Mieux connaître le Coran Il y a un concommitance réciproque entre la pro phétie et le phénomène du miracle. Ce dernier pourrait être, d'une part, considéré comme la démonstration le plus manifeste pour désarmer les mécréants dont la conduite est perpétuellement dominée par l'illogisme, et d'autre part, pour démontrer la relation existant entre le prophète et le monde suprasensible. Bien que toute Mission divine soit fondée sur un principe originalement unique dotée de multiples aspects en confirmité avec les conditions et l'exigence temporelles, tous prophètes poursuivant les mêmes objectifs et enseignant un credo sensiblement semblable, la nature et la modalité de leurs miracles furent toujours adaptées à la circonstance socio-culturelle de la communauté dans laquelle ils vivaient, et cela suivant le degré d'évolution intellectuelle humaine et la particularité temporelle. Il semble que l'une des raisons de la diversité du miracle est
celle-ci: pendant le cycle des prophètes précedents, la tendance
intellectuelle humaine s'orientait sous l'influence des pratiques de
sorcellerie. Ainsi la portée de la pensée humaine fut limitée dans un
champs de perceptualisations primitives, vidées de tout contenu réel. Les
sorciers, ayant envani l'horizon spirituel, le reléguèrent asphyxiant le
peuple en lui imposant la rigidité d'esprit. Cela éloignait, par
conséquence. la créature du Créteur. Le Prophète de l'Islam ne fut point exclu de cette règle universelle.
Il dut accomplir sa Mission prophetique dans une société où le point
culminant de la sagesse fut exclusivement incarnée et fixée sur l'axe de
l'éloquence et du don de la parole. La poésie atteignit alors son apogée.
Les poètes étaient réputés pour leurs poésies lyrique, épique et d'autres
innovations littéraires. Cette enthousiasme factice, ne faisait d'ailleurs
pas partie des problèmes vitaux de la vie, les empêcha de découvrir
d'autres champs de la connaissance plus réelle et plus utile, et de prêter
attention à la cause sublime de l'Etre. Le choix du Coran comme un miracle peut-être justifié dans la mesure où
celui-ci ne s'adresse pas seulement aux arabes d'autrefois dont nous
venons d'esquisser brièvement la caractéristique, mais aussi à l'ensemble
de la communauté humaine tout au long de l'histoire. La nature des
miracles des prophètes préce, dents fut bien différente, caractérisée et
adaptée pour un espace temporel limité. Cela signifie, d'ailleurs, que
leurs lois sacrées ne furent que temporaires. Mais comme la prophétie de
Mohammad fut universelle, et complémentaire de toutes Missions
prophétiques, elle ne se contentait jamais du miracle provisoire. Au
contraire, elle devrait s'appuyer sur un miracle éternel, valable toujours
comme une preuve de son éternité, Pour signifier un Ultimatum à une
génération précise aussi bien qu'à celle de l'avenir, une prophétie, dont
l'essence est permanente, doit présenter à l'humanité le miracle constant,
ayant la capacité d'avancer avec le temps, car on ne peut pas s'appuyer
sur un miracle éphémère dont l'effet ne se fait pas sentir de génération
en génération. Le Prophète de l'Islam, dès sa Mission, et sans aucune arrière-pensée, présenta l'Islam à l'ensemble de l'humanité comme une religion universelle, au delà de toute frontière géographico-raciale. Il mit en relief la véracité du Coran comme un témoignage d'authenticité de la dernière Mission divine et la fin du cycle prophetique. Il ne faut donc pas envisager le Saint Coran comme l'arme d'une idéologie éphémèr e permattant de passer par un stade inférieur pour atteindre un stade supérieur, selon une évolution déterminée. En effet, il comporte l'ensemble des idéologies dynamiques destinées à l'homme dont le but consiste à l'élaboration soigneuse des systèmes opérationnels parfaits qui engloberaient tous les aspects moraux, sociaux, économiques, et politiques de la vie humaine. Le style du texte coranique se situe sur un plan qui lui est exclusivement propre, aborde ainsi les différents thèmes enrichis par l'analyse minutieuse des événements historiques et ceux concernant le cycle prophétique de Mohammad, des mythes symbolisés contenant les perspectives constitue l'objectif, la voie et l'élévation de l'homme. Le mystère de la transformation spirituelle et le mouvement socio-historique dont la force motrice fut l'idéologie islamique ne peut être appréhendée sans mettre en lumière la philosophie de la révélation épisodique et graduelle du Coran. Il faut noter qu'à l'époque, les arabes jâhilites, arriérés, à l'esprit obtus, envisagèrent cette particularité comme un défaut, alors que celle-ci, toujours en conformité aux circonstances, joua un rôle prépondérant dans la victoire de l'appel prophétique. De même que remédier une maladie chronique exige un long traitement
progressif, lutter contre les éléments qui ont perpétuellement déraciné
des hommes de leur nature primordiale, et qui les ont empêché d'atteindre
une étape proche de la perfection humanitaire nécessiterait l'existence et
l'application d'une doctrine originale, d'un système intégral
pluridimensionnels à la lumière desquels les hommes peuvent se libérer de
