Chapitre X LA FAIBLESSE D'ESPRIT DU VANITEUX La sphère d'influence de l'inconscient ou du subconscient est plus
grande et aussi plus complexe que le domaine d'intervention du conscient.
Les études faites en psychologie qui portent sur l'inconscient prouvent
que les êtres humains ne perçoivent pas plus de 90% de l'activité de leur
subconscient. Il existe plusieurs facteurs qui influencent l'existence de
l'homme et le portent à entreprendre beaucoup de choses, sans qu'il en ait
conscience. Combien sont nombreuses les mauvaises actions, les pêchés et les
habitudes néfastes qui, en fait, sont issus de l'activité de l'inconscient
et qui sont aussi les témoins des contradiction internes de l'esprit. Il
est possible que les motivations secrètes, dans le système psychique de
l'individu, lui soient profitables ou nuisibles. Autrement dit: il est
possible que les espoirs, les pensées et les motivations nés dans
l'inconscient jouent un rôle constructif dans l'attitude de l'homme, en
modulant ses actes et son comportement de manière positive ou, au
contraitr en lui étant néfastes. La société humaine compte nombre d'individus qui sont atteints par la
vanité et l'arrogance. Ceci est une réalité indéniable. Lorsque le miroir
du discernement se brise, l'homme devient vaniteux et irréaliste. Cette
arrogance peut apparaître chez l'individu dés l'enfance. Avant que
l'enfant atteigne l'âge de raison et d'entendement et qu'il puisse porter
un jugement sur son avenir, l'environnement familial aura un effet
déterminant sur son destin, sur son psychisme et sur sa vision du monde
et, en conséquence, sur le possible développement de la vanité chez lui et
du déviationisme. S'il est trop choyé et ne possède pas la capacité de
s'adapter à son environnement et à son entourage. Il deviendra un être
introverti. En un mot, les différentes formes de comportement du milieu
familial et social influent sur les enfants de manière imperceptible, de
façon positive ou négative, constructive ou destructive. Entreprendre toute action qui relève de l'habitude fait partie de la
nature humaine. les expériences ont démontré que lorsque l'homme sent
monter en lui une profonde envie, sa force lui permet de faire taire
toutes les autres envies et sentiments et de ne pas tenir compte des
observations et des obligations. Ces manifestations douloureuses soulèvent dans l'esprit du vaniteux une
véritable tempête. Il commence alors à déverser sa bile avec véhémence,
rejetant les critiques et humiliant leurs auteurs et, par la même, calmer
ses sentiments en ébullition. Spinoza disait: "La vanité est une joie qui naît d'un excès de la bonne opinion qu'a
une personne d'ellemême. Le vaniteux tente, autant qu'il le peut, de
développer cette idée. Pour cela, il apprécie la présence des parasites et
des flagorneurs et déteste celle des gens de bonne moeurs et de conduite
irréprochable qui le voient tel qu'il est. La plupart des hommes issus des classes défavorisées de la société qui désirent parvenir aux plus hautes positions sont des vaniteuxt et des orgueilleux. Ils veulent ainsi se venger sur leur environnement du complexe d'infériorité et du peu d'estime de soi qu'ils ressentent. Une âme supérieure n'accepte pas de vivre une courte existence. Si l'objectif de l'homme est noble, son champ d'activité s'en trouvera élargi. Par contre, il est atteint par la paralysie et l'inactivité si ces mêmes objectifs ne sont pas à la hauteur de son humanité. C'est-à-dire que l'homme honorable est toujours actif dans son désir de se forger une personalité, d'avoir des qualités réelle et pour avoir sa vraie place au sein de la société dans laquelle il existe. Le rôle de la richesse dans le développement de la vanité La richesse excessive est l'élément qui pousse l'homme à la vanité et à l'arrogance, Celui qui se trouve dominé par son "Moi" porte sur les pauvres un regard de mépris et d'orgeuil et ne voit aucune utilité à leur existence, il les juge comme des parasites. Il ignore que la richesse ne se limite pas qu'a l'argent et à l'or amassés. Nombreux sont ceux qui vivent dans l'indigence matérielle mais qui, au vu de leur capital moral et spirituel, sont les gens les plus fortunés. Il ne fait pas de doute, avec leurs qualités morales. qu'ils sont les détenteurs de la vraie richesse. Cette vérité s'applique également aux nations, car se sont celles qui abritent les hommes heureux et les grands savants qui sont les mieux nanties. La richesse matérielle ne peut donner le bonheur à l'homme. Au
contraire, les richesses matérielles sont, le plus souvent, cause des
malheurs des gens. L'argent devient, parfois, source des pires vices et
des plus cruels malheurs,.ll assombrit souvent le coeur de celui qui le
