Chapitre V QUELLE EST LA SOURCE DU REPOS DE L'AME ET DE SA QUIETUDE La vie est telle une mer démontée qui balance l'homme en un mouvement
de va et vient perpétuel, le plaisir et la souffrance étant, à cet égard,
la crête et le creux des vagues qui prennent d'assaut la vie de chaque
être. De ce fait, chacun de nous est dans l'obligation de faire face à
toute situation, qu'elle soit bonne ou mauvaise, du moment qu'il s'est
engagé sur cette mer déchaî née qui le mettra à l'épreuve de bien des
évènements durs et difficiles, des privations, des échecs, des pertes et
autres défis. Cet homme moderne s'éloigne chaque jour de l'objectif recherché et il a
de plus en plus conscience que la vie matérielle ne lui offrira pas la
sérénité et le bonheur auxquels il aspire. A ce propos, le Docteur Schneider se pose la question: "Qu'elle est la cause principale des malheurs des gens? En ma qualité
de médecin, je peux répondre à cette question et dire: c'est la maladie
chronique de l'époque. Si vous y réflechissez, vous serez atteint par la
peur, car la nature de l'homme est sujette à plus de mille maux
différénts. L'une de ces maladies est plus répandue que les autres: 51%
des patients chez les médecins, aux Etats-Unis d'Amérique, sont atteints
par cette maladie, certains disent même que ce taux est encore plus
élevé. La maladie psycho-motrice n'est pas dûe à un microbe ou à la présence d'un virus ou à la préseence d'un virus ou bien au développement désordonné de cellules du corps, mais elle est plutôt la conséquence des situations de la vie de chaque jour. Chaque fois que l'homme est soumis à une multitude de problèmes insurmontables et de soucis qui occupent son esprit, faisant qu'ile ne peut s'y soustraire et vivre dans la plénitude et la quiétude; il est alors considéré comme étant atteint d'une maladie psycho-mo-trice."1 Selon Freud: "L'homme préhistorique assouvissait ses instincts mieux que ne le fait l'homme moderne d'aujourd'hui; sa vie échappait aux perturbations et aux troubles et il n'était pas atteint par des maladies de l'esprit. Avec le développement de l'industrie et de la civilisation, l'homme connait de graves maladies psychologiques."2 Les causes de la souffrance de l'âme Parmi les facteurs de troubles, nous pouvons citer la frénésie qui
pousse l'homme à posséder toujours davantage. Dans le contexte
matérialiste qui caractérise la vie des gens, la référence de réussite
étant la richesse et le luxe, nul doute que la vie sera emplie de
pressions et de douleurs car la volonté de chaque homme à réussir ne peut
suffire à elle seule à réaliser ses espoirs et ses désirs, Entre ses
tendances et objectifs et leur réalisation, il se trouvera sûrement des
obstacles qui lui seront insurmontables, faisant qu'il sera sujet à des
doutes et à voir ses pensées perturbées et son âme et ses nerfs dûrement
éprouvés. Certains se plaindront d'un sentiment d'insécurité pour leur argent et
de problèmes économiques, d'autres ressentiront de la peur à cause de
leurs richesses et des problèmes financiers qui en découlent. D'autres,
enfin, s'habitueront à la critique et à s'arrêter aux détails
insignifiants. faisant que tous ceux qui les entourent s'en lassent. Ce
genre de personnes, pour exprimer leur colère, ont recours aux
provocations et s'empressent de gémir et de se lamenter sur leur sort.
