Chapitre VIII


LA PATIENCE, UN TREMPLIN VERS LA REUSSITE



Les chemins les plus courts vers le succès

Tout phénomène d'ordre naturel est le résultat d'une lutte pour surmonter des obstacles et cela de l'apparition de la manifestation à son accomplissement. C'est là une loi naturelle à laquelle sont soumises toutes les créatures, sans exception.
Tout homme désire emprunter, dans son existence, les chemins les plus courts pour parvenir rapidement au succès recherché. Il veut aussi tirer rapidement profit de son travail et de son action, mais il n'est possible d'atteindre le but recherché et de réaliser les projets caressés que si l'on a de la patience. Sans cette qualité humaine, le progrès, le développement et la promotion de l'homme resteront chose vaine.
Qu'il s'agisse de l'homme ordinaire ou de l'homme inventif et ingénieux dôté d'une intelligence et d'une vivacité d'esprit exceptionnelles, l'objectif de réussite ne pourra se concrétiser que par une attitude de patience, une vision réaliste et un comportement pragmatique.

Certes, grâce à la patience nous pouvons surmonter tous les obstacles qui barrent notre chemin vers le progrès et le succès. Car, ne l'oublions pas, la réussite est liée à une multitude de problèmes et d'échecs. Il nous est donné d'observer des gens qui ont atteint des positions élevées dans la vie, d'autres qui ont pris du retard sur les progrès de ce siècle. Nous constatons que la différence fondamentale entre ces deux catégories réside dans leur attitude et leur persévérance face aux défis de l'existence.
Nombreux sont ceux qui, lorsqu'ils rencontrent des difficultés dans la vie, si infimes soient-elles, ne consacrent par leurs énergies à les surmonter; ils cessent d'oeuvrer et changent d'activités continuelement sans entreprendre quoi que ce soit de positif à cet égard. Ces gens se caractérisent par un état d'esprit anxieux, troublé et instable, de même que leur attitude est faite de compromis, de soumission et d'incompétence, caractéristique qui deviendra pour eux une sorte de seconde nature.

La vie est, en fait, un immense champ de bataille qui s'étend sur toute l'existence de l'individu et la patience est, dans ce cas, l'arme idéale pour engager la lutte. La victoire est ici exclusive pour ceux parmi les braves qui ne se sont pas rendus ou soumis aux obstacles pour quelque raison que ce soit ou à q uelque moment que ce fut. Car après chaque chute, ils se relèvent et fournissent de nouveaux efforts, plus soutenus, pour enfin triompher.
Si notre moral est moyen ou même bas et si notre entendement et notre discernement sont à un niveau acceptable, nous pourrions alors nous armer de patience, afin de nous épanouir dans la vie. La solution d'un problème nous aidera à solutionner tous les problémes et nous insuffera l'enthousiasme et le dynamisme nécessaires.

Le Dr Marden explique le rôle des problèmes dans le développement des qualités spirituelles et morales chez l'être humain de la manière suivante:

"Tout comme les meilleures machines et les meilleurs outils acquièrent leur résistance dans le fer de la forge, il en est de même pour l'homme, car les meilleures résolutions se développent et s'affermissent lorsqu'on affronte les problèmes. Plus le diamant et dur et lumineux, plus son polissage sera difficile".

Pour le philosophe allemand Kant:

"L'oiseau qui, lorsqu'il vole, rencontre un vent contraire s'imagine que sans ce vent il pourrait voler plus haut et plus vite. Alors que sans le vent l'oiseau ne pourrait voler suspendu dans le vide et s'écraserait immédiatement. Ainsi, ce même élément qui semble contrecarrer le vol de l'oiseau lorsqu'il s'élance est cet élément fondamental qui lui permet de voler".

Toute tentative que nous entreprenons pour parvenir à un niveau plus élevé est noble et louable, même si nous ne réalisons par l'objectif visé. Nous pouvons quand même renforcer notre âme par ces tentatives. C'est ainsi que ceux qui, dans la vie, sont sans volonté et sans entendement peuvent, par les épreuves qu'ils subissent, devenir des gens de grandes qualités humaines et morales et, par là même, réussir dans la vie. Tel ce jeune homme qui ayant perdu son père ou un proche parent acquiert une résistance et une force de caractère peu communes.
Si Dieu voulait du bien à un homme, Il l'obligerait à suivre des cours à l'école de la nécessité et du besoin et non par le combler de biens et de bonheur dans sa vie.
Si vous plantez deux graines d'un même arbres à deux endroits différents, l'une par exemple, sur le versant d'une montagne et l'autre au millieu d'un bois touffu et si vous pouviez observer leurs raciens, vous remarqueriez que la graine plantée à l'écart, sur la montagne, exposée aux vents et aux pluies, deviendra un arbre géant aux énormes branches et aux racines profondes. Tandis que l'autre graine, plantée dans la forêt, ne deviendra qu'un arbre chétif car étouffé par les autres arbres qui l'environnent.