possède. Epictete disait: "Mes amis m'interrogent: Pourquoi ne t'oppose-tu pas à la possession de l'argent pour que nous en ayons une part aussi? Je leur répondait: J'aimerai pouvoir combiner entre l'argent et la fidélité à votre amitié, c'est-à-dire être riche en même temps qu'être digne de votre amitié" mais je crains que la richesse ne me dépossède de votre compagnie. Nul doute que si votre ami demeurait les mains vides mais loyal, cela serait mieux que d'avoir de l'argent et d'être vaniteux et orgueilleux. Alors pourquoi voulez-vous perdre un ami, me séparer et m'éloigner de vous?". Le danger de la vanité scientifique Parmi les étapes les plus cruciales qui jalonnent notre existence et notre quête de la perfection et qui peuvent amener l'homme à la vanité, il est celle qui consiste à acquérir du savoir. Cette acquisition apparaît à l'individu d'une importance telle qu'il s'imagine être plus savant et plus vertueux que quiconque. Le plus frappant est que la plupart de ceux qui sont atteints par la vanité du savoir et qui prétendent détenir la vèrité sont souvent incultes et illettrés. En fait, plus les connaissances de l'homme s'élargissent, plus son
esprit prend conscience de son ignorance et de son imperfection. Celui qui
par le savoir est convaincu de son ignorance est, en réalité, arrivé à la
connaissance de soi. C'est pourquoi les vrais savants ne tombent pas
facilement dans le piège de la vanité et des conceptions illusoires. Un savant écrivait: "Le fait est que nos connaissances par rapport à nos lacunes ne
représentent qu'un faible pourcentage. Quel est l'objet que nous
connaissons parfaitement et dont les avantages et les inconvénients nous
sont clairs? Quels sont les plantes et les animaux dont nous avons une
connaissance parfaite? Nous vivons au milieu de forces que nous ne
maîtrisons pas, tandis que le voile sombre qui nous cachait, pendant des
siècles, la connaissance des choses n'est toujours pas levé et nous
restons dans la grande de la nature des enfants débutants qui voient
beaucoup de choses mais sans les comprendre. "Pour employer une image, nos connaissances sont comme le rayon d'un cercle, tandis que nos lacunes en sont la circonférence. Plus ce rayon s'agrandit, plus la circonférence s'accroît davantage. Mais peut être que nos enfants progresseront, à l'avenir, plus que nous ne l'avons fait nous-même et qu'ils perceront certains des mystères de la création. Nous sommes, cependant, dans l'obligation, en dépit de notre vanité, de reconnaître que nous ne savons rien à cet égard et que le secret de la création nous échappe. Pourquoi nous éloignons-nous autant? Nous ne nous connaissons pas nous-mêmes. Nous ignorons qui nous sommes et quelle est notre relation à la nature. Certes, nous ne savons rien et c'est pour cela que nous sommes contraints de mettre sur toute chose qui nous échappe un point d'interrogation et que nous passons à autre chose".2 La première des conditions dans la recherche de la vérité et la
compréhension des choses c'est que l'homme évite l'esprit de contradiction
et la discussion futile en voulant utiliser les propos d'autrui, à seule
fin de mener une réthorique négative, car dans ce cas on ne cherche pas la
vérité pour la vèrité, mais plutôt pour faire montre de son habilité
oratoire et de sa science à travers la discussion. Une activité destructrice Les effets néfastes de la vanite se répercuteront nécessairement dans
la vie de l'individu et sur son milieu naturel, ce qui appelle à une plus
grande attention pour lutter contre cette manifestation psychologique
négative. Le vaniteux peut avoir aussi d'autres défauts sur le plan social, telle la jalousie, l'égoîsme et la suspicion, qui domineront totalement son esprit. Il deviendra jaloux de tout autre que lui qui accomplirait une tâche louable. Ce sentiment l'emplira d'un esprit bélliqueux. Tous ces objectifs seront axés autour de la destruction de son ennemi et sa défaite. A partir du moment où l'élément de destruction dominera ses actions, toutes ses forces physiques et morales seront annihilées et chaque fois que se présentera à lui une occasion pour nuire aux autres, il ta saisira avec une frénésie et une joie immenses. Du fait que les vaniteux sont dénués d'humilité et de générosité dans leurs rapports avec autrui. il est compréhensible que les gens sensés évitent de les fréquenter, car la vanité et l'orgueil détruisent les amitiés les plus solides et les plus précieuses. Il est indéniable que lorsqu'on ne fait pas cas des sentiments et de l'intérêt de ses semblables, on suscite chez eux des ressentiments et de l'inimitié qui les inciteront à vouloir humilier l'humiliateur. Le vaniteux ne se soucie que de lui-même et néglige les besoins et les
justes intérêts de ses semblables. Cette attitude égocentrique conduit à
un violent conflit entre les tendances et prétention du vaniteux, son
mépris et l'humiliation qu'il porte aux autres et que ceux-ci lui
