L'attirance permanente du Coran. A travers la fenêtre qui mène à la Connaissance des particularités coraniques, un autre aspect complémentaire de ses dimensions se fait jour: c'est la continuité de l'attirance coranique. Il ne serait pas sans intérêt sur ce point de faire cette remarque: les chefs d'oeuvre des génies, quelques soient les attraits de leur nouveauté, ne continueraient à captiver l'esprit du lecteur que pendant une courte période. Ils n'influent jamais éternellement sur la pensée humaine. Mais au contraire, ils perdent leur nouveauté graduellement au point qu'ils ne retiennent plus l'attention. Considérons maintenant le cas du Coran, ce texte céleste sous cet angle: Tous ceux qui ont acquis l'essence de l'enseignement divin à travers le Coran nous affirment que, d'après leurs expériences reçues, il existe un rapport direct entre la lecture du Coran et l'extase qui la suit. Ils lisent et relisent les versets divins, et, à chaque fois, l'état spirituel qu'ils vivent est différent, de sorte que l'enthousiasme subjugue leur âme. Cette réjouissance spirituelle est proportionnelle et suit le degré de compréhension des notions Coraniques. Chaque être humain peut s'y enrichir selon sa culture, et sa ca pacité intellectuelle, ainsi il apaiserait ses désirs mentaux. Le premier rayon d'attirance des versets coraniques, en simultanéité
avec la transformation mentale des musulmanss et leur dynamisme de
mouvement spirituel, luisit de la Mecque vers les contrées
extérieures. Le role de ces précurseurs qui comblèrent le vide d'autrefois et qui frayèrent la voie au mouvement créateur aboutissant aux changements fondamentaux, intellectuels et pratiques, fut de propager le message divin, de réveiller la conscience des hommes et de les guider vers la source de la connaissance coranique. Ainsi ils les invitent à prendre la position réaliste vis-à-vis de la vérité suprême. Le message coranique octroy ait alors aux hommes la possibilité, les dispositions indispensables, pourqu'ils puissent connaître et discerner avec précision le fond de futilité et celui qui vise à valoriser l'homme et à le transcender. Car sans être attachée à une doctrine, sans avoir une vision du monde nette et réaliste, l'existence sans idéal sublime ne sera que vide et futile. Aujourd'hui encore, après quatorze siècies, la citation mélodique des passages coraniques exalte l'esprit et l'émerveille par sa douceur. L'impressionnante mélodie de la lecture du Coran s'entend de l'intérieur des immeubles des villes, des villages, des campements du Sahara, de tout endroit peuplé temporairement. Au long des routes des voyageurs, pendant des heures du jour et ses instants, au coeur de la nuit au moment où l'homme s'enfonce dans le calme profond plein de significations, à l'ascension des endroits élevés et à la descente, en conséquence, à l'entrée et à la sortie, en tout endroit. Il inscrit aux esprits disponibles de précieuses sensationsi qui bouleversent l'âme et la changent profondément sans pour autant diminuer son efficacité. Chaque fois que le Coran évoque le courant des sentiments et les différentes préoccupations de la vie en s'y mêlant, il demeure intact de toute falsification, loin de toute main qui peut lui être tendue. Au surplus, si le savoir et l'art humains avaient contribué à la formulation du Coran, il n'aurait pas pu échapper à la fatalité réservée aux autres oeuvres humaines: il se manifesterait brillamment pendant une courte période de l'histoire, en laissant la trace d'influence inappréciable et ephémère, au sein de la communauté humaine; et ensuite en fonction du vieillissement de son contenu doctrinal, il se perdrait dans l'oubli et donc serait assujetti au déclin. Mais le Dieu, Omniscient et Omnipuissant a formulé sa structure et ses composants de telle manière que sa nouveanuté, son originalité et sa majesté resteront éternellement comme telle. Il est modelé dans un contexte d'éternisation en tenant en compte le
