Chapitre XIV


LA PEUR ET L'ESPOIR



L'instinct de la peur

La peur des instincts primaires, qui fait partie des différentes natures de tout être vivant, produit cet état quand on fait face à un danger. Dans la lutte pour la vie, lorsque l'homme se retrouve à la croisée des chemins, la fuite, la mort, la blessure, la peur sont des éléments décisifs qui le pousse à conserver la vie. Ainsi, la finalité de la peur c'est de préserver l'individu des dangers qui le menacent.
Si l'homme préhistorique ne s'était pas préservé des dangers qui le guettaient, le genre humain aurait disparu.
Cette situation est non seulement vraie lorsque la vie de l'homme est en jeu, mais à chaque fois qu'il y a risque de blessure, car la peur donne à l'individu la motivation nécéssaire pour s'éloigner au plus vite du lieu de danger. Les expériences ont démontré le danger de tomber sous l'autorité des autres, car cela est un des dangers que l'homme craint le plus. Cette peur peut amener à l'individualisme pendant des mois, voire des années.

En réalité, cette peur trouve sa source dans la personalité même de l'individu, car lorsqu'on se sent menacé on croit qu'on nous a ôté le pouvoir de décider et de choisir et qui'l faille, dès lors, trouver chez les autres le modèle de comportement à suivre dans la vie.
Lorsqu'on dit que la peur est un instinct qui permet de survivre, cela est vrai si cette peur n'excède pas un seuil raisonable. Cependant, à partir du moment où il y a excès, il y a danger et nuisance. La peur imaginaire qui fait que l'homme se sent malheureux, blessé et sans raison relève d'un désordre psychologique de l'esprit qui avilit l'âme et affaiblit la raison.

Les études des spécialistes ont prouvé que beaucoup de gens sont perturbés à cause de la peur. Plus encore, cela pourrait leur nuire davantage s'ils portent plus d'intérêt à autre chose qu'à leur propre santé.
On a souvent vu que les poussées de peur ont été la cause principale de mort subite, car une peur soudaine peut ébranler de manière fatale la structure organique humaine. De même, un état de peur et de doute constant peut être le prélude à une maladie psychologique plus grave et la cause d'un désordre radical de l'âme. Autrement, un homme normal ne peut être atteint de manière aussi soudaine et conserverait son équilibre psychologique et intellectuel.
Certaines personnes peuvent ressentir une crainte non motivée et d'origine inconnue, sans qu'ils puissent en déterminer la cause et sans que les personnes qui leur sont le plus proche ne puissent découvrir le mal qui les frappe. Evidemment, cette peur remonte au stade de l'enfance, car chacun a connu durant cette période de l'existence des craintes et des peurs avant de dépasser cet état lors de l'adolescence où se développent le discernement et l'entendement, cela étant inévitable.

A partir du moment où cette peur ne s'explique pas, que ces craintes et phobies se réalisent ou non, cet état d'esprit n'apporte à l'homme que perte de temps et affaiblissement de ses forces physiques et morales, alors que celles-ci lui sont nécessaires aux instants critiques pour faire face aux évènements éprouvants de la vie.

L'état de peur et de panique prend des formes et des configurations différentes, ainsi que le dit le Dr Költz:

"N'as-tu pas confiance en toi, au point de te sentir incapable de faire face aux difficultés de la vie? N'éprouve-tu pas une grande et douloureuse honte? N'as-tu pas ressenti de la douleur en compagnie d'autrui et n'éprouve-tu pas du trouble et de l'anxiété quand tu rencontre des gens inconnus? N'es-tu pas plus à l'aise seul? Si oui, C'est que tu as peur.

"As-tu l'impression que les gens te croient dénué de compréhension? Ils ne te comprennent pas bien et c'est pourquoi ils s'opposent à toi. Pense-tu au passé et à ce que tu as laissé échapper, avec regret? Resens-tu ta négligence et éprouve-tu du regret par rapport à une chose ou à quelqu'un dans un passé éloigné?
"Songe-tu toujours à ceux qui t'entourent, anxieux de ce qui t'arrive? Es-tu influencé par les dires des gens, même si ce qu'ils disent est faux? Crains-tu les feux de la colère qu'ils ne s'allument en toi, ne pas pouvoir te contrôler et éteindre ces feux? Es-tu perturbé par la compagnie des gens et t'énerve-tu souvent? as-tu des difficultés à nouer des relations et des liens avec les autres? Certes, tout cela relève de la peur".1

Si l'individu est déterminé et résolu à s'en tenir aux principes qu'il s'est fixé dans l'existence, alors il supportera toutes les épreuves et les difficultés avec une âme forte, se défendant de tout désespoir et de toute soumission.
Ils sont nombreux les gens qui, doués de forces et de ressources, auraient pu acquérir une position élevée dans la société et, possédant l'énergie nécessaire, pouvaient chasser la peur de leurs esprits. Cependant, par manque de courage, ces personnes n'ont pu entreprendre les actions nécessaires à cet effet et sont demeurés, par conséquent, en retard sur le peloton de tête.
En réalité, ce qui fait que l'homme perd le contrôle de sa vie c'est de n'avoir ni résolution ni volonté ou bien de prendre des décisions tronquées, de même qu'une réflexion sur des sujets ou des évènements qui n'arriveront jamais est un danger présent à tout instant de leur existence.