De la même manière, si vous élevez deux enfants du même âge dans des lieux différents. L'un obligé, dès le départ, de lutter contre les obstacles et les embûches, sans aise matérielle ou autre, va se relever après chaque chute plus forte et plus décidé, rebondissant très haut; l'autre élevé dans un milieu doré et velouté, obtenant tout ce qu'il désire sur le champ, ayant à sa disposition beaucoup d'argent, sera dès lors moins préparé à faire face aux aléas de la vie et ne surmontera pas le premier obstacle qu'il rencontrera.1

La source de l'énergie

La capacité à affronter les problèmes est une chose innée dans chaque être humain et nous sommes tenus de consacrer nos forces à leur faire face et à les affronter avec énergie. L'innéité de l'individu représente ainsi la source intarissable de cette énergie. Le désespoir, le renoncement et l'incapacité à résister aux obstacles ne sont pas uniquement dûs à un manque de préparation, mais sont plutôt ces chaî nes qui lient les mains de certaines personnes peu déterminées et résolues.
Ces personnes sont frappées à chaque obstacle d'un désespoir et d'un désappointement qui réduisent leurs forces et leur confiance en elles-mêmes. Elles peuvent même perdre tout courage suite à un évènement soudain et douloureux qui leur fera perdre pied. Cette fracture sera alors difficile à combler comparativement à toute autre atteinte. Par contre, ceux qui poursuivent, contre vents et marées, activités et travaux sont plus proches de l'épanouissement que ceux qui comptent sur leurs seules dispositions naturelles, car tant que ces dispositions ne sont pas couplées à une activité positive rien de bon n'en découlera.

Les grands esprits ne sont pas issus d'une classe particulière, mais pour la plupart de milieux modestes et vivant dans de grandes difficultés et qui se sont élevés et épanouis en surmontant ces difficultés. Ceux qui ont élevé leur personalité à un niveau insigne et se sont rendus célèbres et estimables n'ont pu le faire qu'en surmontant tous les problèmes auxquels ils ont été confrontés.
Il fut rapporté qu'un étudiant chinois ne pouvant trouver de réussite dans les études qu'il poursuivait perdit espoir et ramassa tous ses livres pour les jeter à la poubelle. Il remarqua, à cet instant, une pauvre femme qui ramassait un bout de fil de fer afin d'en faire une aiguille à coudre. Cette vision produisit en lui un grand boulversement qui ébranla son âme, car il venait de recevoir une leçon pleine de sens. Il résolut alors de retourner à son lieu de travail pour y poursuivre ses études de manière plus déterminée et avec assiduité. Cet étudiant réalisa son objectif et, par sa patience et sa résolution, il devint l'un des hommes de science les plus célèbres de son époque.

De la nécessité de connaître les principes de la vie

La connaissance des principes de la vie est ce que l'homme doit acquérir par la réflexion et l'étude pour arriver à s'armer convenablement contre les aléas de l'existence et à trouver la quiétude et l'équilibre dans la vie. Les rouages de la vie ne sont pas mus par les pensées immatures, les illusions et les rêves poétiques de même que l'homme ne doit pas voir la vie à travers l'optique de son imaginaire et porter des jugements illusoires.
Celui qui fait face à nombre de problèmes qui paraissent insurmontables et qui croit ne pas pouvoir résoudre ceux-ci dans l'immédiat ne peut réaliser ses espoirs que par une plus grande détermination dans ses activités, à faire montre de plus de fermeté et être prêt à saisir sa chance. Il est possible que les problèmes de la vie obscurcissent, pour un temps, les horizons, mais, en définitive, ces nuages se dissiperont après avoir deversé l'eau bienfaitrice sur les champs de l'espoir et des espérances humaines.

La leçon à tirer des échecs

Les plus grandes victoires et les plus illustres réalisations sont, généralement, obtenues par ceux qui ont la capacité d'analyser les causes des défaites et des échecs et, en conséquence, profiter des leçons de la manière la plus positive possible. L'étude des causes de l'échec peut déterminer le pourquoi et le comment résoudre ceux-ci et ouvrir ainsi à l'homme de nouveaux horizons d'espoir et de réussite. A partir de la, l'individu pourra puiser dans ses énergies emmagasinées et changer ou améliorer la situation au mieux de ses intérêts.
L'homme se sublime lorsqu'il rencontre sur le chemin de ses espoirs les échecs et les obstacles. Nombreux sont ceux qui ne s'épanouissent réellement qu'après avoir tout perdu. De même, ceux qui ont vraiment du caractère entreprennent toutes leurs activités avec force et conviction et se découvrent des qualités propres qu'ils ne croyaient pas posséder avant d'avoir affronté et subi l'échec et la défaite.
Avoir honte de l'échec est une erreur courante car la réussite des grands hommes est jalonnée de problèmes et d'obstacles. L'homme ne peut se considérer en état d'échec total et définitif que s'il renonce à lutter et perd toutes ses forces morales. Il est possible de ressentir de l'impuissance ou du désespoir, mais cela ne doit pas empêcher l'être humain de poursuivre son combat et de persévérer jusqu'au dernier moment de sa vie.

Le désir de réussir et de dominer est le premier sentiment que connaît l'homme durant sa vie et qui le pousse à maîtriser son environnement afin de se doter des moyens de la réussite, d'empêcher la nature de le soumettre à ses lois et de tuer en lui l'espour et la conscience.
Il est possible qu'il existe en chaque être humain un diamant que ne peuvent tailler et modeler que les aléas de la vie et qui ne peut briller qu'à travers les coups de boutoirs que lui portent les échecs et les obstacles. La vérité est que la majorité des individus ne développent en eux les dons dont ils sont pourvus qu'au contact des échecs et des désillusions qui les frappent et sans lesquelles ils ne pourraient s'épanouir et développer des activités fructueuses tout le long de leur existence.

