Chapitre III Le Libre Arbitre Les partisans de cette école disent que l'homme est automatiquement
conscient qu'il est libre dans ses actes; il peut décider comme il veut et
il faconne son propre destin d'après sa volonté et ses inclinations.
L'existence qui a décrété la responsabilité de l'homme, le regret que
l'homme ressent pour des actes qu'il commet, les punitions que la loi
ordonne contre les criminels, les actes que l'homme accomplit dans le but
de changer le cours de l'histoire, les fondements de la science et de la
technologie, tout ceci dépend du libre arbitre de l'homme dans les actes
qu'il accomplit. S'il n'y avait pas de libre arbitre pour l'homme, tout le concept de la
responsabilité religieuse de l'homme serait injuste. Le tyran oppresseur
ne mériterait aucun éloge, car la responsabilité n'a de sens que dans les
limites de ce qui est possible et qui peut être atteint par
l'homme. * * * Ceux qui disent que ce sont les normes naturelles et la volonté des
hommes qui créent le monde des phénomènes, et que ni la rotation du monde
ni les actes de l'homme n'ont de relation avec Dieu, attribuent tous les
effets à un pôle opposé à Dieu. Tout au moins, ils font des choses créées
des partenaires de Dieu dans sa création, ou mettent un autre créateur en
confrontation avec Dieu. Inconsciemment, ils considèrent les essences des
choses créées comme indépendantes de l'essence divine. Tout en reconnaissant la validité des causes et facteurs naturels, nous
devons considérer Dieu comme la véritable cause de tous les évènements et
phénomènes et reconnaître que si Dieu le voulait, il pourrait neutraliser
la volonté de l'homme même dans la sphère limiteé où elle opère, pour la
rendre inopérante. Quiconque nie le rôle de Dieu dans les phénomènes et actes des hommes
suppose par la même que la puissance de Dieu s'arrête aux frontières de la
nature et du libre arbitre de l'homme. Une telle vue est rationnellement
inacceptable, car elle implique aussi bien la négation de la totalité de
la puissance de Dieu que la limitation de son essence infinie. En
défendant une telle opinion, on se considère libre de tout besoin de Dieu,
ce qui nous pousserait à nous rebeller contre lui et nous engager dans
toute forme de corruption. En ne reconnaissant aucune source de commandement autre que Dieu, aussi bien intérieure qu'extérieure, les désirs passionnels et les inclinations seront incapables de l'entraîner dans tel ou tel autre chemin et aucun homme ne pourra l'asservir. Le saint Coran dénie à l'homme toute participation avec Dieu dans la gestion des affaires de ce monde: "Dis: louange à Dieu qui n'a point d'enfant, qui Coran, sourate 17, verset 111 Plusieurs versets affirment sans ambiguité aucune, la puissance et le pouvoir absolu de Dieu; par exemple: "A Dieu la royauté des cieux et de la terre et Coran, sourate 5, verset 123 ou encore: "Et rien dans les cieux ni sur terre ne saurait réduire Coran, sourate 35, verset 44 Les êtres de ce monde ont besoin de Dieu pour leur survie tout comme
ils en ont besoin pour leur création. La totalité de la création doit
recevoir de nouveau le don de l'existence à chaque instant, faute de quoi
tout l'univers s'effondrerait. Le glorieux Coran déclare clairement: "Oh (vous les) hommes, vous êtes constamment dans le besoin Coran, sourate 35, verset 15 Toutes les essences dérivent de sa volonté et dépendent de lui. Tous les phénomènes sont continûment soutenus par lui. Le puissant et magnifique ordre de l'Univers est tourné vers un seul pôle et tourne sur un seul axe. L'Imam Jaafar es Sadiq (paix sur lui) a dit: Si Dieu ne nous avait pas accordé le principe du libre arbitre, et s'Il
ne nous avait pas doté à chaque instant de vie, ressources et énergie,
nous ne serions jamais capables de faire quoi que ce soit. Car c'est sa
volonté invariable qui a décrété que nous devons accomplir des actes
volontaires d'après le libre arbitre, remplissant ainsi le rôle qu'Il nous
a assigné. Il a voulu que l'homme construise son propre futur, bon ou
mauvais, clair ou sombre, d'après son propre discernement et ses
désirs. Supposez que quelqu'un a un coeur actificiel, actionné par une
batterie, que nous pouvons allumer ou éteindre à partir d'une salle de
contrôle. Ce qui est entre nos mains, c'est le courant qui va de la
batterie au coeur; nous pouvons l'arrêter à tout moment. Mais tant que
nous permettrons à la batterie de fonctionner, la personne en qui le coeur
est implanté sera libre d'agir comme elle veut. Si elle accomplit un bon
ou un mauvais acte, ce sera certainement d'après sa propre volonté. La
façon dont elle utilise le pouvoir que nous mettons à sa disposition
dépend entièrement de lui et n'a rien à faire avec nous. * * * |