Shakespeare disait:
"Qui a peur de la piqûre de l'abeille ne mérite pas de goûter son miel".

Chasser la peur et l'illusion de l'esprit et les remplacer par des espoirs et des rêves sensés est chose possible pour tout le monde et à tout instant. Cependant, quelle que soit la force de l'individu et sa détermination et quelle que soit la noblesse de son objectif, il ne peut, parfois, chasser certaines habitudes d'un seul coup. Il convient plutôt de les abandonner de manière graduelle, et il ne suffit pas pour cela que l'homme soit conscient de leur nocivité, il faut également qu'il agisse et fournisse l'effort nécessaire intellectuellement pour chasser les idées fausses et les illusions. Ainsi,il pourra réunir le, conditions de la réussite.

Tout comme la lampe qui ne s'allume que lorsqu'on appuie sur l'interrupteur et qui ne s'éteint que lorsque celui-ci est actionné à novueau, l'homme doit, quand la crainte commence à dominer son esprite, allumer la lampe de ses pensées et ouvrir son esprit aux lumières de la vie pour décharger son âme du poids de la peur irraisonée.
Celui qui est éprouvé par toutes sortes de pensées infondées, méme pour les choses les plus insignifiantes, doit analyser ces pensées qui déséquilibrent son esprit afin de réaliser que rien ne peut être fait sous l'emprise de la peur et d la terreur. Il faut qu'il trouve la voie qui le ménera à réaliser ses projets et remplacer sa peur par l'espoir et la sérénité et ensuite cultiver et développer ceux-ci.
Nul doute que la peur et la crainte relèvent d'une imagination perturbée et qu'elles n'esistent que dans l'esprit. Lorsque l'homme prend conscience de cette réalité, il lui est alors loisible de vaincre la peur et d'accéder au repos et à la quiétude.

Ni lâcheté ni témérité

"La vertu" en psychologie est le terme intermédiaire entre le laxisme et la négligence, alors que le "courage" est une vertu qui se place entre l'impertinence et l'imprudence et entre la peur et la lâcheté. Celui qui se situe loin de la peur et de l'impertinence est courageux. La découverte des nouvelles terres, des sources de richesses, est liée au courage d'hommes valeureux, à l'instar des sciences et des inventions.
De manière générale, l'énergie spirituelle demeure l'élément déterminant pour le progrès et le développement de l'homme, car plus il est dôté d'une force morale plus la réussite lui sourit.

Sans l'audace, les révolutions sociales et intellectuelles n'auraient pu aboutir. Le rôle que joue cette qualité morale dans les progrès matériels et spirituels des hommes, ainsi que dans les résultats de leurs expérience scientifiques, impose aux esprits les plus obtus et les plus sceptiques le respect et la considération. Cela est confirmé par ce que nous observons des activités des hommes d'esprit créatifs contemporains.
Les grandes figures de l'histoire qui ont joué un rôle déterminant dans la grandeur de leurs nations, les sauvant des situations les plus critiques, étaient, en général, des hommes actifs et courageux. cette qualité a promu en eux les autres valeurs humaines qui ont fait leur grandeur.
Ainsi, il est de la responsabilité morale de chacun, vis-à-vis de lui-même, d'acquérir cette qualité qui est l'une des plus bénéfique, car les problèmes à résoudre et les actions à entreprendre et les performances à réaliser sont liés au courage, quelle que soit la différence qui puisse exister entre les individus.

Certains ont maints projets et théories réformistes et d'innombrables idées scientifiques d'un intérêt certain, mais qu'ils n'expriment pas parce qu'ils sont dominés par la peur et l'appréhension. Ils sont, en réalité, tout à fait capables et habiles, mais il leur manque du courage et de l'audace, car bien qu'lls aIent profondément foi en leurs convictions et opinions, ils n'osent pas les défendre contre les critiques acerbes de leurs détracteurs.
Si la nécessité se faisait sentir pour qu'ils développent une hypothèse ou une idée aux autres, ils s'exprimeraient mal et se sentiraient troublés, comme s'ils n'avaient pas confiance en eux-mêmes. Même dans les discussions d'ordre scientifique ou social, cet état les domine quand ils ont à affronter une opinion contraire et préfèrent alors se rétracter ou bien s'excuser au lieu de défendre leurs idées, quels que soient le bienfondé et la vérité qu'elle renferme.

