Chapitre IX LA VERITE SUR L'HONNEUR ET LA DIGNITE A côté de ses besoins corporels essentiels, l'homme ressent un ensemble
de besoins spirituels dont le désir d'assouvissement est manifeste et qui,
s'ils ne sont pas satisfaits en temps opportun et de manière appropriée,
développent chez lui un déséquilibre, des troubles et des dégâts, dans sa
vie publique et privée, qui peuvent être irréversibles. Parmi les besoins spirituels fondamentaux, il est le sentiment et la
"quête de la gloire", élément essentiel de son amour de la perfection. En
effet, beaucoup des activités de l'homme ne se réalisent que pour
atteindre cet objectif. L'homme a soif de gloire et, en même temps, refuse
tout avilissement et mépris qu'il réprouve. Ainsi, lorsque son rang social
et sa personne sont menacés, il puise dans ses ressources les plus
profondes pour repousser ce danger ou le contourner. Il use de tous ses
moyens pour empêcher le malheur et l'échec. La peur qui le domine et le
sentiment de désespoir et de torture l'amènet à penser que l'incapacité et
la faiblesse sont plus dangeureux que le danger lui-même. Sa vie se trouve
transformée alors en un affreux cauchemar. Le sentiment et le besoin de dignité et d'honneur qui a été déposé,
telle une graine, par la volonté du Créateur dans l'âme de l'être humain,
qui éclot dès l'enfance et se manifeste avant toute autre caractéristiques
et particularités spirituelles et psychologiques. Le petit enfant a besoin
d'attention et de soins, d'orientation et de fierté. C'est ce qu'il attend
le plus de ceux qui l'entourent. Il n'admet même pas que d'autres fassent
l'objet de cette fierté et c'est ainsi que lorsqu'apparait dans une
famille un nouveau-né et que la mère lui consacre la majeure partie de son
temps, s'occupant nécessairement moins de son aîné qu'elle ne le faisait
auparavant, celui-ci verra d'un mauvais oeil son frère. La force de toute communauté et sa faiblesse, sa fierté et son déshonneur, sa grandeur et sa décadence, sont liés à son vécu spirituel. Ces différentes situations qu'elle connaît résultent de sa manière de réfléchir et de son comportement. Les qualités individuelles, telles les sentiments nobles et une vie spirituelle élevée, ne sont pas mesurables à l'instar des richesses matérielles ou des positions sociales. Ceci est une vérité établie que les défauts de l'âme ont plus d'effets sur la dignité réelle que les causes exogènes. Le désespoir, le bonheur et le véritable honneur sont en étroite liaison avec la vie intérieure de l'homme. Il n'y a que les gens de courte vue qui s'imaginent que la différence dans les situations sociales est l'élément fondamental pour juger du degré d'honneur et de dignité. Un grand nombre d'individus, dans une société, ont souvent une mauvaise
appréciation des facteurs véritables de la dignité. Dès lors que ce
besoins spirituel n'est pas parfaitement assouvi en eux, ils ont recours,
pour le satisfaire, à des voies sinueuses et dommageables, car ils se
sentent tels un noyé qui, pour survivre, veut s'accrocher à n'importe quel
objet flottant devant lui, ne tentant aucun effort pour recouvrer,
autrement que par des avantages artificiels et illusoires, une dignité et
un honneur perdus. Le problème est que la richesse excessive est généralement accompagnée
de deux caractères qui mènent au désespoir et à l'abattement: soit ils
conduisent l'homme sur des chemins tortueux et dangereux, ceux des
penchants et des tentations, soit qu'ils presse à l'amour démesuré des
biens matériels au point que l'homme devient idôlatre et prêt à tout
sacrifier pour ses idôles. Notre propos n'est pas d'empêcher que l'on
cherche à acquérir des richesses pour surmonter les difficultés de la vie,
la vérité est que la richesse qui excéde les besoins n'apporte rien de