Pour Dayle Carnegie:

"Il y a plus d'un quart de siècle, ou plutôt un demi siècle, un instituteur porta deux giffles sur la joue d'un élève qui s'agitait trop sur sa chaise; il le fit devant tous ses camarades et l'himilia à un tel point que l'enfant, ne se contenant plus, se leva et rentra chez lui en pleurant, Il n'avait pas alors six ans et croyait que ce que lui avait infligé l'instituteur était injuste et cruel, Il ressentit dès lors, dans son esprit, un grand sentiment d'injustice et d'agression et se fit le serment de combattre l'injustice jusqu'à la fin de ses jours.

C'était Clarence Darrow et il fut, en vérité, le plus grand avocat devant les tribunaux, et même le plus renommé. Les journaux américains publièrent son nom en première page plus d'une fois et les anciens de Starbuck, en Amérique, parlent encoure de la première fois où il plaida et du thème de sa plaidoire. La cause qu'il défendit souleva un grand bruit et beaucoup de tumulte, alors que le litige ne concernait qu'un harnachemant de cheval qui ne coûtait pas plus de cinq dollars! Loorsqu'on lui demanda pourquoi il avait soulevé toute cette passion pour un harnachement de cheval, il répondit: l'important est de défendre le droit et la vérite, quelle que soit l'importance du sujet de l'affaire soulevée devant le tribunal. Il défendait ses causes devant la cour avec courage et enthousiasme, comme s'il avait devant lui un tigre du Bengale qu'il devait affronter pour survivre. Son client le paya'dans cette affaire, cinq dollars d'honoraires, bien que celle-ci dura sept ans et qu'elle fut soumise à sept tribunaux; il sua sang et eau à poursuivre le cas jusqu'à ce qu'il obtint gain de cause. Il déclara, par la suite, qu'il n'avait pas accepté cette affaire pour de l'argent ou pour prouver sa valeur".2

Toutes les innovations et oeuvres de valeur qui furent offertes à l'homanité et qui sont considérées, aujourd'hui, comme banales, paraissaient, à l'époque pour beaucoup de gens, chose impossible. Si quelqu'un avait, dans le passé, suggéré la possibilité qu'elles puissent exister un jour, il aurait été accusé de folie ou de naïveté; plus encore, les savants au sein des conseils scientifiques se seraient montré les plus hostiles à son égard. Tandis qu'aujourd'hui, les gens ont oublié ce que ces choses représentent et donc ont cessé de s'en étonner.
Les hommes d'affaires n'ont pas créé toutes ces industries et toutes ces techniques si rapidement, elles sont plutôt le résultat d'années de souffrances et de tortures. Ainsi, beaucoup de ces personnes ont dépensé d'énormes ressources physiques et morales à résoudre des difficultés et des problèmes liés à ces industries et à ces techniques, avec patience et abnégation, pour qu'enfin elles puissent se concrétiser dans la réalité et que leur importance soit reconnue.

Emerson disait:

"Les hommes qui ont réussi dans la vie sont d'accord sur une seule réalité qui est qu'il existe une dialectique entre la cause et l'effet. Autrement dit: ils croyaient que les évènements de la vie ne survenaient pas fortuitement ou par hasard, comme ils disaient, mais que toute chose était soumise à une loi et qu'il ne fallait pas faire de séparation entre un maillon d'une chaî ne et un autre parce que celle-ci serait rompue ou cassée".3

Les moyens d'atteindre la perfection

La lutte et le combat que l'on entreprend pour résoudre les problèmes sont les moyens qui nous élèvent à la perfection; ils sont le prélude à la paix et à la quiétude spirituelle. Chaque problème a, en fait, un effet décisif et indéniable sur le parcours de l'homme en quête de la perfection. Ainsi, s'il n'y avait pas de traîtrise dans la vie, nous ne pourroins réellement avoir conscience de la valeur de la piété et de l'humilité. Et s'il n'y avait pas de problèmes, que tout puisse être entrepris sans difficulté ni effort, que toutes les tentatives soient couronnées de succés, il n'y aurait pas de raisons de travailler et d'entreprendre ou bien de lutter contre les éléments contraires puisque de toutes les manières le développement de l'homme et son succès seraient absolument garantis.
En conséquence, la pression qu'exercent les contraintes et les désillusions n'est point nuisible; elle relance plutôt les énergies et les bonnes dispositions et complète la personalité morale de l'individu. Elle peut même représenter une source d'inspiration et de dynamisme.

L'homme doit avoir à l'esprit une image réelle de la vie pour ne pas être surpris par ses évènements, pour qu'il soit disposé à faire face aux différents éléments qui interviennent sur différents aspects de son existence, tel un nageur émérité au milieu d'une mer déchaînée. Si les chaînes de la vie ne lui permettent pas de se mouvoir et que les choses soient difficiles, la patience le soutiendra et le guidera vers le salut.
Nombreux sont ceux qui nourissent des illusions, des rêves et des visions irréalistes, qui imaginent la réalisation de leurs espoirs et de leurs grands rêves, sans y consacrer les énergies nécessaires. Il est évident qu'entre le rêve et la réalité existent de grandes différences et que nous devons agir dans la vie avec réalisme et que nous tentions d'atteindre l'objectif en y consacrant de la patience et de la persévérance, sans négliger aucun effort pour cela.

