ABOU ZARR GHIFARI ( AR )
Son vrai nom est Joundab bin Jounaba. Après qu’il ait accepté l’Islam , le Prophète le nomma Abdoullah. Il appartenait à la tribu de Ghifar.
Lorsqu’il a entendu parler de la venue d’un Prophète, Abou Zarr a envoyé son frère Ounais à Makka pour le voir. A son retour, Abou Zarr est parti lui-même à Makka pour rencontrer ledit Prophète et a immédiatement accepté l’Islam. Aussitôt qu'il est sortit de chez le Prophète il se retourna vers la Kaaba et commença à crier fort : " Ecoutez, ô vous les Qoreish ! J’atteste qu’Allah est Un et que Mohammad ( saw ) est son Prophète ". Il a été agressé et battu, mais il a persisté et il a recommencé à crier et ce jusqu’à ce que le Prophète lui dise de retourner dans son village et d’y propager l’Islam ainsi qu’au sein de sa tribu. Il lui ordonna également d’y rester jusqu’au moment où il entendrait que le Prophète a émigré vers la ville de dattiers ( Yaçrib – Madina ).
A son retour chez lui, il réussit à convaincre aussi bien sa famille que sa tribu de Ghifar et son chef Khafaf d’adopter l’Islam. Le premier Salatoul Jama’a ( Namazé Jamàte ) fut établit par la tribu de Ghifar.
Quand le Prophète a émigré vers Madina ( Hégire ), il est passé par l’endroit où résidait la tribu de Ghifar, et ils ont renforcé leur foi en lui. Peu après, Abou Zarr a quitté sa maison et sa tribu pour vivre auprès du Prophète à Madina où il a été le frère de Salman al Farsi.
Une fois, le Prophète était assis dans le Masjid-e-Qouba avec ses compagnons et il a dit : " Le premier qui va entrer dans ce Masjid sera du nombre des gens du Jannat ". Après un moment, Abou Zarr est enté et le Prophète lui dit : " Vous serez envoyé loin d’ici à cause de votre amour pour mon Ahloul Bayte. Vous vivrez dans un pays étranger et y mourrez dans la solitude. Un groupe de gens d’Irak vous donnera le ghoussl et le kafan, et vous serez avec moi au Paradis ". Il a ajouté : "Le soleil n’a pu briller sur et la terre n’a pu porté un homme de vérité tel que Abou Zarr Ghifari (en dehors de nos Massoumines)". Il était un Mouhaddiçe qui avait une éloquence et une influence exceptionnelle en Arabe.
Quand le Prophète ( saw ) est partit pour la Bataille de Zaat-al-Rouq’a, il a nommé Abou Zarr comme chef de Madina.
La mort du Prophète l’avait atteint profondément et il reppelait sans cesse aux gens l'événement de Ghadie-e-Koum. Il était aussi présent aux funérailles de Bibi Fatema Zahra ( AS ).
Le Prophète lui avait dit que quand la population de Madina s’étendrait jusqu’au Mont Sala, il devra quitter Madina et migrer vers Syrie. Après la mort de Abou Bakr, Abou Zarr est allé en Syrie avec sa femme et sa fille. Il y est resté 10 ans. Il est retourné à Madina quand Oumar a été tué. Quand il a vu comment Ossman était entrain de thésauriser l’argent du Trésor Public, il se plaignait à haute voix en récitant le verset du Saint Coran : le Souratoul Tawba ( 34 : 35 ) : " … et ceux qui thésaurisent l’or et l’argent et qui ne le dépensent pas dans le chemin d’Allah ( swt ), annonce leur un châtiment douloureux le jour du jugement, … ". Ossman a expulsé Abou Zarr vers la Syrie où Moawiyah pourrait l’amadouer, pensait-il. Mais il a constaté que Moawiyah était encore pire. Quand il a vu Moawiyah être fier d’un grand palais qu’il venait de construire, Abou Zarr lui dit : " ô Moawiyah, si ce palais est construit avec l’argent du trésor Public, alors c’est l’abus de confiance et s’il a été érigé par ton propre argent, alors c’est de l’extravagance ! ".
Abou Zarr avait l’habitude d’aller tous les jours aux portes de Damas et du Palais de Moawiyah et de crier fort les injustices et l’abus de l’argent public fait par Moawiyah. Ce dernier était furieux et a fait emprisonner Abou Zarr puis a demandé à Ossman de l’appeler à Madina. Abou Zarr a été mis sur le dos d’un chameau sauvage sans palanquin qu'on a fait marcher jour et nuit jusqu’à l’arrivée à Madina. A son arrivée, il était complètement affaibli et vieilli, sa peau souffrait d’une déshydratation et était blessée. Sa famille est restée en Syrie. A Madina, Abou Zarr a continué à prêcher la vérité, ce qui rendait furieux Ossman, qui, voyant qu’aucun de ses avertissements n’étaient pris en compte par Abou Zarr, il l’a appelé et l’a banni en exil à Rabza, une région désertique à 5 Kms de Madina.
Imam Ali, Imam Hassan et Imam Houssen (as) l’ont accompagné jusqu’à la sortie de la ville de Madina et Imam Ali (as) lui dit : " Ô Abou Zarr ! Ne vous inquiétez pas, les gens se sont détachés de vous à cause de leur amour pour ce monde, et vous ne les craigniez pas grâce à votre foi jusqu’au jour où ils vous ont exilé… La vérité sera votre compagnon dans les jours de votre solitude. Je sais que vous n’admettez pas le mensonge et cela ne vous approchera pas ".