Les raisons et motifs qui conduisent les individus à cet état doivent être étudiés et analysés pour pouvoir se libérer et arriver à exprimer leurs pensées, sans peur ni honte. L'homme peut être imaginatif et courageux durant son enfance, mais souvent surviennent des évènements qui empêchent ces qualités de se développer ou bien les parents et éducateurs répriment en lui ces tendances positives, par ignorance ou indifférence.
Sachant pourquoi une énergie créatrice s'est transformée, chez un individu, en faiblesse et en apathie, nous pouvons trouver le moyen de remédier à la situation. Si l'individu oeuvre à chasser de son esprit la peur irraisonée qui le domine, sa paix intérieure et sa confiance en soi s'en trouveront petit-à-petit renforcées. C'est ainsi que le courage remplacera en lui l'hésitation et le doute et que son esprit retrouvera paix et sérénité.

L'ignorance des signes de la vie

Parmi les éléments essentiels qui transforment le trouble et l'incertitude en une plénitude, il est celui de l'ignorance à propos des signes de la vie. L'homme sage sait pertinement que la vie humaine est un mélange savant de malheurs et de bonheurs qui appelle l'homme à rester sur ses gardes et à conserver son sang-froid à tout instant.
Pour cette raison, l'homme doit se préparer aux dures épreuves de l'existence avant d'y faire face. car c'est en gardant son esprit en alerte qu'il peut d'une certaine manière les affronter avec plus de sang-froid. Dès lors, si un évènement survient, son effet sera plus faible, contrairement à ce qui pourrait arriver si l'individu n'était pas préparé, car alors la surprise sera totale et l'effet désastreux.

Walter disait:

"L'homme doit avancer dans la vie en étant bien armé et ne pas affronter le danger sans armes. Ceux qui agissent ainsi sont des gens faibles que l'on voit toujours se plaindre des aléas de la vie, de ses difficultés et de ses obstacles. Tant que l'on est prêt et disposé à faire face à toute éventaulité, gardant espoir de surmonter l'obstacle quel qu'il soit, ne montrez ni faiblesse ni découragement, mais résistez bravement autant que possible".

La connaissance et la recherche des pourquoi des choses est un moyen susceptible de réduire la peur qui nous étreint. L'homme voit la pression de la peur qui l'habite diminuer à mesure qu'il progresse dans la science et le savoir et que se développe sa raison. Ainsi, plusieurs facteurs qui étaient, auparvant, source de peur pour l'homme primitif ou demi-civilisé ont disparu chez celui qui, aujourd'hui, jouit des fruits de la connaissance et de la raison.

Les expériences ont démontré que la connaissance transforme la solitude destructrice en paix et quiétude. Selon cette vérité établie, tous les psychologues affirment que la connaissance de l'objet étranger et des raisons de l'apparition de la peur est la condition sine qua non du traitement des troubles psychologiques et des phobies inexpliquées.
Nous ne devons pas oublier un point important, à savoir que l'ancienne peur, bien qu'ayant diminuée avec les progrès scientifiques, persiste sous de nouvelles formes qui sont en rapport avec les développements industriels nouveaux. Dans les sociétés industrielles modernes qui se sont formées, où l'individu ignore son semblable, les hommes vivent toujours dans l'isolement, en dépit de leur promiscuité et de leur nombre, privés de solidarité et de compréhension mutuelles. Les relations humaines qui existaient dans le passé se sont transformées en un sentiment de profonde solitude, car le nombre et la densité de la population ont engendré l'indifférence, le vide spirituel et le sentiment d'être étrangers à des hommes qui vivent les uns à côté des autres.
L'absence de valeurs telles que l'équité, la bonté et le renoncement de soi et la piété sont les raisons de la peur et de l'anxiété. La peur-en réalité-est une punition infligée à l'homme à cause de son abandon du chemin de la vertu.

Un penseur américain disait: "Tout rejet de l'amour et de l'égalité dans les relations sociales et les amitiés amène une punition extrême qui est-comme nous le verrons-la peur et l'angoisse. Du moment que j'ai de bonnes relations avec mes parents ou mes semblables, je n'ai rien à craindre lorsque je les rencontre, car nos esprits s'accordent conformément aux lois qui régissent la nature; tout comme l'eau rencontre l'eau et que l'air se mélange à l'air. Cependant, dès l'instant où l'un d'entre nous abandonne la simplicité, la sincérité et la bonté, pour tendre à se dissocier, comme par exemple lorsqu'un voisin souffre et que l'on n'aura pas fait pour lui ce que l'on voudrait que les gens fassent pour soi-même, alors il s'éloignera de nous autant que nous nous serions éloignés de lui. C'est alors le début d'une animosité qui engendrera méfiance et peut être même peur.