Un célèbre personage disait:

"Si vous construisiez des palais au milieu des nuages, vous perdriez alors vos espoirs qui se transformeraitent en désillusions en vous consumant toute votre existence. Cetres, rien n'est plus agréable et plus attrayant à l'homme que de pouvoir construire, en rêve, de magnifiques palais dans l'espace infini, mais il conviendreait que ces palais soient bâtis sur terre et non dans le ciel pour ces espérances trompeuses passent du monde de l'imaginaire à celui de réel".4

La plupart des individus ne portent pas un jugement critique sur eux-mêmes et chaque fois qu'ils font face à l'échec, ils s'inventent des excuses et des justifications. Au lieu d'endosser leurs responsabilités dans ces cas, ils blâment les autres et les accusent de leurs maux. Il arrive rarement qu'une personne anxieuse et troublée s'élève à la perfection et, si cela arrivait, cet état ne serait que temporaire et passager.
Il existe des gens qui ne tirent de leçons qu'à travers les échecs et les défaites pour, après cela, réussir et éviter les obstacles et les problèmes et qui, lorsqu'ils les rencontrent, ne s'enffondrent pas psychologiquement et comprennent alors la nécessité d'entreprendre et de regarder avec courage l'avenir pour effacer les échecs du passé. Ils induisent de ces expériences que le mal peut être assumé autrement, par la prévention et la volonté d'affronter le présent. De même, l'on peut apprendre des expériences acquises par les autres en les étudiant et en les analysant pour découvrir leurs causes et leurs effets, bref par une observation de la vie en général.
Les faits historiques démontrent Clairement que toutes les armes militaires n'apportent la victoire qu'à ceux qui s'arment de patience et de persévérance. Ces hommes courageux qui ne connaissent pas l'échec sont ceux qui ont la capacité de garder l'initiative sur les champs de bataille pour réduire l'ennemi. Ainsi, une différence de deux ou trois minutes de patience peut signifier la victoire ou la défaite.

Analysant les raisons de la défaite française, un écrivain français disait:

"Lorsque Daladier, premier ministre de France, était à la tribune pour haranguer les foules avec des mots d'enthousiasme, en frappant de sa main sur la table, une des personnes présentes et qui était avisée se retira dans un coin du salon et dit: La poigne qui frappe sur la table est forte, mais malheureusement elle revet des gans de velour au lieu d'être en acier".

De la nécessité d'être discipliné dans l'action

Parmi les règles utiles et nécessaires dans le domaine de l'activité et qui aident énormément l'homme dans son développement et sa promotion, il est la discipline dans l'action et la manière d'agir. La discipline est, à cet égard, considérée comme un des principes élémentaires de l'action. L'homme avisé songera à profiter des occasions offertes, réfléchira à toute action s'y rattachant et, avant d'agir, calculera les résultats qu'il en escompte.
Ceux qui bâtissent leur existence sur une base solide, celle de la vérité, empruntent ainsi la voie de l'essor de manière plus sûre que ceux qui agissent sans organisation ni planification. L'indiscipline représente un resque de pertes énormes pour chacun, une perte qui ne pourra être rattrapée.
Il est possible qu'une personne passe plusieurs années de son existence à exercer une activité, mais à cause du manque de discernement et son absence d'ingéniosité son activité ne lui rapportera rien, bien qu'elle s'y soit consacrée longtemps. Il est probable qu'une autre personne, par contre, passe moins de temps sur la même activité et se rapproche chaque jour de son objectif tout en retirant de grands bénéfices de ses efforts.

De même, il est rare que l'homme pressé réalise son objectif sans heurts ni difficultés et arrive à son but et il arrive que cet individu dévie de sa voie initiale pour emprunter un chemin plus sinueux. Le tort que peut causer la précipitation n'est pas moindre comparé au danger que peut représenter le manque de volonté et la compromission dans l'action.
Ainsi, les actes mûrement réfléchis et la justesse dans la résolution des problèmes augmentent la capacité de l'homme à progresser. Cette réalité s'applique également aux peuples et aux nations.
La société a besoin de préserver son existence et son développement plus que toute autre chose en les confiant à des hommes patients qui ne reculent pas et n'hésitent pas à emprunter des voies semées d'embûches et ceux qui allient cette qualité morale avec la connaissance et la science et l'utilisent à bon escient. En conséquence, le génie scientifique et politique, s'il n'est pas tempéré par la patience et allié à la persévérance, ne produira rien de positif.

Le Coran appelait le Prophète de l'Islam à s'armer de patience en toute chose pour atteindre ses objectifs et à lutter contre tout obstacle: "Reste donc droit comme il t'es commandé, toi et ceux avec toi qui se sont repentis".5 Il ajoute: "(...) et reste droit comme on t'a commandé; et ne suis pas leurs passions".6 Puis, enfin: "Oui car à côte de la difficulté est une facilité. Oui, à côte de la difficulté est une facilité. Quand tu es libre, donc, lève-toi et aspire à ton Seigneur".7

Ces versets rappellent à l'homme qu'il ne doit pas se laisser aller au désespoir et au désoeuvrement, mais qu'il soit plutôt, après le succès et la réussite, se préparer à faire face aux nouvelles difficultés, car il n'y a point, en ce monde, de repos ou de paix.

