Deuxième Partie LES ATTRIBUTS ET LES PARTICULARITES Chapitre I Comment le Coran fait connaître Dieu? Pour connaître et évaluer la personnalité scientifique et l'étendue des connaissances d'un savant donné, nous recourons à ses oeuvres, dont l'étude minutieuse nous les révélera. Il en ira de même s'il s'agit d'un artiste dont la valeur et le génie ne peuvent être attestés que par l'examen de l'oeuvre. Les attributs et les caractères spécifiques du Créateur aussi ne se laissent apprécier que par l'ordonnancement minutieux et impeccable des phénomènes, et la subtilité de Son oeuvre. Le chercheur pourra le connaître suivant que sa capacité intellectuelle (le degré de sa compréhension) est plus ou moins grande. Si le but est la connaissance totale et pluridimensionnelle, il nous
faut accepter d'emblée que la capacité de connaissance de l'homme n'est
pas au niveau requis pour une telle connaissance. Ses attributs ne se
laissent pas appréhender dans un cadre étroit. Et toute analogie ou
comparaison à ce propos est erreur. Parce que tout ce qui fait l'objet de
notre intérêt scientifique dans la nature est entièrement l'oeuvre de
Dieu, le produit de Sa volonté et de Son impératif, alors que Son essence
n'est pas une partie de la nature, et ne relève pas de la même catégorie
que celle de Ses créatures, pour qu'il soit possible aux hommes de
connaître un tel être par la voie de l'étude et de l'analogie. L'homme n'est - il pas insignifiant en regard d'un tel être? Et c'est l'intelligence qui connaîtra enfin Dieu, c'est pour elle que Son existence sera rendue tangible. Car l'intelligence et la pensée humaine sont un rayon de cette lumière éternelle qui se reflète dans la matière, et qui lui donne la faculté de connaître et de suivre les étapes conduisant à la réalité primordiale. C'est dans le contenu de ce don divin immense que se manifeste la connaissance de la Vérité. * * * Le problème de la connaissance de Dieu se pose en Islam en termes spécifiques et nouveaux. Le Coran qui sert de référence à la conception islamique procède par la méthode du rejet, de la négation des fausses divinités pour affirmer avec force la conception unitariste. Le rejet des fausses idôles qui sont les formes du polythéisme et de l'obscurantisme est en effet le premier pas à franchir pour la connaissance du dieu unique.
Coran, sourate 21, verset 24
Coran, sourate 5, verset 76 Rompre avec le monothéisme, c'est perdre de vue ses rapports avec le monde et l'existence, et c'est devenir étranger à soi - même; car on ne peut être plus étranger à soi - même que lorsqu'on a rompu avec sa nature primordiale. Cet état qui se crée sous l'effet de facteurs internes et externes entraine la rupture avec Dieu, et la chute dans l'abîme de l'asservissement aux idoles, c'est - à dire un retour à la divinisation des phénomènes naturels. Que l'on s'agenouille devant des idôles en pierre, ou que l'on s'imagine que la matière est le principe de toute chose, tous deux signifient recul et chute, et sont un obstacle à l'épanouissement de l'essence humaine. En pareilles circonstances, le culte du Dieu unique est la seule voie
de retour à soi et aux valeurs humaines. Il permet à l'homme non seulement
de reprend re conscience de sa position dans l'univers, mais aussi de
promouvoir son essence en conformité avec sa nature primordiale. Le Coran indique ensuite en termes clairs, la voie de la connaissance de l'Essence Sacrée. Il dit:
Coran, sourate 52, verset 35 et 36 Le Coran propose aux hommes de méditer et d'analyser les deux hypothèses, à Savoir que l'homme est venu spontanément à l'existence sans cause première, ou que l'homme a pu se créer lui - même. Il leur propose de connaître avec certitude la source de l'existence, en réfléchissant sur les signes de Dieu, et de réaliser que l'on ne peut pas apprécier l'univers de l'existence sans admettre que derrière lui il y a une intelligence ordonnatrice et organisatrice. Dans d'autres versets, l'attention de l'homme est attirée sur la façon dont il a été créé et formé progressivement. Puis le Coran considère cette création, avec tous ses aspects merveilleux, comme un signe, une manifestation de la volonté et de la puissance infinie de Dieu qui pourvoit par sa bonté aux besoins des êtres. Il dit:
Coran, sourate 23, versets 12, 13, 14 Quand le foetus atteint un certain développement, les cellules se
répartissent la tâche de former les yeux, les oreilles, le cerveau et les
autres organes du corps. Le Coran demande alors aux hommes si un tel
miracle est compatible avec la thèse de l'athéisme. Ou bien si un tel
phénomène ne confirme pas au contraire, la nécessité de l'existence d'un
esprit minutieux et infaillible, d'une volonté savante et d'un plan
préconçu? Est - il possible que ces cellules accomplissent leur tâche avec
précision sans être dirigées par la volonté divine?