plus au bonheur des êtres humains. L'honneur est un sentiment grisant qui émerge du plus profond de l'être et se reflète en toute chose. Celui qui est digne sera honoré par sa communauté. Il est vrai que beaucoup de gens espèrent atteindre les plus grands honneurs et briller comme des étoiles au firmament de la société, de même qu'ils voudraient éblouir les autres par leur réussite, ne se contentant pas que les gens connaissent bien leur nom, mais voulant que leur image soit gravée dans leurs coeurs. Cependant, cet objectif ne reste accessible que si l'homme s'astreint à un vision réaliste et qu'il fonde son existence sur l'honneur véritable. Un savant occidentaliste disait: "La richesse ne s'exprime pas en dinars ou en dirhams, beaucoup de gens
ont peu de ressources, mais si nous faisions attention nous verrions qu'il
faudrait les compter parmi les gens les plus riches. Diogène était alors étendu au soleil et, parmi les qualités dominantes
qui faisaient sa célébrité et que lui même prônait: la fierté de l'âme et
l'indépendance de l'esprit l'emportaient sur les autres. En chaque lieu et à chaque époque, il est des gens qui aiment être sous
la lumière du soleil et ne supportent pas que d'autres les surpassent en
rang ou en position sociale, car leur esprit et leur âme sont faibles et
ils ne se réfèrent pas aux valeurs réelles, voulant toujours qu'à côté des
grands de ce monde leur personalité apparaisse sinon supérieure, du moins
égale. Cependant, du fait qu'ils ne possèdent pas ce qui fait la grandeur
réelle, ils tentent de s'opposer aux gens de marque et à leur faire
obstacle, sans pouvoir nuire en rien à leur rang et à leur réputation et
ce quels que soient les moyens utilisés. Car les gens d'honneur et
d'esprit constituent le bien fonds de l'humanité. Ils dépassent les
frontières spatiales et temporelles, gravent leur empreinte dans les
esprits et jouent un rôle appréciable et indéniable. Plus encore, cette
lumière qui est en eux illuminera les siècles et les millénaires à
ven:,. Le concept de dignité en Islam Tout le monde peut s'élever au-dessus de la condition animale et se
rapprocher du niveau humain. L'espoir de parvenir à la plénitude est un
espoir qui germe dans la conscience de l'individu. Cette idée,
profondément ancrée dans son esprit, nécessite cependant des soins et de
l'attention. A l'inverse, nul besoin, pour emprunter les voies de la
décadence, de lui passer une courde au cou pour qu'il laisse transparaître
ses plus vils instincts. Le Prophète de l'Islam (que le salut soit sur lui) disait: Le Calife Ali (que le salut soit sur lui) disait lui: "Nul dignité plus digne que la piété". L'homme de foi connaît la valeur profonde de la pe ité lorsqu'il est
pénétré par ses lumières. En vertu de cette culture et de cette vision
globale, il ne cherche pas la dignité et la plénitude dans le pouvoir, la
richesse, les alliances ou l'appartenance éthnique, mais mesure la dignité
de la personne à l'aune de la foi et de la piété qui confèrent le vrai
pouvoir d'influer sur la vie de manière radicale. Et du fait qu'il a
emmagasiné en lui des vertus et des qualités grâce à la piété, il ne peut
montrer, par fierté, de la considération pour ces gens qui manquent de
dignité et évite, autant que possible, de s'humilier ou de se soumettre à
eux car l'humiliation et la soumission ne sont de mise que devant Dieu,
notre Créateur et le Créateur de toutes les espèces vivantes. Ainsi, la
soumission au Tout Puissant, l'Unique, est le plus grand capital que l'on
puisse posséder, celui de la dignité et de l'honneur véritables. Les lumières de la piété et de la conscience pure sont d'une clarté
telle qu'elles illuminent les qualités et les vertus du croyant, de sorte
que ses semblables ressentent que la conscience de cet homme pieux
renferme une vérité inébranlable qui détermine son attitude et son