Will Durant disait:

"Lorsque l'homme, chaque jour de son existence, réalise une oeuvre ou un succès, sa volonté s'en accorît. Si nous voulons donc tester notre volonté, nous devons alors fixer l'objectif et le moyen d'y parvenir puis nous astreindre à y oeuvrer en conséquence, en ayant à l'esprit que le chemin que nous avons choisi devra être parcouru jusqu'à son terme.
Les petits succès nous donnent du courage et nous font croire en de plus grandes victoires. Celui qui est sceptique à l'égard de ces grandes victoires restera à jamais un être insignifiant. Ne te réjouis pas trop du petit succès. Après chaque victoire, fête la durant un jour seulement et poursuis une plus grande et plus difficile oeuvre. Engage-toi à fond et endosse tes responsabilités. Oui, il est possible que tu faillisse ou que tu disparaisse, mais la mort n'est pas digne d'ébranler notre foi et nos convictions. Si le danger ne guette pas ta vie, il ne fera que te renforcer et te rapprocher de tes objectifs et te conduire à la gloire".8

L'étude de la vie du Prophète de l'Islam, de sa patience et de sa persévérance à faire triompher la vérité, à éduquer l'homme et à le guider nous montre l'exemple illustre à suivre. Le secret du succès des musulmans, durant l'époque glorieuse de l'Islam, résidait dans leur foi et leur résistance face aux ennemis de la religion, gravant ainsi leurs noms d'hommes glorieux sur les pages du livre de l'Histoire.

L'Islam, à lui seul, ne peut déterminer le succès

Le Coran a promis aux musulmans, dans ses versets, le triomphe de la volonté et la victoire finale. Cependant, cela ne sera ni aisé ni facile, car a promesse divine ne s'accomplira que si les gens restent fermes et respectent leurs obligations et responsabilités. Lorsque la foi pure et sincère s'allie au travail, le resultat sera probant. Ainsi, ceux qui font la distinction entre la foi et l'action ne pourront réaliser leurs espoirs et leurs rêves de victoires, car c'est plutôt la volonté et l'entreprise qui sauveront l'homme de l'échec et de la défaite: "Ô, les Croyants! Si vous secourez Dieu, Il vous secourra et raffermira vos pas".9

Durant la bataille d'Ouhoud, lorsque les musulmans subirent un sérieux revers après avoir désobéi aux ordres du Prophète et abandonèrent leurs positions pour participer au butin, leur moral fut touché de plein fouet par cete défaite inattendue, car ils s'imaginaient que l'Islam qu'ils avaient embrassé suffisait, à lui seul, à garantir la victoire et à leur éviter tout échec. Ils s'interrogèrent sur cet échec et leur défaite, sur la désillusion, sur le mal subi de la main des infidèles et sur la perte de certains de leurs biens. Ces idées néfastes s'enracinèrent en eux et ébranlèrent leurs âmes et leur moral. Dieu leur indiqua alors la voie à suivre pour résoudre ces interrogation et chasser ces pensées de leurs esprits. Il leur dit: "Très certainement, vous serez éprouvés dans vos biens et vos personnes, et très certainement vous entendrez de la part de ceux à qui le Livre a été donné avant vous, et de la part des faiseurs de dieux, beaucoup d'injures. Si vous êtes endurants et vous comportez en piété... mais voilà bien la meilleure résolution des choses à prendre".10

Dans ce verset, les difficultés matérielles et personnelles qui touchent l'homme sont considérées d'ordre divin. Les croyants sont touchés, à l'instar de tous, par les èpreuves douloureuses et c'est à travers celles-ci que Dieu éprouve ses créatures. Ces mêmes croyants demeureont patients à l'égard des évenements jusqu'à ce que leur peur et leurs hésitations se muent en paix et, en droiture et en endurance. La foi, en vérité, vaincra la peur et le désespoir et l'homme qui possède cette foi, endurera et supportera toutes les épreuves et ainsi versera sa caution morale à son Créateur.

Rousseau disait:

"Si nous dispension un homme de toute épreuve, qui est nécessaire au genre humain, est-ce que nous ne l'aurions pas tourné à l'inverse de son état naturel? Certes, pour que l'enfant percoive les grands délices et le bonheur suprême, il doit faire connaissance avec les petites douleurs qui contrôlent les plaisirs humains. Le corps. s'il est en repos constant, l'âme y pourrit et s'il ne connait pas la douleur, il ne pourra alors comprendre le délice de la piété et le plaisir de la miséricorde et donc ne sera pas touché par les choses. Il sera, en conséquence, tel un dément entre les hommes, infréquentable. Les épreuves douloureuses de l'existence leur révéleront leur vrait niveau moral et physique. Et si ceux-ci ne peuvent réaliser leurs espoirs, ils s'imagineront incapables de rien faire et les obstacles, auxquels ils ne sont pas habitués, les paralyseront et les plongeront dans le désespoir. Trés vite, ils se verront sans envie ni courage, de misérables pleutres et se mépriseront"11

La patience ne signifie pas attendre que le destin supprime les obstacles. Nous devons bien comprendre le sens divin du destin, au sujet des développements de la vie et du progrés, du désespoir et de la chute de l'homme. La loi divine concernant le succés rapporte qu'il n'est possible qu'à travers l'action et la résistance: "Ô, les croyants.'De l'endurance! Luttez, d'endurance, tenez fermes, et craignez Dieu. Peut être serez-vous gagnants!".12