La réflexion vaine sur un avenir inconnu La quantité-C'est-á-dire le temps-de réflexion que se ménage l'individu
a une importance certaine sur son équilibre intérieur Il existe ceux qui
s'intéressent au futur plus que de raison, perdant par là l'occasion de
profiter du présent, ou bien qui ne voyant aucun danger dans le présent
s'alarment à l'idée d'être touchés par un évènement douloureux dans
l'avenir, ce qui fait que leur esprit est dominé par la peur comme si le
danger était réel et imminent. Un des chercheurs de l'Institut Technique Dale Carnegie écrit à ce sujet: "Remarquez bien que vous tendez à choisir parmi vos amis et même parmi
vos parents ceux d'entre eux qui ont des idées positives et qui vous font
aimer leur compagnie. Vous remarquez également que parmi eux existent des
personnages émettant des idées négatives vous inclinant à fuir leur
présence. Selon Marc Twain: "Je suis un vieil homme et j'ai connu beaucoup de problèmes et
d'épreuves, mais je sais aussi que beaucoup d'entre eux ne surviennent
pas. Que ces dangers arrivent ou non, il n'y a pas de raison à toute cette
inquiétude qui nous domine et nous éprouve moralement et physiquement. Ces
dangers, qui sont parfois insurmontables dans la vie, n'en demeurent pas
moins normaux et prévisibles, dans une certaine mesure, pour tout un
chacun. Cronin écrit à ce sujet: "Préparez un résumé de ce que vous croyez être les raisons de votre
anxiété et de votre trouble, nous y verrons qu'elles sont, pour la
plupart, vides de sens et sans valeur. Généralement, nous voyons nos
troubles comme suit: 40% de catastrophes qui n'arrivent jamais, 30% de
problèmes passés et à venir, 12% concernant une peur infondée sur la santé
et la forme physique, 10% de sujets bénins tandis que 8% seulement peuvent
être des raisons fondée et réelles d'anxiété et do troubles. L'expérience
nous montre, sans équivoque, que nous devons rayer un certain nombre de
raisons d'anxiété irréelles de nos listes, car ce que nous craignons le
plus n'arrive que très rarement. Malgré cela, nous continuons à entretenir
une masse de craintes pour notre avenir et notre situation. L'anxiété mentale a un effet physique certain sur tout ce que
l'individu entreprend avec ses mains, ce qui l'amène à emprunter des voies
et des moyens détournés et irresponsables. Parmi les dégats que cause ce
genre d'anxiété le plus important est la perte de la sérénité et de la
confiance chez tout individu. Pour d'autres, par contre, le présent et l'avenir importent peu. Ils ne
vivent pas leur présent et n'espèrent rien de l'avenir, mais plutôt se
lamentent constament des occasions qu'ils ont râté ou laissé passer. Car
plutôt que s'instéresser à leur présent, ils préfèrent se retourner sur
leur passé, tel quelqu'un qui s'étant perdu dans le désert s'en retourne
sur ses pas à la recherche d'une piste hypothétique qui le sauvera. Le besoin et la privation donnent naissance à la douleur. C'est pour
cela que nous voyons que les gens luttent, chaque jour, contre ce besoin
et cette privation. Cependant, ceux qui sont déjà parvenus à satisfaire
leurs besoins matériels sont de ce fait atteints par une certaine forme de
paresse, de nonchalence et de douleur morale qui les pousse, pour s'en
sortir, à emprunter des voies faciles et qui, généralement, les conduisent
à dilapider leur énergie et leurs capacités comme, par exemple, recourir à
l'alcool, aux drogues et à certains vices tel le jeu. L'explication que donnent certains psychologues au recours par l'individu à l'alcool est la suivante: "Les alcooliques sont incapables de satisfaire leurs besoins dans la
vie. Ils fuient alors les problèmes, à travers le rêve, par un recours aux
boissons alcoolisées qui nuient gravement aux nerfs et au cerveau. Cette
accoutumance entraine une détérioration rapide du cerveau. En effet,
l'alcoolique est sujet à des comportements irrationnels, ce qui lui cause
non seulement des dégâts physiques, mais également de l'humiliation
vis-à-vis de son entourage. Et lorsqu'il sort de son état d'ébriété, ses
capacités à faire face aux problèmes sont amoindries. La consommation
d'alcool ne lui apporte aucune solution à ses problèmes mais plutôt les
multiplie, ce qui l'amène à consommer encore plus d'alcool. La manière de réfléchir-ou la réflexion-a sur l'aspect matériel de la
vie un effet décisif sur l'individu. A cet égard, la personne dynamique
