Chapitre VIII LA PATIENCE, UN TREMPLIN VERS LA REUSSITE
Tout phénomène d'ordre naturel est le résultat d'une lutte pour
surmonter des obstacles et cela de l'apparition de la manifestation à son
accomplissement. C'est là une loi naturelle à laquelle sont soumises
toutes les créatures, sans exception. Certes, grâce à la patience nous pouvons surmonter tous les obstacles
qui barrent notre chemin vers le progrès et le succès. Car, ne l'oublions
pas, la réussite est liée à une multitude de problèmes et d'échecs. Il
nous est donné d'observer des gens qui ont atteint des positions élevées
dans la vie, d'autres qui ont pris du retard sur les progrès de ce siècle.
Nous constatons que la différence fondamentale entre ces deux catégories
réside dans leur attitude et leur persévérance face aux défis de
l'existence. La vie est, en fait, un immense champ de bataille qui s'étend sur toute
l'existence de l'individu et la patience est, dans ce cas, l'arme idéale
pour engager la lutte. La victoire est ici exclusive pour ceux parmi les
braves qui ne se sont pas rendus ou soumis aux obstacles pour quelque
raison que ce soit ou à q uelque moment que ce fut. Car après chaque
chute, ils se relèvent et fournissent de nouveaux efforts, plus soutenus,
pour enfin triompher. Le Dr Marden explique le rôle des problèmes dans le développement des qualités spirituelles et morales chez l'être humain de la manière suivante: "Tout comme les meilleures machines et les meilleurs outils acquièrent leur résistance dans le fer de la forge, il en est de même pour l'homme, car les meilleures résolutions se développent et s'affermissent lorsqu'on affronte les problèmes. Plus le diamant et dur et lumineux, plus son polissage sera difficile". Pour le philosophe allemand Kant: "L'oiseau qui, lorsqu'il vole, rencontre un vent contraire s'imagine que sans ce vent il pourrait voler plus haut et plus vite. Alors que sans le vent l'oiseau ne pourrait voler suspendu dans le vide et s'écraserait immédiatement. Ainsi, ce même élément qui semble contrecarrer le vol de l'oiseau lorsqu'il s'élance est cet élément fondamental qui lui permet de voler". Toute tentative que nous entreprenons pour parvenir à un niveau plus
élevé est noble et louable, même si nous ne réalisons par l'objectif visé.
Nous pouvons quand même renforcer notre âme par ces tentatives. C'est
ainsi que ceux qui, dans la vie, sont sans volonté et sans entendement
peuvent, par les épreuves qu'ils subissent, devenir des gens de grandes
qualités humaines et morales et, par là même, réussir dans la vie. Tel ce
jeune homme qui ayant perdu son père ou un proche parent acquiert une
résistance et une force de caractère peu communes. De la même manière, si vous élevez deux enfants du même âge dans des lieux différents. L'un obligé, dès le départ, de lutter contre les obstacles et les embûches, sans aise matérielle ou autre, va se relever après chaque chute plus forte et plus décidé, rebondissant très haut; l'autre élevé dans un milieu doré et velouté, obtenant tout ce qu'il désire sur le champ, ayant à sa disposition beaucoup d'argent, sera dès lors moins préparé à faire face aux aléas de la vie et ne surmontera pas le premier obstacle qu'il rencontrera.1 La capacité à affronter les problèmes est une chose innée dans chaque
être humain et nous sommes tenus de consacrer nos forces à leur faire face
et à les affronter avec énergie. L'innéité de l'individu représente ainsi
la source intarissable de cette énergie. Le désespoir, le renoncement et
l'incapacité à résister aux obstacles ne sont pas uniquement dûs à un
manque de préparation, mais sont plutôt ces chaî nes qui lient les mains
de certaines personnes peu déterminées et résolues. Les grands esprits ne sont pas issus d'une classe particulière, mais