"Toutes les formes d'injustice sociale, d'une manière générale, de même que l'accumulation des richesses et des forces sont l'objet de la vengeance de la nature. Quand apparait le mal apparait la peur. La peur est un rapace qui est à la recherche de cadavres à dévorer et donc là où se trouve la peur se trouve la mort. La peur a, durant des siècles, été présente dans nos lois et nos coutumes et a dominé ceux qui nous gouvernaient. L'existence de ce rapace détestable n'est pas fortuite, car, en vérité, elle prouve la présence de zones d'ombre qu'il faut dissiper".2

La peur et l'espérance humaine

"La peur et l'espoir" se chevauchent chez tout être humain pour se développer et croître côte à côte. La peur de la maladie, de la douleur, de la pauvreté et de l'impuissance sont des sentiments qui plongent leurs racines au plus profond de l'être. D'un autre côté, l'homme espère en la sécurité, la sérénité, le pouvoir... Chaque fois qu'un espoir se réalise, une plus grande espérance se développe dans son coeur.
La peur et l'espoir ensemble dessinent les contours de nos pensées, nos objectifs et nos principes, l'homme choisissant sa voie dans la vie en conséquence. Son esprit est souvent tiraillé entre le gain de l'argent, la puissance et la position sociale pour réaliser des objectifs choisis, car il entreprend ce qu'il espère atteindre et arrête les moyens par lesquels il pense parvenir à cela.

Au contraire de celui dont l'esprit s'est libéré des contingences et désirs matérialistes qui ne dispersera pas son énergie à réaliser de tels objectifs, sans se fixer des conditions et des limites.
L'Islam, à travers la peur et l'espoir, soulève le poids de la peur infondée qui pèse sur le croyant et qui n'a aucun effet sur la réalité de son existence, car la peur qui ne change rien aux faits est une peur déplacée. L'Islam a donc libéré l'esprit du croyant d'une peur touchant à des choses terrestres et à l'attachement aux loisirs matériels de la vie et le porte à oeuvrer concrètement dans l'existence pour éliminer tout espoir irraisoné.

L'Islam observe que quel que soit le motif de la peur ordinaire, celui-ci ne saurait être le plus nocif ou le plus bénéfique et donc ne mérite pas qu'on en ait peur. Craindre Dieu mérite plus d'attention, comme le dit le Coran: "Dis: Oui vous attribue la nourriture du ciel et de la terre? ou qui est ma ître de l'ouie et des regards et qui du mort fait sortir le vivant et du vivant fait sortir le mort et qui administre le commandement? Ils vous diront "Dieu". Dis alors: N'allez vous donc pas vous comporter en piété?".3

D'autre part, l'homme ayant aussi des désirs matériels et physiques, l'Islam n'a pas interdit à quiconque de prendre des plaisirs et des loisirs dans un cadre licite et moral, n'empêchant personne de s'intéresser aux choses terrestres. Il tente, cependant, de mettre en garde contre tout espoir trompeur et d'inciter l'homme à adopter des principes nobles. Il attire son attention afin qu'il ne soit pas trompé par les plaisirs passagers et qu'il ne sombre pas dans un état de soumission totale aux instincts. Le Coran dit: "Et cette présente vie n'est qu'amusement et jeu. La demeure dernière, cependant, C'est elle la vivante! S'ils savaient".4

L'insistance des préceptes islamiques prônant la crainte de Dieu est, en réalité, liée à la peur des conséquences des actes de l'homme. Cette peur n'est pas nuisible quand elle a un interêt certain et concerne tous les domaines d'activité utile de l'homme. la peur des conséquences d'actes malveillants décuple l'attention et la réflexion de l'homme dans son comportement. Elle canalise les instincts et penchants nuisibles pour les réduire et transforme l'homme en un être bien structuré et discipliné. La foi en Dieu qui n'est pas accompagnée d'une crainte de sa personne ne peut que conduire à de terribles déboires.
Lorsque le coeurs de l'homme est rempli d'espoir en Dieu, tous ses actes seront accomplis sans honte ou doute, avec espérance et foi. Il peut même s'orienter dans la mauvaise voie sans rien perdre de son espoir En conséquence, l'absence de crainte du Seigneur mène à l'égarement dans les actes et c'est pourquoi nous remarquons que les principes religieux insistent pour que l'homme soit dans une situation intermédiaire entre la peur et l'espoir Tout en espérant en la miséricorde de Dieu, il craint la conséquence de ses actes et, dès cet instant, il ne tirera pas gloire de ses actions de bien.

Al Faydh Al-Kachani rapportait dans son encyclopédie morale que l'Imam Al-Sâdiq disait:

"La peur est le gardien du coeur et l'espoir est l'intercesseur de l'âme. Qui connait la réalité de Dieu le craint et espère en Lui car ces deux sentiments sont les ailes de la foi qui porteront l'homme vers l'agrément de Dieu. Ils sont les yeux à travers lesquels l'homme discerne la promesse de Dieu et ses menaces afin de faire le bien et d'éviter le mal. L'espoir en la bonté divine illumine le coeur, tandis que la peur détruit l'âme".5

Ainsi, l'élément motivant, chez les gens de savoir et de foi, qui craignent le juste châtiment de Dieu et qui se conforment à ses commandements, est cette même obéissance et soumission à leur Créateur. La crainte des conséquences des actes que l'on entreprend représente un avertissement qui pousse l'homme à rester sur ses gardes et à réfléchir aux différentes traductions de ses responsabilités afin de se protéger de la souillure des pêchés.