comportement. L'Islam, religion glorieuse, accorde aux musulmans une dignité et une valeur qui viennent tout de suite après la dignité de Dieu et de Son Prophète, comme il est dit dans le Coran: "Alors qu'à Dieu la puissance et à Son Messager et aux croyants!".5 L'éloignement du mépris et de l'avilissement Il nous est parvenu, au sujet de la dignité, de la valeur de l'âme, de ses moeurs et de sa sociabilité, beaucoup de récits rapportés par les saints Imams qui ont donné, eux-mêmes, d'illustres exemples en la matière. Le Prophète (que le salut soit sur lui) rappelle aux gens la réalité à propos de la dignité par une courte phrase: "La richesse ne vient pas de la multitude des biens, mais de la liberté d'esprit".6 Le fils du Calife Ali, Hossein, fut questionné: Lucrus disait: "Imaginez un instant le plus riche des hommes dans son lit, malade, puis imaginez son état et patientez jusqu'à ce que sa fièvre atteigne une température extrême qui ferait fondre le corps. Ensuite, versez sur lui un quintal d'or et d'argent ou plutôt transportez-le de son matelat de duvet sur un matelat de soie. Si cette richesse et ce luxe pouvaient remédier à son mal vous pourriez alors prétendre que l'argent apporte le bonheur. Mais, à partir du moment où cette richesse ne peut influer sur la santé physique, alors comment pourrait-elle le mener vers le bonheur et le dynamisme?".7 Le Docteur Marden écrivait: "Si notre bonheur dépendait des besoins matériels, il ne tarderait pas
à nous quitter, car le monde matériel se transforme et disparait tôt ou
tard, de même que ses bienfaits qui, tel l'éclair, font illusion l'espace
d'une seconde ou tel le feu qui brûle et s'éteint de lui-même. Il est donc
évident que le bonheur ne peut se réaliser par un bien-être bref et
illusoire. "Cependant, il est clair que si nous nous acharnons à rechercher les
biens matériels, notre équilibre en serait ébranlé. Nous serions très vite
en proie à la jalousie, à la haine et à la colère. La sobriété dans la
quête des richesses est une des clefs du bonheur et de la félicité et nous
devons être continuellement attentifs pour ne pas verser dans un excès qui
nous serait fatal. Parmi les plus importantes obligations du musulman qui désire préserver
ses intérêts et se libérèr du joug des cadres étroits, il faut noter celle
qui consiste pour lui à éviter qu'il fasse l'objet d'humiliation et de
mépris. Les dirigeants musulmans ont appelé les gens à s'écarter des viles
tentations qui s'opposent aux intérêts du vrai musulman. Al-Hassan
Al-Askari, le 1lème Imam, disait: L'homme ne doit pas s'attacher à des envies déraisonables ou démesurées, indignes de lui, ou bien soumettre sa volonté à ses penchants et ses tentations, car cela conduit à la décadence de l'esprit et à sa paralysie, de sorte que les sentiments et les sensations soient sous la domination de choses sans valeur. La Calife Ali (qui le salut soit sur lui) disait: Certains individus sont partisans de l'utilitarisme à un point tel qu'ils perdent leur honneur en cherchant à atteindre des objectifs purement matériels et qu'ils s'humilient et s'avilissent pour cela. Cet quête du profit devient chez eux, dans leurs rapports avec autrui, un pseudo besoin spirituel qui les amène à faire appel à des subterfuges dans leurs comportements avec leurs semblables. Avec un zèle forcé, ils font montre d'un respect et d'une gratitude déplacés qui ne sont, en fait, que l'expression de leur humiliation et de leur avilissement. Leur comportement n'est qu'une réaction reflétant ce que cache leur conscience, c'est-à dire la souillure et l'avilissement de leur âme. L'lmam Ali (que le salut soit sur lui) a dit: Emerson écrivait: "Les gens d'expérience savent qu'ils doivent payer pour chaque "valeur" sociale ou réalisation un certain prix ou sinon il leur faudra, pour avoir tardé à le faire, la payer au prix fort, car c'est une dette pour tous les membres de la