est moins exposée aux tentations matérielles et aux aléas de la vie qui
pourraient le pousser à l'anxiété, chaque fois que surgirait un
probléme. Pour cette catégorie de gens, Carlos rapporte: "Vous les voyez tentant de fuir cette paresse qui les étreint, en train de fuir leurs magnifiques palais et se raccrocher à n'importe quoi. D'autres fuient leurs épouses et enfants à toute vitesse, comme s'ils tentaient d'éteindre un feu, sans espoir de réussite. Ils ne réussissent qu'à faire face de nouveau à leurs ennemis jurés, c'est-à-dire la peine et la paresse morales. Ils y retournent aussi vite qu'ils les avaient fuit, tels des fous en errance."6 L'effet des souffrances de l'âme L'homme doit, pour acquérir les moyens matériels de son repos, éprouver
une multitude de souffrances physiques et morales, ce qui renforcera ses
capacités intellectuelles et spirituelles sur la voie de la
plénitude. Pour Hegel: "La lutte pour la survie est la loi du progrès et du développement, de
même les qualités et les références se forment et se complètent dans les
dilemmes et l'anxiété. L'homme n'atteint sa vraie valeur qu'à travers les
douleurs, la responsabilité, l'anxiété et le trouble. ainsi, les douleurs
sont chose normale et sont une qualité intrinsèque de la vie et
constituent un élément dynamique de progrès. Quand les métallurgistes ou les industriels voulent extraire des métaux les impuretés, ils les plongent dans le feu. De même, les obstacles de la vie sont le feu purificateur de l'âme. En un mot, l'homme ne peut être heureux que s'il souffre, comme rapporté par le Coran: "Très certainement, Nous avons crée l'homme en lutte".8 Pour Samuel: "Les problèmes et obstacles mettent davantage l'homme à l'épreuve que
durant les périodes de repos et lui font découvrir ses qualités et ses
dons cachés. Les problèmes et les obstacles sont des épreuves pour les
moeurs des gens. Car, telle certaines plantes doivent être élaguées pour
exhaler leurs odeurs parfumées, certaines moeurs doivent être éprouvées
pour laisser apparaître les qualités cachées de l'individu. L'effet de la Foi sur la quiétude de l'esprit Une recherche dans l'histoire de l'humanité et de son développement
nous prouvera que les bases de la civilisation humaine et de la culture
étaient et restent à la charge de ceux dont la foi leur permet d'affronter
les obstacles et de surmonter les douleurs. Le psychologue moderne Jüng déclare: "Nous n'avons trouvé parmi les gens de la tranche d'âge des plus de trente-cinq ans, atteints de maladies psychologiques, aucune personne dont le problème n'est pas lié à un manque de croyance spirituelle. Il serait plus judicieux de dire que chacun d'entre eux est malade d'un manque de spiritualité religieuse et pas un d'entre eux ne fut traité ou guéri sans qu'il ait recouvré d'abord sa foi religieuse."10 La croyance en Dieu est une porte de sortie à travers laquelle l'homme
trouve son équilibre au niveau spirituel afin d'éviter les atteintes
psychologiques. Par la foi en Dieu, l'image de la vie se complète car
lorsque l'homme croît que la vie ne s'interrompt pas avec la fin de la vie
terrestre, cela entraî nera en lui une certaine quiétude et le fera vivre
normalement. Dans le Coran, il est dit: "Ne faiblissez pas, ne vous affligez pas: vous serez les très hauts, si vous croyez"11 Dans ce verset, Dieu nous indique que la foi est un puissant bouclier de l'âme humaine contre les douleurs spirituelles en lui apportant une certaine immunité contre elles. Même si l'individu ne croit pas intégralement, il n'en reste pas moins que la foi reste le garant de l'équilibre intérieur nécessaire à chaque homme. Il est dit dans le Coran: "Les coeurs se tranquilisent, n'est-ce pas, au Rappel de Dieu?"12 "C'est Lui qui fait descendre la tranquilité dans les coeurs des croyants";13 "Ceux qui ont cru et n'ont point revêtu de prévarication leur foi, voilà à qui appartient la sécurité"14 et, enfin, "Quant aux amis de Dieu, n'est-ce pas, point de crainte sur eux en vérité et point ne seront affligés".15 Nous ne pouvons, en conséquence, comparer la situation des croyants à celle des matérialistes athés dans leurs manières de faire face aux évènements consécutifs de la vie, car la différence entre eux est celle qui sépare la terre des cieux. Jean-Jacques Rousseau écrit : "Si nous étions des créatures éternelles, nous serions très ingrats.