Coran, sourate 59, verset 24 Dans son célébre ouvrage "L'homme, cet inconnu", le Docteur Carrel
écrivait: Le Coran appelle les hommes à réfléchir sérieusement sur tous les phénomènes perceptibles survenant autour d'eux. Il dit:
Coran, sourate 2, versets 163 et 164
Coran, sourate 10, verset 101 Le Coran mentionne aussi l'histoire et le passé des peuples comme une autre source de connaissance, et pour dévoiler la vérité, il attire l'attention sur les victoires et les défaites, les grandeurs et les servitudes, les joies et les malheurs des différentes nations; une fois familiarisé avec les lois et les comptes inévitables de l'histoire, il en tirera les leçons pour lui et pour sa société et essaiera de maîtriser les évènements de son époque.
Coran, sourate 3, verset 137
Coran, sourate 21, verset 11 Le Coran présente aussi l'univers intime et intérieur, qu'il appelle "anfous" (les âmes) comme une source profitable pour le dévoilement de la vérité. Il en souligne l'importance en ces termes:
Coran, sourate 41, verset 53
Coran, sourate 51, versets 20 et 21 Le Coran entend ce même corps dont la forme et les organes sont adéquats, avec toutes ses activités (les actions et réactions, les mécanismes subtils et précis), et avec toutes les formes d'énergies et d'instincts dont il est doté (les perceptions et les sentiments divers parfois animaux parfois purement humains), en particulier l'énergie étonnante de la pensée et de la conscience déposée en lui. Et jusqu'à ce jour, l'humanité a fait à peine quelques pas dans la connaissance des forces spirituelles et invisibles et de leurs liens avec le corps matériel. Il restera toujours une source intarissable pour la connaissance. Le Coran proclame que la méditation sur soi même suffit pour être guidé
vers la source infinie et illimitée, vers la science et la puissance sans
borne, dont une faible étincelle se manifeste dans l'existence humaine, et
pour savoir que c'est la Réalité illimitée qui a déposé en l'homme ces
facultés et ces vertus, et qui lui a insufflé corps et esprit. * * * Le noble Coran décrit Dieu avec des attributs qu'il confirme et d'autres qu'il infirme et rejette comme étant indignes de Lui; les attributs positifs de Dieu comme la science, la puissance, la volonté, une existence non procédée par une non - existence, sans commencement, et le fait que l'univers n'existe et ne se meut que par Sa volonté.
Coran, sourate 59, versets 22 et 23 Les qualités négatives sont celles qui définissent le créateur par ce qu'Il n'est pas, comme par exemple Sa non - corporéité, le fait qu'Il ne se situe pas dans l'espace, qu'Il n'a pas d'associé ni d'égal, qu'Il est immatériel, qu'Il n'est pas limité par les barrières des sens, qu'Il n'enfante pas et qu'Il n'a pas été enfanté, qu'Il n'est affecté par aucun mouvement ni changement dans l'Essence, parce qu'Il est la perfection pure.
Coran, sourate 112, versets 1 à 4
Coran, sourate 37, verset 180 L'intelligence humaine, limitée, est impuissante à émettre un jugement
sur le rang sublime de l'Essence du Dieu absolu. Nous reconnaissons notre
incapacité à appréhender l'existence de cet être sans égal, et sans modèle
dans notre perception et dans notre pensée. Il est d'un rang et d'une
sublimité défiant toutes les doctrines intellectuelles et toutes les
méthodes d'investigation humaine. Comme les créatures existantes procèdent toutes d'un être dont l'existence se confond avec l'essence, en ce sens que leur existence dépend de cette Existence absolue et autonome, de même toute qualité de perfection comme la vie, la puissance, le savoir, que l'on rencontre chez les créatures procèdent elles aussi d'une vie, d'une puissance, d'un savoir absolu et nécessaire. * * * |