société. Dirons-nous: il a profité du concours des prières de milliers d'entre eux, mais ne veut pas les en remercier? Peut-on dire de celui qui a longtemps profité des emprunts d'argent auprès de ses voisins qu'il en a réellement tiré profit? Tous les bienfaits doivent être payés en retour par de la gratitude et de la reconnaissance, car tout rapport de ce genre doit laisser sa trace dans l'esprit des parties concernées, qu'il soit suivi d'un autre tout aussi bénéfique et qui transforme leur comportement selon le nouveau contexte. Celui qui emprunte la voiture de son voisin pour voyager devrait, s'il avait un jugement plus réaliste, voir plutôt tous ses membres se briser que de ressentir de la honte de l'emprunt. En vérité, la position de quémandeur est très inconfortable pour quelqu'un qui a de la fierté. C'est le plus lourd tribut à payer".12 La richesse de l'âme et la fierté sont le lot de ceux qui ont
conscience de leur primauté. Ainsi, le bon musulman, respectueux des
préceptes et valeurs de l'Islam, endure avec patience l'état de gêne
financière et continue à vivre normalement sans être la proie de
l'humiliation et du mépris. Le Calife Ali (que le salut soit sur lui) disait, à propos de
l'avilissement et du mépris: Il ajoutait: Et aussi: "Parfois la richesse est plus humiliante que la pauvreté".15 L'Islam considère la reconnaissance et la gratitude comme des qualités
louables et éminentes, mais prévient l'homme contre tout excès qui le
ménerait à être vil et soumis. L'honneur se mérite par la reconnaissance
que nous portent nos semblables. Il ne convient donc, à aucun musulman, de
souiller son âme par la flagornerie qui est contraire à l'honneur et à
l'indépendance d'esprit des croyants. L'lmam Ali (que le salut soit sur lui) a dit, de manière très concise,
que la gratitude mêlée à de la flagornerie a un double effet: d'un côté,
elle porte atteinte à la dignité humaine du flagorneur et, d'un autre
côté, elle rend la personne courtisée imbue d'elle-même et autaine. Il
disait donc: Les gens qui possèdent des âmes dignes, quelles que soient leur renom et leur rang social, gardent leur personalité, tandis que ceux qui n'ont pas le respect de soi, lorsqu'ils atteignent une certaine position sociale, perdent tout sens des valeurs. Ce point a éte soulevé par l'Imam ali (que le salut soit sur lui) dans une courte phrase qui dit: "Les gens dignes ne sont pas omnubilés par les positions acquises, quelles que soient ces positions; ils sont tels des montagnes que les vents n'affectent point, tandis que les gens vils sont aveuglés par la réussite sociale. Ils sont la poussière qu'une petite brise suffit à balayer".18 Chacun soit réfléchir et envisager les conséquences de tout acte à
entreprendre ou ne soit entreprendre d'action qui touche à la dignité et à
l'honneur de sa personne ou de celle des autres. Ceux sont l'esprit s'est
affaibli et dont l'âme s'est obscurcie se soumettent à toutes les formes
d'esclavage et d'avilissement dans le but de réaliser leurs vils
objectifs. Pour cela, ils ne rechignet pas devant la tâche et n'hésitent
pas à fournir les efforts nécessaires dans leur action, quelle qu'elle
soit. Une telle entreprise convient-elle aux gens d'honneur? Un savant occidental écrivait: "Nous devons, avant de commencer une oeuvre, nous intéresser à ce qu'elle laisse apparaître et à ce qu'elle cache, comme nous devons mesurer le meilleur et le pire dans toute chose. Est-ce que l'objectif, par exemple, mérite tous ces sacrifices ou non? Si les idées et les conceptions sont différentes, que chacun croit que ses objectifs et ses buts sont les plus nobles, les plus élevés et les plus méritoires, comparés à ceux de ses semblables et à leurs buts. Comme disait Marcus: "L'araignée se réjouit de la capture de la mouche comme le chasseur de celle du daim ou du lion". Donc, chacun de nous a sa propre vision et se fait sa propre opinion des choses. "La célébrité doit être méritée, sinon elle serait éphémère. Dans