Le versete rappelle, ici, que les hommes doivent faire preuve de patience à l'égard des injustices, du mensonge, de la malveillance et de l'ignorance; qu'ils doivent tenter de surmonter les difficultés, de surveiller leurs ennemis et d'empêcher les étrangers de s'infiltrer parmi eux pour semer la discorde. Prendre des positions fermes devant les agresseurs, faire face aux ennemis et écarter les signes d'avilissement et de soumission sont les qualités qui caractérisent les hommes justes et droits. Ceux-ci sont également tenus de faire en sorte que leur devise, dans la vie publique ou privée, soit la piété et l'humilité qui leur rappelleront leurs obligations en toute circonstance. L'homme peut, parfois, sous une influence externe, pencher d'un côté ou d'un autre, mais la piété et la sincérité conféreront à son âme un juste équilibre.

Une personalité européenne disait:

"Les épreuves douloureuses et les désillusions sont l'école du mérite et de la piété, car les malheurs éduquent l'âme, éveillent l'esprit et corrigent en lui le jugement. Ils empêchent l'homme de suivre les passions et de souiller son âme. Dieu qui régit le système de la Création par Sa miséricorde et Sa sagesse a voulu que toutes ces épreuves et dificultés, en ce monde, éprouvent les hommes de bien et les savants et leur apprennent les voies pour parvenir au vrai repos dans l'attente du Jugement Dernier. Bref pour les habituer à endurer les épreuves et les difficultés dans la patience pour qu'ils deviennent dignes de comparaître devant leur Seigneur.
Nul n'est plus triste que celui qui ne subit ni difficulté ni épreuve, car n'ayant jamais été éprouvé, sa perception de la réalité restera tronquée... Dieu récompensera les qualités de l'individu qui se seront exprimées à travers ses actions et son oeuvre".13

Deux éléments déterminants dans l'éducation de l'homme

Les énergies que chaque homme recèle en lui ne s'expriment et ne s'épanouissent que si différents éléments, internes et externes, l'y aident, sachant que le développement et l'épanouissement de l'homme sont illimités. Pour cela, il a nécessairement besoin d'une éducation de base pour préparer la voie à cet épanouissement et à cette élévation humaine, avec l'aide impérative de plusieurs éléments.
Il existe deux éléments qui jouent un rôle essentiel et déterminant dans le développement des énergies humaines: l'un a trait aux prescriptions du Prophéte ou des prophètes de Dieu qui imprègnent l'âme humaine, écartant tout penchant vers le mal et tout comportement inacceptable du coeur pour illuminer et éclairer l'âme. Le deuxième élément, lui, est celui qui offre un tremplin à l'homme pour atteindre les objectifs souhaités et l'épanouissement désiré, autrement dit: les difficultés et les épreuves de la vie.

Pour tout ce qui éduque l'homme, dans le cadre des préceptes divins, des exigences de la vie, purifie son âme des souillures primitives animales, il n'en demeure pas moins que les nécessités de l'existence domineront son âme et sa volonté, le rendant tel une plume livrée aux caprices des vents matérialistes qui l'écarteront de la voie de Dieu. Tant que son âme demeurera prisonière des ténèbres et des passions il ne pourra discerner les effets des difficultés. Ainsi, la pression qu'exercent les malheurs produit en lui un grand boulversement: "Oui, l'homme a été créé avide, quand le malheur le touche il est abattu".14 "Puis, quant à l'homme, lorsque son Seigneur l'éprouve en l'ennoblissant et en le comblant de bienfaits. il dit alors: "Mon Seigneur m'a ennobli". Mais par contre, quand Il l'éprouve en lui mesurant sa portion, il adit alors: "Mon Seigneur m'a avili"".15 Ce sont là les caractéristiques des hommes non-éduqués.

Cependant, lorsque les coeurs des gens sont touchés par les motivations et les raisons religieuses, ils atteindront alors la liberté spirituelle et leur indépendance qui est la finalité de l'éducation divine. Dès lors, ils s'imagineront pouvoir se passer des besoins matériels et deviendront alors propriétaires du monde. C'est cela la vraie liberté qui n'est en rien comparable à l'instinct animalier; une liberté à l'égard de tous les obstacles et barrages qui empêchent l'homme d'accéder à la sagesse, au progrès et à la plénitude.
Les valeurs trompeuses n'ébranleront pas l'homme éduqué et sage et ne domineront pas son esprit et son discernement.

Il est dit dans le Coran: "Afin que vous ne vous tourmentiez pas pour ce qui vous échappe, ni n'exultiez de ce qu'Il vous donne".16 Lorsque l'homme se libère de toute forme de soumission, à l'exclusion de celle envers Dieu, et qu'il n'est plus dominé par rien, son sentiment sera celui d'une force exceptionnelle. Ainsi, celui qui est éduqué de cette manière aura une vision plus large et plus globale, un coeur enthousiaste et un profond discernement.
De même, l'idée d'oublier le passé et de ne point trop se réjouir a un impact éducatif certain, car le fait de regretter une chose et d'en être hanté mène à la paralysie des énergies créatrices que possède l'individu. D'un autre côté, la joie d'acquéreir quelque chose limite la dynamique de l'individu et l'empêche d'accéder à un niveau plus élevé, c'est-à-dire à geler sa dynamique de progrès.