pour la plupart de milieux modestes et vivant dans de grandes difficultés
et qui se sont élevés et épanouis en surmontant ces difficultés. Ceux qui
ont élevé leur personalité à un niveau insigne et se sont rendus célèbres
et estimables n'ont pu le faire qu'en surmontant tous les problèmes
auxquels ils ont été confrontés. De la nécessité de connaître les principes de la vie La connaissance des principes de la vie est ce que l'homme doit
acquérir par la réflexion et l'étude pour arriver à s'armer convenablement
contre les aléas de l'existence et à trouver la quiétude et l'équilibre
dans la vie. Les rouages de la vie ne sont pas mus par les pensées
immatures, les illusions et les rêves poétiques de même que l'homme ne
doit pas voir la vie à travers l'optique de son imaginaire et porter des
jugements illusoires. Les plus grandes victoires et les plus illustres réalisations sont,
généralement, obtenues par ceux qui ont la capacité d'analyser les causes
des défaites et des échecs et, en conséquence, profiter des leçons de la
manière la plus positive possible. L'étude des causes de l'échec peut
déterminer le pourquoi et le comment résoudre ceux-ci et ouvrir ainsi à
l'homme de nouveaux horizons d'espoir et de réussite. A partir de la,
l'individu pourra puiser dans ses énergies emmagasinées et changer ou
améliorer la situation au mieux de ses intérêts. Le désir de réussir et de dominer est le premier sentiment que connaît
l'homme durant sa vie et qui le pousse à maîtriser son environnement afin
de se doter des moyens de la réussite, d'empêcher la nature de le
soumettre à ses lois et de tuer en lui l'espour et la conscience. Pour Dayle Carnegie: "Il y a plus d'un quart de siècle, ou plutôt un demi siècle, un instituteur porta deux giffles sur la joue d'un élève qui s'agitait trop sur sa chaise; il le fit devant tous ses camarades et l'himilia à un tel point que l'enfant, ne se contenant plus, se leva et rentra chez lui en pleurant, Il n'avait pas alors six ans et croyait que ce que lui avait infligé l'instituteur était injuste et cruel, Il ressentit dès lors, dans son esprit, un grand sentiment d'injustice et d'agression et se fit le serment de combattre l'injustice jusqu'à la fin de ses jours. C'était Clarence Darrow et il fut, en vérité, le plus grand avocat devant les tribunaux, et même le plus renommé. Les journaux américains publièrent son nom en première page plus d'une fois et les anciens de Starbuck, en Amérique, parlent encoure de la première fois où il plaida et du thème de sa plaidoire. La cause qu'il défendit souleva un grand bruit et beaucoup de tumulte, alors que le litige ne concernait qu'un harnachemant de cheval qui ne coûtait pas plus de cinq dollars! Loorsqu'on lui demanda pourquoi il avait soulevé toute cette passion pour un harnachement de cheval, il répondit: l'important est de défendre le droit et la vérite, quelle que soit l'importance du sujet de l'affaire soulevée devant le tribunal. Il défendait ses causes devant la cour avec courage et enthousiasme, comme s'il avait devant lui un tigre du Bengale qu'il devait affronter pour survivre. Son client le paya'dans cette affaire, cinq dollars d'honoraires, bien que celle-ci dura sept ans et qu'elle fut soumise à sept tribunaux; il sua sang et eau à poursuivre le cas jusqu'à ce qu'il obtint gain de cause. Il déclara, par la suite, qu'il n'avait pas accepté cette affaire pour de l'argent ou pour prouver sa valeur".2 Toutes les innovations et oeuvres de valeur qui furent offertes à
l'homanité et qui sont considérées, aujourd'hui, comme banales,
paraissaient, à l'époque pour beaucoup de gens, chose impossible. Si
quelqu'un avait, dans le passé, suggéré la possibilité qu'elles puissent