renvoient sous forme de négligence et de désintérêt à son égard. La vie est activité et dynamisme. L'homme peut réussir dans ses
tentatives de réaliser ses espoirs comme li peut échouer. ceux q ui
réussissent dans l'existence peuvent devenir vaniteux et orgueilleux à
l'issue d'un succès tout à fait limité, tandis que d'autres qui subissent
l'échec et la défaite, dans certaines de leurs tentatives, parfois du fait
de la malchance ou des entraves posées par des ennemis jaloux, peuvent se
laisser aller au découragement, voire au désespoir. Le psychisme de l'homme-come toute chose-ne peut supporter des
pressions illimitées; il a lui aussi un seuil critique de résistance. Il
est possible que les pressions dûes qux échecs, aux défaites et aux
privations soient négligées dans l'inconscient puis, subissant des
modifications, éclatent en fureur et destruction. La quête de la connaissance de soi est source de beaucoup d'erreurs, de
malentendus et de jugements erronés. Cela est dû à ce que l'homme est dans
l'ignorance des capacités qu'il recèle, de leur quantité et de leur
utilisation, dons déposés par le Créateur en chacun d'entre-nous. De même,
il faut signaler le rôle que jouent l'hérédité, l'éducation et
l'environnement dans la vie psychologique, sans oublier la domination
qu'exercent les besoins et les désirs sur l'individu. La culture des qualités et vertus de l'esprit nécessite que l'individu
connaisse les besoins spirituels et psychologiques et le mode de
fonctionnement du psychisme, de même qu'il sache les sentiments qui
déclenchent les actions et les réactions de l'esprit. Il doit aussi avoir
des connaissance des convulsions dûes aux cheminements complexes de
l'esprit pour pouvoir, à travers cela, faire le tri entre les désirs
néfastes et les besoins et espoirs réalistes. Ceci afin d'avoir le
contrôle de soi et ne pas nourrir des illusions et rêves trompeurs qui ne
mènent nullement au bonheur. Tout obstacle empêchant l'homme de satisfaire ses désirs et de réaliser
ses espoirs devient source de souffrance pour lui. Il est conduit alors à
appréhender toute entrave matérielle ou morale qui lui barrerait le chemin
de ses désirs et l'empêcherait de posséder à lui tout seul ce qu'il
convoîte. Ces obstacles et entraves font na ître la jalousie et
l'hostilité chez cet homme, car les désirs d'un instant et les tentations
soudaines peuvent facilement fausser le jugement des gens et les induire
en erreur. La négligence des défauts de l'âme La vanité et la soif de domination empêchent généralement l'homme de percevoir ses faiblesses et d'admettre les limites de ses forces et de ses capacités. En fait, ce qui entrave sa liberté et retarde son développement moral c'est l'ignorance de ses carences et limites, de sorte qu'il est dans l'incapacité d'y apporter le remède nécessaire. Le Calife Ali (que le salut soit sur lui) disait: Il ajoutait aussi: Et également: Le philosophe européen Spinoza écrivait: "Celui qui s'ignore ignore ce qui fait la vertu et ne possède aucune qualité. L'action vertueuse est liée à la raison et celui qui agit avec raison est un homme vertueux. Ainsi, celui qui s'ignore et-comme nous l'avons dit-ignore toutes les vertus ne peut oeuvrer vertueusement, c'est-à-dire qu'il est atteint d'une carence ou d'une faiblesse de la raison. En consêquence, plus l'homme est vaniteux. plus l'entendement et la raison lui font défaut".7 Il est possible que certaines choses nous apparaissent comme des
réalités établies alors qu'elles ne sont, en fait, qu'illusions. Par le
raisonnement, nous pouvons parvenir à la vérité et l'isoler des illusions
et des mythes. Ceux qui sont atteints de myopie peuvent avoir recours à la
médecine, tandis que ceux qui sont atteints par une faiblesse de la raison
ne peuvent compter que sur eux-mêmes en essayant d'avoir une meilleure
connaissance de soi et de leurs capacités réelles, sans recourir au
subterfurge. Lorsque l'homme découvre ses faiblesses et ses tares, il les ignore ou
les mésestime autant qu'il le peut, car il croît qu'elles font partie de
son existence. Il est cependant naturel, dans tout examen introspectif,
d'y consacrer l'énergie et le temps nécessaires. Comme disait le Calife Ali (que le salut soit sur lui): L'Islam a dôté l'homme d'une multitude de moyens qui lui permettent de satisfaire ses besoins spirituels et pour tenter de dominer ses instincts et de les orienter par des enseignements riches, englobant tous les aspects de l'existence. Les restrictions qu'impose l'Islam pour tempérer les désirs et les orienter sont de nature à élever l'âme humaine et à parvenir à la connaissance de soi. C'est ainsi que les perceptions et les sentiments échappant au contrôle de la raison ne font pas que nuire à autrui, mais causent également des troubles et des bouleversements dans l'esprit et conduisent par là à la déchéance de l'homme et à sa perte. L'amour propre est un facteur que l'on ne peut ignorer du fait de