Pour Jean-Jacques rousseau:

"Je sais que je mourrais, alors pourquoi créerais-je en ce monde des liens et des obstacles? A quoi me serviraient ces liens sachant que tout disparaîtra avec moi? Emile, mon fils! Si je devais te perdre qui me resterait-il après toi? Malgré cela, je dois me préparer à supporter cet évènement douloureux mais très probalbe, car personne ne peut me garantir que je mourrais avant toi.
Si tu veux vivre heureux et paisible, fais que ton coeur reste attaché à une beauté éternelle, tâche que tes souhaits soient limités, place tes devoirs avant toute chose, demande uniquement ce qui n'est point contraire aux lois de la morale, habitue-toi à perdre toute chose sans grande souffrance et n'accepte pas ce que refuse ta conscience. Tu ne seras vraiment heureux que lorsque tu te seras détachés de toutes choses terrestres".17

Le calife Ali (que le salut soit sur lui) disait dans ses cours:

"Par une peine extrême, nous accédons aux hautes positions et à la paix éternelle".18

Emerson, le philosophe américain, écrivait: "Les changement qui peuvent conduire au bonheur des gens ne sont que des avertissements de la nature, car l'homme, au moment où ses besoins spirituels sont en jeu, abandonne ce système basé sur les biens et le relations humaines, de même qu'il abandonne toute chose pour commencer une nouvelle vie.
Les malheurs ne laissent apparaitre leurs premiers bienfaits qu'après une longue période: la fièvre et le manque de dynamisme ainsi que le désespoir, consécutifs à la perte des richesses et des proches, ne peuvent être remplacés instantanément. Cependant, le temps qui passe fera apparaître ce que cachaient les évènements comme énergies et capacités. Ainsi, la perte de proches qui n'est, au début, qu'une absence douloureuse devient, par la suite, une lumiéré qui guide vers le bien. Tout malheur qui survient dans notre vie est une révolution. Par exemple, pour clore la période de l'adolescence ou pour modifier nos attitudes et comportements et nous amener, après cela, à d'autres attitudes plus conformes à nos besoins.
Celui qui veut vivre comme une fleur délicate, ne craignant pas le soleil brûlant, doit savoir que le figuier planté dans le jardin, lorsqu'il est négligé par le jardinier et que les murs s'effondrent autour de lui, se transforme en un arbre sauvage, à l'instar des arbres de la forêt, qui offrira beaucoup d'ombre et de fruits à l'homme".19

Le calife Ali (que le salut soit sur lui) comparait les gens qui ont vécu au milieu des malheurs et des peines aux arbres des montagnes, alors que les gens qui privilégient la paix et la quiétude sont tels les arbres des jardins. Cette comparaison, qui a été rapportée d'une lettre, était destinée au Gouverneur de Basra (Basorah), Othmane Ibn-Hanif Al-Ansâri:

"Sache que l'arbre sauvage a un tronc plus robuste, que les plantes vertes sont plus frêles et que les herbes nouricières vivent plus longtemps et tardent à disparaître".20

Il ajoutait également:
"Tu dois t'habituer au travail en toute activité et tout repos".21

Ou bien:
"Tu dois être sérieux, même lorsque le sérieux n'aide en rien".22

Ou alors encore:
"Celui qui laisse échapper l'occasion ne pourra s'en remettre".23

William John Riley, le célèbre chercheur américain, écrivait:

"Les os de millions de gens qui se sont assis le matin de la victoire pour se reposer dans des déserts d'incertitudes et de lassitude et qui sont morts durant leur repos et leur immobilisme sont devenus des os blancs que le spectateur voit briller au soleil. La plus grande part de notre réflexion est si inconsistante que nous n'avons pas l'occasion de penser à ce qui se passe en nous, et s'il arrivait que nous arrêtions nos pensées pour un temps afin de nous préoccuper de ce que nous faisons, nous verions alors que nous prenons chaque jour plusieurs résolutions et qu'à chaque fin de semaine nous avons pris des centaines de décisions, sans savoir que la plupart de nos résolutions sont le fait de notre incapacité et de notre désintérêt. En réalité, nous nous sommes relachés en toute chose, ce qui est une attitude inacceptable.

Le fait est que lorsque nous remettons notre activité d'aujourd'hui à demain, nous aurons alors pris une décision, c'est-à-dire que nous aurons résolu de ne point faire un certain travail. Ainsi, ce report est en soi une décision, une résolution.
Il est très facile de se laisser aller au relachement, particulièrement si vous vous trompez et que vous vous leurriez en croyant que vous êtes capable, à l'avenir, de progresser. Cela signifie que vous avez anesthésié vos pensées en vous imaginant être en meilleure situation dans le futur que présentement. Vous ne faites que vous leurrer en prétendant que l'avenir est vide de toute difficultés et qu'il ne nécessite aucune lutte. Cependant, la réalité est que toute grande oeuvre est accompagnée de difficultés et que vous n'aurez pas, à l'avenir, une solution miracle. La réussite n'aura lieu que dans le présent, tant que vous avez le choix et l'opportunité. Car la valeur de l'occasion offerte au présent est plus grande que celle des victoires passées ou à venir".24