l'emprise de tous vices qui les éloignent de soi-même, ce qui n'est pas le
cas pour une idéologie dénuée de cette force créatrice dont, la portée est
restreinte au temps et à l'espace déterminés. L'attitude des musulmans à l'égard du miracle du Coran est plutôt de l'ordre de la Conviction religieuse, mais les prises de position des savants et des chercheurs sur ce point sont manifestement dues du fait qu'ils ont constaté que le Coran porte en lui-même les germes d'une doctrine élaborée contenant une richesse éblouissante, scientifique et éducative et une force directrice, et donc la preuve d'un miracle divin continuel. Le Saint Coran est la référence suprême dans le domaine des recherches et de la Quête spirituelle. Il peut être également, dans toute tranche spatio-temporel, le pivot sur lequel reposera la base d'une société pour que toutes valeurs et grandeurs humaines, sous toutes leurs dimensions, s'épanouissent et que s'ouvrira la voie menant à une société idéale, à une théocratie suprême. Il y a quatorze siècles que le Saint Coran fut révélé. L'homme, durant cette période, a connu bien de péripé, ties, passant des étapes de développement et d'évolution. Il s'est informé des secrets de la genèse à une échelle grandiose. Pourtant à l'épreuve de tout progrès humain, le Coran a démontré sa dignité ainsi que son authenticité ultra-scientifique. A l'époque de la Révélation, où la pensée et l'activité intellectuelle n'étaient pas si avancée que maintenant, cet aspect miraculeux du Coran constitue une des preuves établissant la véracité de la Mission prophetique de Mohammad. De même à présent que les expériences scientifiques et la connaissance objective octroient à l'homme la possibilité de franchir les frontières jadis inconnues, les savants ont remarqué dans le Coran, les merveilles révélant ses dimensions miraculeuses. Cette mise en valeur scientifiquement connue et digne d'estime et singulièrement expressive dans la mesure où elle met en évidence que conforme, ment à chaque âge, le Coran nous offre ses apports nouveaux et que nous pouvons toujours découvrir de nouveaux horizons. Aller vers la Foi à travers la science et la réflexion comme nous y invite constamment le Coran, est le miracle de la mission divine du Prophète. Se borner intégralement sur le miracle perceptuel ne serait pas cohérent avec la nature de la mission divine qui doit être le Sceau du cercle prophétique. Il n'est pas non plus compatible avec la complémentarité de la raison et avec la volonté libératrice que l'Islam vise comme un de ses objectifs essentiels. Ainsi le Dieu-Loué et exalté soit-Il, a préparé l'ensemble de l'humanité et au long des millénaires pour que celui-ci se conduise, enfin, vers le but final. Les recherches coraniques seront mises en valeur si l'esprit est débarrassé des images préconçues ou préfabriquées. Car une persévérance aveugle et les préjugés séculaires sur la base de ses propres conceptions ne produisent que la stagnation et la rigidité de l'esprit et ceci est l'écueil que tout chercheur équitable et conscient doit esquiver. On doit admettre cette réalité fondamentale que le Coran est supérieur dans la mesure où il ne peut être considéré comme l'oeuvre d'un groupe de savants, de même qu'il n'est pas le fruit d'un effort ou d'une déduction d'une seule personne; d'autant plus qu'il s'agissait d'un homme illéttré que n'avait jamais été le disciple de quiconque et qui avait été élevé dans un milieu décadant et ignorant: celui de la péninsule arabe qui n'avait a cette époque aucune relation avec la science et la philosophie. Lorsqu'on contemple le système et les dispositifis préconisés par le Saint Coran en vue de la perfection humaine et de sa béatitude et en les comparant aux idées précédentes, on constate alors qu'il ne provient pas de celles-ci et qu'il ne leur ressemble point. Il s'agit, au contraire, d'un phénomène tout à fait nouveau, jouissant d'une originalité sans précédent. Dans sa finalité figure le changement des communautés humaines et le renouvellement de leurs organisations sur la base de la justice ainsi que l'égalité et l'émancipation des déshérités et des opprimés. Le Saint Coran évoque l'histoire des nations de jadis et de leurs prophètes et décrit en détail les événements et les circonstances de leur vie. On ressent alors la réalité, avec une splendeur sans pareil, à traves les histoires et les événements que traite le Coran. Accréditer l'hypothèse selon laquelle les histoires citées dans le Coran seraient la copie conforme de l'Ancien Testament et de l'Evangile est une analyse qui doit être catégoriquement rejetée en raison du rôle positif du Coran dans les démonstrations de l'histoire prophétique. En effet, il corrige et rectifie les légendes concernant la vie des prophètes. Il enlève d'ailleurs les fards sacrilèges qui ont maquillé le vrai visage des prophètes et qui ne sont pas compatibles avec la nature originale de l'Unité divine. De plus, ces légendes sont contraires à la raison et à la vision religieuse divine. En effet le rôle de la transcription est négatif car toujours caractérisé par l'imitation et la citation. Un savant français, le Dr. M. Buccaille en a bien fait remarque 19.