exister un jour, il aurait été accusé de folie ou de naïveté; plus encore,
les savants au sein des conseils scientifiques se seraient montré les plus
hostiles à son égard. Tandis qu'aujourd'hui, les gens ont oublié ce que
ces choses représentent et donc ont cessé de s'en étonner. Emerson disait: "Les hommes qui ont réussi dans la vie sont d'accord sur une seule réalité qui est qu'il existe une dialectique entre la cause et l'effet. Autrement dit: ils croyaient que les évènements de la vie ne survenaient pas fortuitement ou par hasard, comme ils disaient, mais que toute chose était soumise à une loi et qu'il ne fallait pas faire de séparation entre un maillon d'une chaî ne et un autre parce que celle-ci serait rompue ou cassée".3 Les moyens d'atteindre la perfection La lutte et le combat que l'on entreprend pour résoudre les problèmes
sont les moyens qui nous élèvent à la perfection; ils sont le prélude à la
paix et à la quiétude spirituelle. Chaque problème a, en fait, un effet
décisif et indéniable sur le parcours de l'homme en quête de la
perfection. Ainsi, s'il n'y avait pas de traîtrise dans la vie, nous ne
pourroins réellement avoir conscience de la valeur de la piété et de
l'humilité. Et s'il n'y avait pas de problèmes, que tout puisse être
entrepris sans difficulté ni effort, que toutes les tentatives soient
couronnées de succés, il n'y aurait pas de raisons de travailler et
d'entreprendre ou bien de lutter contre les éléments contraires puisque de
toutes les manières le développement de l'homme et son succès seraient
absolument garantis. L'homme doit avoir à l'esprit une image réelle de la vie pour ne pas
être surpris par ses évènements, pour qu'il soit disposé à faire face aux
différents éléments qui interviennent sur différents aspects de son
existence, tel un nageur émérité au milieu d'une mer déchaînée. Si les
chaînes de la vie ne lui permettent pas de se mouvoir et que les choses
soient difficiles, la patience le soutiendra et le guidera vers le
salut. Un célèbre personage disait: "Si vous construisiez des palais au milieu des nuages, vous perdriez alors vos espoirs qui se transformeraitent en désillusions en vous consumant toute votre existence. Cetres, rien n'est plus agréable et plus attrayant à l'homme que de pouvoir construire, en rêve, de magnifiques palais dans l'espace infini, mais il conviendreait que ces palais soient bâtis sur terre et non dans le ciel pour ces espérances trompeuses passent du monde de l'imaginaire à celui de réel".4 La plupart des individus ne portent pas un jugement critique sur
eux-mêmes et chaque fois qu'ils font face à l'échec, ils s'inventent des
excuses et des justifications. Au lieu d'endosser leurs responsabilités
dans ces cas, ils blâment les autres et les accusent de leurs maux. Il
arrive rarement qu'une personne anxieuse et troublée s'élève à la
perfection et, si cela arrivait, cet état ne serait que temporaire et
passager. Analysant les raisons de la défaite française, un écrivain français disait: "Lorsque Daladier, premier ministre de France, était à la tribune pour haranguer les foules avec des mots d'enthousiasme, en frappant de sa main sur la table, une des personnes présentes et qui était avisée se retira dans un coin du salon et dit: La poigne qui frappe sur la table est forte, mais malheureusement elle revet des gans de velour au lieu d'être en acier". De la nécessité d'être discipliné dans l'action Parmi les règles utiles et nécessaires dans le domaine de l'activité et
qui aident énormément l'homme dans son développement et sa promotion, il
est la discipline dans l'action et la manière d'agir. La discipline est, à
cet égard, considérée comme un des principes élémentaires de l'action.