La qualité humaine est transcendante

La foi est le seul élément qui peut renforcer l'âme humaine et étendre son champ d'activité de manière telle qu'il soit disposé à faire face aux évènements et à ne point renoncer ou faiblir. Le croyant sait que les malheurs, quelle que soit leur intensité, n'altéreront point son esprit mais plutôt le fortifieront.
Le fait de posséder l'énergie qui permette de supporter les difficultés et les problèmes prémunit l'homme contre les atteintes psychologiques. c'est la force de la foi qui accroît la capacité de résistance chez l'être humain, sans détruire son équilibre spirituel et sans qu'il perde sa résolution de réaliser ses objectifs. Le Prophète (que le salut soit sur lui) observe que cette qualité fait partie des caractéristiques des hommes de bien?

"Le croyant est tel un plat d'or; si vous lui soufflez dessus, il rougit et si vous le pesez, il ne perd rien de son poids".25

Le calife Ali disait lui:
"L'âme du croyant est encore plus résistante que le granit ou que la roche".26

Pour Mann, dans son livre, Les fondements de la psychologie:

"Lorsque nos efforts rencontrent un obstacle pour atteindre l'objectif et que son dépassement représente une difficulté ou une impossibilité, cela suscite en nous le désespoir. Les obstacles qui nous entravent sont ce qui nous entourre comme biens et personnes, nos points faibles ou notre incapacité à résoudre ceux-ci. La capacité de supporter le désespoir diffère selon les individus, car affronter un seuil minimum de désespoir peut s'avérer psychologiquement négatif pour certains, tandis que d'autres pourront le surmonter aisèment. Pour ceux qui sont les plus faibles, il est possible qu'ils perdent le sens du discernement et qu'ils s'engagent sur des voies qui les écartent davantage de leurs objectifs".27

Cacher ses faiblesses et ses échecs

La tendance à leurrer l'esprit pour s'éviter tout effort et se créer des raisons factices à l'abandon d'une activité du fait de sa propre carrence est un fait relevant de la psychologie. Celui qui ne fait pas montre de persévérance en toute chose et qui délaisse tout ce qu'il entreprend et fuit les difficultés qu'il rencontre s'invente pour cela d'éternelles excuses et d'inombrables prétextes.

Le calife Ali (que le salut soit sur lui) disait:
"L'homme peut se mentir à lui-même lorsqu'il éprouve d'énormes difficultés qu'il ne prévoyait pas".28

Cette vérité a été, aujourd'hui, démontré scientifiquement et les psychologues l'ont appelé le "leurre de l'esprit":

"Lorsqu'un homme ne peut réaliser un travail et l'abandonne pour en faire un autre, il se dit: "Je me vois, dans ce nouveau travail, capable de mieux servir les hommes et le pays". La vérité est toute autre. En fait, son incappacité et sa non qualification pour le précédent travail l'ont amené à changer d'activité. L'homme veut de la sorte justifier sa démission, c'est pour cela qu'il verse dans les raisons et démonstrations fallacieuses.
La preuve forgée de toute pièce-comme toute action défensive-est soit la marque d'une défaite psychologique, soit que l'homme n'a pas appris la manière d'affronter les difficultés et c'est pour cela qu'il s'invente des excuses. Nombreux sont ceux qui se créent des raisons factices pour couvrir leurs faiblesses flagrantes, alors qu'ils devraient tout faire pour dévoiler ces faiblesses et les corriger. Lorsque nous subissons un échec, notre inconscient est marqué par l'abattement et le désespoir. Cela nous porte à inventer des excuses qui ne peuvent, en aucun cas, nous justifier et nous innocenter, le mieux étant de reconnaitre notre échec et notre déception et tendre à renforcer nos esprits afin de vaincre les obstacles, de dépasser cet échec dû à notre manque d'efforts et, en même temps, ne pas oublier de profiter de cette expérience et d'en tirer les leçons qui s'imposent.

Pour ce qui concerne la fuite en avant, face aux difficultés et aux problèmes, cela est une fausse et une mauvaise solution, car elle ne fait que différer les choses avant que ne reviennent la souffrance, la lassitude, la faiblesse et l'incapacité. A partir du moment où l'homme réagit face à un évènement négatif, il doit se demander. Serais-je en train de me leurrer et de tromper les autres? Serais-je en train de m'inventer des excuses qui n'existent pas? Que dois-je faire pour résoudre mon problème avec justesse et réalisme? Nul doute que parler ne suffit point, il faut également aiguiser sa réflexion et fournir des efforts pour cela. Nous ne devons pas laisser passer l'occasion en alléguant de faux prétextes, cela n'est pas acceptable car ce n'est que vaine tentative pour se mentir et leurrer les autres. Il faut plutôt que l'individu affronte la réalité et découvre la vérité puis qu'il tente de trouver la voie juste pour résoudre son problème".29

Pour l'Emir des croyants Ali (que le salut soit sur lui), son opinion était qu'il ne fallait pas fuir les difficultés, même lorsqu'elles surviennent aux moments critiques, et ne point perdre espoir dans le succès. Il disait:

"Lorsque croissent les malheurs, l'aube n'est plus très loin".30

Il ajoutait ensuite:
"Lorsque se resserent les chaînes des épreuves, alors le salut est tout proche".31