Nul doute que la mort est un sujet grave et complexe, mais le fait que
nous ne vivrons pas éternellement et qu'une vie meilleure nous attend
après les épreuves de cette vie est un espoir qui apporte à l'âme la
quiètude et la paix. Si l'on nous accordait l'éternité sur terre comme un
cadeau, qui ne l'accepterait pas? Quel espoir, dès lors, nous resterait-il
en notre avenir eu égard aux autres?! La soumission à Dieu et la foi en son jugement Nous avons vu que les gens dont le capital-foi avait été dilapidé
échouaient fatalement les obstacles de la vie, car se voyant eux-mêmes
captifs de la nature et soumis à ses forces puissantes et iniques. Quand
bien même ils ne trébucheraient pas à la première épreuve, l'échec est
leur sort inévitable. Djâber ben Abdallah Al-Ansâri, l'une des personalités éduquée à l'école
de l'lslam, tomba un jour malade. L'lmam Al-Bâqer (que le salut soit sur
lui) vint lui rendre visite et lui demanda de ses nouvelles. Djaber lui
répondit: "Je trouve aujourd'hui que la vieillesse vaut mieux que la
jeunesse, que la maladie et la douleur sont préférables à la santé et que
la mort est plus désirable que la vie!". Surpris, l'Imam lui
rétorque: Pour Bertrand Russel: "L'état de soumission et d'acceptation a un effet certain dans la
réalisation du bonheur, tout autant que le fait d'oeuvrer et de travailler
dans ce sens. Le sage est celui qui ne reste pas passif devant les
évènements contraires qui peuvent être changés; il ne gaspille pas sa vie
dans l'idée de la peine et de la misère qui sont inévitables, même s'il
s'agit de chose non souhaitables et modifiables, si cela devait occuper
beaucoup de son temps et nécessiter beaucoup d'effort. Il devrait savoir
se résigner et accepter son sort. Parmi les conditions de réussite dans tout travail, l'absence de
facteurs porteurs d'anxiété et de trouble est nécessaire. Car ces facteurs
peuvent freiner le développement et le succès. Il serait donc nécessaire
et sage que l'homme fournissent tous les efforts puis qu'il s'en remette
au destin."17 Selon le savant anglais Owburry. "La foi religieuse, dans les jours de peine et de misère, est le
meilleur des dérivatifs spirituels, car il nous permet d'alléger les
pressions qui s'exercent sur l'âme. L'éternité dans cette vie n'est pas
pour l'homme et derrière cette éternité se cache une autre étern ité et la
religion est là pour informer et convaincre l'âme humaine de cette
éternite. La religion veut limiter notre amour propre qui continue à s'amplifier
et à nous dominer, tel un diable ses adeptes; le limiter pour qu'il ne
nous échappe pas au point de se jouer des autres. La religion nous dit:
passons nos vies à être honnêtes et vertueux et faisons de la piété notre
guide afin qu'elle habite nos âmes et appporte la paix à nos
esprits. Pour Marcos: "S'il est exact qu'il est un destin et un but, alors savoureuse est la
mort: sinon, amer est le goût de la vie. Quant à Dale Carnegie, il écrit: "Mon père peinait sous le poids des dettes, de la misère et de la
pauvreté, au pint d'avoir perdu sa santé. Le médecin dit à ma mère qu'il
ne lui restait que six mois à vivre. Mon père décida plusieurs fois de
mettre fin à ses jours en se pendant ou en se jetant dans la rivière...