L'homme avisé songera à profiter des occasions offertes, réfléchira à
toute action s'y rattachant et, avant d'agir, calculera les résultats
qu'il en escompte. De même, il est rare que l'homme pressé réalise son objectif sans
heurts ni difficultés et arrive à son but et il arrive que cet individu
dévie de sa voie initiale pour emprunter un chemin plus sinueux. Le tort
que peut causer la précipitation n'est pas moindre comparé au danger que
peut représenter le manque de volonté et la compromission dans
l'action. Le Coran appelait le Prophète de l'Islam à s'armer de patience en toute chose pour atteindre ses objectifs et à lutter contre tout obstacle: "Reste donc droit comme il t'es commandé, toi et ceux avec toi qui se sont repentis".5 Il ajoute: "(...) et reste droit comme on t'a commandé; et ne suis pas leurs passions".6 Puis, enfin: "Oui car à côte de la difficulté est une facilité. Oui, à côte de la difficulté est une facilité. Quand tu es libre, donc, lève-toi et aspire à ton Seigneur".7 Ces versets rappellent à l'homme qu'il ne doit pas se laisser aller au désespoir et au désoeuvrement, mais qu'il soit plutôt, après le succès et la réussite, se préparer à faire face aux nouvelles difficultés, car il n'y a point, en ce monde, de repos ou de paix. Will Durant disait: "Lorsque l'homme, chaque jour de son existence, réalise une oeuvre ou
un succès, sa volonté s'en accorît. Si nous voulons donc tester notre
volonté, nous devons alors fixer l'objectif et le moyen d'y parvenir puis
nous astreindre à y oeuvrer en conséquence, en ayant à l'esprit que le
chemin que nous avons choisi devra être parcouru jusqu'à son terme. L'étude de la vie du Prophète de l'Islam, de sa patience et de sa persévérance à faire triompher la vérité, à éduquer l'homme et à le guider nous montre l'exemple illustre à suivre. Le secret du succès des musulmans, durant l'époque glorieuse de l'Islam, résidait dans leur foi et leur résistance face aux ennemis de la religion, gravant ainsi leurs noms d'hommes glorieux sur les pages du livre de l'Histoire. L'Islam, à lui seul, ne peut déterminer le succès Le Coran a promis aux musulmans, dans ses versets, le triomphe de la volonté et la victoire finale. Cependant, cela ne sera ni aisé ni facile, car a promesse divine ne s'accomplira que si les gens restent fermes et respectent leurs obligations et responsabilités. Lorsque la foi pure et sincère s'allie au travail, le resultat sera probant. Ainsi, ceux qui font la distinction entre la foi et l'action ne pourront réaliser leurs espoirs et leurs rêves de victoires, car c'est plutôt la volonté et l'entreprise qui sauveront l'homme de l'échec et de la défaite: "Ô, les Croyants! Si vous secourez Dieu, Il vous secourra et raffermira vos pas".9 Durant la bataille d'Ouhoud, lorsque les musulmans subirent un sérieux revers après avoir désobéi aux ordres du Prophète et abandonèrent leurs positions pour participer au butin, leur moral fut touché de plein fouet par cete défaite inattendue, car ils s'imaginaient que l'Islam qu'ils avaient embrassé suffisait, à lui seul, à garantir la victoire et à leur éviter tout échec. Ils s'interrogèrent sur cet échec et leur défaite, sur la désillusion, sur le mal subi de la main des infidèles et sur la perte de certains de leurs biens. Ces idées néfastes s'enracinèrent en eux et ébranlèrent leurs âmes et leur moral. Dieu leur indiqua alors la voie à suivre pour résoudre ces interrogation et chasser ces pensées de leurs esprits. Il leur dit: "Très certainement, vous serez éprouvés dans vos biens et vos personnes, et très certainement vous entendrez de la part de ceux à qui le Livre a été donné avant vous, et de la part des faiseurs de dieux, beaucoup d'injures. Si vous êtes endurants et vous comportez en piété... mais voilà bien la meilleure résolution des choses à prendre".10 Dans ce verset, les difficultés matérielles et personnelles qui touchent l'homme sont considérées d'ordre divin. Les croyants sont touchés, à l'instar de tous, par les èpreuves