l'importance extraordinaire qu'il revêt dans la vie des gens. Lorsque cet
amour de soi est orienté vers de nobles objectifs, il pousse l'homme à la
vertu. Le Calife Ali (que le salut soit sur lui) disait à ce sujet: Raco disait: "L'adoration de soi c'est sacrifier autrui pour la satisfaction
d'espoirs et de besoins personnels, tandis que la connaissance de soi est
un des états spirituels qui surgissent du fait de la volonté de l'individu
d'enrichir sa personalité. L'adoration de soi est liée à une faiblesse
chronique de la personalité, tandis que la connaissance de soi est liée à
la force de l'esprit. "Cela ne signifie pas que l'on doive montrer aucun sentiment ou compréhension vis-à-vis de la faiblesse des autres, de leur malheur et de leur désespoir, mais il est conseillé plutôt de réserver ses forces pour les choses importantes et nécessaires au lieu de les gaspiller pour des futilités, à tort et à travers. La connaissance de soi ne signifie pas qu'il ne faille pas faire de sacrifices, mais qu'il y a lieu d'observer certaines règles. L'homme est naturellement prêt, et même heureux, de réjouir le coeur d'un ami ou de venir en aide aux nécessiteux. Celui dont l'énergie est insuffisante pour faire face aux difficultés,
qui ne peut maîtriser ses nerfs doit éviter les êtres faibles et
rechercher la compagnie des êtres forts, autrement il éprouvera en
lui-même une faiblesse qui s'étendra à tout son être et diminuera son
courage. Il existe une échelle, simple et efficace, pour mesurer le niveau
réel d'amour de soi et de pré-disposition au sacrifice, c'est le fait
d'entreprendre et d'agir pour soi-même ou pour autrui. L'Islam ne considère pas que l'amour de soi est un sentiment
destructeur et passionnel. Il considère plutôt que celui qui est sous
l'emprise absolue de ce sentiment, sans contrôle ni orientation, ébranlera
par la même le fondement de son bonheur, ce qui le conduira à mener une
existence terne et ennuyeuse. L'amour véritable et l'affection éternelle L'Islam commence par déverser l'amour divin sur les âmes et les esprits des gens. Il recommande aux vrais croyants de privilégier l'amour du Créateur sur toute autre chose, car l'amour est au centre de la vie humaine. Dieu est l'Unique pourvoyeur de toutes les énergies et qualités que l'homme porte en lui. Par l'affection et l'intérêt qu'Il nous manifeste, nul autre n'est plus digne que lui de notre dévotion et de notre amour. Cette vérité nous apparait dans toute sa dimension lorsque nous nous penchons sur les différents niveaux de l'amour', de l'amour passager et instable à l'amour vrai et éternel. Après l'amour de Dieu, il est celui que le Créateur a insufflé chez
nous pour nos semblables. Ceux que Dieu a créé d'une "même âme" doivent
s'aimer les uns les autres et partager des sentiments nobles, car ils sont
frères non seulement du fait de leur origine et des intérêts qu'ils
partagent, mais ils sont frères en Islam. Cet Islam qui rappelle la vérité
de cette parenté qui frappe la conscience et l'âme et pousse les hommes à
s'aimer vèritablement, à s'aimer profondément. Ainsi, l'Islam a fait
place, dans l'esprit du croyant, à un amour de soi équilibré et harmonieux
qui mène à se libérer des liens de la vanité et de l'arrogance, sans excès
ni abus. La vanité et l'orgueil représentent une déviation par rapport aux desseins divins. Le Coran éveille l'attention du vaniteux en lui montrant sa faiblesse, le mettant en garde contre l'arrogance et les illusion trompeuses et dangereuses: "Et ne foule pas la terre avec orgueil: non, tu ne sauras iamais déchirer la terre et tu ne pourras jamais être haut comme la montagne".12 Le sentiment de supériorité, chez le musulman, ne se mesure pas à sa
réussite ici-bas et au temps passé dans la quiétude et la séréntité, mais
c'est plutôt un sentiment de dignité et de vertu ressenti dès l'instant où
la foi s'installe dans son coeur. En fait, les valeurs humaines trompeuses
ne l'ébranlent pas, car il est attentif à la réalité de l'existence et son
esprit libre et clairvoyant est dôté d'un équilibre mental qui lui permet
de s'élever du niveau des sens au niveau de l'esprit et de ne pOint
s'adonner corps et âme aux plaisirs du monde terrestre. Dieu Tout Puissant invite les croyants à conserver la foi en toute circonstance et en tout lieu: "Ne faiblissez pas, ne vous affligez pas. Vous serez les très hauts, si vous êtes croyants".13 Le Coran rappelle également cette vertu lorsque les croyants subirent
la défaite de la bataille d'Ouhoud devant les infidèles de Qoreich, leurs
vainqueurs, car la grandeur trouve sa source dans la foi en Dieu et dans
le principe existentiel qui les a dôtés de cette force et de ce dynamisme.
