église.
Non
seulement, les tribus Arabes ignorèrent l’invitation, mais une nuit, une femme
de la tribu des Bani Afkam en fit usage comme des toilettes. Autre incident:
des voyageurs Arabes qui s’étaient abrités dans l’église et qui avaient fait un
feu pour se réchauffer mirent par accident le feu dans toute l’église. Après
quoi, Abraha fut enragé et décida de détruire la Sainte Ka’ba une fois pour
toute.
En
570 A.H. Abraha se mit en marche à la tête d’une armée colossale vers la
Mecque. Il campa à l’extérieur de la Mecque et envoya quelques uns de ses
hommes capturer les chameaux des Mecquois. Environ 200 chameaux des capturés
appartenaient à Abdoul Mouttalib.
Un
officier se rendit chez les Mecquois de la part d’Abraha et dit qu’il ne
souhaitait blesser quiconque mais qu’il était venu démolir la Sainte Ka’ba avec
son Eléphant. Abdoul Mouttalib, chef des Qoreishites, répondit qu’eux aussi ne
voulaient pas se battre contre Abraha. Pour ce qui est de la Sainte Ka’ba, il
s’agissait de la maison d’Allah et Il fera comme Il le voudra.
Abdoul
Mouttalib, accompagné de quelques uns de ses fils, alla ensuite à la rencontre
d’Abraha. Abraha le salua respectueusement. Il s’attendait à ce qu’Abdoul
Mouttalib lui demandât de ne pas détruire la Sainte Ka’ba, au lieu de quoi,
Abdoul Mouttalib lui demanda de lui rendre ses chameaux. Abraha fut surpris
qu’Abdoul Mouttalib s’inquiétât plus pour ses chameaux alors que la Sainte
Ka’ba elle-même était sur le point d’être détruite.
En
réponse aux remarques d’Abraha, Abdoul Mouttalib prononça ces propos qui
devinrent célèbres: « Je suis le propriétaire des chameaux. La Maison
aussi à un Propriétaire qui la surveille. » A cela, Abraha secoua la tête
et répliqua fièrement: « Il n’y pas de puissance assez forte pour
m’arrêter. »
A
son retour, Abdoul Mouttalib ordonna son peuple de quitter la Mecque et d’aller
sur les collines par sécurité. Il pria ensuite Allah de les protéger et de
protéger la Sainte Ka’ba de tout dommage.
Le
matin suivant, Abraha se prépara à marcher vers la Mecque. Soudain, des oiseaux
par volées surgirent de la mer, transportant de petits cailloux dans leurs
pattes et becs. Chaque oiseau portait trois cailloux et ils les lâchèrent sur
l’armée d’Abraha de telle manière que l’Eléphant et bien des hommes moururent
aussitôt. Un des cailloux toucha Abraha sur la tête qui prit tellement peur
qu’il ordonna aux hommes qui restaient de rebrousser chemin aussitôt. Beaucoup
de ses hommes décédèrent sur le chemin du retour, et Abraha lui-même atteignit
San'a, la chair déchirée et tombant en lambeaux et il mourut d’une mort
douloureuse. Cet événement atroce et miraculeux est mentionné dans le Saint
Qou’ran aux versets suivants :
« Au
nom d'Allah, le Clément, le Miséricordieux.
N’as-tu
pas vu comment ton Seigneur a agi envers les gens de l'Eléphant ? N'a-t-Il pas rendu leur ruse complètement
vaine ?
et envoyé
sur eux des oiseaux par volées
qui leur
lançaient des pierres d'argile ?
Et Il les
a rendus semblables à une paille mâchée »
(Souratoul
Fîl, 105:1-5)