douloureuses et c'est à travers celles-ci que Dieu éprouve ses créatures. Ces mêmes croyants demeureont patients à l'égard des évenements jusqu'à ce que leur peur et leurs hésitations se muent en paix et, en droiture et en endurance. La foi, en vérité, vaincra la peur et le désespoir et l'homme qui possède cette foi, endurera et supportera toutes les épreuves et ainsi versera sa caution morale à son Créateur. Rousseau disait: "Si nous dispension un homme de toute épreuve, qui est nécessaire au genre humain, est-ce que nous ne l'aurions pas tourné à l'inverse de son état naturel? Certes, pour que l'enfant percoive les grands délices et le bonheur suprême, il doit faire connaissance avec les petites douleurs qui contrôlent les plaisirs humains. Le corps. s'il est en repos constant, l'âme y pourrit et s'il ne connait pas la douleur, il ne pourra alors comprendre le délice de la piété et le plaisir de la miséricorde et donc ne sera pas touché par les choses. Il sera, en conséquence, tel un dément entre les hommes, infréquentable. Les épreuves douloureuses de l'existence leur révéleront leur vrait niveau moral et physique. Et si ceux-ci ne peuvent réaliser leurs espoirs, ils s'imagineront incapables de rien faire et les obstacles, auxquels ils ne sont pas habitués, les paralyseront et les plongeront dans le désespoir. Trés vite, ils se verront sans envie ni courage, de misérables pleutres et se mépriseront"11 La patience ne signifie pas attendre que le destin supprime les obstacles. Nous devons bien comprendre le sens divin du destin, au sujet des développements de la vie et du progrés, du désespoir et de la chute de l'homme. La loi divine concernant le succés rapporte qu'il n'est possible qu'à travers l'action et la résistance: "Ô, les croyants.'De l'endurance! Luttez, d'endurance, tenez fermes, et craignez Dieu. Peut être serez-vous gagnants!".12 Le versete rappelle, ici, que les hommes doivent faire preuve de patience à l'égard des injustices, du mensonge, de la malveillance et de l'ignorance; qu'ils doivent tenter de surmonter les difficultés, de surveiller leurs ennemis et d'empêcher les étrangers de s'infiltrer parmi eux pour semer la discorde. Prendre des positions fermes devant les agresseurs, faire face aux ennemis et écarter les signes d'avilissement et de soumission sont les qualités qui caractérisent les hommes justes et droits. Ceux-ci sont également tenus de faire en sorte que leur devise, dans la vie publique ou privée, soit la piété et l'humilité qui leur rappelleront leurs obligations en toute circonstance. L'homme peut, parfois, sous une influence externe, pencher d'un côté ou d'un autre, mais la piété et la sincérité conféreront à son âme un juste équilibre. Une personalité européenne disait: "Les épreuves douloureuses et les désillusions sont l'école du mérite
et de la piété, car les malheurs éduquent l'âme, éveillent l'esprit et
corrigent en lui le jugement. Ils empêchent l'homme de suivre les passions
et de souiller son âme. Dieu qui régit le système de la Création par Sa
miséricorde et Sa sagesse a voulu que toutes ces épreuves et dificultés,
en ce monde, éprouvent les hommes de bien et les savants et leur
apprennent les voies pour parvenir au vrai repos dans l'attente du
Jugement Dernier. Bref pour les habituer à endurer les épreuves et les
difficultés dans la patience pour qu'ils deviennent dignes de comparaître
devant leur Seigneur. Deux éléments déterminants dans l'éducation de l'homme Les énergies que chaque homme recèle en lui ne s'expriment et ne
s'épanouissent que si différents éléments, internes et externes, l'y
aident, sachant que le développement et l'épanouissement de l'homme sont
illimités. Pour cela, il a nécessairement besoin d'une éducation de base
pour préparer la voie à cet épanouissement et à cette élévation humaine,