Quand Moawiyah a appris que Abou Zarr a été exilé à Rabza, il y envoya sa femme et sa famille. Rabza était un désert dépourvu de espèces naturelles comestibles ce qui entraîna un faiblesse progressive chez Abou Zarr et sa famille. Son fils mourut à la suite d’une maladie et sa femme a rendu l’âme après être nourrie de feuilles empoisonnées. Abou Zarr s’est retrouvé seul. La faim et la faiblesse l’ont emporté sur son courage et il mourut.
Comme le Prophète l’avait prédit, un groupe d’Irakiens ainsi que Malik Ashtar passaient par là, et ils ont procédé au ghoussl, kafan de Abou Zarr et l’ont enterré.
Abou Zarr est décédé le 08 Zilhjj 32 AH à l’âge de 85 ans.
(ci-dessous une autre version de sa biographie)
Abou Zarr Al Ghaffàri
Il s'agit du compagnon sincère et constant dans sa fidélité au messager d'Allah (SAW) et aux Ah-lul-Bayt, son nom est Jandab b. Janâda. II croyait en l'Unicité d'Allah et refusait l'adoration des idoles avant même l'avènement de l'Islam. Lorsqu'il apprit la nouvelle de la révélation au prophète à La Mecque, il décida d'aller le voir et l'écouter mais il envoya tout d'abord son frère Anîs qui lui fit un récit très élogieux du prophète disant : Je l'ai entendu ordonner le bien et interdire le mal et louer les vertus. Abou Zarr décide alors de le rejoindre à La Mecque. Il y rencontre le messager d'Allah (SAW) qui lui conseille de ne pas proclamer sa foi s'il désire rester sauf, mais Abou Zarr, voulant braver les polythéistes, crie bien haut : Je témoigne qu'Il n'y a de dieu qu'Allah et que Mohammad est Son messager".
Les gens se mirent à le battre mais il est secouru par al-`Abbâs, l'oncle du prophète qui s'écrie alors : Ne savez-vous pas qu'il est de Ghafâr, la tribu par laquelle vous passez pour commercer avec la Syrie ?
Abou Zarr revint chez lui et appela sa tribu à entrer dans l'Islam.
Son frère, puis sa mère le suivirent dans sa foi ainsi que la moitié de la tribu. Abou Zarr faisait partie des premiers qui entrèrent dans l'Islam. Il demeura cependant dans sa tribu pour y convier ses membres. Il ne participa donc pas aux batailles de Badr, Ohod ni al-Khandaq. Il était présent à la bataille de Taboûk, s'y dirigeant seul. Le messager d'Allah (SAW) dit alors, parlant de lui : Il marche seul, il meurt seul, il ressuscitera seul et en sera témoin un groupe de croyants. Abou Zarr était fidèle au commandant des croyants, et le terme même de shi'a (partisan) au début de l'islam le désignait, lui et trois autres compagnons qui étaient Salmàn Al Farsi, Ammar bin Yassir et Miqdad bin al Aswad
On rapporte à ce propos qu'il a dit : "J'ai entendu le messager d'Allah avec ces deux (oreilles), sinon qu'elles soient sourdes, et j'ai vu le messager d'Allah avec ces deux yeux sinon qu'elles soient aveugles, dire : `Alî est le dirigeant des justes, il tuera les impies, sera vainqueur qui l'aidera et vaincu qui le trompera "Un jour, prés de la Ka`ba, il dit : "J'ai entendu dire le messager d'Allah : mes Ahloul-Bayt sont pareils à l'arche de Noé, qui y monte sera sauvé et qui s'y refuse, se noiera".
Lorsque le calife Ossmân apprit qu'Abou Zarr se tenait dans la mosquée et appelait les gens à la fidélité envers les Ahloul-Bayt, il l'exila en Syrie suite à sa dénonciation par Mo`awiya. C'est suite à cet exil que la région Jabal `Amil passa au shî`isme. Abou Zarr y poursuivit son opposition au calife Ossmân lorsqu'il le vit dilapider la fortune des Musulmans entre ses proches. Ossmân l'exila alors vers al-Zoubda et c'est alors qu'Abou Zarr lui dit : C'est ce que m'avait prédit le messager d'Allah (SAW).
- Que t'avais-t-il prédit ?
-Que je serai éloigné de la Mecque et Médine, et que je mourrai à Al-Rabza. L'Imam `Alî vint lui dire adieu et lui dit : "Ô Abou Zarr, tu t'es mis en colère pour Allah, supplies Celui pour Qui tu t'es mis en colère, les gens ont eu peur de toi pour leur vie ici-bas et tu leur a fais peur avec ta religion, laisse-leur ce pour quoi ils ont eu peur et fuis loin d'eux avec ce qui leur a fait peur, ils ont tellement besoin de ce que tu leur as interdit et tu peux tellement te passer de ce qu'ils t'interdisent". Al-Hassan et al Hussayn lui dirent également adieu. II mourut à al-Rabza et fut enterré par des gens de l'Iraq dont Màlik al-Ashtar an-Nakh`î.
Parmi les palroles d'Abou Zarr : "Toi qui est ignorant, apprends, le cœur non honoré par la science est comme une maison en ruine qui ne peut être habitée. O fils d'Adam, fais de ta vie deux demeures, l'une pour rechercher le convenable et l'autre pour l'au-delà, n'y ajoute pas une troisième, et fais de la parole deux paroles, une parole pour l'au-delà, une autre pour s'approcher du convenable, la troisième te nuira. Fais de ta fortune deux dirhams, un dirham que tu dépenses sur ta famille et un dirham pour ton au-delà, le troisième te nuira".