l'histoire de nos ancêtres, il y eut des gens connus pour leur cruauté et
leur malvillance, tout comme le soleil est connu pour sa lumière et le feu
pour sa chaleur. Mais ces gens n'ont-ils pas plutôt une célébrité due aux
malédictions que leur profèrent les gens? "L'histoire n'a que faire des corps des célébrités, car c'est avec leurs esprits qu'elle les éléve. Les hommes d'affaires ont un dynamisme qui atteint les pics des montagnes et qui apparait en toute chose; leurs esprits s'intéressent à tout. Ils ne connaissent ni fatigue ni désespoir et ne s'inquiètent pas des échecs qu'ils pourraient subir. De plus, ils ont des idées précises et connaissent bien la valeur des occasions et la manière d'en profiter".20 L'homme est la plus noble des créatures sur terre. Il est dôte d'une
volonté et d'une énergie positive et efficace qui lui permettent de se
frayer un chemin vers la félicité, dans tous les domaines de
l'existence. L'esprit serein qui a atteint les plus hauts degrés de la conscience
humaine dispose d'une liberté particulière. Celui qui accède à la vraie
liberté ne peut se déshonorer ou humilier la dignité humaine. Au
contraire, Cet esprit sent que la vie a de nobles objectifs qui méritent
d'être réalisés, tandis que les tentations, de quelque nature qu'elles
soient, ne peuvent dominer cet homme ou le diriger, mais sont plutôt
soumises à sa volonté et à son choix. En même temps, ses dispositions
vives et dynamiques font leur travail et sont bénéfiques à tous les points
de vue. "Il convient à celui qui connaît la dignité d'âme de ne point la souiller dans la vie".21 Il disait également: La réalisation des objectifs selon les capacités humaines Dans le choic de ses objectifs, l'homme doit faire attention aux limites de ses capacités, à ses forces et à ses dispositions. il doit éviter la présomption qui n'amène que privations et déceptions. Le Calife Ali (que le salut soit sur lui) a attiré l'attention sur cette question en disant: "Celui qui veut plus qu'il mérite, il mérite la privation".23 Ou bien: Parmi les causes de la privation, en psychologie, il est la présomption
déplacée qui fait que les objectifs tracés ne sont pas équilibrés avec les
dispositions personnelles. Les psychologues disent: "Les individus ont des capacités de résistance différentes. Beaucoup de
gans ne peuvent dépasser les problémes du fait d'un manque de dispositions
et d'énergie. Nous trouverons les raisons de la privation dans le fait que
l'individu a surestimé sa capacité à accomplir les objectifs qu'il s'était
fixé. Par exemple, Ahmed est un jeune sportif qui participe à la plupart
des jeux de son école, qui aurait pu avoir de nombreux amis et camarades
s'il n'avait cru que les gens sous-estiment son importance et que toutes
les médailles distribuées aux autrie lui étaient ôtées sans raison, de
même qu'il croyait que les journaux ne publiait pas sa photo pour cette
même raison. "Ceux qui attendent de la vie et en espèrent beaucoup ne sont pas des gens heureux. Si leurs capacités propres leur permettraient de réaliser leurs espoirs, celles-ci se réaliseraient réellement. Cependant, l'important est que leurs espoirs et leurs attentes sont, de loin supérieurs à leurs forces. On nous a appris que l'homme pouviat arriver à ce qu'il veut, mais sans nous dire que cela dépendait de nos capacités, de nos forces et de nos dispositions. Certes, il est nécessaire de persévérer en toute chose, sans que l'échec nous empêche de poursuivre nos efforts. Chacun doit oeuvrer à réaliser ses objectifs, sans perdre de vue pour cela les limites de ses forces et de ses capacités individuelles".25 Le sentiment de déshoneur du fait des mauvaises actions Parmi les situations qui touchent