Le Coran affirme que la science conforte la crainte du Seigneur, crainte qui apporte le discernement au croyant: "Rien d'autre: craignent Dieu, parmi Ses esclaves, ceux qui savent".6

Nul doute q ue la science qui fait franchir à l'être humain les degrés de la connaissance est, pour Dieu, un moyen de purification et de rédemption. C'est cette science consacrée à la plénitude de l'âme qui conduit le savant à l'adoration de Dieu et à la soumission à Son pouvoir absolu. Cette science préserve la raison et l'esprit de la souillure, c'est même un élément central dans la pensée et la réflexion sur la création et la puissance divine: "Qui, debout, assis, couchés, se souviennent de Dieu et méditent sur la création des cieux et de la terre: Seigneur, Tu n'as pas crée cela en vain. Pureté à Toi! Garde-nous donc du châtiment du feu".7

Plus encore, le Coran insiste sur le fait que le salut et le discernement sont un bienfait découlant de la crainte de Dieu: "Bientôt se rappellera quiconque craint".8

Aicha interrogea le Prophète (que le salut soit sur lui):
"Ô Messager de Dieu! Les paroles de Dieu: "et qui donnent ce qu'ils donnent tandis que leurs coeurs redoutent".9

Est-ce qu'il s'agit de l'homme qui fornique, vole et boit le vin et qui quand même craint Dieu? Que le salut soit sur lui dit: "Non pas. Mais l'homme qui jeûne, donne l'ôbole et prie et qui craint malgré cela que Dieu ne l'accepte pas".10

Cheikh Tabrassi rapportait que l'Imam Al-Sâdiq a dit:
"Cela signifie: craindre qu'il ne leur soit pas accepté".11

La peur réprouvée est cette peur qui naît de la faiblesse et de l'immobilisme qui n'empêche pas seulement l'homme de progresser mais lui barre le chemin du bonheur. C'est pourquoi les savants musulmans ont toujours tenté d'exhorter leurs correligionnaires à secouer le joug de la peur par des programmes éducatifs en puisant dans la force de la raison et de la foi.
Lorsque le Calife Ali (que le salut soit sur lui) résolut de marcher vers les Kharidjites, certains "devins" lui dirent: "Ô Calife, si tu ne reviens pas sur tes pas maintenant nous craignons que tu n'obtienne pas ce que tu cherches". Il leur répondit:

"Prétend-tu que tu peux ressentir l'instant où l'attaque se solde par la victoire ou l'instant néfaste où l'attaque se solde par la déroute? Qui se fiera à toi alors aura renié le Coran et renoncé au recours à Dieu dans la recherche de la chose souhaitée et dans le rejet du malheur. Tu cherche à ce que celui qui croît à tes dires te loue en lieu et place de Dieu, car par tes propos tu prétends l'avoir orienté vers l'instant où il aura obtenu le meilleur et évité le pire!
"Ensuite, il harangua la foule des soldats et leur dit: "Ô gens, prenez garde à ne pas apprendre les sciences des astres autrement que pour vous orienter sur terre et sur mer, car elles conduisent à la déviation et l'astrologue est comme le devin, le devin est comme le magicien, le magicien est comme l'impie et l'impie est voué à l'enfer. Marchez en évoquant le nom du Tout-Puissant".12

Sur ce, le Calife ordonna à ses troupes de marcher sur l'ennemi en se reposant sur Dieu, sans prendre en compte ces dires fallacieux et sans conséquences. La bataille tourna en défaveur des Kharidjites et consacra la victoire des armées de l'Imam Ali (que le salut soit sur lui).

Le Calife Ali (que le salut soit sur lui) avait aussi coutume de dire à ses compagnons:
"Si vous avez peur de la difficulté d'une chose, alors raffermissez-vous pour qu'elle vous paraisse plus aisée et parlez aux gens de plus dures besognes pour que celle-ci vous soit plus facile".13

Les psychologues disent:

"Nous rencontrons, quotidiennement, une multitude de gens que domine la peur et qui se sont soumis à son étreinte. "Nombreux sont ceux qui se sont abstenus de participer aux activités sociales du fait de leur peur et de leurs angoisses et c'est pourquoi ils renoncent aux responsabilités qui sont les leur.

"Beaucoup d'étudiants interrogent leurs professeurs avec crainte et c'est ainsi que ce sentiment les étreint lors des examens, au point qu'ils ne peuvent ni s'exprimer ou écrire ce qu'ils ont appris. De même, un grand nombre de gens ne reconnaissent pas leurs erreurs par peur d'être l'objet de critiques tandis que d'autres ne peuvent pas dire "non" de crainte des conséquences.
"Ce genre de comportement ouvre la voie à la peur qui prend possession de l'esprit et de la raison et diminue ainsi la capacité de réagir et de vaincre ce sentiment, faute de réaction saine et forte, et sombrera, de jour en jour, dans des situations inextricables qui peuvent s'avérer fatales à l'homme.