"Dans les pays occidentaux, juifs, chretiens et athées s'entendent
unanimement pour avancer- sans d'ailleurs la moindre des preuves- que
Mohammad a écrit ou fait écrire le Coran en imitant la Bible. On avance
que des récits coraniques d'histoire religieuse reprennent les récits
bibliques. Cette prise de position est aussilégère que celle qui amènerait
à dire que Jésus aurait trompé lui aussi ses contemporains pour s'être
inspiré de l'Ancien Testament au cours de sa prédication: tout l'Evangile
de Matthieu est, on l'a vu, fondée sur cette continuité avec l'Ancien
Testament. C'est à travers ces constatations que le chercheur objectif, en quête de la Vérité, n'attribue au Coran aucun source d'inspiration autre que celle de la Révélation divine. Le livre qui est à la fois, comme tel, la raison convaincante de la mission prophétique et la manifestation du miracle du Prophète. Et c'est pour cela que le Coran se caractérise en tant qu'un miracle profond éclairant éternellement la Voie qui désigne le Prophète de l'Islam. Etant un Miracle, le Coran conserve tout au long des siècles la valeur divine de ses enseignements, de son credo et de ses Lois. Et par là, il concrétise le credo dans la matrice des mots et des phrases miraculeux. Dieu l'a voulu ainsi pour sauvegarder sa religion contre les intrigues des ennemis rancuniers et pour neutraliser leur complots. Ces complots ont avorté grâce aux formes intangibles du credo. La main des ennemis qui essaient de falsifier les textes et de violer la substance du credo en vue de le modifier et de le changer sera coupée, et ils finiront par perdre tout espoir. Les Enseignements et les Lois de Dieu continuent au cours des temps sans qu'ils soient touchés par la main du changement. Il y a un autre aspect parmi les aspects du miracle du Coran, et qui est, à son tour fascinant et attirant. Là il s'agit de la révolution mondiale et de la Civlisation grandiose qu'a créé l'Islam dans la vie humaine. Dans l'étude de l'Islam se trouve une observation qui mérite une analyse profonde; c'est le fait qu'il n'a été aidé par aucun facteur extérieur dans la formation d'une nation et d'une société mondiale. Et cela parmi un peuple belliqueux, bien qu'éparpillé, divisé et privé de la science et de la réflexion libre, ne songeant même pas à l'unification de ses tribus. Il pose les bases d'une civilisation à dimensions étendues. Ensuite, il a créé les facteurs pour changer le monde et ses lois en appelant à l'action afin de tendre vers la liberté de pensée, l'esprit scientifique et le respect de la science. Tout cela est issu de l'essence de la culture coranique et du système islamique. La création de tout cela ne revient à aucun. gouvernement ni à aucune force extérieure à cette société qui a créé ses mains et qui a été pénétrée profondément par son âme. Et même ceux qui ont occupé les terres musulmanes, qui ont attaqué les musulmans avec leurs forces armées et qui ont vaincu militairement, ont brusquement perdu la capacité de résister à la force morale de l'Islam et sont venus pour se convertir à la religion de la nation vaincue militairement. L'histoire ne montre pas d'exemple d'attaquant victorieux qui embrasse la religion de la nation vaincue. Et pourtant cela s'est produit dans le cas de la religion islamique. |