Quelques années plus tard, il me fit cette confidence: le seul élément qui
m'empêcha de me suicider était la foi inébranlable de ta mère, parce
qu'elle croyait que si nous nous soumettions à Dieu, accomplissions ses
commandements et lui obéissions, tous nos maux s'en iraient. Elle avait
raison, car tous nos problèmes ont été résolus. Mon père vécut après cela
quarante-deux ans d'une vie paisible. Et durant toute ces douloureuses et
pénibles années, ma mère n'a jamais désespéré; elle invoquait Dieu, dans
sa petite maison de campagne, et le priait de leur prodiguer toujours sa
bénédiction et son aide. Einstein, savant renommé du XX° siècle, après avoir signalé la diversité des religions, propose une nouvelle religion qu'il appelle: "l'existentialisme", et il décrit ainsi le sentiment de l'adepte de cette religion: "Dans cette religion, l'homme ressent la petitesse de ses espoirs et de ses buts devant la grandeur et la majesté qui se dégagent de sa réflexion et de sa nature à propos de ce qui se cacher derrière la nature. Il voit sa vie comme une prison qu'il essaie de fuir pour comprendre l'existence comme une réalité unique."20 Nous pouvons nous interroger sur les causes des troubles et de la
confusion des sentiments chez la plupart des gens, sur leur façon de
raisonner et sur leur conception de la vie. On constatera qu'ils pensent,
généralement, que leur vie doit être emplie de bonheur et de félicité et
qu'ils sont en droit d'en jouir sans limite ni restriction. Si bien que
lorsqu'ils sont confrontés à l'adversité et que leurs espérances sont
déçues, alors ils n'ont de cesse de se lamenter et de s'en prendre à tout
ce qui vit autour d'eux et de tenir autrui pour responsable de leur
situation particulière. Les espoirs, tant qu'ils durent, soutiennent l'homme dans sa lutte quotidienne contre la douleur et les peines. Ceux qui ont une vision plus objective savent que l'abondance d'argent et de richesse peut constituer un obstacle sur la voie du bonheur et de la félicité. Il existe dans ce monde des gens qui, malgré leur richesse, souffrent d'une faim étrange, qui ne voient aucune place au bonheur dans leurs vies; ils sont nombreux ces noyés qui se plaignent de la soif. L'lmam Ali (que le salut soit sur lui) a dit: "Nul trésor ne vaut la sobriété. Nul richesse N'est plus sublime que la frugalité. Celui qui sait être sobre, celui-là aura atteint la quiètude de l'âme." Il existe en psychologie une loi appelée "loi du bonheur" qui dit: "Chaque fois que diminue l'espoir, la paix s'étend et chaque fois que
l'espoir renait, la paix régresse". Ainsi, plus nous modérons nos
espérances, plus nous diminuons les possibilités d'échec et de déception.
En conséquence, l'angoisse, l'instabilité et l'impatience qui atteignent
l'homme avant de réaliser ses espoirs diminuent de manière
proportionnelle. La vérité est que la réalité de la "loi du bonheur"
n'est, en fait, que la réalité de la sobriété et de la modération. La relation avec la vie éternelle L'Islam incite les âmes à la vie éternelle. La foi dans le destin, qui
est une foi vive et inébranlable qui transporte la personalité de l'homme
de l'environnement matériel et sensitif et le pousse à consacrer ses
énergies à réaliser les espoirs humains sublimes. Cela sans empêcher
l'individu de profiter pleinement de sa vie tout en soumettant les
sentiments de tentation, de jalousie et de cupidité aux jugements de
l'esprit et de la raison. La pression qu'exercent les troubles et les peines mène à des maladies
psychologiques et physiques; chacun d'entre nous doit empêcher l'anxiété
et les peines de le dominer afin de préserver sa santé morale et physique.