"Chacun dans sa vie a besoin de courage et d'audace, d'une façon ou d'une autre, et il est préférable que ces qualités apparaissent dès le stade de l'enfance car quiconque désire vivre selon la raison doit s'armer de courage et de témérité, nécessaires en cas de besoin.
"Nous devons entreprendre tout ce qui est nécessaire pour dominer et vaincre notre peur et notre terreur pour que dès lors nous puissions nous atteler à des tâches que la peur et la crainte nous empêchaient d'envisager auparavant.
"Par exemple, vous avez eu l'occasion de vous exprimer en classe, mais vous ne l'avez pas saisie, car vous aviez peur ou que votre camarade vous a exposé une hypothèse qui allait à l'encontre de vos principes et de vos convictions, sans que vous n'arriviez, par peur de le blesser à le contredire, ou que vous avez commis une erreur sans vouloir l'admettre, toujours par peur.
"Si vous aviez su et aviez entrepris ce qu'il fallait, vous auriez pu cultiver en vous le courage, car c'est le moyen de devenir entreprenant. Chaque fois que vous répétez cette opération, vous augmenterez alors, peu à peu, votre courage et parviendrez à vaincre votre peur. C'est par l'acquistion du courage nécessaire et son enracinement en vous que vous pourrez dès lors résoudre vos problèmes".14

Aujourd'hui, bien que les hommes aient obtenu de grands succès sur les éléments naturels, ils demeurent malgré cela dans la crainte de l'avenir, de la maladie, de la désillusion et de l'échec dans la vie.
Beaucoup d'intelligences actives et créatrices qui sont touchées par la peur et la crainte des évènements et des choses de la vie, demeurent paralysées et apathiques, de même que les opinions justes et les innovations inestimables que la peur a coiffé de la chape de l'oubli.

Le Prophète (que le salut soit sur lui) disait à ce sujet:
"Le pire en l'homme c'est une avarice sordide et une peur inexpugnable".15

La faiblesse de la volonté

La faiblesse de la volonté trouve sa source dans une peur irraisonée. Ainsi, l'état de doute et d'hésitation est l'introduction à une peur profonde, car là où s'installent le doute et l'incertitude disparait la foi. C'est pourquoi l'homme n'a pas une foi totale devient la proie et le jouet de ses phobies et de ses angoisses, au point où celles-ci vont profondément marquer sa personalité et son caractère. Au contraire, le croyant n'éprouve ni doute ni hésitation car la peur n'a pas accès à son coeur.
L'homme croyant dont le coeur déborde de foi et de loyauté et qui est lié à Dieu de manière indéfectible est plus fort que tout malheur, car dans sa faiblesse il n'est point seul, lié qu'il est à l'espoir en Dieu et à la foi en Sa toute puissance.
Parmi les éléments décisifs dans l'Islam, c'est que la foi peut orienter les pêcheurs vers la voie juste et éviter à l'esprit du croyant de se perdre dans les labyrinthes sombres de la vie inutile, par le recours à dieu et la foi en Sa miséricorde et en Sa toute puissance.

Le Calife Ali (que le salut soit sur lui) disait, à cet égard aux gens d'Egypte, par le biais de Malek ben Achtar Al-Nakhï:

"Et après, je vous ai envoyé un homme de Dieu qui ne dort pas le jour de peur, ne recule pas devant l'ennemi au jour de se défendre, plus dur envers les malfaiteurs que le feu de l'enfer et qui est Malek ibn-el-Hareth, frère de Modhéje. Ecoutez-le et obéissez à ses ordres en ce qui est juste, car il est une des épées de Dieu".16

Lors des évènements de "Ciffin", quand les soldats de Mouawiya bloquèrent la "Chariaa" et empêchérent les hommes d'Ali d'y accéder, le Calife Ali tenta de résoudre le problème par la négociation, afin d'éviter le combat, Cependant, Mouawiya croyait que la conquête par ses soldats de ce puit d'eau était une grande victoire pour lui et refusa ainsi de négocier. Voyant que ses compagnons souffraient de la soif, Ali les harangua en des termes si convaincants et si prenants, fouettant leur courage et leur ardeur, que son discours enflammé souleva dans l'esprit de ses soldats une tempête, ou plutôt une révolution. Leur sang bouillonna de courage et de témérité et ils repoussèrent les hommes de Mouawiya du puit en un seul assaut. Après quoi,ils concèdèrent à leurs adversaires le droit de puiser de l'eau selon leurs besoins.17

Le courage au sens large du terme

Nous ne devons pas restreindre le courage aux seuls champs de bataille, car il est présent à toutes les étapes de l'existence et nous devons en profiter.

