LA BATAILLE DE AHZAB
Lorsque
les Juifs de Bani Qaynqaa furent exclus de Médine en raison des problèmes qu’il
créaient, leur tribu sœur, les Bani Nouzayr, se mirent en colère. Ils devinrent
des ennemis jurés de l’Islam et attendirent une opportunité pour s’attaquer aux
Musulmans.
Un
jour, le Saint Prophète (s) accompagné de quelques adeptes se rendirent au fort des Bani Nouzayr. Alors qu’il
attendait à l’entrée du fort, les Juifs envoyèrent un homme grimper de
l’intérieur et le tuer en lui envoyant un gros rocher sur la tête. Il se trouva
que le Saint Prophète (s) sut ce qu’il se tramait et il quitta aussitôt le
lieu.
Etant
donné que les Bani Nouzayr avaient transgressé le traité qu’ils avaient signé,
le Saint Prophète (s) leur donna dix jours pour quitter Médine. Ils résistèrent
un instant ; puis ils quittèrent Médine finalement, mais non sans avoir
démoli leurs maisons auparavant afin
que les Musulmans ne puissent pas les occuper. Ils eurent l’autorisation
d’emporter tous leurs biens, à l’exception des armes de guerre. Certains
d’entre eux s’en allèrent en Syrie et d’autres s’installèrent avec les Juifs de
Khaybar.
Une
fois installés à Khaybar, les Banou Nouzayr furent déterminés à se venger des
Musulmans. Ils contactèrent les Koraïchites à la Mecque, et 20 chefs Juifs et
50 chefs Koraïchites signèrent un accord stipulant qu’aussi longtemps qu’ils
vivront, ils se battront contre le Saint Prophète (s). Puis, les Juifs et les
Koraïchites contactèrent leurs alliés respectifs et envoyèrent des agents à un
certain nombre de tribus pour les appeler à la rescousse. C’est ainsi que 10
000 soldats furent rassemblés. Ils se mirent alors en marche vers Médine sous
le commandement de Abou Soufiyane.
Lorsqu’on
apprit à Médine ces préparations de guerre, le Saint Prophète (s) consulta ses
compagnons. Salman Farsi conseilla de creuser un large et profond fossé du côté non protégé de Médine. Ce plan fut
approuvé et les Musulmans furent divisés en groupes de 10; chaque groupe ayant
en charge 10 mètres à creuser.
Le
Saint Prophète (s) lui-même participa à la tâche. Le fossé (Khandak) fut
réalisé à temps, juste 3 jours avant que les forces ennemis n’atteignent
Médine. Les Musulmans ne purent rassembler que 3 000 hommes face à la grosse
armée. Ils campèrent quelques kilomètres à l’extérieur de Médine.
Pendant
ce temps, le chef des Bani Nouzayr rencontra en secret des Juifs résidant
encore à Médine. Il les persuada de violer le traité qu’ils avaient conclu avec
les Musulmans. C’est ainsi que les Musulmans de Médine furent mis en danger, et
les Juifs se mirent à terroriser les femmes et les enfants. Lorsque le saint
Prophète (s) sut ce qui se passait, il renvoya 500 hommes patrouiller la
ville.
Les
ennemis furent surpris de voir le fossé, car c’était une nouveauté chez les
Arabes. Ils essayèrent jour et nuit de le traverser, mais ils étaient sans
cesse repoussés par les Arabes. Les ennemis, frustrés, se mirent à envoyer des
flèches et des pierres sur les Musulmans.
Finalement,
certains combattants Koraïchites, dont le célèbre Amr bin Abdiwad, parvinrent à
traverser le fossé à un endroit moins large. Amr était l’un des meilleurs
combattants dans toute l’Arabie. Lorsqu’il se battait, il était considéré comme
valant à lui seul 1 000 guerriers. Il défia les Musulmans à se battre, mais
ceux-ci, conscients de la renommée de Amr, hésitèrent. A trois reprises, le
Saint Prophète (s) somma les Musulmans à se battre contre Amr. A chaque fois,
seul Imam Ali (s) se levait. Finalement, le Saint Prophète (s) lui permit d’y
aller, lui laissant sa propre épée, et lui serrant un turban spécial sur la
tête. Alors qu’Imam Ali (a) se rendait sur le champ de guerre, le Saint
Prophète (s) clama: "La Foi absolue va se battre contre l’Infidélité
absolue."
Lorsque
Amr apprit l’identité de Imam Ali (s), il refusa de se battre contre lui car
Abou Talib avait été son ami et qu’il ne souhaitait pas tuer le fils de son
ami. Imam Ali (a) lui dit de ne pas se préoccuper de sa mort car s’il venait à
mourir, il serait béni par une place au Paradis tandis qu’Amr finirait en
Enfer.
Il
rappela ensuite à Amr qu’il avait dit une fois que lorsqu’un de ses adversaires
faisait trois requêtes, Amr répondrait à une d’entre elles. Amr l’admit. Imam
Ali (a) lui proposa donc d’embrasser l’Islam, ou de rejoindre la Mecque ou de
descendre de son cheval, car Imam (a) n’avait pas de cheval et était à pied.
Amr
répondit à la dernière requête et descendit de son cheval. Un bataille féroce
s’engagea.
Pendant
un moment, la poussière avait tellement recouvert les deux combattants qu’aucun
ne réalisait ce qui se passait. Amr asséna un coup mortel sur la tête d’Imam
Ali (a).
Bien
qu’Imam Ali (a) tente d’arrêter la blessure de son bouclier, l’épée d’Amr lui
avait transpercé la tête laissant une grosse entaille sur la tête. Imam Ali (a)
asséna un coup sur la jambe d’Amr qui le mit à terre. D’un coup et en criant
"Allahou Akbar", Imam Ali (a) lui trancha la tête. La mort d’Amr
bouleversa les autres guerriers qui avaient traversé le fossé, et ils prirent
la fuite.
Trois facteurs mirent un terme à la
bataille:
1. Le Saint Prophète (s) signa un traité
de paix avec certaines tribus rassemblées pour se battre contre les Musulmans.
2. L’ennemi avait perdu le moral à cause
de la mort d’ Amr ibn Abdiwad.
3. L’hiver féroce avait mis en péril les
chevaux ennemis et ils ne disposaient pratiquement plus de ravitaillement.
Finalement,
le Saint Prophète (s) se rendit au lieu où se dressait la Mosquée de la
Victoire (Masjid-oul-Fath), et pria Allah à l’aide. Un orage féroce arracha les
tentes des ennemis, éparpillant leurs biens de toutes parts et causant la
terreur dans leur camp. Les Mecquois et les Juifs fuirent le champ de bataille.
Cette bataille est connue sous le nom de Ahzab (Bataille des Tribus) ou Khandaq
(Battaille du Fossé) et les Musulmans sortirent victorieux malgré leur petit
nombre. Le Saint Coran dit:
« Ô vous qui
croyez! Rappelez-vous le bienfait d'Allah sur vous, quand des troupes vous sont
venues et que Nous avons envoyé contre elles un vent et des troupes que vous
n'avez pas vues. Allah demeure Clairvoyant sur ce que vous faites. »
Sourate al-Ahzab, 33:9