avec l'aide impérative de plusieurs éléments. Pour tout ce qui éduque l'homme, dans le cadre des préceptes divins, des exigences de la vie, purifie son âme des souillures primitives animales, il n'en demeure pas moins que les nécessités de l'existence domineront son âme et sa volonté, le rendant tel une plume livrée aux caprices des vents matérialistes qui l'écarteront de la voie de Dieu. Tant que son âme demeurera prisonière des ténèbres et des passions il ne pourra discerner les effets des difficultés. Ainsi, la pression qu'exercent les malheurs produit en lui un grand boulversement: "Oui, l'homme a été créé avide, quand le malheur le touche il est abattu".14 "Puis, quant à l'homme, lorsque son Seigneur l'éprouve en l'ennoblissant et en le comblant de bienfaits. il dit alors: "Mon Seigneur m'a ennobli". Mais par contre, quand Il l'éprouve en lui mesurant sa portion, il adit alors: "Mon Seigneur m'a avili"".15 Ce sont là les caractéristiques des hommes non-éduqués. Cependant, lorsque les coeurs des gens sont touchés par les motivations
et les raisons religieuses, ils atteindront alors la liberté spirituelle
et leur indépendance qui est la finalité de l'éducation divine. Dès lors,
ils s'imagineront pouvoir se passer des besoins matériels et deviendront
alors propriétaires du monde. C'est cela la vraie liberté qui n'est en
rien comparable à l'instinct animalier; une liberté à l'égard de tous les
obstacles et barrages qui empêchent l'homme d'accéder à la sagesse, au
progrès et à la plénitude. Il est dit dans le Coran: "Afin que vous ne vous tourmentiez pas
pour ce qui vous échappe, ni n'exultiez de ce qu'Il vous donne".16
Lorsque l'homme se libère de toute forme de soumission, à l'exclusion de
celle envers Dieu, et qu'il n'est plus dominé par rien, son sentiment sera
celui d'une force exceptionnelle. Ainsi, celui qui est éduqué de cette
manière aura une vision plus large et plus globale, un coeur enthousiaste
et un profond discernement. Pour Jean-Jacques rousseau: "Je sais que je mourrais, alors pourquoi créerais-je en ce monde des
liens et des obstacles? A quoi me serviraient ces liens sachant que tout
disparaîtra avec moi? Emile, mon fils! Si je devais te perdre qui me
resterait-il après toi? Malgré cela, je dois me préparer à supporter cet
évènement douloureux mais très probalbe, car personne ne peut me garantir
que je mourrais avant toi. Le calife Ali (que le salut soit sur lui) disait dans ses cours: "Par une peine extrême, nous accédons aux hautes positions et à la paix éternelle".18 Emerson, le philosophe américain, écrivait: "Les changement qui peuvent
conduire au bonheur des gens ne sont que des avertissements de la nature,
car l'homme, au moment où ses besoins spirituels sont en jeu, abandonne ce
système basé sur les biens et le relations humaines, de même qu'il
abandonne toute chose pour commencer une nouvelle vie. Le calife Ali (que le salut soit sur lui) comparait les gens qui ont vécu au milieu des malheurs et des peines aux arbres des montagnes, alors que les gens qui privilégient la paix et la quiétude sont tels les arbres des jardins. Cette comparaison, qui a été rapportée d'une lettre, était destinée au Gouverneur de Basra (Basorah), Othmane Ibn-Hanif Al-Ansâri: "Sache que l'arbre sauvage a un tronc plus robuste, que les plantes vertes sont plus frêles et que les herbes nouricières vivent plus longtemps et tardent à disparaître".20 Il ajoutait également: Ou bien: Ou alors encore: William John Riley, le célèbre chercheur américain, écrivait: "Les os de millions de gens qui se sont assis le matin de la victoire pour se reposer dans des déserts d'incertitudes et de lassitude et qui sont morts durant leur repos et leur immobilisme sont devenus des os blancs que le spectateur voit briller au soleil. La plus grande part de notre réflexion est si inconsistante que nous n'avons pas l'occasion de penser à ce qui se passe en nous, et s'il arrivait que nous arrêtions nos pensées pour un temps afin de nous préoccuper de ce que nous faisons, nous verions alors que nous prenons chaque jour plusieurs résolutions et qu'à chaque fin de semaine nous avons pris des centaines de décisions, sans savoir que la plupart de nos résolutions sont le fait de notre incapacité et de notre désintérêt. En réalité, nous nous sommes relachés en toute chose, ce qui est une attitude inacceptable. Le fait est que lorsque nous remettons notre activité d'aujourd'hui à