L'lmam Ali disait:22 Les recherches scientifiques ont prouvé que certaines maladies sont le
résultat de l'anxiété et des troubles psychologiques. L. Mann, le célèbre
psychologue, rapporte: Une nouvelle branche de la psychiatrie, appelée la psycho-pathologie,
recherche les maladies corporelles qui surviennent à cause des atteintes
psychologiques, principalement l'anxiété. L'une des expériences
entreprises dans ce domaine a prouvé que soixante-trois personnes sur un
total de soixante-quinze, atteintes d'ulcères de l'estomac, étaient
sujettes à l'anxiété. L'homme à la vision réaliste diffère des animaux, êtres aux sensations immatures, par son degré de soumission au rêve. En effet, l'individu superficiel est toujours dominé par ses rêves, ses espoirs et ses illusions, perdant ainsi toute volonté face aux défis de la vie. A l'inverser, l'individu réaliste n'est pas tributaire de ses rêves, espoirs et illusions; il ne se laisse pas dominer par eux et peut ainsi braver les difficultés quotidiennes qui se posent à lui et ne pas se laisser démonter par elles. De ce fait, il est nécessaire pour l'homme d'acquérir un certain équilibre qui lui permette de résister aux chocs, car chez certaines personnes l'absence ou la faiblesse du moral mène à ressentir de la douleur. Ceci les pousse à s'adonner à des dérivatifs et des loisirs pour le moins nocifs. Pour Jean-Jacques Rousseau: "Le plus malheureux des hommes est celui qui pense qu'il manque de
tout, car le malheur n'est pas que l'individu ressente le besoin de
quelque chose, mais plutôt de resssddssentir le besoin de quelque chose
qui lui manque. Le monde réel a ses limites, le monde de l'imaginaire lui
n'a pas de limites. Si nous ne pouvons étendre le premier-le monde
réel-nous devons alors limiter le second, car toutes les douleurs qui nous
causent peine et tristesse sont celles qui naissent des écarts qui
opposent ces deux notions: le réel et l'imaginaire. Ainsi, l'homme noue des rapports avec toutes les nécessités de l'existence; il va même jusqu'à leur accorder plus d'importance qu'à son être même, au point d'en perdre sa propre personalité. Autrement dit, chaque être projette son existence sur la terre entière et réagit à toute chose. Dès lors, est-il étonnant que nos douleurs augmentent? Nombreux sont ces commerçants qui lorsqu'ils apprennent qu'un des leurs est parti en inde, se lamentent du fait qu'ils se trouvent eux à Paris!! Nous ne vivons pas notre propre réalité, nous vivons hors d'elle et s'il est écrit que ce pourquoi nous vivons doive exister encore après notre mort, alors pourquoi s'en émouvoir? L'homme, pour vivre heureux, doit se contenter de l'existence qui est la sienne et ne pas chercher ailleurs le bonheur."25 L'lmam Al-Kulayni rapporte de l'Imam Saddeq qu'il dit un jour: "Prenez patience dans la vie car elle ne dure qu'une heure, ce qui en est passé ne laisse ni douleur ni joie et ce qui n'est pas venu vous l'ignorez. Rien n'importe plus que l'heure que tu vis présentement; alors vis-la dans l'obéissance à Dieu et à éviter sa colère".26 Cependant, si l'intérêt qui est porté au pass ou à l'avenir découle
d'une volonté de fuir les difficultés du moment présent, cela représente
aux yeux des psychologues une maladie psychologique ou, du moins, ses
prémices. Selon eux: En puisant dans les forces qui sont en chacun de nous, nous devons affronter nos douleurs. Dès lors qu'on renonce, ne serait-ce qu'une seule fois, nous serons frappé d'inertie et nous subirons plus de souffrances encore. Ainsi, parmi les solutions qu'on peut apporter aux problèmes liés à l'inquiétude et à l'anxiété, il est celle d'entreprendre des actions positives car elles permettent d'alléger le fardeau que font peser les contradictions et tiraillements auxquels l'homme est soumis; elles lui apporteront, également, du contentement une fois qu'il les aura accomplies. Car si ces actions sont bénéfiques à autrui, elles le sont aussi pour celui qui les a entreprises, sans oublier qu'elles permettent à l'individu d'éviter d'emprunter les mauvaises voies. La meilleure manière de résoudre certains problèmes Expliquer certains complexes psychologiques chez certains amis fidèles