Au sujet de la valeur de cette qualité, le Dr Marden disait:

"Tu as besoin de courage quand tu revêts des habits de coton alors que tes amis portent de la soie. Tu as besoin de courage lorsque tu vis dans la pauvreté, avec piété et patience, tandis que d'autres amassent les richesses fraduleusement. Tu as besoin de courage quand tu dis "non" alors que tout le monde dit "oui". Tu as besoin de courage quand les autres thésaurisent l'or, en rompant leurs serments sacrés, tandis qui tu accomplis silencieusement ta tâche. Tu as besoin de courage pour ne pas apparaître autrement que tu n'es, c'est-á-dire que tu as besoin de courage pour ne pas faiblir et supporter l'échec.

"Tout jeune homme d'âge tendre qui a peur d'exprimer aux autres ses pensées finira même par craindre de penser tout court.
"Nous avons peur de vivre tel que nous le souhaiterions et aimerions vivre comme vivent les autres. Par exemple, que la manière de s'habiller, les vêtements, le logement, la voiture et toute chose soient conformes aux modèles consacrés par la modernité; sinon, nous nous sentirions exclus de la société. La raison nous pousse à ne pas nous soumettre à la société dans son comportement débridé et amoral, mais l'homme ne sait pas ce qui est juste mais souvent ce qui nuit à sa santé et à sa moralité".18

Certes, aller à l'encontre des gens impertinents, hypocrites, tyrans et dictateurs était une des qualités marquantes de ceux qui ont été éduqués à l'école de l'Islam, car ces hommes préservaient leurs forces morales et spirituelles aux moments les plus critiques (même si certains avaient des défauts d'une autre nature).

Il fut rapporté qu'Al-Qomi, d'El-Kachkoul du Cheikh Al-Bahaï, d'El-Ghazali, dit:

"Hischam ibn-Abdelmalik demanda aux jours de son règne qu'on lui présentât un des compagnons du prophète. On lui dit alors: Ils sont tous morts. Il dit: Alors, leurs disciples. On convoqua Taous El-Yamani. quand celui-ci pénétra chez le Calife, il ôta ses sandales mais ne salua pas le Calife par son titre, disant simplement: Que le salut soit sur toi. Il ne fit pas de révérence non plus et s'asseya en face de lui et dit:
Comment vas-tu, Hischam?

"Hischam s'emporta et dit: Ô Taous, qu'est-ce qui t'a porté à faire ce que tu as fait? Taous demanda: Qu'ai-je fait? Le Calife s'emporta encore plus: Tu as ôté tes sandales et les a déposées au bord de mon tapis, tu ne m'as point salué par mon titre d'Emir des Croyants et ne m'a point appelé par mon patronyme, tu t'es assis en face de moi et m'as dit: Comment vas-tu, Hischam.

"Taous dit alors: Quand à ôter mes sandales et les déposer au bord de ton tapis, je les ai ôté en me présentant entre les mains de Dieu cinq fois par jour sans qu'Il s'en emporte contre moi. Quand à tes paroles "Tu ne m'as point salué par mon titre d'Emir des Croyants", tous les gens ne sont pas contents de ton règne, c'est ainsi que je ne voulais pas te mentir. Quand à tes paroles "Tu ne m'as point appelé par mon patronyme", Dieu Lui-même a appelé Ses hommes en disant: Ô David, Ô Josué, Ô Jésus, et a appelé ses ennemis en disant: "Périssent les deux mains d'Abou-Lahab". Quand à tes paroles "Tu t'es assis en face de moi", j'ai entendu le Calife Ali (qui le salut soit sur lui) dire: "Si tu veux connaître un homme voué aux feux de l'enfer, alors regarde un homme assis autour duquel des hommes sont debouts".

"Hischam dit: Conseille-moi. Taous répondit: J'ai entendu le Calife Ali (que le salut soit sur lui) dire: Il y a en enfer des vipères plus hautes que des collines et des scorpions plus gros que des mulets qui piquent tout Emir qui ne rend pas justice à ses sujets, puis il s'enfuit".19

La flagornerie, le reflet de la peur

La flagornerie est l'image que renvoie un homme dominé par la peur, tandis que le courage est l'élément qui préserve l'homme de la flagornerie et le rattache à la réalité et à la vérité.

Pour Waldo Emerson:

"Mettons nous en état de guerre et excitions en nous le courage et la droiture. Nous aurons à agir ainsi en temps de paix, de calme et de repos de notre existence en tenant le langage de la vérité. Arrêtez la bienveillance mensongère envers les hôtes et chassez ces aspects d'amour faux. Ne vivez plus dès aujourd'hui comme vivent les gens trompés et trompeurs qui nous côtoient et dites leur. J'ai vècu jusqu'aujourd'hui en me conformant aux règles de la cordialité, mais j'ai décidé, à partir de maintenant, d'être un homme de vérité. sachez que pour le reste de ma vie, je n'obeirais plus à une loi autre que celle éternelle, alors si vous pouvez m'aimer tel que je suis j'en serais plus heureux, sinon j'espère qu'un jour viendra où je mériterai votre amour. Je crois sincèrement à ce que me dicte ma conscience et aux raisons de mon bonheur et j'oeuvrerai inlassablement dans cette voie.