demain, nous aurons alors pris une décision, c'est-à-dire que nous aurons
résolu de ne point faire un certain travail. Ainsi, ce report est en soi
une décision, une résolution. La qualité humaine est transcendante La foi est le seul élément qui peut renforcer l'âme humaine et étendre
son champ d'activité de manière telle qu'il soit disposé à faire face aux
évènements et à ne point renoncer ou faiblir. Le croyant sait que les
malheurs, quelle que soit leur intensité, n'altéreront point son esprit
mais plutôt le fortifieront. "Le croyant est tel un plat d'or; si vous lui soufflez dessus, il rougit et si vous le pesez, il ne perd rien de son poids".25 Le calife Ali disait lui: Pour Mann, dans son livre, Les fondements de la psychologie: "Lorsque nos efforts rencontrent un obstacle pour atteindre l'objectif et que son dépassement représente une difficulté ou une impossibilité, cela suscite en nous le désespoir. Les obstacles qui nous entravent sont ce qui nous entourre comme biens et personnes, nos points faibles ou notre incapacité à résoudre ceux-ci. La capacité de supporter le désespoir diffère selon les individus, car affronter un seuil minimum de désespoir peut s'avérer psychologiquement négatif pour certains, tandis que d'autres pourront le surmonter aisèment. Pour ceux qui sont les plus faibles, il est possible qu'ils perdent le sens du discernement et qu'ils s'engagent sur des voies qui les écartent davantage de leurs objectifs".27 Cacher ses faiblesses et ses échecs La tendance à leurrer l'esprit pour s'éviter tout effort et se créer des raisons factices à l'abandon d'une activité du fait de sa propre carrence est un fait relevant de la psychologie. Celui qui ne fait pas montre de persévérance en toute chose et qui délaisse tout ce qu'il entreprend et fuit les difficultés qu'il rencontre s'invente pour cela d'éternelles excuses et d'inombrables prétextes. Le calife Ali (que le salut soit sur lui) disait: Cette vérité a été, aujourd'hui, démontré scientifiquement et les psychologues l'ont appelé le "leurre de l'esprit": "Lorsqu'un homme ne peut réaliser un travail et l'abandonne pour en
faire un autre, il se dit: "Je me vois, dans ce nouveau travail, capable
de mieux servir les hommes et le pays". La vérité est toute autre. En
fait, son incappacité et sa non qualification pour le précédent travail
l'ont amené à changer d'activité. L'homme veut de la sorte justifier sa
démission, c'est pour cela qu'il verse dans les raisons et démonstrations
fallacieuses. Pour ce qui concerne la fuite en avant, face aux difficultés et aux problèmes, cela est une fausse et une mauvaise solution, car elle ne fait que différer les choses avant que ne reviennent la souffrance, la lassitude, la faiblesse et l'incapacité. A partir du moment où l'homme réagit face à un évènement négatif, il doit se demander. Serais-je en train de me leurrer et de tromper les autres? Serais-je en train de m'inventer des excuses qui n'existent pas? Que dois-je faire pour résoudre mon problème avec justesse et réalisme? Nul doute que parler ne suffit point, il faut également aiguiser sa réflexion et fournir des efforts pour cela. Nous ne devons pas laisser passer l'occasion en alléguant de faux prétextes, cela n'est pas acceptable car ce n'est que vaine tentative pour se mentir et leurrer les autres. Il faut plutôt que l'individu affronte la réalité et découvre la vérité puis qu'il tente de trouver la voie juste pour résoudre son problème".29 Pour l'Emir des croyants Ali (que le salut soit sur lui), son opinion était qu'il ne fallait pas fuir les difficultés, même lorsqu'elles surviennent aux moments critiques, et ne point perdre espoir dans le succès. Il disait: "Lorsque croissent les malheurs, l'aube n'est plus très loin".30 Il ajoutait ensuite: |