et sincères nous parait utile pour libérer nos âmes des soucis qui pèsent
sur elles. Nous devons ainsi encourager les gens malheureux et qui
souffrent à se confier à leurs amis et camarades et à discuter avec eux de
leurs problèmes afin d'alléger lurs tourments et de parvenir à la quiétude
de Il'âme et de lesprit. La psychologie moderne a égálement déconseillé de cacher les peines et les douleurs et de les taire. Pour Schachter: "Si vous n'êtes pas contents de votre situation, de votre état et de votre attitude et que vous ne pouvez pas résoudre seuls vos problèmes, vous devez en parler à ceux sur qui vous pouvez compter et qui garderont vos secrets, car cacher les illusions douloureuses, la peur et l'anxiété ajoute à leur nuisance. Déclaez vos secrets et demandez conseil au savant expérimenté, car la peur et les pensées troubles faiblissent devant les résolutions et disparaissent. Ne vous retenez pas de vous plaindre au psychologue comme à un ami sage, car les pensées troubles que nous refoulons dans le subconscient perturbent nitre quiétude et notre bonheur. Sachez que les mauvaises pensées mènent à deux voies: ou bien le rejet se fait de manière naturelle, sans qu'on le sache ou qu'on le veuille, c'est-à-dire que nos esprits évacuent la pensée nuisible et gênante sans qu'on s'en doute et la stocke dans notre inconscient. Parfois, nous rejettons certaines pensées douloureuses en connaissance de cause et insistons pour ne point nous en souvenir. Cette opération s'appelle, en terminologie psychologique, "la suppression". Mais cette opération ne diminue en rien les dégâts de la pensée, car plus on essaie de l'oublier, plus on s'en souvient. De toute manière, qu'on le sache ou non, la pensée nuisible et gênante, qu'elle disparaisse d'elle même ou qu'on la supprime, ne nous abandonne pas et nous fera nécessairement mal. Nous ne nous reposerons de son fardeau et de sa nuisance tant que nous n'auron pas consulté un médcin spécialisé qui nous aidra nous conseillera et nous orientera."30 Parmi les facteurs favorables qui peuvent nous aider lorsque nous sommes assaillis par les problèmes et les difficultés, par le trouble et l'anxiété, il est celui d'exprimer de la joie et du plaisir. Les psychologues, aujourd'hui, voient dans le fait d'exprimer sa joie et son contentement un facteur de diminution des crises consécutives aux peines et aux souffrances. Il est dit, selon eux:: "Tentez de vous trouver, même si ce n'est pas vrai, des sujets qui vous
rendent joyeux et oeuvrez toujours à être souriants. Apparaissez vide de
toute anxiété et de toute peine, de sorte que chaque fois que l'on vous
voit, on s'imagine que l'on a rencontré le meilleur des amis et si vous
êtes peiné et contris, cachez votre peine lorsque vous rencontrez les
autres, qu'ils croient que vous êtes le plus heureux des hommes. Le premier pas vers l'activité est d'exprimer sa joie et son bonheur. ne révulsez pas, soyez tout sourire. Cette attitude de bonheur aura certainement de l'effet sur vous et allégera vos peines intérieures. Sinon, vous vous habituerez à être renfrogné et inamicale et les gens, naturellement, fuient les personnes tristes. Le visage souriant vous attirera la compagnie des autres. La tristesse n'est pas une qualité humaine, même si certains croient que ce comportement focalisera sur eux l'attention et les fera craindre des autres. Ceci est une illusion. Chaque fois que vous êtes tristes souriez, vous verez alors comment le sourire vous extirpera de votre apathie."31 |