"Vous me direz peut être: ce comportement est insupportable pour les amis. Vous dites vrai en cela, mais nous ne pouvons sacrifier notre liberté, nos forces et nos énergies à leur sensibilité. Il arrivera un moment où les gens deviendront plus raisonables dans la vie et lorsqu'ils pénétreront la vérité absolue, ils verront la justesse de mes convictions. Ceci est indéniable".20

Le rapport du courage aux prédispositions innées de l'être humain est du même ordre que celui de la volonté aux capacités et aux énergies. De même que tout homme ne peut rien entreprendre sans volonté, quelles que soient ses qualités, de même tout individu possédant discernement et intelligence ne peut rien réaliser si ses capacités ne sont pas mues par le dynamisme et le courage. Le courageux ne parle pas de faiblesse lorsqu'il fait face aux difficultés et aux dangers, mais supporte les aléas de la vie-nécessaires et inévitables-avec un esprit confiant, acceptant sacrifices et peines.

Quand au faible de caractère, c'est cet individu qui nourrit de grands espoirs sans avoir le courage de les réaliser. Les savants et penseurs savent parfaitement que nous devons sortir autant que possible du cercle de l'imaginaire et du rêve pour entreprendre des actes concrets. A défaut, la faiblesse et le relachement transformeront les choses possibles en choses impossibles aux yeux de l'homme dénué de volonté.
Nous devons savoir que tout comme, à certains instants de la vie, nous sommes contraints de faire face et de lutter, nous devons également, à d'autres moments, choisir de reculer et refuser le combat. Ceux qui décident de ne rien laisser apparaître de leur défaillance et d'affronter les difficultés, pour préserver leurs intérêts personnels, peuvent certes y arriver et réaliser leurs espoirs, mais ils ne sauvent pas leur âme.

Le plus spectaculaire des actes héroîques est la preuve que leurs auteurs dominent leur peur et qu'ils l'affrontent avec détermination et énergie, sans que diminue leur amour de la vie.
L'homme peut, à tout moment, à travers le fait de cacher sa peur, réaliser certains succès et en tirer quelque profit, mais cela dépend essentiellement de son niveau de dynamisme et d'activités et de sa capacité à masquer sa peur. Cependant, à partir du moment où il aura entrepris une action sans pouvoir la concrétiser, il se sentira incapable de rien réussir et perdra, dès lors, sa confiance en lui-même. Plus encore, il perdra une grande part de ses énergies et de ses capacités qui auraient pu lui être utiles en d'autres occasions.

Il fut rapporté du onzième Imam, Abi-el-Montadhir, qu'il dit:
"(...) et que la résolution a de la valeur qui lorsqu'elle est excessive se transforme en lâcheté et que le courage a une valeur qui lorsqu'elle est dépassée se transforme en imprudence".21

Il existe une différence certaine entre l'état de peur et la résolution que rapporte le Calife Ali (que le salut soit sur lui) a souligné:
"Si le destin le refuse, alors la réserve est inutile".22

Il disait également:
"Lorsque la résolution s'allie à la volonté, alors s'accomplit le bonheur".23

Betrand Russell disait:

"Les dangers remplissent l'existence et l'homme sage ne fait pas cas de ces impondérables; il ne fixe pas son attention sur eux et dans le calme et la sérénité, s'intéresse à ce qui est prévisible. On ne peut échapper à la mort, mais on a la possibilité de dresser son testamment avant de mourir, alors écrivons notre testament et sachons que nous mourrons fatalement un jour. La prudence raisonable est toute autre chose que la peur, car la prudence est précaution et la peur est soumission honteuse.
"Si vous ne pouvez éviter la peur, alors faites en sorte que vos enfants ne la voit pas. Essayez d'élargir leur champ de vision pour qu'ils ne soient pas atteints. plus tard, par le désespoir. C'est la seule manière d'en faire des hommes libres dans la vie.

"Tandis que la pensée tente de découvrir le comportement approprié, la peur représente un mal qui apporte anxiété et trouble de l'esprit. Nous avons donc besoin de pouvior appréhender les évènements douloureux sans sombrer dans la peur, et de consacrer notre raison à la combattre, car nous devons nous comporter dans ces évènements avec courage et résolution".24

Il est ainsi communément admis que nous ne pouvons résoudre les problèmes de la vie tout en étant dominé par la peur et l'anxiété, mais que nous avons besoin d'un esprit serein et en paix et d'une âme forte et courageuse pour solutionner les difficultés, car quiconque dont l'esprit est obscurcie par la crainte voit le monde d'un oeil noir et pessimiste.
Ceux qui ne possèdent pas le courage ne savent ni où ni vers qui se tourner aux moments difficiles de l'existence et il est à craindre qu'ils ne tentent de mettre fin à leurs jours pour se libérer des affres de la peur et de la crainte dans lesquelles ils vivent continuellement.