Ce n'est pas la grandeur consécutive à leur victoire sur leurs ennemis et
qui disparait immédiatement après. Certaines phrases concernant ce point ont été rapportées du Calife Ali
(que le salut soit sur lui): Le chercheur renommé William John Riley a dit: "Je suis parvenu à ce résulta: qu'il est dans mon cerveau des idées nocives m'occasionnant plus de douleurs et de tristesse que l'opinion d'autrui. Ce sont ces idées qui sont liées à mon moi. Comment vous soumettre ce sujet? Bein. Permettez-moi de vous dire l'opinion que j'ai de ma voix: la seule chose dont j'étais certain c'est que j'avais une belle voix, jusqu'à ce qu'un jour je pris une bande enregistrée de celle-ci pour un reportage à présenter à la radio et l'ai écouté comme tout les auditeurs. C'était alors la première fois que j'écoutais ma voix. Que Dieu vous garde de tout malheur! Je fus étonné et abasourdi; ma voix était plus faible que je croyais. Elle était comme une plainte sourde, hachée et sans harmonie, sans autorité ni inflexion; elle écorchait les oreilles. Ce qui ajoutait à ma douleur c'était la présence, dans la chambre, d'un certain nombre de personnes. J'en fus navré et leur présentait mes excuses en leur affirmant que lorsque j'avais présent ce discours, j'étais mal à l'aise et que lorsqu'on enregistra ma voix je ne connaissais alors rien de l'art de la radiophonie et de l'enregistrement. "Encore une fois, et sans me prévenir, ils émirent d'autres bandes sonores de ma voix, toujours aussi désagréable, qui perçait les oreilles et déchirait les coeurs. Ainsi, après avoir entendu un certain nombre de bandes enregistrées de ma voix, j'ai dû admettre que je m'étais trompé en croyant avoir une belle voix. Pour la première fois, j'ai mis de côté l'autosatisfaction que j'entretenaix à l'égard de ma voix et j'ai travaillé à l'amélioration de celle-ci. Je le fais encore. "Cette expéreience de ma voix m'a appris quelque chose, c'est que l'amélioration que nous voulons pour nous-mêmes nous demande beaucoup de réflexion. Et si je n'avais pas admis cette défaillance, je n'aurais certainement pas pu commencer à y remédier et tenté ma propre amélioration." "La lutte contre la vanité mensongére et l'auto-satisfaction aide l'homme à avoir une vision plus réaliste et plus véridique et mène au progrès et au développement. Ce n'est que lorsque nous nous attachons aux vérités et détournons nos esprits des pensées illusoires que nous parvenons à réaliser des actions bénéfiques et positives. Autrement nous resterons dans l'obscurité et l'ignorance et nous jugulons notre esprit dans sa quête de progrès et de lendemains meilleurs".16 Le vaniteux est cette personne dont la vision est troublée et qui, par
une sorte de compensation, s'attribue des qualités qu'elle ne possède pas.
Le lmam Al-Sâdiq (que le salut soit sur lui) disait: Le vaniteux qui adore son moi ressemble au ver de soie prisonnier des fils qu'il a tissé autour de lui-même. Il est ivre d'orgueil et de suffisance parce qu'il s'imagine être un modèle inimitable. Le Calife Ali (que le salut soit sur lui) disait: "L'ivresse de la vanité est plus grave que l'ivresse du vin".18 |