changement nécessaire des phénoènes et des réalités. Dans la conception coranique, le "Dieu" est "Un", "Unique" incomparable
aux phénomènes existentiels, loin de l'analogie et de l'intégration. Il
est l'Absolu, l'Infini dont la puissance règne partout et domine
tout. Le Coran recommande à l'homme de contempler l'univers et le svsteme qui le gouverne, de méditer les phénomènes et les évène ments,afin d'en déduire, àjuste titre, que le monde, comme l'homme est en évolution et que l'existence n'est pas le fruit du hasard, accidentelle et donc vaine, mais au contraire, chaque élément dans cet ensemble bien structuré-qui constitue l'existence-au sens large du terme-poursuit son chemin vers sa fin qui lui sera désignée en fonction d'une loi rigoureuse. Par conséquent, l'homme en quête de la béatitude, doit s'harmoniser au rythme du déroulement de ce mouve ment continuel et évolutif. Pour le Coran, la reconnaissance de Dieu est intuitive, du fait que l'intelligibilité de cette Vérité absolueprend forme à l'intérieur de l'homme, c'est-à-dire dans sa nature primordiale. Il présente, alors, les athées, les matérialistes, comme des errants toujours en conflit avec leur nature primordiale, comme des prisonniers de leurs pseudo-idéaux subjecifs. Au demeurant, il réfute catégoriquement le dualisme, la Trinité en les considérant comme un héritage des cultes dits primitifs. Du point de vue coranique, ils ne sont que des voiles ténébreux obscurcissant le visage de la vérité: "ceux qui disent: "Dieu est, en vérité, le troisième de trois".69 sont impies. Il n'y a de Dieu qu'un Dieu unique" Le Coran condamne l'idée selon laquelle Uzair et Jésus ont été
considérés comme Fils de Dieu "Le Christ est fls de Dieu". Telle est la parole qui sort de leurs bouches, ils répètent ce que les incrédules disaient avant eux."70 En s'adressant à Mohammad, le Coran annonce ainsi: "Dit: louange à Dieu qui ne s'est pas donné de fils, il n'y a pas d'associé en la royauté. Il n'a pas besoin de protecteur pour le défendre contre l'humiliation, Proclame hautement sa grandeur" 71 Et enfin, le Coran dans une courte sourate. rature vigoureusement toute idée paganiste "Dit: Lui, Dieu est unique, Dieu est Samad. Il n'engendre pas, Il n'est pas engendré, nul n'est égal à Lui".72 Le terme "Samad", cité dans la sourate, mérite des réflexions et une explication du fait qu'il est polysémique. Il signifie, à la fois, le Maître, trés haut en dignité, ce qui n'est point creux: négation de tout mélange et de toute possible division en partie, et l'Etre absolument dense, compact. D'après les données scientifiques, notre monde est, d'une façon générale, composé de matière, c'est à dire quelque chose de non- compact, creux et divisible dont les éléments constitutifs sont des atomes à l'intérieur desquels il y a un espace vide, et encore entièrement creux; or toutes les matières sont ainsi. En se reférant au terme "Samad", le Coran réfute ainsi toute conception matérielle que l'on peut attribuer à Dieu. Paul C. Abesolde, le physicien occidental dit 73: "Dieu est-il une
personne, une substance matérielle? Certains disent que oui, mais je ne
crois pas qu'une telle affirmation, du point de vue scientifique, soit
cohérente. Cette description que donne le Coran d'un Dieu unique est la logique de la Science. Le Coran, on l'a déjà démontré, illumine le problème, concernant l'essence divine, avec la même netteté intelligible que lorsqu'il traite les faits scientifiques et d'autres réalités. Une étude comparative, dans le domaine de la théologie grecque, boudhiste, juive, zoroastrienne et chrétienne nous permettrait de mieux sentir la subtilité, la valeur inconstestée,. la profondeur du contenu doctrinal coranique. Cette valeur trancendente, provient d'une foi consciencieuse fondée sur le monothéisme pur et l'Uni cité sublime. Celui qui se livre à cette vague mugissante et qui étincelle, au tréfond de son coeur, la torche de la conscience islamique, ne se vouera qu'a sa foi pure, et à concrétiser son idéal. |