à la dignité de l'homme et le déséquilibre, il est celle de sentir souillé par les mauvaises actions. Celui qui dépasse les limites de la loi et salit ses mains par des actions déshonorantes et contraires à la vertu sent, en lui-même, de l'indignité et du mépris. Le blâme constant qui poursuit le pêcheur blesse sa personalité et sa dignité de manière profonde. Tandis que ceux qui dominent leurs passions et contrôlent leurs tentaitons et qui préservent leurs âmes de tout méfait ou crime sont les gens dignes et sereins. Cependant, ces personnes sont, dans toutes les sociétés, la minorité comparés à une majorité d'individus qui, tout au long de leurs existences, s'orientent vers le vice et sont dominés par les ténèbres qui envahissent leurs esprits. Tout comme il y a des traitements pour les maux du corps, il existe
également des moyens pour traiter l'esprit s'il est troublé. L'Islam a, à
cet égard, apporté des traitements à ces maladies de l'esprit et a ouvert
la voie pour le retour aux vertus et au bonheur, à travers la pénitence à
Dieu. En réalité, le sentiment de souillure par les vilénies et les pêchés
qui relance continuellement l'individu est pénible à supporter pour
l'esprit. Le désespoir et l'abattement consécutifs à la peur de ne point
être absouts et de ne pas pouvoir purifier la conscience sont des
sentiments qui portent préjudice à l'esprit humain, que ce soit l'esprit
d'un individu ou celui de toute une société. Cependant, ceux d'entre les gens qui sont habitués à pêcher sont ceux pour lesquels l'obscurité domine les coeurs et le mal les âmes et à qui le pardon sera refusé. L'Emir des Croyants, Ali (que le salut soit sur lui) considère que la
piété et la droiture sont les bases de la dignité et l'honneur
humains: Il ajoutait: Al-Kulayni rapportait de l'Imam Bâqer disait: Ainsi, la pénitence et la reconnaissance des erreurs commises devant le Seigneur apporte la tranquilité à l'esprit et renforce l'âme dans sa lutte pour réparer ses pêchés et faire le bien. L'une des grandes faiblesses morales de l'être humain consiste en ses plaintes continuelles contre le temps et contre les problèmes et les affres de l'existence. Par cette attitude, l'homme rabaisse sa valeur sociale; il mêprise son moi et se montre iindigne devant ses semblables. Al-Karchi disait à son entourage, à propos des qualités d'lbn-Qays lbn-Rommâna: "J'entrai chez Abi-Abdellah pour me plaindre de ma situation et lui demander de prier pour moi. Il appela sa servante et lui dit: "Rapporte-moi la bourse que nous a remis Abou-Djaâfar". Lorsqu'elle l'apporta, il me dit: "Ceci est une bourse contenant quatre cents dinars. Aides-toi avec". J'ai dit alors: "Par Dieu, je ne voulais point cela, mais que tu pries pour moi". Il répondit: "Je n'oublierai point de prier pour toi, mais ne dit pas aux gens ta situation pour qu'ils ne te méprisent pas"".30 Ali (qui le salut soit sur lui) a dit un jour: Quant à Guilt Brax, il disait: "Pourquoi tant de gens ouvrent la discussion en parlant de leurs
déboirs et de leurs faiblesses, avec sérieux et résolution, alors que se
taire leur serait plus profitable? "Au-delà de l'attitude consistant à cacher ses faiblesses et ses douleurs qui, en soi, est positive, la discipline de l'esprit mène à une amélioration des moeurs. De même que la marmite qui boût dégage une vapeur puissante, la discipline d'esprit apport à l'individu une force supplémentaire et valorise sa dignité. Ainsi, l'enfant atrophié d'un membre qui ne s'en plaint pas, l'homme qui a subi un échec et garde le sourire... tous ces gens luttent contre les dificultés avec une force d'âme exemplaire et une attitude plus honorable que ceux qui ne maîtrisent pas leurs paroles et se plaingnent tout le temps. Ces hommes au caractère ferme s'éléveront dans l'échelle sociale en proportion de leur constance et de leur foi".32 |